Maintes et maintes personnes viennent marcher sur ce célèbre pont bordé d'habitations. On voit les couples regarder la rivière amoureusement, en se penchant légèrement sur le bord, ou bien encore les enfants courir jusqu'à l'autre bout de la passerelle en brique. Ici, tout semble être calme et paisible comme on peut parfois entendre de l'agitation ou des cris . Mais une chose est sûre, le pont est fréquenté par toute la population de la ville.

Lorsque sonne le clocher, c'est dans tout Bath que sa mélodie résonne. Le parvis de l'Abbey n'est jamais totalement désert, et c'est à l'heure de la messe du Dimanche que l'affluence y est la plus importante. L'Abbey est sans aucun doute le lieu où le brassage de la population est le plus complet : même si, pendant l'office, les personnes les plus aisées occupent les premiers rangs et les plus modestes restent debout au fond, c'est bien une des rares occasions où la Haute Société se mêle à la populace.

Dans de jolies allées, propres et fleuries, se succèdent les façades aux couleurs pastel de grands appartements. Baignés de lumière et confortablement meublés, ces appartements, souvent sur deux ou trois étages, abritent des familles bourgeoises toutes plus distinguées les unes que les autres. Nouveaux riches et vieille Bourgeoisie se côtoient dans ces rues, tantôt dans la plus grande convivialité, tantôt animés par quelques querelles de voisinage... Mais toujours dans la plus grande sophistication, pour ne pas faire parler les mauvaises langues, bien entendu.

Les habitués ne se lassent jamais de venir dans les thermes de la ville. Les clients les plus réputés en ces lieux sont surtout les hommes et les femmes de la Haute Société. Ils vous diront combien le gérant de cet établissement est bienveillant, à l'écoute et combien il s'occupe de votre bien être personnel à merveille. C'est un endroit apaisant où le service est toujours satisfaisant. Certains disent que les bains qui sont offerts guérissent les maux les plus secrets.

La Pump Room est un endroit de choix pour quiconque veut donner un bal. Lorsque les personnes de la Haute Société y pénètrent, elles peuvent entrevoir devant elles deux grands escaliers menant tout droit au premier étage où se trouve une salle de restauration luxueuse. La musique semble se diffuser dans chaque recoin de l'établissement, nous faisant alors deviner que les bals donnés en ces lieux, au rez-de-chaussée, battent leur plein. En entrant dans la salle de bal,vos yeux seront tout de suite attirés par l'immense piste de danse en son centre, éclairée par les nombreuses bougies qui ornent les murs de la pièce. Les couples peuvent s'enfuir en fin de soirée en sortant par les baies vitrées qui donnent tout droit vers un petit jardin intérieur somptueux, un cadre magnifique et romantique pour trouver un endroit intime afin de permettre aux amoureux de pouvoir roucouler tranquillement, loin des regards indiscrets.

Le soir venu, l'une des activités les plus en vogue de Bath, en dehors des grandes réceptions et autres bals, est de se rendre au Théâtre. Les jours de représentation, les carrosses n'en finissent plus d'arriver ; les portiers n'en finissent plus de présenter leur bras à ces Dames pour les aider à descendre de voiture. Concerts de musique classique, opéras, comédies ou tragédies sont donnés dans la spacieuse salle, qui accueille tant de Bourgeois que d'Aristocrates, ces derniers disposant bien sûr de balcons privatifs pour assister au spectacle.

Un peu plus à l'écart des spacieuses allées qui caractérisent le quartier se trouve l'imposant cimetière de Bath. Bien entretenu, le lieu est paisible. Le luxe du marbre gris et blanc, souvent orné de couronnes de fleurs claires, contraste néanmoins avec la simplicité des sépultures des défunts moins fortunés. Il n'est pas rare, notamment en ces jours de crise, d'entendre des pleurs étouffés au détour d'une tombe. Si les dépouilles de ceux emportés par l'épidémie ne sont pas réellement enterrées là, bon nombre de pierres tombales ont été dressées à leur mémoire pour permettre à leurs proches de s'y recueillir.