Remember Austen, RPG du XIXe
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Never had such a fear [&Jack]

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MessageSujet: Never had such a fear [&Jack] Never had such a fear [&Jack] EmptySam 9 Oct - 18:01

Never had such a fear [&Jack] 965508iconjack_copie&Never had such a fear [&Jack] Amanda-Seyfried-amanda-seyfried-15622543-100-100
    Il était tard. Bien trop tard pour Sophia en tout cas. Elle avait du sortir faire une course ce soir-là, et elle était morte de peur. D'ordinaire Aidan faisait en sorte qu'elle ne soit jamais dehors toute seule, et il envoyait Jean à la place, mais cette fois-ci toute la troupe était en représentation, et Sophia n'avait pas pu y couper. Aussi était elle sortie dans les rues sombres de Meryton, dont certaines était mal famée. Pour éviter le pire des entrailles de la ville, elle avait fait un léger détour par Shaded Paths, où il n'y avait jamais personne le soir.

    Mais il faisait nuit, les branches craquaient sous ses pieds, le vent soufflait dans les feuillages rougis des arbres, et Sophia était seule et tremblante, comme une petite souris prête à bondir au moindre bruit suspect. Elle avançait, le souffle cour, portant ses achats contre sa poitrine, et serrant sa cape autour d'elle. Mais le vent faisait voler ses jupons et s'infiltrait dans ses vêtements, la faisant grelotter. Elle avait honte d'avoir si peur, mais elle n'y pouvait rien. Elle avait beau se raisonner, se maudire, se dire que rien ne lui arriverait et qu'au pire elle pourrait se défendre, d'atroces scénarios, meublés d'atroces souvenirs, se mettait en place dans son esprit. Sophia connaissait bien la peur. Elle connaissait le poison glacé qui pénètre dans vos veines, qui vous affaiblit et qui vous paralyse, comme un serpent de glace qui s'entoure autour de votre corps et serre si fort qu'il vous immobilise. Et ce sentiment, si connu, réveillait en elle de bien sombres pensées, de terribles souvenirs...

    Son coeur battait très fort et elle croyait entendre des pas dans le lointain. Elle se força à se calmer. Personne n'aurait l'idée de venir se promener par ici à une heure si tardive. Le tout Meryton devait être endormi ou cloisonné dans des bars. Non, vraiment, personne ne viendrait ici. Sopha avait réussi à se calmer un peu, certaine qu'elle ne verrait personne. Mais il y avait toujours ses bruits de pas qui semblaient tourner autour d'elle, portés par le vent. Elle accéléra légèrement. Soudain, une ombre sur le chemin la fit frémir. Et quand elle reconnut celui qui se tenait devant elle, elle crut défaillir de terreur. Mais elle n'en fit rien. Elle resta pantelante, ses yeux immenses et assombris par la nuit grand ouverts.
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MessageSujet: Re: Never had such a fear [&Jack] Never had such a fear [&Jack] EmptySam 9 Oct - 21:52

Des pensées noires encombrant chaque recoin de son cerveau, Jack avait préféré s'éloigner de sa caverne et laisser Terry et Timothy, qui était encore à peu près en état, s'occuper de la tenance du lieu. Si il était resté, il sentait qu'il aurait tôt ou tard fracassé quelques objets , peut être même quelques bouteilles. Et il se refusait à faire une scène devant ses clients car c'était montrer un signe de faiblesse.Or la faiblesse n'était pas quelque chose de permis à un Dennaker.

Les Dennaker étaient issus de la boue de la société, mais ils s'en étaient tous sortis, tant bien que mal, aucun n'avait accepté de tombé d'inanition en pleine rue ou de crever par manque d'argent. Ils avaient ce qu'il fallait pour éviter ce triste sort....Sa mère avait eu assez de cran pour supporter tous les abus, tous les loques qui l'avaient assaillie. Parce qu'elle savait que c'était la seule façon de survivre ici bas pour une femme comme elle, sans talent ni famille en mesure de lui procurer un petit pécule. Jack l'avait admiré pour ça et se refusait à lui faire ce déshonneur: se montrer faible pour mieux se laisser briser.

De ce côté de Meryton, le côté renié et oublié de la populace, là où les pauvres bougres erraient la loi était simple: Tais toi, supporte, et tu resteras parmi les vivants ou parle, expose tes blessures, ta rancoeur, tes craintes,et tu ne feras pas long feu.
Alors lui, plutôt que d'exprimer sa frustration devant tous, avait préféré prendre l'air et fuir l'atmosphère grasse et bruyante de sa taverne. D'autres auraient pu se confier à des amis, mais pas lui. Lui était seul...ou presque. Il y avait sa famille, mais aucun n'était à même de l'écouter patiemment ou même de le comprendre, et Lord Vaughn, mais ce n'était pas quelqu'un vers qui il se tournerait au premier problème. On ne dévoilait pas son talon d'Achille à un associé. Le sien c'était sa femme. La seule qui avait touché son âme ..et la seule qui lui refusait ce qu'il demandait.

Peu à peu il était arrivé sur Shaded Paths, et dans l'obscurité la plus totale, il avançait aveuglément, ne repérant ni les ornières ni les flaques, ou vaguement, les prunelles presque humides, une expression d'agonie sur son visage, il était ailleurs.. Jusqu'à ce qu'il entende la rumeur d'une présence , présence qui se faisait de plus en plus proche. Suivant le virage, il trouva bientôt devant lui une silhouette féminine, il continua d'avancer, et la personne, qui qu'elle puisse être s'immobilisa . Relevant ses yeux bleus assombris par la colère qu'il ressentait, ses traits toujours aussi tourmentés qu'avant, il dirigea son regard sur l'étrange personne qui s'était figé bêtement devant lui. Il ne résista pas à l'envie de lui parler.. de se venger sur elle, la première à s'être trouvée sur son chemin, en l'effrayant.Se rapprochant d'elle, tentant un vague sourire qui se voulait intimidant mais qui ne réussissait qu'à cacher sa détresse du moment, il il 'apostropha sans détour:


- Le diable vous salue bien bas p'tite hirondelle. On n' vous a jamais dit qu' ça n'était pas prudent de trainer en pleine nuit dans des coins abandonnés. On y fait plein d'mauvaises rencontres!

Sans crier gare il lui tint le menton pour pouvoir la dévisager à loisir.

- Tiens tiens, mais ce ne serait pas la mignonne p'tite prude effarouchée de l'autre fois?! Toujours à chercher des frissons je vois! Tu as bien trouvé ton homme.Celui qui te fout la frousse à la première rencontre, ne peut que te faire t'évanouir à la seconde, non?!

Il lui semblait que le jeu était presque trop simple et n'en valait pas la chandelle. Déjà terrorisée au départ, elle risquait de faire un crise cardiaque à l'heure qu'il était! Mais jouer au chat avec elle lui était vraiment agréable. D'autant qu'elle ne risquait pas de pouvoir s'enfuir. Elle ne serait pas assez rapide avec ses sacs!
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MessageSujet: Re: Never had such a fear [&Jack] Never had such a fear [&Jack] EmptyDim 10 Oct - 18:48

      Sophia sentit la main sur son menton. Elle sentit le contact de la peau rugueuse de la main de l'inconnu contre sa peau velouté avec une brutalité qui la fit frémir. Elle regarda de ses yeux implorants l'homme qui la torturait bien plus qu'il ne le croyait. Elle observa avec effroi la ligne sévère de ses sourcils épais, l'impitoyable pli sur son front, la lueur démente au fond de ses yeux sombres, les traits de sa mâchoire puissante. Il lui semblait qu'elle se voyait dans le reflet de ses yeux. Elle se voyait, créature pâle et impuissante.

      Sophia avait horreur qu'on la touche. Mais elle se sentait, se savait si faible, qu'elle ne pourrait pas réagir. Elle tremblait comme une feuille et elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle leva vainement la main pour écarter l'homme d'elle, mais son bras était comme paralysé et n'avait aucune force. Elle ne cogna le poignet de l'homme que d'une manière molle et inefficace. Elle osa dire, d'une voix tremblante et à peine audible :

      "Lâ-lâchez moi... Eloignez vous..."

      Elle n'avait connu une peur comme celle-ci qu'une fois auparavant, et jamais elle ne pourrait oublier la première. Et tous ses souvenirs revenaient, se superposaient à la scène qui se déroulait ce soir là. L'obscurité, ce sentiment de faiblesse, l'ombre d'un homme qui l'effrayait, qu'elle avait déjà vu auparavant, qui l'avait déjà effrayée. Sophia croyait savoir par expérience que luttait ne servait à rien. Prier seulement pourrait la sauver. Mais un inattendu instinct de survie sembla se réveiller en elle.

      Elle parvint à reculer au prix d'un effort immense. La petite couturière, blonde comme les blés était terrorisée. Ce grand homme, si fort, semblait fondre sur elle comme un prédateur sur un gibier. Mais en faisant un pas en arrière, elle marcha sur sa robe et s'affala au sol. Ses paquets étaient répandus autour d'elle, mais elle ne pensait qu'à se relever. Sophia sentit qu'elle commencer à pleurer mais elle se mordit les lèvres pour s'empêcher de sangloter. Ses larmes coulaient en silence sur ses joues, tandis qu'elle se relevait. Elle tenta d'avoir une voix ferme quand elle dit :

      "N-Ne vous approchez p-pas..."
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MessageSujet: Re: Never had such a fear [&Jack] Never had such a fear [&Jack] EmptyDim 10 Oct - 20:16

Il la tenait entre ses griffes, pauvre petite chose appeurée qu'elle était. Sa poigne était solide et exerçait son emprise sur le doux visage de la jeune femme ,comme un carcan seul aurait pu le faire, aussi était il couru d'avance que la pitoyable tentative de celle ci soit vaine. Jack avait ressenti sous son emprise se volatiliser le courage et les forces de la couturière . Elle s'était d'ailleurs débattue avec un manque de fureur qui le laissait abasourdi.

Malgré ses grands airs d'ange déchu il ne voulait pas la blesser physiquement, il n'était pas ce genre d'homme, quoiqu'il ait pu en laisser penser les gens! Il ne s'en prenait qu'aux voleurs, ceux qui lui ôtaient le pain de la bouche, elle, elle n'avait rien fait.
Juste eu la malchance de tomber sur lui un jour où il ruminait les égratinures que la vie lui avait infligé. Le hasard avait décidé de la châtier gratuitement et il en était l'instrument, c'était aussi simple que ça.

Elle le suppliait-et il s'en rendait bien compte- intensément de ses yeux agrandis par la vision d'horreur qu'il semblait lui procurer, et à vrai dire, cela eut l'effet qu'il désirait. Grâce à cette distraction qu'elle lui offrait sur un plateau d'argent, les nuages qui alourdissaient son âme s'en allaient, comme si faire du mal à autrui pouvait lui faire oublier celui qu'on lui avait causé.La voix qui parvint à ses oreilles , plaintive et altérée par la peur, lui semblait presque mélodieuse, si bien qu'il n'écouta pas vraiment les paroles qu'elle délivrait.

Quà cela ne tienne, elle n'avait pas attendu qu'il se décide et s'était libérée et écartée, au prix d'un immense effort sans doute,avant de s'affaler sur le sol comme un pantin désarticulé, ses paquets éparpillés autour d'elle.
Lorsqu'il la vit, gisant ainsi, livide et innondée de larmes,la folie qui l'habitait le quitta d'un seul coup. Il revoyait à travers ces joues transpirant de tous leurs pores, cette sueur qui en réalité n'avait de froide que la sensation , une image de son enfance. Sa mère molestée par un client, lui regardant par le trou de la serrure, ne comprenant pas réellement ce qui se passait. Sauf que cette fois, c'était lui le bourreau!
Restant muet un moment,comme interloqué, il se reprit l'instant suivant et tenta un pas en direction de la demoiselle, l'extrémité gauche de sa lèvre se soulevant légèrement , signalant son amusement .


-Tout doux le moinillon! Je n' vais pas te manger toute crue. Encore que tu m' sembles appétissante!

Façon ,assez maladroite somme toute, de signifier qu'il ne tenterait rien sur elle. Jack avait voulu dans le même temps montrer qu'il savait apprécier les jolies filles quand l'occasion se présentait, ce qu'aucun gentleman n'aurait fait, mais ça c'était bien le cadet de ses soucis.

- Je suis si repoussant que ça?!On dirait que tu as vu le diable en personne!Pourtant j'peux t'assurer ma belle que je n'ai aucune corne.

Remarque, au sens figuré, il en avait peut être..qui sait ce que Terry pouvait faire derrière son dos. ...
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MessageSujet: Re: Never had such a fear [&Jack] Never had such a fear [&Jack] EmptyJeu 14 Oct - 20:18

    Sophia le vit faire un pas vers elle, et elle eut à nouveau un mouvement de recul. Elle tremblait comme une feuille, de froid et de peur. Elle sentait ses cheveux blonds qui commençaient à se coller sur ses tempes blanches. Elle prit sur elle, et dans une grand inspiration, la frêle jeune femme parvint à se relever. Il croyait la rassurer, mais il n'était pas convaincant. De toute manière, Sophia avait peur de ce genre d'homme, quoi qu'il puisse dire ou faire, elle aurait peur, elle ne lui ferait pas confiance. Il était bien trop grand, bien trop musclé, et son air était bien trop effrayant. La petite couturière recula encore, ce qui fit encore parler l'homme. Elle avait d'autant plus peur qu'elle n'arrivait pas à cerner les intentions de l'inconnu. Que cherchait-il à faire, que voulait-il d'elle ? Si ce n'était rien, pourquoi lui avait-il parler, pourquoi l'avait-il même regarder ?

    Oui, elle voyait le diable. Qui d'autre pourrait donc la tourmenter plus que cela. Elle se signa très discrètement et se prit à réciter le notre père. Quand elle se rendit compte de ce qu'elle faisait, elle sursauta vaguement. Et si cet homme ne lui voulait rien ? Et s'il avait simplement cru tomber sur une de ses demoiselles qui flirte en riant aux blagues graveleuses du premier venu ? Peut-être n'avait il pas de mauvaises intentions ? Sophia se posait toutes ses questions, mais cela ne la rassura pas pour autant. Cela lui rendit seulement presque sa politesse, et il lui vient à l'idée qu'elle devrait peut-être parlé. Après tout il n'avait manifesté aucune hostilité à son égard. Peut-être le ferait il plus tard, aussi Sophia resta tout de même à une distance raisonnable :

    "Pardonnez-moi, M-monsieur, c'est s-simplement qu'il f-fait nu-uit et..."

    Et rien de plus. Sophia avait simplement peur de la gente masculine, ce qui était assez compréhensible. Elle pouvait être polie, ce comporter civilement, mais rien n'y ferait : elle mourrait toujours de peur. Il fallait gagner sa confiance, comme on gagne celle d'un écureuil ou d'une souris : avec des cajoleries, une relation tout à la fois distante et tendre, pleine de bonnes intentions. Et de toute évidence, l'homme en face d'elle ignorait tout de ce genre de relations. Au fond de ses yeux sombres, Sophia voyait à quel point il semblait rongé par la passion. Elle imagina le contraste qu'ils devaient représenter : le grand homme, noir dans la nuit, et la frêle femme, blanche sous la lune, l'un consumé par ses désirs, l'autre consumée par celui des autres.

    Sophia s'écarta encore un peu pour s'accroupir et ramasser ses paquets. Elle n'avait qu'une hâte : que cette rencontre nocturne prenne fin. L'inconnu n'était peut-être pas mal intentionné, mais il pouvait le devenir. Et toute manière, tous les hommes, sauf Aidan, Jean et à la limite Lucas, étaient des bêtes brutes.
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MessageSujet: Re: Never had such a fear [&Jack] Never had such a fear [&Jack] EmptyJeu 14 Oct - 22:11

A bien la regarder la petite chose ne semblait pas du même monde que lui. Bien proprette sur elle, un air sage et doux, elle n'avait rien qui puisse évoquer la ruse et le défi qui animait les êtres qui l'entouraient habituellement. Elle était à des années lumière de Terry. La lueur froide de la lune lui permettait de contempler pleinement l'inconnue, il s'attarda donc tout naturellement sur les yeux de cette créature céleste qui recevait l'hommage de l'astre pâle régnant à présent dans l'obscurité. Philosophe pour la première fois dans sa vie, il remarqua que le croissant lunaire ne daignait pas lui accorder l'attention qu'il prêtait à la jeune femme, il était toujours immergé dans les ténèbres , refoulé par la lumière divine. Comme si sa vie de trafiquant le forçait à se tapir dans l'ombre à jamais, coupable et perverti qu'il était.

Baignée dans cette lumière, elle ressemblait à une de ces apparitions dont les bigotes parlaient. Mais il y avait cette profondeur dans son regard, alors même qu'elle continuait à reculer devant son approche conquérante, qui lui indiquait qu'elle n'était pas aussi béate que l'aurait été un ange. Oui. Maintenant qu'il la fixait, il reconnaissait en elle cette tristesse, cette cassure qu'il voyait si souvent chez les putes .
Au fond, elle ne devait pas être si différente des créatures qu'il cotoyait et cela lui donnait envie, pour ce soir au moins, de ne pas trop la torturer psychologiquement.

Lorsqu'il la vit se signer comme devant quelques mauvais esprits, sa bouche s'ouvrit en grand, comme un chien prêt à aboyer et mordre, mais au lieu de cela, c'est un son tonitruant, gras, et presque malsain qui envahit l'atmosphère. Il riait.L'homme n'était pas connu pour rire de façon régulière, sauf sous l'effet de l'alcool.
Le fait qu'elle s'excuse devant lui ne fit que redoubler son hilarité. Après quelques minutes, il redevint aussi calme qu'une pierre tombale.


- Y'a pas de mal, donzelle. La nuit ça réveille les angoisses, pas vrai?!
J'sais bien l'effet que j'ai sur les gens de ton espèce, mais toi on dirait que j't'ai carrément forcé à assouvir mes envies. L'autre fois..car oui-j'me souviens parfaitement de toi- tu avais pris tes jambes à ton cou. Alors à moins que tu m' connaisses de réputation...


Et là il ricana d'un air de repousser l'idée

-...-mais ça m'étonnerait, je ne te vois pas trainer dans ces eaux là, mais alors vraiment pas- j'vois pas ce qui t'a inspiré une telle frayeur. Tu ne connais probablement même pas mon nom..ni moi le tien p'tite nonne.

Elle ramassait ses paquets, pressée de s'en aller, de se mettre hors de portée.
Sauf que Jack ,avide d'autorité , bouffi d'orgueil n'aimait pas qu'on parte sans qu'il en ait donné la permission. Si la tempête était passée, elle menaçait de ressurgir en lui. Mû par une envie de satyre, il mit la main sur le derrière de la couturière tout en attrapant un des paquets avant le petit ange trop désireuse de le fuir. Le geste pouvait se justifier par la nécessité d'un point d'appui pour garder son équilibre.Bien sûr, nul besoin de vous dire qu'il n'en était rien. Il voulait simplement s'offrir encore un peu de distraction avant de rentrer à la taverne où personne ne l'attendait. Ce faisant il reprit la parole, d'une voix où perçait la moquerie.

-Mais tu as raison..on ne sait jamais ce qui s'cache derrière un homme. La prudence est de mise une fois la nuit tombée.

Brusquement il retira sa main et tendit le sac à Sophia , ce avant de rajouter:

-Le milieu de la nuit appartient aux catins, les seules à se promener dehors à cette heure là.En plus des ivrognes. Et des individus comme moi... Tu n'as rien à y faire ma belle!

- D'autant qu'il y a eu ce meurtre..on ne sait jamais à qui un psychopathe s'en prendra la fois d'après, n'est ce pas?!

Il n'y avait aucun danger pour elle de ce côté, et il était bien placé pour le savoir. Mais ça , elle l'ignorait et il pouvait en jouer.
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MessageSujet: Re: Never had such a fear [&Jack] Never had such a fear [&Jack] EmptySam 16 Oct - 20:19

    En réalité, Sophia crut s'évanouir de peur. Elle crut vraiment que mourir de peur n'était pas qu'une expression mais bel et bien une réalité. Elle sentit la main de l'homme sur ses fesses, et la peur la paralysa. Jamais on ne l'avait touchée à part cette fois-là. Cette horrible nuit. Elle vit le paquet entre ses mains et l'impuissance la prit à la gorge comme dans ses pires cauchemars. Avait-il seulement idée de la torture qu'il lui infligeait ? Alors que lui s'amusait sinistrement pouvait-il seulement comprendre ce qu'elle ressentait ? Elle se mit à pleurer franchement. Elle se mordit les lèvres, elle manquait tant de courage qu'elle se sentait encore plus pitoyable et condamnable que d'habitude.

    Et l'homme enfonça le couteau dans la plaie. Sophia n'estimait pas valoir plus qu'une catin, mais la nuit n'était définitivement pas le lieu où elle aurait du être... Où était sa place au fond ? Entre le monde des gens convenables et celui des bas fonds, mais peut-être penchait elle plutôt du second côté que du premier. Bref, Sophia pleurait et reniflait de manière presque élégante, et quand elle vit l'air amusé de l'inconnu, une vague timide de rébellion lui fit valser le coeur. Finalement, en y pensant bien Sophia avait l'impression d'avoir toucher le fond, et cette impression décupla son courage (qui était presque à zéro, du coup ça fait pas beaucoup, mais un peu quand même). Elle leva ses yeux baignés de larmes vers le grand inconnu et elle pleurait toujours quand elle l'apostropha :

    "quel genre d'homme êtes vous pour prendre plaisir à me torturer ? Que savez vous de moi pour savoir où je dois et où je ne dois pas être ? Tant pis si l'on doit me tuer, je vais où je veux."

    Tout cela dit sur un ton tremblant et peu convaincant, d'autant plus que Sophia mentait. Elle n'était absolument pas là où elle aurait voulu être. Elle aurait aimait être dans sa minuscule chambre au Edgard Theater, sous sa couette, en train de dormir ou de discuter avec Aidan ou Jean. Mais certainement pas ici avec cet inconnu. Sophia sanglotait vaguement, et elle sortit un mouchoir d'un blanc sale de sa poche pour s'essuyer les yeux (comme on est pas vraiment de la réalité, elle n'avait pas besoin de se moucher).
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MessageSujet: Re: Never had such a fear [&Jack] Never had such a fear [&Jack] EmptyJeu 21 Oct - 17:55

Avait il déjà vu femme aussi épouvantée et nerveuse?! Répondre non aurait un mensonge, et même si Jack se souciait peu de mentir, il devait s'avouer à lui même que oui. C'était monnaie courante pour lui. Y prenait il son pied?!Non. Celle ci était l'exception qui confirmait la règle. En général Jack était plus souvent en train de rôder dans son établissement à surveiller de loin les agitateurs qu'à califourchons sur une pauvrette qui n'avait rien demandé. Il était également plus souvent en train de faire sa comptabilité qu'en train de se donner toutes les peines du monde pour pétrifier une petite.

Pourri jusqu'à la moelle par certains côtés, il n'était pas foncièrement sadique, pas de nature du moins. Mais chacun , et Jack ne dérogeait pas à cette vérité, aime avoir ses moments de domination sur le faible.
Voir une femme jouer à la perfection le rôle de la fontaine d'eau courante à rallonge n'était cependant à présent plus du tout agréable à ses oreilles. Cela devenait harassant à force!Heureusement que celle ci avait relevé le niveau en amorçant une médiocre rébellion, sinon il l'aurait laissé en plan.

Bien sûr c'était ce qu'elle souhaitait. Le fait même qu'elle lui réponde ,malgré son état et cette voix chevrotante , prouvait qu'elle désirait le voir à des années lumière de là.
La question qu'elle lui posa l'ébranla toutefois. Quel genre d'homme était il? Devait il répondre à cette question alors qu'il n'en connaissait pas la réponse?!Il était assurément beaucoup de choses, un concentré de bien et de mal, un être , il aimait à le croire, équilibré.

- J' suis un homme banal, voilà quel genre d'homme je suis. Pas vraiment différent des autres. Un coeur, une tête, deux jambes, deux bras, un torse. Maintenant que tu sais que je ne suis pas le monstre poilu de Meryton, cesse de t'énerver. Tu ressembles à ces chevaux qu'on mène à l'abattoir et c'est pas beau à voir!

Il en avait fini pour la soirée. La biche était déjà assez traumatisée pour la soirée alors qu'il avait seulement voulu l'effrayer un peu.
Plongeant ses yeux à présent bleu clair et sans ombre dans les pupilles de la couturière, il continua à lui parler, la voix rauque


-Parle pas à la légère de ta mort!Tu aurais pu tomber sur pire que moi. Et ce que je sais sur toi m'en apprend bien assez pour que je te dise où est ta place.
Tu es habillée sans grande élégance, mais sans grossièreté, tu ne découvres pas trop tes mamelles, tu n'es pas mariée et tu fuies les hommes comme moi. J'en déduis que tu es, ce que vous autres appelez, respectable. Et je sais par expérience que cet endroit de nuit peut nuire à la "respectabilité"


D'un mouvement brusque il se détourna d'elle, il lui apparaissait à présent de dos. Jetant un coup d'oeil par dessus son épaule , il l'avertit:

-Allons, c'est un conseil que je te donne, pas un ordre. File chez toi. Je ne te suivrai pas si c'est ce qui t'inquiète.
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MessageSujet: Re: Never had such a fear [&Jack] Never had such a fear [&Jack] EmptyMar 26 Oct - 12:28

    Le visage sillonné de larmes et les yeux rougis, Sophia releva le menton et ses yeux croisèrent le regard à présent clair de l'inconnu. A croire que la lune dardait à présent ses rayons plus haut dans le ciel pour qu'ils effleurent le visage de l'homme. Elle l'écouta parler, les yeux toujours écarquillés par la terreur. Eh bien non, il ne savait rien d'elle. Sophia avait un goût salé dans sa bouche. Elle n'était même plus respectable. Elle aurait pu l'être, mais la vie avait fait que non. La vie avait juste fait en sorte que Sophia ait l'air respectable sans l'être vraiment.

    Non, Sophia ne pourrait jamais avoir la vie dont elle rêvait, celle dans laquelle elle était mariée et avait des enfants, celle dans laquelle ses cheveux blanchissait et qu'elle cajolait ses petits-enfants. En réalité, elle ne finirait que toute seule. Alors non, elle ne rentrait pas dans la case respectable. Cet homme ne savait rien, et n'en saurait sans doute jamais plus, alors il ferait mieux de se taire. Énoncer des vérités ainsi n'était bon que pour les savants arrogants et pédants. Pas pour le genre d'homme comme celui-ci. Elle renifla avec dédain et tristesse quand il eut fini, et elle dit :

    "Même pas. Vous ne savez rien."

    Et elle ramassa le dernier paquet au sol. Il lui demandait de s'en aller et elle ne s'en priverait pas. Mais lui demander de ne pas s'inquiéter ou de ne pas avoir peur, c'était un peu trop. Aussi tremblait-elle toujours quand elle posa le paquet entre ses bras. Elle ne sut jamais vraiment ce qui la poussa à parler, alors qu'elle n'avait qu'à se taire et à filer. Mais quelque chose brûlait en elle, comme toujours, et cette fois-ci, une flamme sembla vouloir sortir de son faible coeur. Sous la lumière argenté de la lune, alors que la petite couturière s'éloignait sur le chemin de terre, elle lança :

    "La vie est bien trop compliquée pour que vous la jugiez sur les apparences, Monsieur."
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MessageSujet: Re: Never had such a fear [&Jack] Never had such a fear [&Jack] EmptyJeu 4 Nov - 20:13

Qu'il était dommage de voir un si fin visage gâché par les larmes, des yeux rougis et des traits déformés par l'angoisse et le désespoir. Ses paroles n'avaient pas arrangé les choses mais il s'y était attendu, il s'était attendu à ce que tout cela soit vain . Au fond, il n'avait jamais été très habile à rassurer les gens qu'ils croisaient, ils leur inspiraient trop peu de confiance, et il le savait. Cette fois ne serait pas différente de d'habitude. Elle partirait heureuse de s'être éloignée de son aura malveillante qui la terrifiait.

Mais l'ultime fois où elle rencontra son regard, ce ne fut pas la crainte qu'il lut en elle, mais un chagrin qu'il n'aurait su expliquer, suivi de près par des paroles amères. Elle avait sans doute raison. Il ne pouvait se vanter de savoir qui elle était, quelle était sa vie, et si elle était respectable. L'adage ne disait il pas: Do not judge a book by its cover?!En tout cas les adages populaires avaient plus de bon sens que toutes réflexions d'érudits à ses yeux , plus de valeur même que ses propres paroles à lui.
Pourtant elle faisait si fragile, si semblable à ces pots de terre cuite sur lequels n'importe quelle petite fente pouvait être fatale .. Qu'importe. Il s'était laissé emporter par des conclusions hâtives.

Elle, elle n'était rien. Rien qu'une ombre croisée dans le silence de la nuit, une ombre invitée temporairement dans un instant de sa vie, une ombre furtive dont il ne savait rien, pas même le nom. Une ombre qui pouvait être n'importe qui , n'importe quoi , avoir les plus grandes vertus comme les plus grands défauts, les amis les plus fidèles ou les plus opportunistes.
Elle, elle n'était peut être pas si blanche que ça. Peut être était elle grise. Il n'aurait su le dire.

La fixant de ses deux pupilles, il prit en considération la dernière parole sage qu'elle lui lança dans sa fuite et ne put s'empêcher de constater que cette demoiselle était bien mature, peut être même davantage que lui.
Il fallait croire que l'âge n'était définitivement pas un indicateur de la sagesse sommeillant en chaque individu.....
Un sourire las pendant à ses lèvres, il murmura dans les ténèbres


-Bonne nuit petite chouette ...
Avant de continuer son chemin en compagnie de l'astre lunaire , du murmure des feuilles et du craquement des branches mortes sous ses pieds.
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