Perdue dans les bois... (pv Ezeckiel Stanley)

Miss.

On était en décembre 1814. L'hiver s'était installé sur Meryton. Il faisait nettement plus froid que le mois précèdent et cela obligeait les gens à se couvrir le plus chaudement possible quand ils quittaient leur demeure. Il avait neigé frequemment sur Meryton et ses environs depuis le début de la saison, cependant la neige n'était jamais restée plus de deux ou trois jours. Par une après midi de décembre, une jeune fille regardait par l'une des fenêtres de Kingsley school. Cette jeune fille se nommait Gwendoline Evans. Elle était âgée de seize ans mais comme elle était petite pour son âge et assez menue, certaines personnes lui en donnaient peut être moins. Pour d'autres, elle ressemblait à une poupée de porcelaine à cause de la blancheur de sa peau, la délicatesse de ses traits et la fragilité qui émanait d'elle. Elle avait de longs cheveux noirs qui tombaient en cascades bouclées le long de son dos. Ses yeux étaient bleus et elle avait regard doux. Vêtue d'une longue robe bleu foncé et les épaules recouvertes d'un châle, la jeune fille regardait par la fenêtre. Sur le bureau, tout près d'elle, se trouvait un mouchoir brodé. Elle venait juste de terminer cet ouvrage et avait eu envie de voir comment c'était à l'extérieur: s'il faisait beau, s'il semblait y avoir du vent... Le ciel était couvert et de nombreux nuages blancs, qui ressemblaient à la laine des moutons, empêchait de voir la moindre parcelle de bleu. Malgré cela, quelques rayons de soleil arrivaient quand même à passer. Sur le sol, il n'y avait pas de neige. Celle de la veille avait déjà fondu. Gwendoline désirait aller se promener vers le lac avant que celui-ci ne soit complétement gelé mais elle hésitait car elle se demandait si sortir était une bonne idée. Elle ouvrit la fenêtre et quand elle sentit que le temps était assez doux et qu'il n'y avait pas trop de vent, elle se laissa finalement tenter. Elle referma la fenêtre et se dirigea vers son armoire. Ensuite, elle prit sa cape et un chapeau avant de quitter sa chambre. Quelques minutes plus tard, elle était dehors et passait tranquillement les grilles de l'établissement. Tandis qu'elle marchait, ses pas l'éloignait de plus en plus de son école et surtout du village. Après quelques minutes de marche, elle emprunta un sentier qu'elle connaissait pour se rendre au lac. Sur son chemin elle ne croisa pas le moindre animal contrairement à d'habitude. Peut être qu'ils hibernaient ou qu'ils étaient partis pour des pays plus chauds. Gwendoline était en train de penser à cela quand elle arriva au lac. Celui-ci n'était pas encore recouvert de glace ce qui fit plaisir à la jeune fille qui était contente d'avoir pu le voir encore une fois ainsi. Elle resta de longues minutes à observer le lac puis décida de prendre le chemin du retour. Elle était en train de rebrousser chemin quand soudain le vent se leva et emporta le mouchoir qu'elle avait à la main. Il y avait des roses brodées dessus et il avait été fait par la mère de la jeune fille. Ne pouvant supporter l'idée de perdre un des présents de sa mère, Gwendoline fit de son mieux pour essayer de le rattrapper. Hélas, qu'était un mouchoir face à la force du vent? Pas grand chose. C'est pourquoi celui-ci resta longtemps à voltiger dans l'air avant de finalement être pris dans la branche d'un arbre. Heureusement celle-ci était assez basse ce qui permit à Gwendoline de récupérer son bien. Elle était si heureuse qu'elle le serra contre son coeur avant de le ranger en sûreté. Quand elle leva la tête, la joie fit place à l'inquiétude. Elle ne reconnaissait rien autour d'elle. La poursuite pour récupérer son mouchoir l'avait amené dans un endroit de la forêt où elle n'était encore jamais venue. La jeune fille ignorait totalement dans quelle direction aller. Elle était complétement perdue.

Invité

Moi :

« Allez Jack, viens, ne fais donc pas ton têtu, il n’y a plus de neige pour l’instant, et ça ne risque pas de durer très longtemps ! Je sais bien que tu ne demandes qu’à sortir. Je te promets que je n’irai pas la voir, si c’est là la raison de ton entêtement. Je te propose un marché : si tu acceptes de venir avec moi, nous allons au lac. Tu aimes aller là-bas, non ? Oh, Jack, s’il te plaît ! »

Moi :

« Je sais que tu es pressé, mon grand, mais nous avons tout notre temps. Et plus tu le prendras, moins vite nous rentrerons… c’est ce que tu souhaites, je me trompe ? »

*

Moi :

« Jack, tu vois la jeune fille là-bas ? »

« Est-ce que tu aimerais aller lui dire bonjour ? Elle a l’air égarée, la pauvre petite… »

Moi :

« Alors, Miss, seriez-vous perdue ? A voir votre mine, je n’en doute pas un instant. Si vous me disiez où vous accompagner, je suis persuadé que mon grand ami Jack se ferait un plaisir de vous y emmener. »

Miss.

Depuis qu'elle s'était rendue compte qu'elle était perdue, Gwendoline avait regardé dans toutes les directions pour voir s'il elle ne reconnaissait pas quelque chose. Hélas il n'y avait vraiment rien de familier. Elle hésitait vraiment sur la démarche à suivre. Si elle empruntait l'un des chemins et que ce n'était pas le bon, elle risquait de s'enfoncer encore plus dans la forêt. Mais l'idée de rester là où elle était l'inquiétait. Rien ne disait que quelqu'un passerait par ici et pourrait ainsi lui venir en aide. De plus, même si quelqu'un venait ce n'était pas forcément une bonne chose. Ce pourrait être une personne vile et sans scupules qui n'hésiterait pas à lui mentir et qui au lieu de la ramener à l'école la conduirait ailleurs. Timide et craintive, Gwendoline avait le plus souvent une certaine apréhension, voire peur envers les inconnus. L'une des choses qui inquiétait également la jeune fille perdue c'est qu'en hiver, la nuit arrivait assez rapidement. Le fait d'être perdu serait encore plus terriffiant durant la nuit que pendant la journée. La jeune fille se disait qu'elle n'aurait jamais dû sortir ce jour là. Si elle ne l'avait pas fait, elle serait en sécurité à Kingsley school. Inquiète et effrayée par la situation dans laquelle elle se trouvait, Gwendoline joignit les mains et se mit à prier. Elle priait sa mère de veiller sur elle où qu'elle trouve et espérait qu'elle ne passerait pas toute la nuit dans la forêt. Tout à coup, elle entendit le hennissement d'un cheval. Elle tourna la tête et apperçut un homme brun, qu'elle n'avait encore jamais vu, qui se tenait sur un cheval non loin de là. Il dû sans doute la remarquer car il descendit de cheval et se dirigea vers elle. Ne sachant absolument pas qui il était et quelles étaient ses intentions, la jeune fille recula et se cacha finalement derrière un arbre. Seul sa tête dépassait tandis qu'elle regardait avec inquiétude le jeune homme approcher. En arrivant près d'elle celui-ci lui sourit ce qui rassura un peu Gwendoline. L'inconnu lui demanda si elle était perdue, cependant ce n'était pas vraiment une question car il lui semblait que vu sa mine il n'y avait pas le moindre doute. Sans un mot, la craintive jeune fille hocha lentement la tête pour approuver ce qu'il savait déjà. Quand elle eut fait cela, le jeune homme brun ajouta que si elle lui disez où il devait l'accompagner, Jack, son cheval, se ferait un plaisir de l'y enmener. Jack? C'était la première fois qu'elle rencontrait un homme qui avait donné un nom à son cheval. Le plus souvent, les autres ne prenaient même pas cette peine. Même si, à première vue, l'homme ne semblait pas méchant, Gwendoline hésitait à le suivre. Ce n'était qu'un inconnu après tout. C'était la première fois qu'elle le rencontrait et elle ne savait rien de lui. Rien à part que son cheval s'appelait Jack. Plusieurs personnes auraient sans doute fait remarquer que c'était étrange de connaitre le nom d'un cheval et pas celui de son propriétaire.

Spoiler:

Invité

Spoiler:

Moi :

« Alors, Miss, seriez-vous perdue ? A voir votre mine, je n’en doute pas un instant. Si vous me disiez où vous accompagner, je suis persuadé que mon grand ami Jack se ferait un plaisir de vous y emmener. »

Moi :

« Au fait, je vous demande pardon, je ne me suis pas présenté : je m’appelle Ezeckiel Stanley, Mademoiselle. Et voici Jack, mais vous le connaissez déjà, au moins de nom. »

Moi :

« Jack, reviens ici, ce n’est pas correct, mon grand. »

« Je vous demande pardon. C’est un entêté, ce Jack. Si ce n’était son apparence physique et le fait qu’il ne puisse pas parler, on pourrait le prendre pour un humain. Il est tout aussi attiré par les demoiselles ! »

Miss.

Gwendoline regardait d'un air inquiet l'inconnu en se demandant si le suivre était une bonne idée, quand tout à coup celui-ci recula de quelques pas tout en lui souriant. Peut être avait-il compris qu'elle était effrayée et qu'il faisait cela pour lui montrer qu'elle ne craignait rien. Trouvant cette attention très gentille de sa part, la jeune fille sortit de derrière l'arbre. Cependant elle n'alla pas bien loin vu qu'elle resta tout simplement à côté du tronc. A peines quelques secondes plus tard, la voix de l'inconnu se fit entendre. Il commença par s'excuser de ne pas s'être présenter. Il se nommait Ezeckiel Stanley. Quant à son cheval, elle connaissait déjà son nom. En entendant son nom, l'intéressé se mit à hennir mais Gwendoline n'y prêta pas une grande attention. Elle s'apprétait, poliment, à se présenter à son tour quand quelque chose se produisit. Elle vit Jack se diriger droit vers elle. En le voyant se rapprocher et ne sachant pas ce qu'il allait faire, elle ne put s'empêcher de fermer les yeux. Elle s'attendait à une collision et fut très surprise par ce qu'il se passa réellement. Quelque chose se posa doucement sur son épaule et un souffle chaud se fit bientôt sentir. Etonnée, Gwendoline ouvrit les yeux et tourna la tête pour voir ce qui se passait. C'était tout simplement Jack qui se tenait près d'elle et avait posé sa tête sur son épaule. Cela donnait l'impression qu'il la connaissait qu'il la connaissait depuis toujours et non depuis à peines quelques minutes. C'était si mignon et inattendu que Gwendoline sourit. Ensuite elle passa doucement ses bras autour du cou de Jack et se mit à la caresser. La jeune fille aimait beaucoup les animaux et elle n'aurait pas pu ne pas réagir face à un geste aussi adorable de la part de ce cheval qu'elle ne connaissait pas. C'était comme s'il avait agit ainsi dans le but de la rassurer. Gwendoline resta ainsi à caresser Jack jusqu'à ce qu'Ezeckiel tente de faire revenir son cheval vers lui. Tandis que ce dernier reculait un peu, le jeune homme s'excusa du comportement de son cheval et compara celui-ci à un homme. A ces mots, Gwendoline ne put s'empêcher de sourire et de laisser échapper un très léger rire. Elle se demandait à quoi aurait ressembler Jack s'il avait été un homme. Ce qui était sûr, c'est que son geste n'aurait pas été accueillit de la même façon suivant qu'il aurait été un homme ou toujours un cheval. Pour montrer qu'elle ne reprochait rien au comportement de Jack, la jeune fille dit:
"Ce n'est rien. Il ne m'a pas ennuyé. Bien au contraire..."
La petite brune tendit la main vers Jack et le caressa un instant avant de dire, en tournant la tête vers Ezeckiel:
"Mon nom est Gwendoline Evans. Je suis arrivée il y a quelques semaines dans la région. Enchantée de vous rencontrer monsieur."
Grâce au comportement que Jack avait eu envers elle, Gwendoline n'avait plus peur. Son instinct lui disait que quelqu'un ayant un animal aussi doux et gentil ne pouvait pas être méchant.

Spoiler:

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