Est-ce la fin Liam?

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Il était temps, Rose devait parler à Liam, cela ne pouvait plus durer. Elle ne pouvait passer sa vie à penser à lui et à ce torturer l'esprit avec des pourquoi, des comment et surtout des et si...
Cela faisait des années que son cœur était dévouer à ce cher Liam. c'était une dépendance, tout tournait autour de lui, sa vie, ces pensées, même elle papillonnait autour du jeune homme comme si il était la lumière la plus brillante de Meryton quand elle ce trouvait en sa compagnie.

Comment ne pas l'aimer? Il était tendre et délicat, il repoussait toujours la mèche de cheveux qui tombait devant les yeux de Rose quand ils discutaient ensemble, comme si cette simple mèche lui gâchait la vue de ces yeux. Il était aussi d'une grande politesse, et attentif au moindre désire des gens avec qui il était. En tout points il était un gentleman, invitant toujours les demoiselles à entrer en premier, en discutant avec elles lorsqu'elles se trouvaient seule, offrant volontiers son bras pour une vieille dame. Il agissait comme un homme sur de lui quand il discutait avec les autres habitants des alentours, et comme quelqu'un de doux et paisible avec les jeunes femmes. C'était ce qui faisait de lui un remarquable charmeur selon Danny, mais Rose n'en croyait rien. Liam était ni plus ni moins que le meilleur homme, le meilleur homme à épouser il en va de soi de toute la ville.

Rose aurait pu parler de la beauté du visage de l'être aimé pendant des jours et des jours dans que son discours ce tarisse. Elle avait d'ailleurs couvert de nombreuses pages de son journal intime de ce qu'elle pensait du cadet O'loughlins, de ce qu'elle avait entendu à son sujet, et enfin ce qu'elle avait déduit. Mais aujourd'hui, elle ne marchait pas vers la maison des O'Loughins sans raison, ni même pour voir Danny..

Non, si elle courait sur ce chemin inégal un air si déterminé sur son visage poupin, c'était pour voir Liam. Même la brume glaciale ne la ralentissait pas. Elle ce repassait et repassait encore ce monologue qu'elle avait appris par coeur, oui ce monologue qui expliquait à Liam qu'elle ce sentait honteuse d'avoir révélé le secret de Emily et que si l'amour la rendait si méchante, elle préférait oublier. Et pour oublier il fallait l'oublier lui, mais aussi elle, Emily, celle qui avait réussi à ravir le coeur de son cher et tendre. Rose ne réussissait toujours pas à dire des choses aimables sur elle, même en connaissant son secret et en l'ayant raconter aux deux frères O'Loughin.

En arrivant en vue de la grange, son coeur se serra. C'était là qu'elle avait dis à Liam que Emily ce prostituait, là qu'Emily les avait surpris et là qu'il avait choisis de soutenir la jeune femme au lieu de ressentir du dégout et du mépris envers le second métier de Emy. Jamais Rose ne ce serrait douter qu'elle ne connaissait qu'une infime partie de l'histoire. Cette partie qui aurait pu lui permettre d'être amie avec Emily et non de la haïr de tous son être.

Ce soir Rose allait parler, elle allait avouer une dernière fois ces sentiments à Liam, le supplier de la choisir, et l'oublier si il ne la choisissait pas. Sa y était, la maisonette était en vue, Rose s'était interdit d'écouter sa tête qui lui hurlait de tourner les talons et de rentrer chez elle.

Spoiler:

Quelques jours déjà que Liam habitait seul la ferme des O'Loughlin. Il faut dire que la Tempête avait chamboulé les habitudes de tout le monde ! Son père, Danny ainsi que ses cousins Erin et Yann, arrivés il y a peu, avaient élu domicile provisoire chez les Leycesters, histoire d'être à l'abri. Mais Liam en avait décidé autrement, lui. Bien sûr, dans les moments où le vent et l'orage se déchaînaient vraiment, et où il était dangereux de rester dehors ou dans une chaumière aussi fragile que la leur, il s'était réfugié avec sa famille chez ses employeurs, mais généralement pas pour longtemps. Dès que le temps se calmait un peu -alors même qu'il continuait de pleuvoir bien souvent- Liam se dirigeait vers la ferme, et là, pendant des heures, il renforçait la maisonnette du mieux qu'il le pouvait, réparant les parties du toit qui tombaient en lambeaux, limitant les dégâts au maximum. Et des dégâts, il y en avait ! Le vent avait balayé les vieux carreaux des quelques fenêtres de la maison, puis s'était chargé de déranger tout à l'intérieur. Une partie du toit s'était un jour effondrée, laissant pénétrer la pluie à l'intérieur, ruinant le mobilier de bois de la cuisine. Liam avait arrangé cela comme il avait pu, mais cela avait laissé des traces : quelques morceaux de verre par-ci, des morceaux de bois déchiquetés par-là...

Frederick avait fait son possible pour que son fils cadet oublie cette idée folle de se rendre chaque jour à la Ferme pour essayer d'empêcher sa destruction totale, craignant qu'il ne lui arrive quelque chose. Mais son père avait compris que Liam n'allait pas bien, et savait d'ailleurs parfaitement pourquoi... Car s'ils s'étaient réfugiés en famille chez les Leycesters, il manquait l'un d'entre eux. Emily n'était toujours pas là. Liam avait besoin de se changer les idées, peut-être, avait pensé Frederick. De se donner un objectif pour ne pas passer ses journées sans rien faire à l'attendre. Mieux valait qu'il ait les mains occupées, surement... Mais pour Liam, se trouver à la ferme était encore plus important que cela.

Car il savait où se trouvait Emily. Tout comme son père, d'ailleurs. Liam avait surpris une conversation entre lui et Mr. Leycester, qui l'informait qu'on avait reconnu le Lord Vaughn en compagnie d'une jeune femme à cheval, en direction du Manoir Lefroy. Il n'en avait pas fallu plus à Liam, qui s'était bien entendu précipité en direction du fameux Manoir. C'était devenu une vrai forteresse, par ce temps maudit, et il semblait impossible de rentrer -surtout pour un paysan tel que lui. Alors il avait attendu. Un jour, deux jours... Il avait attendu qu'elle finisse par être relâchée, puisqu'il n'y avait pas d'autre solution. Et il s'était rendu à l'évidence : il ne servait à rien qu'il attende bêtement devant ces portes pendant des heures sous une pluie battante, car on ne la relâcherait certainement pas avant la fin de la Tempête. Des ordres avaient été très clairement communiqués par l'Hôtel de Ville à ce sujet, un couvre-feu avait été établi, etc. Alors il allait continuer de l'attendre, mais à la Ferme, tout en la reconstruisant pour son retour. Car elle reviendrait, et il serait là. Elle reviendrait.

Aujourd'hui, la Tempête s'était calmée et le ciel était plus dégagé, et on commençait finalement à sortir de son abri plus librement. Liam, depuis deux bonnes heures, était affairé dans la cuisine, un marteau en main, quelques clous pincés entre les dents, et rafistolait la table et quelques chaises.

Soudain, il entendit des pas dans la petite allée menant à l'entrée de la chaumière, et s'immobilisa l'espace d'une seconde, le cœur battant. Sa main se serra sur le marteau et il se redressa avait de poser tous ses outils sur le rebord d'une fenêtre et de s'avancer vers la porte de la maison -qu'il avait fallu reconstruire aussi, d'ailleurs- pour s'arrêter devant. Il prit finalement une grande inspiration et ouvrit la porte qui le séparait de la personne qu'il avait entendu approcher.

C'est ainsi qu'il se retrouva nez-à-nez avec Rose, ce qui n'était plus arrivé depuis le fameux soir où, on peut le dire, tout a basculé. Liam mit un moment avant de réagir, car c'était comme si une violente gifle venait de lui être administrée, lui rappelant au passage tous les événements qui avaient suivi après la dernière visite de Rose. Il détourna un moment le regard, puis le posa à nouveau sur elle avec une petit sourire, gêné mais faible.

- Bonjour... Je... Je t'en prie, rentre, tu as l'air gelée.

Il faisait en effet un froid plutôt glacial et les lèvres légèrement bleutées de Rose ne rassuraient pas Liam, de nature avenante avec tout le monde. Il n'oublait pas, cependant, ce que Rose avait fait. Pourtant, il n'avait pas d'idée fixe là-dessus : devait-il vraiment lui en vouloir ou pas ? N'avait-elle pas fait ce qu'elle pensait être bon ? Liam avait cette tendance à toujours voir le bien partout.

Il se recula un peu pour la laisser rentrer et ferma la porte derrière elle avant de jeter un œil sur la pièce. Il fit une petite moue gênée et se gratta la nuque.

- Ce n'est pas vraiment rangé, c'est... Avec la tempête. D'ailleurs, es-tu retournée chez toi depuis ? Ta maison n'en a pas trop souffert ?

C'était certes poli, mais ce n'était pas vraiment ce qu'il voulait lui demander ou lui dire. Cela semblait en même temps à des années lumières de ce qu'il ressentait en ce moment, et il était à peu près certain que Rose pouvait le ressentir.

Liam soupira donc un bref instant en fermant les yeux, puis les rouvrit pour fixer la jeune femme.

- Pourquoi es-tu venue, Rose ? Si c'est pour parler de cette soirée-là, je ne suis pas sûr qu'il y ait grand chose à dire. Son ton n'était pas hostile, il était tout simplement neutre. Son regard, un peu assombri et qu'il avait fini par détourner d'elle, laissait voir qu'il n'était pas au meilleur de sa forme mentale ou physique.