Remember Austen, RPG du XIXe
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la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (:

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MessageSujet: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: EmptyMer 14 Juil - 21:22

    Elle trouvait cet endroit terrifiant. Elle tremblait presque de peur, si c’est frissons n’étaient pas déjà dus au fait qu’elle avait terriblement froid. Quelle idée de suivre ce garçon ? Surtout qu’à présent, elle l’avait perdu. Il s’était enfoncé dans le sentier, et elle, ne voulant pas être prise sur le fait, elle était restée assez éloignée. Mais maintenant, elle s’en mordait les doigts. Et puis, au point où elle en était, pas question de faire demi-tour. Elle avançait donc à pas feutrés, ses pieds nus (oui, car partie précipitamment, elle n’avait pas eu le temps de mettre des chaussons ou bien même des chaussures) s’écrasant sur une pierre de temps en temps. Elle poussait alors un cri étouffé, plaquant sa main contre sa bouche, espérant que personne ne l’ait entendu. Sa robe blanche volait suivant ses pas, pendant qu’elle essayait de se réchauffer, bien qu’elle avait sur elle un long gilet noir. Enfin, elle se stoppa net, ses yeux scrutant la scène. Samuel Davis, en compagnie d’une femme. Elle ne la connaissait pas. Du moins, d’après ses souvenirs. Discrètement, elle s’avança encore un peu plus, cette fois-ci se faufilant dans la foret, mais en faisant attention de ne pas trop s’éloigner du sentier, de peur de se perdre. Ainsi, elle grimpa furtivement à un arbre (pas trop haut, hein) et put entendre alors tout ce qu’il se disait. De plus, en se pencha légèrement, elle pouvait admirer toute la scène: elle allait enfin savoir ce que faisait ce mystérieux Samuel Davis une fois la nuit tombée.

    Quelques minutes après, bien qu’elle faillit s’endormir deux fois à cause de la fatigue, les deux jeunes gens décidèrent de se quitter. La jeune femme partant d’un côté, Samuel de l’autre. Se mordant légèrement la lèvre inférieur, Alianor se pencha un peu trop, curieuse de savoir par où partait la jeune femme. Manque de chance, la brune perdit l’équilibre, et poussa un cri avant de tomber de l’arbre. Fort heureusement pour elle, elle n’était pas monté haut et ne s’était donc pas fait mal, même après cette chute. Elle se releva précipitamment, pleine de terre et une feuille dans les cheveux, avant de manquer de glisser. Elle se rattrapa alors au tronc de l’arbre du quel elle venait de tomber, et rejoignit alors avec précipitation le sentier, espérant que personne n’air rien entendu. Malheureusement, c’était mal connaître la jeune Wyatt et sa malchance connue. Soupirant, elle frotta alors sa robe de nuit blanche, avant de s’apercevoir qu’on la regardait.
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MessageSujet: Re: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: EmptyJeu 15 Juil - 1:05


    We sit in silence
    You look me
    In the eye directly
    You met me
    [...]
    The evening
    The mess we're in


    THOM YORKE & PJ HARVEY ▬ The Mess We're In





        PERDU dans sa tête, dans son coeur, poches vides d'argent ou de valeur, il s'enfonçait dans les ombres plus profondément, cette nuit. Et alors qu'il avait vu Pratt se détourner et partir, Samuel n'avait voulu insister, coeur débordant d'un sentiment qui allait au-delà de ce qu'il pouvait espérer, d'un sentiment qui se pervertissait à chaque seconde de plus. Il avait encore cette impression, indélibile, transparente, sur ses lèvres tremblantes, muettes. Il n'arrivait plus à sortir de cette torpeur, alors que la silhouette de la professeure s'éclipsait dans cet air trop lourd, empli de remords, de plaisir culpabilisé.

        Davis allait retourner à sa vie un peu trop banale, sans saveur, où il tentait de respirer mieux. Davis devait le faire, plus par convenance que par nécessité. Il devait le faire, pour les Wyatt, pour lui. Il devait taire ses doutes, il ne devait laisser de traces, pourtant, ce soir, il avait commis une erreur: il s'était empêché de penser, quelques secondes. Blessé, il en sortait comme un ange déchu, mal dans son habit trop propre, trop humble qu'il devait revêtir.

        Il devait leur mentir, encore une fois. Dans le noir, il en ressortait, se dirigeant vers l'immensité de la partie perdue, dans la défaillance de son sombre personnage, de sa fausse perfection.

        Puis, ce déclic. Ce retour brusque à la réalité. Un bruissement dans les feuilles, cette bombe qui tombait: et ses révélations qu'il craignait. Face à la jeune Alianor, silencieux, toujours tourmenté, il la voyait peut-être plus surprise qu'il ne l'était.
        Lui toujours troublé, ses sens perdus dans ses épisodes légèrement frivoles, aux caractères trop humains, fragiles, il l'observait, ses yeux anxieux l'interrogeant. S'il avait eu la force, s'il avait pu lui échapper, il aurait couru, il se serait enfuit de cet impact contre elle: mais, maintenant, après ses mouvements trop bien entendus, plein d'une passion de laquelle il s'était trop détaché, il se retrouvait penaud, maintenant, vidé de son sens de la réparti.

        Mademoiselle Wyatt se tenait devant lui, étrangère à lui, garçon des vents changeants, homme du mystère, créature binocture, androgyne, ses traits se définissant sous la lune qui réflétaient leurs deux visages troublés.

        « Bonsoir. »


        Avec tant de difficulté, le murmure s'échappa d'entre la gorge sèche, serrée de Davis. La français la connaissait à peine: pourtant, il la savait rarement déconcertée de la sorte: il la voyait toujours avec ce sourire infini, lui à son antipode, avec cette mélancolie qui collait à sa peau viciée. Il hésita longuement, dents serrés au fond de cette amerture que berçait ses dents aux mots tranchants, aux pensées incendiaires. La voix brisée, il continua, sans plus de formalités, visage peinturé d'une sourde colère impuissante, une certaine politesse rejaillissaint de ses mots, de son coeur encore trop ému;


        « Qu'est-ce que vous avez vu? »



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MessageSujet: Re: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: EmptyJeu 15 Juil - 16:04

    Mon dieu, ce qu’elle se sentait bête. Elle était là, plantée devant lui, les sourcils levés, surprise. Mais surprise de quoi ? Elle s’attendait peut-être à ce qu’il se sauve ou qu’il ne fasse comme si de rien n’était ? Certainement pas. Et c’était tout à fait logique. Elle soupira légèrement, essayant de prendre son courage à deux mains pour affronter le jeune Davis et assumer sa curiosité. Mais face à lui, elle se sentait quelque peu mal à l’aise. Mais ce n’était pas désagréable, non. Il était un personnage. Quelqu’un d’attrayant, de spécial. Il avait ce mystère en lui, et ces yeux nostalgique. Quelque chose qu’elle n’avait jamais vu avant. Il semblait tout droit sortit d’un roman. Tout comme elle, d’ailleurs. Ils étaient tous les deux de jeunes gens qu’on pouvait qualifier de différents ou d’étranges. Mais alors, si on associait l’étrangeté à la fascination, alors Alianor serait ravie. Car oui, Samuel Davis fascinait, à sa façon, la jeune Wyatt. Elle passa une main dans ses cheveux, gênée, alors qu’il prenait la parole. Bonsoir ? Il la saluait alors qu’elle venait de l’espionner. Il aurait dû être outré, fou de rage. Alianor ne bougea pas pour autant. Elle baissa les yeux, honteuse par ce comportement qu’elle venait d’avoir. Allons donc, elle n’était pas une enfant ! Elle avait à présent dix-neuf ans, et il était temps qu’elle se comporte en adulte. Enfin. Si vous saviez le nombre de fois qu’elle avait entendu cela ces dernières années.

    « Bonsoir. » répondit-elle d’une faible voix, pendant qu’elle restait là, toujours debout. Le vent souffla un peu plus fort, s’engouffrant dans les cheveux noirs corbeau de la jeune femme, ainsi que sa robe blanche. Prise d’un frisson, Alianor se raidit. Mais bien vite, elle reprit ses esprits. Samuel venait de lui poser une question et elle devait y répondre. Relevant la tête, elle planta ses yeux sur le visage de Davis, les sourcils légèrement froncés. Elle se mordit alors la lèvre inférieur, elle prit la parole, à son tour:

    « Bien… A peu près tout. Du moins, il me semble. » répondit-elle naturellement, d’une voix un peu plus audible que son bonsoir. Elle ne détourna pas le regard, scrutant le moindre geste. Peut-être allait-il exploser de rage… Et si il la tuait ? Après tout, personne ne venait ici la nuit. A part évidemment Davis et cette… Catherine. Il pourrait bien vite la faire disparaitre. Non. C’était stupide de penser cela. Bien qu’il soit mystérieux, il n’était pas pour autant un tueur. Enfin. Elle espérait qu’il ne le soit pas.

    « Je… Qu’avez-vous fait pour elle ? » demanda Alianor, d’un ton enfantin, certes, mais d’une voix quelque peu ferme. Elle voulait savoir. Maintenant qu’elle était là, elle voulait savoir ce qu’il faisait. Elle sentait alors monter en elle un sentiment inconnu. Il lui semblait qu'à présent, elle pouvait tout lui demander. Elle le savait. Elle en avait le courage. Elle s'approcha alors d'un pas. Un petit pas peu assuré, certes, mais elle s'approcha. Le vent souffla une seconde fois, et malgré ses frissons, cette fois-ci, elle ne bougea pas, son regard innocent cherchant toujours la moindre faille sur le visage de Samuel Davis. Elle ne savait pas si il allait véritablement lui répondre. Elle espérait que oui. Juste pour assouvir son besoin de savoir, sa curiosité. Mais à présent, même si il ne lui disait rien, elle savait qu'ils étaient liés. Pourquoi ? Parce qu'elle avait tout vu. Elle était là, planquée, et elle avait regardé la scène, comme si ce fut une pièce de théâtre. Elle ne pouvait plus reculer, mais ce n'était rien: elle adorait cela. Peut-être que ce Davis était dangereux, après tout, elle ne le connaissait pas. Mais Alianor était courageuse et téméraire. Elle n'avait pas peur. Du moins... Pour le moment.
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MessageSujet: Re: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: EmptyJeu 15 Juil - 19:23


    A heart that's full up like a landfill
    A job that slowly kills you
    Bruises that won't heal


    RADIOHEAD ▬ No Surprises





        REVENANT de cette histoire brisée, il s'empêtrait maintenant de doutes, lui qui ne voulait garder que cette part de vérité trop trompeuse pour lui. Le mystère, il voulait le garder, pas par choix: par nécessité. Il ne pouvait pas tout lui dire. Il n'y avait pas de prix équivalent à expliquer ce qui venait de se passer. Il n'avait rien à expliquer sur ce baiser. C'était Catherine, qui savait. Pas Alianor. Il ne voulait pas la mettre elle aussi dans cette vérité qui le détruisait, qui -il le savait-, allait changer son opinion qu'elle avait pour lui.

        Ce qui venait se passer, c'était la rencontre de deux hémisphères, différents dans leurs fragments de vie, éloignés par la nature: c'était l'envie, un moment, et cette possibilité, mais, après, cette gifle, ses mêmes lèvres qui laissaient filer des poignards qui s'écrasaient contre lui. Ce qu'elle avait vu, Alianor, c'était cette tentative, interdite, de pouvoir se permettre de vouloir Madame Pratt. Ce qu'elle avait vu, c'était la colère sourde, la gêne et l'amour mort, d'un rouge profond, évanoui avant sa naissance peu souhaité, mort prématurée pour des sentiments mal calibrés.

        Ce qu'elle avait vu, elle ne devait pas le raconter. Comme sa profession, elle devait rester dans le néant: il devait la préserver dans son innocence, l'éloigner du malheur voyageur qu'il s'exilait avec, à chaque nouveau village.

        Ce soir, les cheveux défaits, sa figure d'enfant défaite par son visage trop sérieux, elle s'approchait de lui, prudemment, timidement. Devant la stature brisée de Samuel, de ses épaules courbés, de l'amertume qui se respirait de son souffle coupant, elle se présentait avec ses interrogations.

        Ses émeraudes scrutant le visage trop honnête de Wyatt, Davis sentait la vérité, trop près, qui le tuait. Son cœur s'emballait, vite: il ne voulait pas la menacer, elle, jeune femme de liberté, fille au regard brillant. Il ne voulait pas gâcher son existence. Pourtant, elle continuait. Elle lui avouait bientôt qu'elle avait tout vu. Elle avait donc vu la déconfiture d'un Empire entier: la faiblesse d'un homme aux sensations perdus, aux conventions brisées avec le temps: elle avait vu ces aveux, honnêtes, peut-être trop vrais, mais, avant tout, elle avait pu l'apercevoir, tel qu'il l'était vraiment: un homme prisonnier d'une vie qu'il menait adroitement, en secret, silencieusement, à son image d'homme mystique, d'aucun temps, d'infini. Ses sourcils se fronçant au coeur de son visage déconfis, il restait déconcerté, ne sachant que faire de la curiosité d'Alianor Wyatt. De cette fille d'un autre temps, elle aussi, au coeur jeune, aux mots trop vrais, à l'honnêteté fracassante, fâchante.

        « Je… Qu’avez-vous fait pour elle ? »


        La question retentit, alors que Samuel s'enfonçait dans cette colère sourde, de ses hurlements de frayeurs qu'il cachait derrière son souffle épuisé, vidé de passion. Alianor voulait la vérité mais elle ne se doutait pas qu'en observant, qu'en l'épiant de la sorte, elle venait de se metre à dos toutes ses chances de le connaître réellement.

        « Non... Non, vous ne pouvez pas savoir. Vous ne devez pas. Faites-moi confiance. »


        Souffle amer s'échappant de sa gorge serrée, il serrait les lèvres ensemble, détournant son regard.

        « Vous avez vu plus qu'il ne fallait. Vous n'auriez pas du être ici. »


        Il prononçait ces paroles comme des complaintes, hésitant à prononcer des ordres ou des menaces encore, voix fragile, coeur hésitant à la mettre dans sa ligne de mire. Entre sa déception, son secret.




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MessageSujet: Re: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: EmptyJeu 15 Juil - 21:30

    Lui faire confiance ? A lui ? Cet être si mystérieux, cet homme étrange, menant une double vie, de toute évidence ? Faire confiance à quelqu’un qui avait des secrets ? Des secrets si indicibles qui le souhaitait les faire partager à personne. Il plaisantait, non ? Alianor laissa échapper un rictus d’entre ses lèvres rosées. Ces si belles lèvres, douces. Sa bouche fine s’étira en un léger sourire, pendant que ses yeux au regard toujours aussi innocent ,fixaient la personne en face d’elle. Elle se sentit soudain plus forte devant cette faiblesse. Cette marque de faiblesse qui était de détourner les yeux. De toute évidence, il était un homme perdu. Elle ne voulait pas lui faire de mal. Le cœur d’Alianor était pure. Jamais elle n’avait ressentit un sentiment mauvais. Que ce soit haine ou colère. Du moins, pas au point de rendre son visage dur, de rendre ses pensées noires. Elle s’était toujours interdit de ressentir de la haine, sentiment qu’elle disait être le pire au monde. Elle ne voulait pas sentir cette flamme noire brûler en elle, réduisant son cœur en cendre. Elle ne voulait pas devenir un monstre. Car, après tout, sommes-nous vraiment humain, lorsque la seule chose qu’on désire est la mort de l’autre ? Non. Certainement pas. Pas pour Alianor Wyatt en tout cas. Elle osa encore un pas, un peu plus assuré, mais toujours aussi petit. Elle ne voulait pas l’effrayer. Elle ne voulait pas qu’il se met(te en colère. Tout ce qu’elle voulait c’était savoir et peut-être l’aider.

    « Comment pourrais-je vous faire confiance ? En êtes-vous vraiment digne ? »

    Elle haussa un sourcil. Elle ne souhaitait pas avoir de réponse. Juste lui faire comprendre qu’elle n’avait pas vraiment confiance en lui. Elle était naïve, certes, mais pas au point de faire confiance à un parfait inconnu. Elle soupira légèrement, plissa les yeux alors qu’il reprenait la parole.

    « Je le sais bien. Mais je me devais de vous suivre, de savoir qui vous êtes vraiment. Malheureusement, tout ce que j’ai appris, ou vu, n’a fait que me poser plus encore de questions sur vous. »

    Elle avait parlé d’une voix douce, comme une mère pouvait parler à son enfant.

    Elle ne savait pas vraiment ce qui la poussait à faire cela. Pourquoi elle voulait absolument savoir. Peut-être parce que Samuel Davis était une personne différente des autres. Elle aimait cela, Alianor, les personnes différentes. Elle le trouvait intéressant, bien que quelque peu effrayant, parfois. Il cultivait cette image d’androgyne mystérieux. Parfois, elle s’amusait à le dévisager, sans qu’il ne la voit. Elle laisser ses yeux, fascinée, caresser le visage du jeune homme, dessinant du regard chaque trait de son visage. Ce qu’elle aimait le plus, c’était ses yeux. Et sa peau. Ces yeux, parce qu’il reflétait tout son mystère, mais également une certaine nostalgie. Elle adorait son regard et elle se disait à chaque fois qu’elle aurait aimé avoir le même. Et sa peau parce qu’elle semble douce. Il avait une peau qui reflétait la lumière. Magnifique. Et encore une fois, elle se disait qu’elle aurait aimé plus que tout au monde avoir sa peau.

    « Qui êtes-vous donc ? » lança-t-elle, un léger sourire accroché à ses lèvres, amusée.
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MessageSujet: Re: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: EmptyJeu 15 Juil - 22:11


    It ain't gonna hurt now
    If you open up your eyes
    You're making it worse now
    Everytime you criticise


    MORCHEEBA ▬ Otherwise





        IL ne savait pas ce qui l'attendait. Si imprévisible, au coeur d'enfant, pur, mais aux milles ambiguïtés, Alianor le faisait douter. Il ne voulait pas la brusquer: il ne voulait même pas se brusquer lui-même. Pourtant, après cet excès, ses sentiments de trop, son coeur débordait déjà, sentiments honteux lui donnant un haut-de-coeur étourdissant, il étouffait des pleurs comme des rages essoufflés, le coeur emballé d'une colère sourde. Il n'avait pas besoin d'elle: ce qu'il voulait, en ce moment, c'était de rentrer dans sa solitude, c'était de rentrer incognito, comme un fantôme, dans son enveloppe translucide, aérienne.

        Il lui demandait quelque chose d'impossible, pour sa carrure, pour ce qu'il représentait à ses yeux maintenant plus que jamais: il lui demandait de lui faire confiance. Autrement, ça allait déraper. Autrement, il plongerait. Et il s'en irait. Il irait trouver un autre terrain de jeu.

        Plus sûre que lui, elle s'approchait, toujours doucement. Et elle continuait d'enfoncer ses mots au creux de la poitrine essoufflée de Davis. Mais lui, il ne mentait jamais: il dissimulait. Il n'arrivait plus à mentir, tellement son coeur lui pesait. Il en avait assez de devoir s'enfoncer dans cette prison qu'il s'obligeait à garder. Et il voulait qu'elle le croit: sinon, il serait obligé d'utiliser des moyens plus persuasifs. De sa voix qui s'enfonçait dans les ténèbres, sombre, mais presque plaintive, il continua, trop faiblement:

        « Je ne vous dirai rien. Je ne peux pas. Vous ne pouvez que déduire tout ce qui s'est passé sous vos yeux: je suis un homme plus misérable que vous croyiez et j'aime les mauvaises personnes au mauvais moment. »


        Complainte triste achevée, son regard perturbé s'enfonçait dans la forêt qui les mangeait dans la noirceur, Samuel acheva son discours, ses mains s'enfonçant dans ses poches, honteux, après une déclaration si vraie, si blessante.

        Sentant ses yeux perçants le scrutant, il n'osa affronter sa stature, pourtant si peu imposante: il ne sentait pas cette force de la blesser, elle aussi. Et ce sourire, qu'elle abordait, maintenant, lui faisait peur.

        « Je vous ai dit qui j'étais. »


        Déclaration pénible, il continua, son souffle s'éteignait, se meurtrissant dans sa gorge, tandis qu'il serrait les poings, face à la figure angélique d'Alianor;

        « Qu'est-ce que vous voulez? Qu'attendez-vous de moi? »


        Visage torturé, il remonta ses yeux bleus contre elle, sans pouvoir, perdu dans ce dilemme qu'elle semblait mieux contrôler que lui.



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MessageSujet: Re: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: EmptyVen 16 Juil - 21:10

    A ses mots, elle détourna pour la première fois depuis le début de leur conversation les yeux de son visage. Elle se sentit soudain stupide de pousser cet homme à lui révéler des choses, alors que de toute évidence, il semblait souffrir. Mais, aveuglée par sa curiosité, elle n’avait pas fait attention à son expression fatigué, vide, torturé. A présent, elle s’en voulait terriblement. Elle se sentait coupable de pousser cet homme à lui révéler ce qu’il était venu faire ici, alors que, comme elle l’avait vu, il venait de se prendre une veste magistrale. Elle resta un instant là, plantée devant lui à ne rien dire, baissant les yeux sur ses pieds. Gênée, elle fit une petite moue, avant de reposer ses yeux sur Samuel. Elle resta muette, même face à sa question. Même si sa curiosité rageait au fond d’elle, hurlait de lui dire ce qu’elle voulait, soit avoir des réponses à ses questions, la raison de la jeune fille l’emporta. Comment continuer à lui demander cela, maintenant qu’elle s’était aperçue de son mal-être ? Elle était curieuse, certes, mais elle avait un cœur. Et son cœur, ainsi que sa raison, lui ordonnait de stopper cette situation le plus vite possible.

    Pourtant, de toute son âme, elle aurait voulu savoir. Alors, que faire ? Continuer dans cette voie, ou se rétractée et remettre cela à plus tard ? Malheureusement, elle ne savait pas si cette occasion se représenterait. Il fallait qu’elle fasse une choix, et vite. Mais elle n’était pas prête à se décider. Elle devait savoir comment il réagirait si elle persistait. Après tout, elle pouvait très bien feindre de ne pas avoir remarqué sa souffrance, non ? Non. Alianor était bien trop sensible, bien trop naïve pour cela. Elle souffla, comme pour se décider enfin. Cette fois-ci, elle s’approcha de plus d’un pas, se retrouvant à un mètre (plus ou moins) du jeune homme, la lune n’éclairant qu’une partie de leur visage. Elle soupira légèrement, puis, leva le visage vers lui, elle prit enfin la parole:

    « Vous l’aimez ? » demanda-t-elle simplement. Evidemment, ça ne la regardait pas, et cette question était déplacée. Mais après tout, au point où elle en était. Et puis, cette question pouvait, si jamais il répondait, amenée à une réponse à ses questions d’avant. Soit des réponses sur ce qu’il faisait ici, et pourquoi.

    Elle plongea son regard dans le sien, espérant une réponse. N’importe laquelle. Mais elle en voulait une. Elle ne voulait pas qu’il fuit, qu’il se dérobe sous ses yeux sans qu’elle ne puisse le rattraper. Soutenant son regard de ses yeux bleus, elle frissonna une nouvelle fois, pendant que le vent se levait à nouveau. D’épais nuages vinrent alors cacher la lune, seule source de lumière. Ils furent alors plongés dans la pénombre et elle ne distinguait plus les traits du jeune homme. Elle leva les yeux vers le ciel nuageux. Puis, prise d’une panique soudaine, elle eut le souffle coupé. Elle détestait le noir et pire encore si elle était seule. Car, ne voyant pas Samuel, elle se pensait seule: et si il en avait profiter pour fuir ? Il savait très bien qu’à la ferme, elle n’oserait jamais venir lui parler de ça.

    « Vous êtes toujours là ? » demanda-t-elle d’une voix mal assurée, presque tremblante, pendant qu’elle se recroquevillait dans son gilet. Soudain, elle entendit des pas, derrière elle. Sursautant, elle se retourna, le souffle saccadé par la peur, son cœur battant à tout rompre.

    « Davis ? C’est vous ? »
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MessageSujet: Re: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: EmptyVen 16 Juil - 22:54


    I'll take advantage while
    You hang me out to dry
    But I can't see you every night,
    no I can't see you every night...


    NIRVANA ▬ About A Girl





        IL vivait mal, à présent. Coeur dans les tripes, on voyait son malaise, sa difficulté à s'accrocher avec la Vérité. Alianor, de sa stature si peu menaçante, elle le confrontait à cette monumentale erreur qu'il causait, qu'il agrandissait, mais qu'il n'exagérait pourtant pas. Coeur au bord des lèvres, il expirait mal: il sentait cette présence, inodore, incolore, malsaine qui l'embrasait. Il sentait ce remord d'avoir passé entre ses mains: d'avoir laissé son avenir entre son souffle, un instant.

        Le temps s'arrêtait, dans ce lieu universel, intemporel. Et elle posait cette question. Elle posait cette question qui le tuait, auquel il n'y avait ambiguïté. Ce doute, c'était lui. Cette hésitation vers l,autre, c'était lui. Ce qu'il créait était sa fragilité qui se projetait contre les autres, ce doute qu'il inspirait, ce charme qu'il contrôlait mal, cette violence qu'il s'infligeait, mal dans son corps, dans son esprit.

        Ce qu'il contrôlait mal, c'était lui, dans ce trop grand amour, dans cette confession impromptue. Ce qu'il voulait, ce qui importait, c'était de se cacher, où ils ne pouvaient l'atteindre.

        « Si je l'aime? ...Ça ne vous regarde pas! Je suis... Je... »


        Hargne s'échappant de son gosier vicié, il la regardait, gorge serré, souffle court, de son regard implorant, comme s'il hésitait à lui avouer ses convictions.

        « Vous ne me faites pas confiance... Vous croyez que je vous crois aussi? Je ne veux faire de mal à qui que ce soit! Je... C'est crucial, Mademoiselle Wyatt. Je ne veux pas la mettre en péril: je ne veux pas vous mettre en péril. C'est moi qui suis fautif. »


        Coeur débordant de peine, il se confiait dans une fluidité étonnante, sur-réelle, extérieure. Pourtant, il restait vague, abstrait dans ce qu'il croyait bon, dans cet amour qu'il hésitait à lui confier: Samuel savait que le poids d'une telle déclaration était cruelle pour ce qu'il représentait.

        Sa main se portant où Catherine avait posé sa main, il soupira, tandis que la Lune le dissimulait bientôt et que les ombres les cachaient. Il se reprit, décidément confus, regard brillant dans le noir qui l'entourait, dans le noir qui définissait mal leurs visages:

        « Je ne peux pas me permettre ce risque, vous comprenez? »

        Imprévisible, sans bruit, il s'esquiva rapidement, pensant s'échapper. Pourtant, en se déplaçant, il sentit une présence. Il sentit ce même parfum. Inespéré, dans sa poche, de ses doigts qui tenait un poignard, il eut peur, un instant. Mais il n'eut peur de l'Inconnu, d'elle, de Catherine, d'Alianor. Ce qu'il avait peur, c'était de lui. C'était de ce qu'il pouvait faire, à présent. Désorienté, il se présentait comme la proie, comme la victime, ne sachant où se placer.

        La professeure apparaissait, dégoûtée du spectacle que lui offrait le jeune homme, suspendu entre le poids d'un secret et de déclarations peu évidentes, confuses, à son image. Davis tenait la jeune femme, innocente. Il tenait Wyatt, lame de son couteau effleurant sa peau, alors qu'il confrontait sa Dame, à quelques mètres d'eux.

        Personne ne devait savoir. Personne ne devait se douter. Vision floue, redevenant saline, métaphore de l'océan d'infini, de mensonge qu'il représentait, Samuel s'excusait de son regard nébuleux, tandis qu'il interrogeait Catherine silencieusement, pitié respirant de sa peau, de sa Peur qui avait envahit ce corps innocent qu'il avait prit, en otage dans le noir, dans le mystère, où il régnait, lui, Samuel, maladroitement, dans sa vulgaire beauté, dans son sprit sauvage, aux milles éclats de Bonté qui ne savaient qui protéger et à quel prix.




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Catherine Pratt*
Catherine Pratt*Professor
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Date d'inscription : 16/05/2010

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Relations :
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MessageSujet: Re: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: EmptyVen 16 Juil - 23:37

    Catherine avait le coeur en sang. Blessée profondément dans ce qu'elle avait pris pour des sentiments plus profonds, elle s'était laissée aller à ses envies, cherchant pour une fois à n'écouter que son coeur qui ne lui disait qu'une seule chose : vit. Mais elle s'était fourvoyée, et la réalité l'avait rattrapée, dur comme la pierre, aiguisée comme la lame d'un canif. Elle qui avait espéré un court instant pouvoir faire confiance à quelqu'un d'autre qu'à elle même... Mais le miroir s'était brisé, et elle avait repris le masque de froideur et désespérance qu'était son lot quotidien. Elle avait alors remis sa capuche, cachant son visage, cachant son désespoir et sa douleur, se promettant de ne plus jamais faire confiance à son coeur. Son coeur se traître qui demeurait désormais comme une racine morte ancrée profondément dans son corps froid. Froid oui, c'était le mot pour décrire son corps désormais sans vie.

    Elle avait commencé à s'éloigner, doucement, perdue dans ses pensées traitresses qui ne lui disait qu'une seule chose : écoute ton coeur, laisse toi aller, rien qu'une fois. Mais c'était de l'égoïsme pur, et cela, Catherine ne pouvait l'accepter. Elle marcha d'un pas décidé vers les murs de la ville, quand elle entendit un bruit sourd derrière elle. La lune éclairant le chemin, elle se retourna vivement, espérant voir le visage de celui qui lui avait fait sentir autre chose que la froideur de son corps. Mais elle était trop loin pour apercevoir quoi que ce soit à part la noirceur de la nuit, impénétrable, dangereuse... Cependant, d'autres bruits étouffés lui parvinrent, elle en n'en put plus. Il fallait qu'elle sache. Comme le dit le proverbe : la curiosité est un vilain défaut. Elle qui éduquait les jeunes filles à la Kingsley's School n'avait pu résisté à l'envie qui lui venait du plus profond d'elle même. Elle devait savoir. Surtout que si une autre personne avait entendu leur conversation, sa réputation sera fichue. Elle s'approcha alors lentement, faisant le tour, marchant dans l'herbe humide par la pluie du jour. Arrivée à quelques mètres de la source des bruits, elle s'arrêta net.

    Une jeune fille tenait compagnie à Samuel. Elle était jeune, et bien évidemment très jolie. Mais son visage, elle ne le reconnut pas. A cet instant, son coeur saigna un peu plus, témoin de ce qu'elle aurait pu avoir, de ce qu'elle avait perdu. Pourtant, quand son regard se posa sur le visage de Samuel, elle y vit de la douleur, une douleur infinie. Un être torturé par sa vie, par ses actes. La colère de Catherine s'envola aussi vite qu'elle s'était emparée de son corps, et elle écouta la conversation sans faire de bruit. Apparemment, la jeune fille avait été témoin de toute la scène. De leur affaire. De ce qui s'était produit. De leur baiser. La main de Catherine se posa contre ses lèvres, pour s'empêcher d'hurler de l'horreur qui se déroulait devant elle. L'horreur qui menaçait de lui enlever tout ce qui lui était le plus cher. Et puis soudain, une question la désarçonna. L'aimait-il vraiment ? Etait-il lui aussi prisonnier de sentiments dont il ne pouvait faire part à personne ? Etait-il vraiment un homme honnête après tout ? Ou joue t-il un rôle ? Ça, elle ne pouvait le savoir. Seul Samuel le pouvait.

    Catherine étudiait donc la réaction de Samuel qui, contre toute attente, ne fut pas celle qu'elle avait pu imaginer. Il se renfermait, elle le sentait. Il allait mentir, comme sa condition lui imposait. La lune décida à ce moment de se cacher derrière l'intensité de la couverture nuageuse, et le petit endroit où ils se trouvaient se retrouva dans le noir. Elle entendit la respiration de la jeune fille s'accélérer et vit Samuel tenter de s'échapper, pour atterrir devant elle. Son visage se décomposa quand elle vit l'objet qu'il tenait dans sa main. Une lame, qu'il posa sur la gorge de la jeune fille, avant de s'apercevoir de sa présence. Catherine devait agir vite si elle ne voulait pas avoir la mort de cette jeune fille sur sa conscience. Elle ne pourrait pas en supporter davantage. Reprenant un masque un peu plus convenable, elle s'approcha de Samuel, le plus lentement possible, voyant sa détresse, la ressentant dans son coeur encore rougi par les évènements. Elle enleva à nouveau sa capuche, avant d'être devant la jeune fille et Samuel qui raffermissait sa prise sur la gorge de celle ci. Tendant sa main, lentement, elle la posa sur celle de Samuel qui possédait la lame.

    Samuel, vous ne pouvez pas faire cela. Ce n'est pas dans votre nature. Je vous en prie, je vous en supplie, ne faites pas cela.

    N'ayant pas une seule seconde rompu le contact avec l'océan d'émeraude qui lui avait auparavant fait perdre la raison, elle l'incita alors à relâcher sa prise.
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MessageSujet: Re: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: EmptySam 17 Juil - 22:41

    Tout alla très vite. Trop vite pour que la jeune femme puisse vraiment réaliser ce qu’il s’était passé avant de se retrouver plaquée contre Samuel Davis, une lame caressant son cou. Tout lui semblait flou, elle ne comprenait pas. Pourquoi cette Catherine était-elle revenue ? Elle ne savait pas. Plus rien ne lui semblait logique, ne lui semblait vrai. Les nuages finirent par partir, la lune se dévoilant enfin, illuminant les visages des jeunes gens. Pétrifiée, Alianor ne bougeait pas, pendant qu’elle sentait le souffle du jeune homme dans ses cheveux, et qu’elle suppliait du regard l’inconnue. Elle ne voulait pas mourir, pas maintenant. Pas comme ça. Elle n’avait jamais vraiment pensé à sa mort, mais tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle refusait de mourir assassinée, surtout par Davis.

    Elle retenait son souffle. Sa main gauche attrapa un bout de tissus; certainement un des vêtements du jeune Samuel, qu’elle serra aussi fort que possible. Sa main droite, elle, était posée sur son propre ventre, serrant cette fois-ci le tissus de sa robe. Il paraît que lorsque votre mort est proche, votre vie défile devant vos yeux. Tout ce que vous avez vécu, vous le revivez, en quelques secondes. Pourtant, ce ne fut pas le cas d’Alianor. Elle, elle ne voyait rien a part le moment présent. Elle priait pour qu’il la lâche. Il pouvait la frapper si il voulait, la menacer, l’enfermer. Mais pas la tuer. Elle ne pouvait se résigner à cela. Elle s’était toujours dit que le jour de sa mort, elle l’aurait choisis. C’est elle qui décidera de quand elle devrait partir. Pas la vie, pas les autres. Elle.

    Elle avait soudain envie de pleurer. De lui hurler qu’il n’avait pas le droit, qu’il ne pouvait pas. Elle voulait se débattre, le résonner. Elle savait qu’elle avait été outrageuse, qu’elle avait été fouineuse et impolie à poser ses questions. Mais méritait-elle vraiment de mourir ? Certainement pas. Personne ne mérite la mort, n’est-ce pas ? Qui sommes-nous vraiment pour décider de qui doit mourir, oui ou non ? Après tout, n’est-ce pas Dieu qui a ce pouvoir ? Enfin. Ce n’était pas vraiment le moment de philosopher. La jeune femme s’approcha un peu plus et posa une main sur celle de Samuel. Alianor retenait son souffle: et si il refusait ? Et si, justement, il pouvait le faire ? Et si c’était sa nature ? Elle sentit la lame contre son cou se desserrer. Mais il ne bougea pas pour autant, desserrant juste légèrement son étreinte. Pourquoi ? Certainement était-il déconcentré par la revenante, non ? Elle aurait du profiter de ce moment pour lui donner un bon coup de coude dans l’estomac et partir en courant. Malheureusement, pétrifiée par la peur, elle ne fit aucuns gestes brisques. Mais qu’est-ce qu’elle aurait aimé le faire, bon Dieu !

    Quelques secondes s’écoulèrent. Des secondes qui semblaient en réalité des heures à la jeune Wyatt. Ils ne parlaient pas, et les deux tourtereaux semblaient s’épier. Non, mais… C’était pas vraiment le moment pour se regarder dans les yeux et se faire des mamours ! Alianor soupira légèrement et serra les dents. Il allait se décider, le fermier ?!

    « Davis… » dit-elle d’un ton neutre, les dents serrés. En réalité, cela se voulait… Disons qu’elle espérait que sa voix pouvait transcrire sa peur, et peut-être aurait-il eu pitié d’elle. Mais, de toute évidence, tout ce qu’elle avait réussit à faire parvenir au jeune homme c’était de la colère et de l’impatience. Elle voulait que cela s’arrête, et vite.

    « Lâchez-moi. »

    Certes, venant d’un gabarie comme le sien, dans la situation dans laquelle elle était, ce n’était pas très crédible. Mais, sait-on jamais. Cependant, lucide, Alianor savait très bien que la seule personne qui pouvait le convaincre était cette Catherine. Bon Dieu, mais qu’elle lui donne un baiser et qu’on en finisse !
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MessageSujet: Re: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: EmptyDim 18 Juil - 0:21


    Baby I should hold on just a moment and be sure it’s not for vanity,
    Look me in the eye and tell me love is never based upon insanity,
    Hear the way my heart is beating every other moments fleeting.


    MELODY GARDOT ▬ Baby I'm A Fool





        IL dérapait. Il le sentait. Il plongeait, plus loin qu'il ne voulait. Il plongeait, avec elle, contre elle, en la prenant, en s'accrochant à l'Inconnu, à l'autre. Ce pouvoir qu'il maintenant, maladroitement, sur cette ligne qu'il ne distinguait plus, sur cette distinction qui se brouillait, entre le bien et le mal. Ce qu'Alianor et que Catherine voyait, c'était sa détresse, qui criait, stridente, d'entre sa peau, de son immobilité emplie de doute.

        Le dilemme, ce n'était plus Alianor. Ce n'était pas les Wyatt. C'était le Monde. C'était cet affront du peuple. C'était eux, dans ce monde impossible. Et, de cette manière qu'il voulait s'enfuir, de cette manière qu'il empoignait sa victime trop fracile, livrée à la peur de cet être sauvage, perdu au plus profond de lui-même, il la confrontait à son Royaume infini, de mauvais présages, d'affections effleurés, d'amours meurtris, de sa quête de l'Intouchable, de l'Irréel, de l'Impensable, de l'Impossible.

        Samuel, cet être de piteuse origine, cet être sans grande envergure, il ressentait ses sentiments trop grands qui le dépassaient, qui le surpassaient, qui le tourmentaient. Il sentait que la Vérité ne pourrait survivre, pas tant que Mademoiselle Wyatt soit libre, libre de ses questions, de sa Destinée.

        Rapidement, sans réfléchir, pris au piège alors qu'il allait s'enfuir, la laisser dans ses interrogations blessantes, il sentit ce parfum, lointain, qu'il avait goûté, dans toute sa frayeur, dans toute sa colère. Et il s'accrocha à ce reste humain qu'Alianor représentait, dans toute son Innocence, dans cette antithèse qu'elle était, dans le paradoxe que formait Catherine et Samuel. Se voyant lui-même trembler sous cette impulsion de la menacer, de confronter Pratt, elles étaient témoins de sa folie cachée, plus qu'humaine. Catherine voyait l'étendue de sa détresse, de son amour fuyant. Alianor voyait cet être débalancée, vivant mal sous les émotions persistantes, brisées.

        Et lui, l'humble paysan, c'était lui qui voyait la vie se dérouler devant ses yeux, devenus hagards, brillants d'une cruauté morte, d'un feu bon, empreint d'une passion devenue trop lourde à devoir porter dans son crime. Devant Catherine, il desserra son emprise, sans toutefois détacher la lame de sa cible, essayant de garder une contenance qui lui manquait. Devant elle, il voulait fuir du regard, de l'esprit: embarrassé de devoir la persécuter, l'obliger à regarder le triste spectacle qu'il donnait en homme torturé, brisé.

        « Je ne sais pas,... Je ne sais plus qui je suis. »

        Oubliant un instant sa victime, il se confia, mal dans ses mots qui le décrivait trop bien. C'est qu'il restait le même: mais c'était que ce secret lui importait trop, et qu'elle en faisait partie. La main adroite de la professeure se heurtant aux doigts tâchés de mal-intégrité, aux doigts qui s'attachaient à des dilemmes qui allaient au-delà du sang, aux doigts qui priaient, qui pêchaient, Samuel ramena la lame dans la paume de sa main, tout en maintenant l'emprise qu'il avait sur Alianor, suppliante de la laisser partir. Se sentant jugé par le regard infini de Pratt, observé dans son souffle qui se faisait plus craintif que sa victime, presqu'inconscient, le canif glissa dans sa main, en échappant un filet rouge.

        Main tranchée, blessée, il retenait maintenant mal Wyatt. Regard fermé, yeux se plantant contre le sol, défaillant, l'écarlate peinturait le col du vêtement de la jeune femme, effrayée. Et cette douleur qu'il ne ressentait pas, qu'il ressentait mal de cette vive expression de vivre, Davis la sentait toujours devant lui, en lui. Autodestructeur, canif gardé au creux d'une main qui souffrait d'un esprit mal, inconscient de son pouvoir mais vivant de ses blessures passionnelles, se sachant habité d'une infini frayeur en son pouvoir d'aimer, il voyait maintenant Alianor s'enfuir.

        Esprit conscient, il n'osait s'exprimer avec des mots, ses yeux céruléens confrontant le doux regard de Catherine. C'est qu'il était prêt à devenir fou, devant Alianor, victime du monstre qu'il avait engendré dans l'instantané de sa fascination de l'Inconnu, d'elle, de Catherine arrivant dans le noir, dans la nuit, dans les révélations: c'était qu'il restait immobile, dans son coeur qui s'effondrait devant cette stature, devant lui.






Dernière édition par Samuel Davis le Lun 19 Juil - 22:36, édité 1 fois
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Catherine Pratt*
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Relations :
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MessageSujet: Re: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: la curiosité est un vilain défaut ! _ Samuel (: EmptyDim 18 Juil - 16:22

    Elle se sentait défaillir. Défaillir devant ce spectacle dont elle était le témoin. Un seul faux pas de sa part, et c'est la vie de la jeune fille qui en payerait les frais. Et cela, elle ne pouvait l'accepter. Avoir la mort de cette fille sur sa conscience, non. Elle ne le supporterait pas. Elle n'était pas prête à la laisser mourir pour préserver son secret. Un seul regard dans celui effrayé de la jeune fille prise au piège d'un destin funeste, Catherine se devait de la protéger. C'était la seule manière de protéger Samuel, qui ne se pardonnerait jamais d'avoir causé la mort d'un être humain. Catherine savait que ce n'était qu'une carapace. Carapace froide qu'il s'était forgé pour se protéger des agressions du monde extérieur. Ses doigts effleurant la peau de Samuel, elle le suppliait du regard. La chaleur qu'il dégageait eut le même effet que précédemment, il la réchauffa et craqua un peu plus sa carapace à elle. Dès lors, elle se sentit défaillir à nouveau.

    Ne perdant contact avec le regard du paysan, Catherine tentait de le ramener à la raison, espoir futile de l'empêcher de prendre la vie de cette jeune fille innocente. Elle vit Samuel frémir, perdant de son assurance, seul rempart à sa folie grandissante. Il desserra légèrement sa prise au contact de sa peau contre la sienne, et bégaya quelques mots. Il était perdu, elle le sentait. Il ne savait que faire, que faire à part se laisser aller à son propre désespoir et à la douleur qu'il ressentait ?

    Samuel : Je ne sais pas,... Je ne sais plus qui je suis.

    C'est ainsi qu'il se confia à elle pour la première fois. Toute ambiguïté ainsi dévoilée, tel un spectre qui survolait le fil de notre existence. La lame glissa doucement, se réfugiant dans la paume du paysan, l'entamant petit à petit, le marquant à vie. Mais ce ne fut pas l'unique marque qu'il récolterait cette nuit là. Une autre, profondément cachée dans son être. Preuve de son acte, de sa folie passagère. La lame étincelante, glissa un peu plus contre sa paume, laissa s'échapper un filet de sang qui alla se réfugier sur le col de la jeune fille apeurée. Catherine porta son regard sur elle. Elle la suppliait silencieusement. La peur qui s'était emparée d'elle était difficile à canaliser, et des larmes avaient striés ses joues. Samuel commençait à perdre pied. Son emprise sur la jeune fille se desserra encore un peu, la tenant désormais maladroitement. Catherine sentait les défenses de Samuel tomber une à une, prêt à lâcher prise.

    Vous n'êtes pas un meurtrier, Samuel... Donnez moi cette lame, je vous en prie.

    Elle leva alors sa main libre vers Samuel, paume vers le ciel, offrande subtile, l'incitant à mettre fin à son calvaire. Elle replongea dans le regard émeraude de Samuel, et y vit une douleur infini. Elle voyait parfaitement le combat intérieur qu'il menait, insoutenable, intolérable, témoin de son supplice. Le regard doux et compatissant, elle l'incita une fois de plus à lui donner sa lame, le suppliant de relâcher la jeune fille devant elle, reflet d'une vie volée.
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