Remember Austen, RPG du XIXe
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Secret Meeting (Catherine/Samuel)

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Catherine Pratt*
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MessageSujet: Secret Meeting (Catherine/Samuel) Secret Meeting (Catherine/Samuel) EmptyVen 4 Juin - 21:24

    Catherine Pratt était une femme dotée de nombreux principes... Et celui de préserver sa réputation était le plus important de tous. Rien, au non rien ne pourrait ruiner l'idée que les autres se faisait d'elle. Car même si énormément de monde la trouvait froide, méprisante, injuste et colérique, tous savaient qu'elle faisait un excellent travail en tant que professeur à la Kingsley's school. Même si ses méthodes étaient jugées strictes et trop sévères par l'unanimité du village, ils savaient également que ses méthodes faisaient des merveilles. Préserver cela était le point le plus important pour Catherine, utilisant tous les moyens possibles et inimaginables pour continuer à être respectées dans le village. Et parfois, cela la conduisait à des actions peu catholiques. Comme faire appel aux services de Samuel Davis, paysan fraichement arrivé qu'elle avait rencontré il y avait de cela bien longtemps, étant celui qui l'avait aidé à cacher un de ses plus sombre secret.

    Samuel est un personnage atypique. Travaillant dans une ferme le jour, il revête l'apparence d'un "faiseur de basses besognes" la nuit, et c'est pour ses talents spéciaux que Catherine avait fait appel à lui. C'est une des rares personnes à qui elle peux faire confiance, de part son activité clandestine, et également pour son attitude envers elle. Jeune homme à la peau pâle et aux cheveux en bataille, son physique androgyne n'est pas pour déplaire, même si Catherine méprise la compagnie des hommes, elle sait en reconnaître la beauté. Et celui ci, la nature lui a offert les parfaits atouts pour accomplir sa tâche.

    C'est par une soirée assez fraîche que Catherine avait fait parvenir un message à Samuel afin qu'ils se rencontrent dans un endroit isolé, à l'extérieur du village, sur les chemins. Habillée simplement, une capuche recouvrant son visage pour plus de discrétion, Catherine s'était rendue au point de rendez vous au coucher du soleil. L'attente ne fut pas très longue, Samuel arriva peu de temps après elle. Un sourire sur les lèvres, il la salua, baissant la tête et esquissant une révérence. La politesse fut également l'une des choses chez ce garçon qui avait permis à Catherine d'être plus en confiance avec cet homme. Elle baissa également la tête, lui rendant son salut, avant de venir directement au fait. Si elle était venue ici, c'était uniquement pour savoir si Samuel avait bien gardé son secret, et que sa tâche fut accomplie.

    Bonsoir Samuel. Veuillez me pardonner pour vous avoir convoqué à une heure si tardive, mais je me devais de vous demander comment tout s'était déroulé, et si le secret était préservé.
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MessageSujet: Re: Secret Meeting (Catherine/Samuel) Secret Meeting (Catherine/Samuel) EmptyVen 4 Juin - 22:16



    I took my failure-life
    As my secret rehearsal.
    I take my success-life
    As my open and free performance.


    SRI CHINMOY ▬ My Secret Rehearsal





        DE sa main, il se protégeait du soleil de soirée qui étreignait les collines, au loin d’un paysage rougeâtre qui dessinait le ciel. Et, sur ces gardes, il avançait à pas feutrés, au travers des arbres, au travers des ombres. De nature discrète, il n’avait jamais empiété sur quoi que ce soit. À présent, il n’avait que cacher la vérité. Il n’avait pas menti. Il était honnête. Honnête avec les autres. Pourtant, au fond de lui, il se demandait si jouer avec les autres, leurs secrets en valait vraiment la chandelle. Il se demandait si transformer la réalité était si bénéfique. Il n’était pas honnête avec lui-même, sous ce masque de politesse calculé, ses gestes légèrement maladroits, ses murmures qui se voulaient rassurantes.

        Elle l’avait demandé. La professeure. Il s’était douté de son comportement. Mais, pourtant, il la comprenait. Il la comprenait si bien. Dans ses secrets, dans sa rigueur qu’elle s’imposait. Impératrice froide au cœur caché, elle contrôlait sa vie comme un être extérieur, sans failles, en symbiose avec les éléments incongrus d’une vie décharnée. Autour d’elle, tout pouvait s’effondrer, mais elle, elle tenait. Elle tenait le coup. Debout, elle l’était. Et elle regardait les autres. Dans sa impartiale beauté qu’elle camouflait, dans le revers de sa robe, au creux de son visage, entre les drapés riches qu’elle portrait par-dessus sa tête, elle voyait sa vie menée correctement.

        Et elle lui faisait confiance. Davis s’approcha d’elle, dans la pénombre qui commençait à les engloutir. La saluant silencieusement, comme à son habitude, le jeune homme attendait, patiemment, se sachant bien payé par cette dernière, ne rechignant pas sur ses rendez-vous impromptus. En contraste avec cette dernière, il était vêtu modestement d’accoutrement sombres, à l’imagine d’un paysan qui survivait. Peut-être aurait-elle crut que c’était pour camoufler ses activités contre les bonnes vertus mais, avant tout, aurait-elle su que cet argent, il en faisait don à des gens qui comptaient plus que lui-même ne valait. N’osant l’interroger du regard, il attendait, billes émeraudes posés sur terre, avec modération, gêne contenue, contrôle préétabli.

        « Bonsoir, madame. »

        Sa voix résonnait, affable, dans un susurrement net dans la nuit qui tombait, dans les ombres qui tombaient sur son visage, alors qu’il continuait, lui répondant :

        « J’ai parvenu à ce que vous m’avez dit. J’ai fait taire les diffamations à votre égard. Je crois que, bientôt, vous n’aurez plus besoin de mes services. »

        Tranquillement, les ragots se taisaient à son sujet, et Samuel, voulant l’encourager, lui faisait cette confidence. Mais, à son humble avis, il n’aurait fallu qu’elle soit moins austère avec ses comparses et tout aurait pu ne jamais exister. Elle n’aurait peut-être pas eu besoin de son aide, si, de ses yeux qu’elle le regardait maintenant, ne percerait-il pas cet excès de sobriété et aussi cette colère qu’elle montrait quelque fois, ravageuse. Cependant moins explosif qu’elle, lui n’était franchement pas mieux : ce qu’il gardait pour lui, c’était ses secrets infinis : c’était cette crainte qui le rongeait, et c’était ce mysticisme qu’il inspirait, sans cesse, à traîner dans des endroits trop ombragés, à vouloir ce cacher. Il sourit doucement à Catherine, qu’il n’osait appeler de son prénom, vu leur rangs différents, tentant de taire les songes qui l’hantaient, le dévoraient, son regard effleurant le sien. Plein d’une douceur qui lui semblait presque féminine, de traits empreints de délicatesse exotique, d’un accent même qui respirait une ouverture déjà plus apparente, le français regardait le paysage qui les entourait, les englobait, dans leur secret. Leurs secrets. Ses secrets.



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Catherine Pratt*
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MessageSujet: Re: Secret Meeting (Catherine/Samuel) Secret Meeting (Catherine/Samuel) EmptyVen 4 Juin - 22:42

    Catherine et Samuel étaient dorénavant englouti dans la pénombre ambiante. Le soleil venait de fuir derrière l'horizon, plongeant le paysages dans une obscurité de plus en plus intense. Catherine était maître dans l'art de la rigueur qu'elle s'imposait. Rien ne devait transparaître aux yeux du monde. Elle n'en serait que perdue d'avance. Si cela se savait, elle en serait ruinée. Et cela, elle ne le supporterait pas. Plutôt mourir que de perdre sa réputation. Et cela, elle l'avait très bien compris. Mais sous sa carapace de rigueur, se cachait quelqu'un de totalement différente. Une femme qui pouvait faire tout ce qu'elle avait à faire pour arriver à ses fins, une femme passionnée par son travail, mais aussi une femme perdue dans les méandres de sa froideur, ne cherchant qu'une bonne âme pour la réchauffer.

    Samuel était un homme simple, dans sa façon d'être, dans sa façon de penser et d'agir. Il allait droit au but, et c'est ce côté qui impressionnait Catherine. Car derrière ses airs mystérieux, il la comprenait. Il fut le premier à comprendre son désir de protéger sa réputation. Il la comprenait, tout simplement. Et bien sur, il n'avait jamais posé de questions sur le pourquoi de ses demandes, même de rang inférieur, Samuel respectait son choix et ses décisions, sans plus de questions. C'est aussi pour cela qu'elle l'appréciait. Il était poli, bien élevé (pour un paysan, c'est une chose extrêmement rare) et Catherine appréciait sa compagnie.

    Samuel : J'ai parvenu à ce que vous m'avez dit. J'ai fait taire les diffamations à votre égard. Je crois que bientôt, vous n'aurez bientôt plus besoin de mes services.

    A sa réponse, Catherine fut immédiatement soulagé. Ce fut comme si un poids s'envola de sa poitrine, relâchant le stress qui s'était accumulé en elle depuis de nombreux mois, de nombreuses années. Cependant, les derniers mots de Samuel l'attristait. Il était vrai que leur association arrivait à sa fin. Pourtant, Catherine s'étonnait à avoir envie de poursuivre leur entreprise. Elle aimait beaucoup ce jeune homme. Il lui faisait ressentir autre chose que du mépris. Ce qui, on peux dire, est une chose extrêmement rare, surtout pour elle. Cependant, elle savait qu'il ne fallait pas s'attacher à Samuel, de par leur différence, et de par leur rang. Elle fouilla alors dans sa poche, et en sortit une petite bourse en cuir, contenant les gages de Samuel pour ses services. Bien qu'elle l'avait déjà payé auparavant, elle avait estimé qu'il méritait un bonus pour sa discrétion. Elle remarqua son sourire, et lui sourit en retour, avant de lui tendre la bourse.

    Je vous en remercie Samuel. Voici votre gage, à dépenser à votre guise.

    La bourse contenait 10 livres, une sacrée somme certes, mais Catherine estimait que Samuel le méritait. Celui ci tendit la main, et elle laissa glisser la bourse dans la sienne, frôlant sa paume de ses doigts...
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MessageSujet: Re: Secret Meeting (Catherine/Samuel) Secret Meeting (Catherine/Samuel) EmptyVen 4 Juin - 23:21




    Its easy, dont let it go
    Its easy, dont let it go
    Its easy, dont let it go
    Don't lose it


    MASSIVE ATTACK ▬ Splitting the Atom






        C’ÉTAIT pourtant si facile. Garder le silence. Fermer les yeux. Les gens vivaient dans ce désintérêt de ne voir ce qu’ils voulaient. Mais pour Samuel, vivre de cette manière le fracturait, le brisait, à chaque souffle. Si simple qu’il paraissait, son existence ce compliquait non pas quand une affaire commençait mais qu’elle terminait. Aveugles, les autres jouissaient d’un bonheur rapidement suffisant. Mais, clairvoyant, voyant au-delà de ses vies banales, Davis avait besoin de ce souffle éternel. Il avait besoin de se contrôler plus qu’il n’avait l’air de le faire. Il jouait un jeu, au fond. Il n’aurait jamais voulu se mêler de la vie des autres, au fond. Il ne voulait pas la rencontrer, elle, ce soir. Il ne voulait pas mentir. Pas mentir, encore. Pas lui mentir à elle, aussi, maintenant. Âme guidant le cadavre qu’était son corps, il tentait de rassurer son acquéreuse, de son inquisitrice, d’un mince sourire, ses mains se serrant dans son dos.

        La vérité était qu’il trouvait chez elle un endroit où il pourrait la consoler, plus qu’il ne pouvait le faire, en simple inconnu qui venait et repartait, de l’or dans les poches. De l’or qui l’égorgeait. Qu’il crachait, épuisé. Inaccessible , dans son cercle restreint de connaissances, Samuel n’était qu’un pion. Un pion qu’elle achetait. Pour son silence, pour ses secrets. Pour son silence, pour sa gentillesse. Il tendait la main, à contrecœur. Il devait accepter cet argent. Il devait accepter son rôle. Il ne pouvait pas refuser cette somme considérable. Il ne pouvait pas lui refuser son rôle, pour vouloir en prendre un autre. Le paysan la voyait sortir sa bourse, lourde. Il frissonnait d’envie, de répulsion. Il ne pouvait pas accepter cette somme. Réprimé, cœur fendu, il serrait les lèvres, de peur d’échapper une quelconque lamentation. Pourtant, son visage, la plupart du temps, neutre, poli, il était défiguré, alors qu’elle posait la porte-monnaie entre ses doigts.

        «… »

        Ses dents découpant ses lèvres qui se faisaient muettes, de sa gorge qui étouffait, il réprima un supplice de lui dire de garder ses gages. De lui dire qu’il avait fait son travail, la dernière fois, en temps qu’ami, qu’admirateur.

        Mais, cette somme, il en avait besoin. Il ne pouvait pas la refuser. Son regard chancelant, maintenant, cachant du mieux du monde le malaise qu’il avait à engloutir cette somme, à la cacher au creux d’une poche, ses yeux, ils accrochèrent les siens, brièvement. Essayait de cacher son demi-sourire, rictus malformé, déformé par son visage tendu, il se détourna légèrement, cachant à moitié son visage, regardant vers l’horizon, désert, empli des couleurs vermeils à travers les nuages noirâtres. Il recommença, d’une voix moins assuré, regard au loin;

        « Je… Merci, Professeure. »

        Peu sûr de lui, il continua, tentant de trouver une raison à son émoi, sa voix vibrant dans l’air, incertaine et son accent français redoublait :

        «C’est que c’est une somme considérable, vous savez... »



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MessageSujet: Re: Secret Meeting (Catherine/Samuel) Secret Meeting (Catherine/Samuel) EmptySam 5 Juin - 11:56

    Catherine esquissait un sourire timide, action qu'elle n'était pas coutume d'effectuer. Mais sous ses airs froids et manipulateurs se cachait une personne totalement différente de ce qu'elle montrait à tous. C'était un côté qu'elle voulait montrer à Samuel. En sa présence, elle ne pouvait s'empêcher de dévoiler une part d'elle même qu'elle croyait perdue. Et forcé était de reconnaître que cet état d'esprit lui plaisait. Cependant, elle s'inquiétait aussi, peur d'être prise au piège juste par les quelques actions en sa faveur d'un paysan. Un simple paysan qui réussissait à faire fondre son coeur de glace avec un seul regard. Un simple paysan qui la comprenait. A cette simple pensée, elle oublia toutes ses craintes. Il la comprenait.

    Catherine voyait bien que Samuel était mal à l'aise à l'idée d'accepter sa bourse. Sa main se crispa sur la bourse, tentant de la cacher au mieux, ne sachant que dire. La jeune femme savait bien que c'était une sacrée somme, mais pour une fois qu'on ne la prenait pas pour une folle furieuse trop autoritaire, et que le travail avait été bien fait, cela lui faisait plaisir de donner une somme supplémentaire au jeune homme.

    Samuel : Je... Merci, Professeure... C'est que c'est une somme considérable, vous savez...

    Elle avança sa main sur la sienne, et serra les doigts de Samuel un peu plus sur la bourse. Ce dernier avait détourné le regard, un demi sourire parcourant ses lèvres, il murmura des remerciements timides, avant de statuer que c'était trop. Catherine plaça son autre main sur le menton de Samuel, le forçant à la regarder. Les prunelles du jeune homme s'enfoncèrent dans les siennes, et elle tenta de le rassurer.

    Appelez moi Catherine. Après ce que vous avez fait pour moi, on peux s'appeler par nos prénoms.

    Le visage de Samuel se détendit, et Catherine baissa le regard sur la bourse, toujours dans la main du jeune homme, encerclée par la main de cette dernière.

    Ce n'est rien de bien extraordinaire, et cela me fait plaisir. Pour votre discrétion et votre efficacité.

    Elle releva le regard vers Samuel, ses yeux se perdant alors dans un océan d'émeraude, souriant timidement...
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MessageSujet: Re: Secret Meeting (Catherine/Samuel) Secret Meeting (Catherine/Samuel) EmptySam 5 Juin - 17:14



    I couldn't control it
    I yearned for you so much
    Didn't want anything else
    Except your gentle touch


    ANONYME ▬ Pretending it's not real






        CE qu’elle lui imposait, maintenant, allait vite devenir insupportable pour Samuel. Il savait que peut-être qu’elle ne faisait rien de mal, au fond, mais ça le tuait. Ça le tuait aussi de penser que s’il faisait un mauvais pas, s’il excédait la barrière qu’elle maintenait à une certaine distance des corps métaphoriques qu’ils étaient, de ses âmes –leurs âmes- qui s’assemblaient, elle n’allait pas l’accepter. Elle allait partir, sobrement, dans la nuit, dans sa silhouette trop flatteuse, et il aurait perdu sa chance.

        Tourné vers l’horizon, il ne remarqua pas qu’elle s’approchait. Bientôt, elle serrait sa main. Yeux vacillants, doigts hésitants, sa gorge se serrait, alors qu’elle le consolait presque, qu’elle voulait le voir à son aise pour accepter cette somme. Mais ce ne fit que le contraire : Catherine continua à s’approcher, à le désamorcer, contre toute attente. Et lui, il tentait de se reprendre, de trouver un air détaché, normal, cordial, mais n’y parvenait plus, son regard allant et venant contre le sol, sur la bourse dans ses mains et bientôt, sur Madame Pratt, qui, de sa main, venait élever son regard vers le sien.

        Par un mutisme qu’il tentait de rendre vrai, il hocha la tête presqu’insensiblement à sa remarque, visiblement encore troublé, sinon de plus en plus. Il tenta de se reprendre, d’oublier ses doigts qui avaient effleurés son menton, d’oublier un peu de ses sentiments, voix vacillante;

        « Vous avez raison… Catherine. »

        Mains s’entrechoquant contre la bourse, les deux reliés par ce contact délectable, le paysan, sans explication valable, ses iris rencontrant toujours les siens, dans un choc plus grand qu’il ne laissait paraître, il enlaça sa main de ses doigts. Si belle, suprême, absolue, il voulait lui appartenir au-delà de cette simple bourse, mais n’osait le dire, de peur de la choquer, de la voir s’enfuir, de la voir parti, en ne lui laissant que cette étreinte chaude contre son menton, et l’empreinte de ses doigts au creux de sa paume.

        Elle, elle souriait timidement, yeux dans les siens, univers déconnectés, miroir l’un de l’autre se cassant, et lui n’y arrivait pas, n’y arrivait plus : il ne jouait plus. Il ne voulait pas qu’elle continue à jouer. Il voulait la voir, comme parfois il l’avait vu à la fin d’une confession, libérée de ses pêchés, confiante dans cette univers incertain qu’il constituait. S’approchant légèrement d’elle, il huma son parfum, lointain, délicieux, en maintenant sa main contre la sienne, oubliant presque l’or qui les séparait, qui les avait toujours séparés.

        Mais si, l’espace d’un instant, ce pacte allait au-delà de ça? Ce duo qu’ils formaient, enserrés par ses secrets, emprisonnés dans un Monde différent chacun, ils formaient un couple dysfonctionnel, pourtant si naturel, à l’écart des autres, dans le doux secret du silence qui se maintenait, maintenant, chancelant, prêt à retentir. En confidence, il murmura ses interrogations, la main de la dame dans la sienne, regarde jade se brisant, brillant;

        « Mais, moi, ai-je raison…? »



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MessageSujet: Re: Secret Meeting (Catherine/Samuel) Secret Meeting (Catherine/Samuel) EmptyLun 7 Juin - 1:18

    L'électricité était dans l'air. Catherine la ressentait au plus profond d'elle même. Elle était comme déconnectée. Comme si son corps ne répondait plus à rien, à part le jeune homme en face de lui, enserrant sa main avec douceur. Jamais elle n'aurait pu penser être un jour attirée par un homme. Pas après un passé comme le sien. Elle avait pris l'habitude de mépriser les hommes, mais celui ci faisait sortir quelque chose de différent chez elle. Comme si... Comme si elle était spéciale. Oui, c'est le mot, spéciale. Pas comme aux yeux de la population de Meryton, friande de ragots en tout genre. Il la comprenait et désirait sa compagnie, tout simplement. Et étrangement, elle souhaitait sa compagnie également.

    Alors que sa main libre était toujours placée sur le menton de Samuel, il l'appela enfin par son prénom. Glissant sur ses lèvres de cette manière, la respiration de Catherine se fit plus laborieuse. C'était la première fois qu'il l'appelait par son prénom, et tandis qu'il enserrait sa main par dessus la sienne, une douce chaleur s'insuffla en elle. Leurs regards se perdirent l'un dans l'autre, comme déconnectés du monde extérieur. Samuel se rapprocha encore un peu d'elle, inspirant profondément son parfum. Ils étaient désormais à seulement quelques centimètres l'un de l'autre, son souffle sucré s'écrasant sur son visage, il murmura ces quelques mots, qui la décontenança l'espace d'un instant.

    Samuel : Mais moi... Ai-je raison... ?

    A ses paroles, Catherine perdit pied, son parfum prenant le pas sur sa rigueur. Elle se détendit complètement, se laissant aller à des émotions qu'elle pensait perdues à tout jamais. Elle souhaitait ressentir ce qu'elle ressentait en ce moment le plus souvent possible. Rester près de cet homme qui faisait battre son coeur plus fort quand il était tout près d'elle comme cela. Il s'avança encore, et leurs deux corps se touchant enfin. A ce léger contact, Catherine frissonna... Elle ne savait plus quoi faire à ce moment là. Sa main, toujours placée sur le menton de Samuel, trouva le chemin de sa joue, et ses lèvres se transformèrent en un sourires des plus radieux.

    Avons nous raison ?

    Elle plongea une nouvelle fois ses yeux dans ceux de Samuel, profitant simplement de sa présence contre elle, douce torture qu'elle appréciait plus que de raison...
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MessageSujet: Re: Secret Meeting (Catherine/Samuel) Secret Meeting (Catherine/Samuel) EmptyLun 7 Juin - 3:20



    For the werewolf, for the werewolf has sympathy
    For the werewolf, somebody like you and me.


    CAT POWER ▬ Werewolf






        ELLE fondait. Il le sentait, il la sentait. L’empire de glace s’était effondré, ou du moins, était-il parvenu à travers ses vallées sinueuses, trop fraîches, labyrinthes infinis qu’elle enfermait. Ils se cachaient à leur vraies vies mais, honnêtes envers l’autre, liés d’une complicité muette, d’une prudence qui allait au-delà des affaires. Toujours sans être sur de rien, terre prête à chavirer sous ses pieds, il calculait bientôt mal ses maigres gestes, ses pas qui s’approchaient, son souffle qui glissait des mots, des interrogations, son nom, son prénom.

        Il humait son doux parfum, en contraste avec l’image qu’elle avait longuement projeté sur lui : préjugés écartés, gratuité mit de côté, il la sentait plus fragile qu’à l’habitude. Lui aussi, il se faisait comme une porcelaine qui chancelait sur une table basse, à la veille et au lendemain de trop grands tremblements. Samuel oublia un instant cette somme importante : elle était superficielle, maintenant, car cette main qu’il touchait, ce péché qu’il enserrait précieusement, c’était lui qu’il acceptait, c’était ça, qu’au fond, il voulait, il se résignait à prendre, de peur de perdre sa confiance. Réservé, il avançait, tout de même, jusqu’à ne distinguer que le visage de Madame Pratt de ses deux yeux, sphères infinies qui observait l’exactitude de son visage bien mis, trop bien mis, jamais regardé à sa réelle valeur, en antithèse avec le propre visage de Samuel, troublé.

        Main contre son visage, elle tenait, sans le savoir la fragilité d’un homme torturé, sans cesse de ses émotions ou de ressentiments. Et de leurs autres mains, il tenait une promesse moins vraie de rencontres clandestines, drapés d’ombres, d’entente dérobée. Ils tenaient la raison de tout, mais de rien, là, alors que leurs corps incertains se touchaient, s’effleuraient, et qu’ils humaient l’air différemment, que Davis y trouvait même une difficulté de continuer, de persister plus que sa raison ne voulait. De son sourire, bientôt, elle l’irradiait d’une chaleur inconnue, que le français était incapable de lui remettre pour l’instant. Ce qu’il faisait, ce qu’il tentait de faire, c’était de taire le discernement, et la prendre, vivement. Elle lui renvoya bientôt sa question, de son souffle trop près du sien, de son naturel désarmant;

        « Avons nous raison ? »

        Soutenant de ses prunelles sans ombres le visage bienheureux de sa Reine, yeux vacillants, il hésita, de ses doigts tremblants, délaissés de sa douceur. Et tel un sortilège empoisonné de promesses démesurées, d’une douceur tendre, d’une torture d’un cœur trop tendre dans une vie qui lui obligeait trop, ou sinon de ne pas en avoir, il tendit la main. Il tendit la main vers l’Inconnu. Il tendit ses doigts pour accrocher son sourire, maladroitement, finement, le bout de ses doigts glissant contre sa peau. Damné, Samuel l’observait elle, puis sa main, sa main qui continuait son parcours, qui faisait glisser son capuchon, qui la révélait, peut-être un peu plus, en coulisses, en vrai, en Vérité. Ses doigts qui maintenant, se tenaient à la naissance de cheveux un peu trop fous, d’une nuque inexplorée, et ce visage qu’il approchait, ce visage inconnu à sa raison, son propre visage qu’il approchait d’elle et ce moment qui décuplait, se divisait, trop lentement, trop rapidement. Perdu en lui-même, abandonné vers elle, ses lèvres touchaient sa joue, sa peau, son souffle égaré dans son cœur trop petit pour tant, alors qu’il sentait les doigts de cette dernière laisser leurs empreintes indélébiles sur sa fragile personne. Car c’était elle qui avait Raison : c’était elle qui savait où il allait trop loin, ou pas assez loin. C’était elle pour qui il appartenait. De sa voix étouffé, contre sa peau, à la commissure de ses lèvres sucrés, il enfouit ses mots contre sa figure, en un effluve laconique, poétique;

        « C’est vous, qui avez raison… »

        C’était lui, qui pêchait. C’était lui qui risquait sa peau. C’était lui qui se brûlait à son feu. Et c’était lui qui brûlerait avec son Empire…



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MessageSujet: Re: Secret Meeting (Catherine/Samuel) Secret Meeting (Catherine/Samuel) EmptyLun 14 Juin - 21:35

    La torture que Samuel lui infligeait la faisait fondre petit à petit. Comment ne pas succomber à ce jeune homme à la beauté mystérieuse, connaissant le moindre de vos secrets et la façon de vous faire réagir. Pour Catherine, il était cet homme là. Celui qui lui faisait perdre pied rien qu'en plongeant son regard dans le sien, ou en s'approchant d'elle. Son souffle chaud contre son visage, Catherine gardait le contact avec la joue du jeune homme. Sa chaleur tout entière se diffusait en elle, faisant éclater ses défenses une à une, défenses qu'elle avait mis des années à instaurer, remparts impénétrables contre les attaques de la gente masculine.

    Samuel approcha lui aussi sa main de son visage, pour se porter à sa cagoule, qu'il fit basculer doucement en arrière, révélant sa chevelure et son visage. La nuit était maintenant tombée, et ils n'y voyaient plus grand chose. Il fit ensuite glisser sa main pour se poser contre sa nuque, approchant un peu plus son visage du sien, avant de poser ses lèvres contre sa joue. Catherine sentait son souffle chaud contre sa peau dénudée, la faisant frissonner de plus belle, se perdant dans la douceur avec laquelle il la touchait. De sa main posée contre sa joue, elle s'agrippa un peu plus à lui, traçant un sillage contre sa peau alors que sa main se frayait un passage vers ses cheveux. Mais que faisait elle donc ? Elle qui méprisait les hommes se retrouvait collée à l'un d'eux, ce dernier lui faisant ressentir mille et unes sensations les plus douces et les plus intenses qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de ressentir. Ses dernières paroles firent éclater ses derniers remparts, la faisant frissonner plus que de raison.

    Samuel : C'est vous, qui avez raison...

    Elle le savait, elle savait bien qu'elle tombait sous le charme de Samuel. C'est lui qui en souffrirait. Pas parce qu'il ne ressentait rien pour elle, bien au contraire, juste car si cela se savait... De sa main libre, Catherine repoussa le jeune homme, plongeant une nouvelle fois son regard dans l'étendue émeraude qui se dévoilait devant elle. Elle ouvrit alors la bouche pour dire quelque chose, répondre aux attentes de l'homme en face d'elle, qui la regardait avec tant de tendresse, mais aucun son ne sortit. Contre toute attente, elle soupira, avant d'attirer Samuel à elle, utilisant sa main posée sur sa nuque, triturant ses cheveux, avant de poser ses lèvres contre les siennes.

    Un tendre ballet commença alors, avant que Catherine ne réalise l'erreur qu'elle venait de commettre. Elle ne pouvait pas se laisser aller à de tels sentiments. C'était contre l'éducation qu'elle avait reçu, contre tous ses principes. Son action pourrait lui coûter sa réputation, même si l'exercice se révélait agréable et extrêmement tentant, elle ne pouvait pas ruiner sa réputation de cette manière. Sa décision prise, elle mit fin alors à leur baiser, avant de bégayer de piètres excuses.

    Je suis vraiment confuse Samuel, veuillez me pardonner, je ne sais pas ce qui m'a pris. Nous ne pouvons pas, c'est... Impossible.

    A regret, elle s'écarta de lui, avant de remettre sa capuche en place et de se détourner, en direction des murs de la ville.
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MessageSujet: Re: Secret Meeting (Catherine/Samuel) Secret Meeting (Catherine/Samuel) EmptyMer 16 Juin - 8:59



    Set down on the road
    With the gunshots exploding
    I'm waiting for you
    In the gloom and the blazing
    I'm waiting for you

    I sing like a slave I know
    I should know better


    LHASA DE SELA ▬ My name






        IL se brûlait à elle. Il s'effondrait contre ses flancs arides, maintenant loin d'une froideur d'apparence, près d'une étendue infinie qui se présentait, derrière des barrières maintenant humaines, vivantes, saccadés, douces, au rythme de son souffle qui l'enfermait, le contenait, l'englobait, le rendait plus petit. Lentement, il s'approchait, telle une bête effarouchée, effrayée du temps, attirée par sa proie. Pourtant, il se savait victime de cette même entité, appât de futurs désirs, de tentations refoulées, maintenant dévoilés, faiblement, dans le silence de la noirceur, dans le noir qui semblait vouloir réduire l'impact d'une rumeur incessante, d'une vérité qu'ils n'étaient pas prêt à affronter, qu'ils préféraient contourner. Dans ce désert bleu, dans ses yeux, si près d'un but qu'il n'osait toucher, qu'il effleurait avec une délicatesse trop calculée, Samuel tombait, sans mots, ses gestes le trahissant.

        À peine venait-il de la dévoiler, à peine goûtait-il à elle, il la sentait, résistante, pourtant ouverte à ses propositions. Il la sentait, dans un dilemme, alors qu'elle le repoussait. Mais, lui, il ne pensait déjà plus. Il voulait se l'interdire, ici, maintenant. Il savait que revenir sur de tel actes lui coûterait trop cher. Il savait qu'il était fautif, mais pas qu'elle l'était autant.

        Il attendait, souffle court, sur ce fil suspendu entre deux univers, deux univers qui s'entrechoquaient, maintenant, contre elle, contre lui, eux qui, à des sphères opposés, se représentait un idéal face à eux. Il attendait sa preuve de culpabilité: il attendait son alibi, pour sortir, malheureux ou trop heureux, pour rester vagabond, pour retourner à sa vie sans grande saveur, trop bien maquillé de stratégie. Il attendait , cœur arraché de la poitrine, suspendu à travers le temps, yeux vacillants, pieds dans le vide, lèvres encore imprégnés de quelque chose d'inconnu, aux milles promesses.

        Après être resté accroché à elle, après qu'elle l'ait repoussé, tendrement, ce suspens restait dans les airs et ce même silence, complice, troublant les gagnait. Comme une promesse inespéré, un souffle nouveau, une impulsion, elle le prit là, encore quelques instants, lui qui, perdu dans son regard qu'elle lui imposait, perdait le fil de cette rencontre, se perdait un peu plus lui-même au fond de son cœur qu'il connaissait mal, farouche, aux milles épines doucereuses, contre des draps trop soyeux, des poumons qui humaient trop bien, trop mal. Balançant entre raison et incohérence, les lèvres de Catherine touchaient aux siennes, qui voulaient plus, qui voulaient lui demander plus malgré l'espace qui semblait parfois les séparer, malgré cette gêne oppressante et malgré ce corps emprisonné dans lequel il était enfermé. Elle le prenait, imitait les propres gestes de Davis: elle posait ses doigts sur sa nuque, elle posait sa bouche trop près de la sienne.

        Mais, elle, elle pouvait le refuser. Le refuser, même après ça. Lui, il n'y trouvait pas cette force. Il ne l'avait pas trouvé, pour aujourd'hui. Déjà qu'il feintait, qu'il mentait, qu'il lui mentait, toujours, depuis longtemps, en s'immisçant dans sa vie comme un piètre voleur, pilleur d'informations. Déjà qu'il avait enterré ce comportement trop indécent, aux allures si douces, dans la nuit, encore contre elle, alors qu'il entendait son souffle lui donner les réponses d'une Aristocratie trop puritaine, il sombrait, déjà. Il ne savait si cette tentative était un suicide, destruction d'une complicité, annihilation de ses propres sentiments. Esprit essoufflé d'explications, il l'écoutait, regard déjà lointain, fendu de ses pupilles qui brillaient toujours, qui reflétaient la nuit.

        Encore contre elle, il s'empêcha un soupir ou des paroles trop confuses, impardonnables, ses doigts retrouvant ses lèvres désireuses, sa gorge qui brûlait de la comprendre, qui brûlait de ressentiments trop forts, peu convenables. Samuel s'empêchait de vivre: il retenait son souffle, incapable d'autres gestes ou pensées, voulant continuer à danser dans cette mélodie où la mélodie était leur obligeance. Bientôt, elle s'éloignait, elle le laissait avec cette explication, cette condamnation, ces mots qui résonnait encore dans l'espace, dans le ciel maintenant trop noir.

        Il hésitait, le souffle encore trop lourd, alors qu'il tentait de reprendre son détachement habituel, ses murmures qu'ils ne voulaient jamais faire déplacés.

        « Vous avez vos obligations, je... Je comprends. »


        Se plaçant rapidement dos à lui, Samuel demeura silencieux longuement, ne sachant quoi faire, le cœur emballé, le cœur meurtri. Alors qu'elle ne pouvait pas le voir, visage torturé, il hésitait, victime de ses gestes qu'il savait meurtriers, sanglants, de la couleur rouge sang: ce rouge qu'il voyait, ce rouge ambigu, entre une colère sourde et un amour criant. Entre extase et épuisement, Samuel, désespéré, ce réfugiait contre l'envie de Catherine, qu'il savait pourtant si incertain mais fort, glissant sa requête de sa voix qui chutait, faible et pourtant, qui insistait toujours, poliment:

        « La prochaine fois -la prochaine fois que vous voudrez me voir- donnez-moi mon gage. Ce soir… Ce soir, je ne peux pas l'accepter. Je suis venu pour vous rassurer et mon gage... Mon gage, c'était vous. »

        Sa voix s'était fait presque inaudible, alors que les dernières syllabes s'échappaient, saccadés, muettes, d'entre ses dents serrées, comme un mendiant qui implorait, comme un truand qui demandait, demandait encore. Finalement, toujours dos à elle, il glissa la bourse dans sa paume, comme promesse de fausse visite. Ce qu'il lui proposait, c'était cette promesse d'allégeance infidèle; c'était le fruit défendu, délectable.


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Catherine Pratt*
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MessageSujet: Re: Secret Meeting (Catherine/Samuel) Secret Meeting (Catherine/Samuel) EmptyJeu 15 Juil - 11:34

    Catherine n'y comprenait plus rien... Elle venait d'échanger un baiser avec celui qu'elle avait payé pour l'aider à préserver ses secrets et sa réputation. Elle était simplement venue lui donner un gage pour son travail tellement professionnel et efficace. Puis elle avait commis une erreur, elle s'était laissée envoûtée. Envoûtée par un océan d'émeraude, lui promettant bien plus qu'elle n'aurait pu espérer. Elle avait été ensorcelée par le pouvoir que détenait l'homme en face d'elle, tel un mystère dont elle était incapable d'en découvrir les secrets. Oui, il l'avait ensorcelée, par un parfum enivrant, et des paroles plus qu'alléchantes. Mais elle s'était fourvoyée. Catherine avait pensé rien qu'une seconde que la vie avait bien plus à lui offrir que secrets, trahison et autre chose que la vie qu'elle menait à présent, pleine de rancoeur et de froideur. Elle avait espéré pouvoir se laisser aller à ses sentiments, mais elle avait eu tort, encore une fois.

    Catherine avait cependant eu le bon sens de revenir à elle avant que la situation ne puisse dégénérer... Elle avait réussi à briser l'attraction qu'il lui faisait subir, comme Eve attirée par la Pomme dans le Jardin du Paradis, promise par le Serpent a un bonheur sans pareil. Elle avait su résisté à l'envie de mordre dans le Fruit Défendu. Elle était issue d'une bonne famille, et devait garder des relations platoniques et purement professionnelles avec Samuel. Une larme coula sur sa joue rougit par l'émotion, alors qu'elle entendit son collaborateur soupirer derrière elle.

    Samuel : Vous avez vos obligations, je... Je comprends. La prochaine fois -la prochaine fois que vous voudrez me voir- donnez-moi mon gage. Ce soir… Ce soir, je ne peux pas l'accepter. Je suis venu pour vous rassurer et mon gage... Mon gage, c'était vous.

    Elle sentit la désespérance couler le long de ses mots, arrachant la lame brulante qui venait de s'enfoncer profondément dans son coeur déjà meurtri. Elle le sentit derrière elle, se rapprochant doucement, alors qu'elle restait dos à lui, pour qu'il ne puisse voir les larmes strier ses joues, seules témoins de son désespoir. Elle sentit ensuite la main de Samuel sur la sienne, glissant la bourse pleine dans sa paume. Un éclair de lucidité traversa alors son esprit, et les mots de Samuel prirent tout son sens. C'était donc cela qu'il souhaitait ! Son corps, la déshonorer à ce point ! La douleur fut alors remplacée par la colère, sanglante et attirante, cherchant à tout prix à enflammer chaque recoin de son corps avec une envie insoutenable. Les hommes ! Toujours les mêmes !

    Catherine sécha ses larmes et se retourna pour faire face à Samuel. La colère se lisait sur le visage de Catherine, et la gifle partit sans prévenir, son ricochant dans l'immensité de la forêt derrière eux. Le visage de Samuel se tordit, seulement une seconde, avant que sa main ne se porte à son visage, sur la marque que Catherine avait laissé.

    C'est donc tout ce qui vous importe ! Vous êtes bien comme tous les autres ! Ne cherchez pas à obtenir un tel gage de ma part Mr Davis. Je ferai seulement appel à vous pour vos services en tant que faiseur de basses besognes, et rien d'autre ! Vous ne souhaitez pas accepter mon argent, soit ! Mais ne vous attendez pas à ce que je succombe à vos avances aussi facilement !

    Catherine continuait à fixer Samuel qui la regardait avec un air des plus étonnés. Un sourire s'étendit sur le visage de la jeune femme. Encore une fois, elle avait prouvé qu'elle était une femme des plus imprévisibles, ce qui n'était pas pour lui déplaire.
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MessageSujet: Re: Secret Meeting (Catherine/Samuel) Secret Meeting (Catherine/Samuel) EmptyVen 16 Juil - 17:17


    It's a fire
    These dreams they pass me by
    This salvation I desire
    Keeps getting me down
    'Cause we need to
    Recognise mistakes


    PORTISHEAD ▬ It's A Fire





        LA rupture entre leurs échanges professionnels et passionnels, elle se définissait, imparfaite, floue, confuse. Elle était caché entre ses souffle lourds de sens, ses pensées stoppées, de leurs esprits fuyants, pourtant renfermant avec les mêmes intentions interdites. Samuel aurait du le savoir: Catherine , dans toute l'humanité qu'elle lui dévoilait, qu'elle lui avait dévoilée, loin de cette froideur qu'elle expirait tout les jours, elle restait pourtant une femme qui savait trop bien. Elle comprenait la valeur du sacrifice, mais elle ne pouvait plus se sacrifier.

        Elle savait que tout lui appartenait. Elle savait qu'elle commettait des erreurs elle aussi, finalement, humaine malgré tout, loin des sacrilège d'un monde plus bas que le sien. Elle commençait à comprendre cette emprise, réciproque, douloureuse, qui traversait le temps, s'intensifiait, se compliquait. Et en le repoussant, le reprenant, elle lui montrait son doute, son envie. Si douce, si près, et si froide, si lointaine, elle lui paraissait maintenant perdu dans ces contraintes qu'elle s'imposait. Et elle s'éloignait de lui. En bafouant une sorte d'excuse, dans ce silence profond, inconfortable, encore son souffle contre ses lèvres, il se défendait mal, dans la discrétion qu'il voulait garder, dans cette prison dans laquelle il prétendait victime. Soupirant, il tenta de s'expliquer, avec des mots trop simples, aux accents exacerbés par son coeur brisé, ses joues rosies, ses mains tremblantes. De ses billes émeraudes, il scrutait sa silhouette qu'il voyait secoué de faibles soubresauts.

        Intrigante, si réservée, il ne l'avait vu dans un état plus fragile que Catherine l'était là. Et même si l'envie de la consoler le prenait, même si, en déposant la bourse entre ses doigts, il avait ce goût de toucher cette peau qu'il avait redouté à rebuter, à confronter, il s'empêcha toute autre tactique. Pourtant, il était loin de douter que ses phrases, maladroitement prononcés, aux accents presque poétiques, allait provoquer une sourde colère de sa part. Il était loin de douter en elle, à ce point.

        Alors que Davis voulait dire qu'elle valait tout l'argent, qu'il voulait la revoir, qu'il voulait la rassurer, qu'il voulait jouer plus qu'un rôle de seconde classe, caché, enfouit sous ses catacombes, sous son empreinte de richesse, elle ne comprenait qu'un vulgaire charabia d'amant qui voulait l'amener.

        Elle se retourna vivement, ne le prévenant pas de ce soudain excès de colère. Et sa main, auparavant si douce, qu'il aurait voulu croire éternellement amoureuse, elle se meurtri contre la joue de français, trop abasourdi, trop confus pour réagir. Déconcerté, son visage qui retenait tant d'émotions, il se fractura: et alors, de ses yeux, il l'interrogeait, silencieusement. Face à elle, ne sachant si elle se croyait elle-même, si elle croyait en une supercherie qu'il démentait au plus au point dans ses mots qu'ils avait mal choisis, qui exprimaient tout son mal-être, Samuel porta sa propre main sur sa peau, sentant la brûlure qu'elle lui laissait contre son enveloppe humaine, trop fragile. Rapidement, le fermier posa ses doigts contre ses lèvres, ne voulant pas se trahir par une autre déclaration qui aurait ajouter à l'injure, la déconfiture qu'il venait de se prendre.

        Regard flou, vision humidifié, il restait immobile, là où Pratt l'avait laisser balancer dans le doute et l'envie: et il voyait ses lèvres délicieuses, maintenant inaccessibles, expirer ses mots trop cruels, ses souhaits trop droits. Ce qu'elle lui offrait, sous cette répression qu'elle lui imposait, c'était cette introversion de ces propres pensées, qu'il avait toujours voulu faire correctes, qui avaient déchues, qui avait viciées. Condamné, il ne l'était plus par lui-même: elle l'enfermait elle aussi dans cette mélancolie qu'il sentait devenir infinie, impérissable. Contre son feu, contre la professeure, il s'y était brûlé l'entité. Et il allait devenir cendres, contre ses yeux qui l'enflammaient toujours, mais contre cette opinion qui le détruisait.
        Lui souriant, Madame Pratt s'élevait avec son empire: elle se distançait de lui, qui était rendu trop loin, dans ses refuges trop sombres de tristesse, de colère refoulé, de confusion démente. Ses lèvres tremblaient, face au personnage qu'elle était soudain devenue, en contrôlant une situation qui dégénérait vers un sentiment trop fort, qu'elle avait sûrement peur. Il ne la connaissait plus, dans ses confidences, dans son charme qui s'était dévoilé, il y a quelques minutes. Ce que Samuel voyait, maintenant, c'était ce monstre qui refusait ce compromis, qu'elle voulait interpréter mal pour le bienfait de son statut, pour renvoyer Davis là où il devait exceller.

        Battu, il s'éloignait de l'arène, son regard bleu, authentique, voulant la percer, encore, mais se faisant réfléchir par cette aigreur qu'elle laissait transparaître, devant son visage trop beau, trop délicat à de tels emportements, sous sa vrai nature, que, quelques secondes, il croyait avoir aperçu, connu, goûté. Samuel aimait mal, dans toutes les cicatrices qu'elle pouvait lui apporter, dans ses instantanés, ses goûts trop rapides qu'elle lui avait donné, qu'il espérait, auxquelles il se rabattait, dans le brasier de deux souffles, jamais oublié, dans la chaleur d'une gifle de femme blessée, orgueilleuse, aimante, amie.

        FIN : D (Mais pas totalement. Rolling Eyes)



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