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Ayant fini toutes ses maudites corvées de langage, de bonnes tenues et tout ce qui en suit, Elizabeth était enfin libre. Libre de faire ce qu’elle voulait. Depuis quelques temps, elle avait retrouvé sa meilleure amie, son double, sa jumelle. Harmony était à ses côtés, et ensemble tout était différent. Certes, c’était Meryton non Paris, mais la compagnie de son amie apportait un plus dans ce petit village aussi triste qu’une larme. Elle rechercha Harmony et lui proposa de sortir en ville. Cette dernière avait l’air de s’ennuyer profondément. C’était donc avec joie, qu’elles prirent leurs manteaux et partirent bras dessous, bras dessus en ville. Que tout le monde se bouge et fasse la révérence, deux Lady étaient en ville. !

Elizabeth songeait à une nouvelle robe. Mais qui dit robe, dit dentelle, ruban, soie et broderie. Ainsi, c’était direction la boutique de Ribbon’s que toutes les deux prirent. Sur leur chemin, elles croisaient des paysans n’osant pas les regarder, des gentlemen à qui Elizabeth n’hésitait à leur offrir son plus joli sourire. Enfin, elles arrivèrent devant la fameuse boutique et entrèrent. Directement, et sans qu’Elizabeth n’ouvre la bouche, une jeune employée se présenta à elle, lui demandant ce qu’elle désirait.

« Je souhaiterais voir vos dentelles »

Aucune politesse, bien évidemment, et puis pourquoi faire ? Après tout, à quoi cela servirait, c’était à l’employée de se montrer aimable tout de même ! C’était elle qui était à son service. Elizabeth entraina Harmony à sa suite. Si elle lui avait demandé de venir, ce n’était pas pour rien. Elle voulait tout d’abord de la compagnie, et celle d’Harmony lui était bien plus précieuse que celle de ses autres cousines, et puis Harmony avait tout de même d’excellents goûts ! L’employée de la boutique lui présenta plusieurs dentelles : une blanche très fine, une noire un peu bizarre, et une autre quelque peu moucheté, devant laquelle Elizabeth fit la grimace.

« Harmony, que pensez-vous de ce désastre ? » lui-demanda-t-elle devant la dernière dentelle présentée. « Qui donc pourrait bien porter une telle horreur ? C’est si peu raffiné et de mauvais goût! »

Alors qu’elle attendait l’avis de sa chère amie, Elizabeth attrapa la dentelle blanche. Cette dernière était bien la plus jolie des trois. Très fine et douce au toucher.

« Je préfère de loin celle-ci »

Je soupirais discrètement mais gardé le sourire face à ma préceptrice. Aujourd'hui c'était leçon de couture, et dieu savait mieux que personne que je n'étais vraiment pas douée dans cette discipline. Je déteste la broderie, je préfère amplement la porter. Je serrais ma main gauche sur la droite pour que Miss Eliothrope ne remarque pas que je m'étais piqué avec une aiguille. Une lady se devait d'avoir des mains parfaites, si elle remarquait le trou dans mon gant elle en ferait tout un sermon et je n'aurais pas le temps de me rendre en ville. Enfin "en ville", "en campagne" serait plus juste. Je n'avais guère eu le temps de magasiner avec l'installation à Meriton, la reprise des cours et le deuil que je ne devait plus porter normalement. Je soupirais de nouveau quand soudain l'horloge sonna l'heure de ma libération. Je me levais avec élégance et remerciait rapidement ma préceptrice.

- Merci pour cette leçon Miss, se fut très enrichissant.

Je pris congé et m'élançai dans le corridor richement décoré de mon manoir. Je poussais la porte qui menait à ma chambre et sans aucun respect pour les femmes qui avaient fait mon lit ce matin je m'affalais sur les couvertures. J'étais affreusement fatiguée mais j'avais tellement envie de m'acheter quelque chose. C'était plus fort que moi, quand cette fièvre acheteuse me prenait je ne pouvais reculer. Je me relevais et passais devant le miroir pour ajuster ma coiffure, une fois satisfaite j'enfilais un manteau de velours et sortit de la pièce. Je descendit les étages et après avoir prévenu une domestique je me rendit dehors. Le cocher s'inclina et murmurais ma destination d'une voix sèche :

- Ribbons & Enrich

La voiture démarra et les chevaux s'engagèrent dans l'allée et nous quittâmes la propriété Evans. J'attendis patiemment en chantonnant toute seule quand les chevaux s'arrêtèrent. Le cocher ouvrit la porte et me tendit sa main gantée pour m'aider à descendre. Je le remerciait sommairement et pénétrait dans la boutique. Des dentelles de la mode de l'an passé à Londes était affiché comme nouveauté du mois. Soudain j'aperçus une connaissance. Je m'approchais en souriant :

- Lady Browning quelle charmante surprise !

J'avais rencontré la jeune femme à une réception et nous avons tout de suite sympathisé, elle venait elle aussi de la grande ville et ne se faisait pas à l'ambiance vieillotte de Merynton. En revanche je ne reconnu pas la jeune femme à ces côtés.

« La crème de la crème dis-tu ? Mais où vas-tu la trouver. Ici tout ce qu’il y a est dépassé de mode. Rien de neuf, que du vieux. Allons, Harmony ce n’est pas ici que nous trouverons quelque chose digne de la mode parisienne. »

Elizabeth soupira. Paris lui manquait. Ville des lumières, ville de sa jeunesse, ville de ses escapades. Parcourir les milles et une boutique pour trouver la pièce exceptionnelle était une chose à Paris. A Meryton, il n’en était rien ! Dans cette malheureuse boutique, rien ne correspondait à la mode actuelle, même pas à celle de Londres. Elizabeth reposa le morceau de chiffon qu’elle tenait entre ses mains et attendit le retour de l’employée, espérant avoir quelque chose de bien plus potable. Harmony profita de l’absence de cette dernière, pour lui demander si elle lui avait parlé d’une certaine Lady Evans. Elizabeth signifia de la tête que non.

« Tu ne m’en as rien dit Harmony. Qui-est-ce ? »

A peine avait-elle terminé sa phrase qu’une blonde entra dans la boutique. Tiens donc, qui cela pouvait bien être. Elizabeth ne l’avait jamais vu auparavant, en tout cas pas depuis son arrivée, et depuis, elle en avait fait des rencontres. Elle savait parfaitement qui était qui. Un nom, un visage, un potin. C’était ainsi que marchait Meryton. Enfin du moins grâce à cette femme qui colportait rumeur sur rumeur. Mais voilà qu’une chose fâcheuse allait se produire, ou du moins un événement qu’Elizabeth n’allait guère aimer. Cette jeune blonde s’approcha d’Harmony et à l’entendre dire, il devait s’agir de cette fameuse Lady Evans. Sans qu’Harmony puisse dire quoique se soit, Elizabeth prit les devants.

« Je présume que vous êtes Lady Evans. Comme c’est bizarre, Harmony venait tout juste de me demander si elle m’avait parlé de vous. ET voilà que comme par magie vous apparaissez »

Non, non, ne vous inquiétez pas, Elizabeth n’avait pas encore sorti ses griffes, mais une petite pique ne faisait pas de mal. SI ? En êtes-vous sûre ? Pour Elizabeth, c’était sa façon de lui souhaiter sa bienvenue (mdr)

« Je me présente, Lady Elizabeth Forbes. Mais peut être me connaissez vous déjà… »

On pourra dire ce que l’on voudra, Elizabeth savait mettre l’ambiance quand il le fallait. Le fait que cette dernière arrive ainsi laissant planer le doute sur cette rencontre. Peut être qu’elle avait tort, mais rester sus ses gardes était son option du moment. Et puis Evans, ce nom ne lui disait rien du tout. D’où venait-elle ? A quelle famille appartenait-elle ? Tant de questions qui furent interrompu par le retour de l’employée. Cette fois-ci, elle lui proposa d’autres échantillons. Encore un noir (décidément), mais un noir bleue nuit et quelque peu brodé qui lui donnait une toute autre teneur. Un autre échantillon de couleur fuchsia criard (beurk) et enfin, le dernier était de couleur vert pomme avec quelques fils dorés.

« Et cette fois-ci, Harmony, lequel te semble avoir le plus de potentiel ? J’hésite entre le noir et le vert…. » demanda-t-elle à son amie sans se préoccuper de Lady Evans l’espace d’un instant.

Spoiler:

« Je présume que vous êtes Lady Evans. Comme c’est bizarre, Harmony venait tout juste de me demander si elle m’avait parlé de vous. ET voilà que comme par magie vous apparaissez »

Je gardais un sourire avenant même si je n'en pensais aucun des mouvements. Harmony n'avait pas eu le temps de prononcer le moindre mot qu'une grande blonde aux cheveux bouclés se retourna. J'en savais assez sur les manières de parler pour reconnaitre un message caché dans une phrase. Cette jeune femme semblait aimer contrôler les conversation. Qu'elle manque de chance, j'étais de la même pointure.

- Je sais, j'ai toujours eu le don d'être là ou l'on m'attend, il est dur de suivre parfois car beaucoup de personne m'attendent souvent.

Je ponctuais ma réplique d'un petit rire pour atténuer le côté prétentieux mais bien sur je ne pouvais tromper les jeunes filles. Tout n'était qu'apparences, parfois on oublié même pour qui nous nous cachons.

- Ravie lady Forbes. Bizarrement je n'ai entendu mot à votre sujet. Pourtant dans une si petite "ville"... Le manque de chance assurément.

La dernière phrase avait était prononcé avec une élégante ironie. J'avais oublié à quel point j'aimais cela. Trouver la faille chez une lady, décomposer sa personne jusqu'à en extraire tout ce que je pouvais en tirer. Et visiblement cette chère Elizabeth semblait être remplie à ras bord. J'avisais les dentelles d'un œil d'experte, la qualité était vraiment médiocre. Je lancé un coup d'œil dédaigneux aux morceaux de tissus que tenait Elizabeth et lissai ma robe d'un geste en apparence naturelle mais il n'en était rien. Je portais aujourd'hui une robe de la toute dernière mode Londonienne. J'étais donc une des plus à la page dans cette ville étant la dernière arrivée. Ma jupe était ornée par endroit de fine dentelle prune avec quelques fils dorées. Je me fournissais avant dans les plus grandes boutiques de al ville. Je ne savais pas coudre, brodé et encore mois faire de la dentelle mais je savais et aimais beaucoup l'a porter. Je me tournais vers Harmony pour lui poser une question innocente :

- Lady Browning comment aller vous depuis la dernière fois que nous nous sommes vues ?

Dans cette simple phrase j'insinuais auprès de la demoiselle Forbes qu'il y avait potentiellement eu beaucoup d'autres fois et qu'elle n'en avait pas eu connaissance.

Spoiler:

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Que Lady Evans n'ai jamais entendu parler d'elle, elizabeth s'en fichait. Cette blonde semblait naïve. Mais, elle allait apprendre qui était LADY FORBES.

"Normal, je ne suis pas du genre à me trainer dans la boue, ou à me faire remarquer. Pas comme certaines Lady..."

Ca c'était fait. Un point de plus qu'elle pouvait barré sur sa liste. ,Elizabeth se préoccupa alors de la dentelle. Elle était du même avis, le morceau de dentelle verte était bien meilleur et bien plus joli. Tout comme elle, Harmony avait préféré ce morceau là à tous les autres. Elle lui avait également indiqué que si elle ne se décidait pas, elle le prendrait.

"C'est bon, je me suis décidé, je vais prendre la dentelle verte pomme. Maintenant, il faut trouver la couleur de tissu adéquate qui en fera une ravissante robe. J4ai envie d'une belle et grande robe, afin de faire tourner la tête à ces pauvres monsieur"

Entre temps, Harmony avait répondu à la question de la blondinette. Question exaspérante et inintéressante. A tel point, qu'Elizabeth lui adressa un baillement magistral, lui signifiant qu'elle pouvait enfin prendre congé et partir.

"Si vous avez fini d'importunez le monde, Mademoiselle Evans, veuillez prendre congé, merci bien."

Elizabeth avait fait exprès de ne pas utiliser le titre de Lullaby. Elle n'avait qu'une envie la faire rager. Et puis zut ! Elle venait la déranger, alors qu'elle était venue se détendre, médire sur les bonnes gens de Meryton et profitait de la compagnie d'Harmony. Alors, oui, elle était en droit de protester, de se plaindre, et surtout d'envoyer promener gentillement tous les personnes importunes.

"Tu viens Harmony, allons continuer nos achats. Et puis, toi aussi, tu as d'une nouvelle robe. Tiens ça pourrait être mon cadeau de bienvenue à Meryton. Que dirais-tu d'une belle et nouvelle robe ?"

Elizabeth indiqua finalement à l'employée qu'elle avait choisit l'étoffe de dentelle verte pomme, et lui demanda d'apporter d'autres étoffes à l'intention de son amie, mais également divers tissus pouvant se marier avec la dentelle. Elizabeth regarda l'employée partir, tandis que cette Lady Evans devenait aussi collante que de la boue

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