« Nous sommes comme les noix,
Nous devons nous briser pour être découverts. »
Khalil Gibran

Son nez se froissa aussi vite que sa main se porta devant la bouche. Elle avait beau vivre dans une ferme elle ne s'habituerait jamais à l'odeur des cochons. Elle en était dégoutée autant qu'elle en avait peur, le contraste avec Mary était plutôt amusant car la jeune fille n'hésitait pas à les approcher et à les caresser comme s'ils étaient de magnifiques chevaux. Cassie en avait marre. Le soleil était éclatant, parsemant les paysages de ses rayons dorés. Cassie jeta un rapide coup d'oeil vers Jane et son père, ils étaient occupés à réparer une partie du toit qui n'avait pas résisté à une récente tempête, aussi s'esquiva-t-elle le plus discrètement possible sans faire de bruit. Elle y serait presque arrivée si elle n'avait pas trébuché sur une pelle qui trainait. Mary éclata aussitôt de rire mais Cassie lui jeta un tel regard qu'il aurait pu gelé quiconque le croisait. Elle se releva, couverte de boue et tenta avec difficulté de l'enlever. Encore plus énervée, elle abandonna toutes tentatives et s'en alla sans un mot.
Ce n'était pas la première fois que Cassie s'échappait ainsi, sa famille y était habituée et ne lui posait plus de questions. Elle broyait du noir et pensait qu'une excursion ne lui ferait pas de mal. Les jeunes filles de son âge se serait faite une beauté avant de partir mais ce n'était pas son genre. Qu'importe si elle avait du foin dans les cheveux, de la boue sur sa robe, ou les ongles sales, elle se fichait complètement de ce que les gens pouvaient bien penser d'elle. De toute manière, elle n'allait pas en ville, elle ne croiserait sûrement personne et ce serait très bien ainsi.
Elle marchait tranquillement évitant les sentiers mais ne s'en éloigna pas trop par peur de se perdre. Comme à chaque fois qu'elle était seule, elle pensait à sa mère ce qui n'arrangeait en rien son humeur. Elle aurait tant aimé pouvoir faire quelque chose... Mais le destin lui avait été fatal et cela avait brisé Cassie. Son coeur avait été broyé, écrasé et rejeté en l'état. Elle avait bien tenté de recoller les morceaux mais sa famille ne l'avait aidé en rien. Et ce qui auparavant était occupé par de l'amour dans son coeur avait été remplacé par du mépris. Qu'importe si ce n'était pas de leurs fautes, elle leur en voulait et ne pourrait jamais faire disparaître ce sentiment.
Elle aperçut un arbre avec des branches à sa portée. Très vite l'idée d'y monter et de s'y percher l'étreignis et elle commença l'escalade avec des gestes prudents. Elle pensait vraiment arriver jusqu'à la branche qu'elle visait mais elle avait mal jugé la résistance d'une autre, ou bien était-ce simplement parce que ce n'était pas son jour, Dieu seul savait, elle se brisa et la jeune fille s'étala par terre.

« Par tous les Saints, qu'ai-je donc fait pour mériter ça ! S'exclama-t-elle. »

Elle pensait que l'humiliation était à son comble jusqu'à ce qu'elles entendent des bruits de pas. Là s'il avait pu se cacher dans un trou elle s'y serait jetée dedans comme s'il avait s'agit de son lit.

Une brève douleur l'élança au niveau de son postérieur mais elle n'y prêta pas attention. Elle regarda avec consternation la branche qui l'avait trahie, ça lui apprendra à vouloir jouer les singes et se penser aussi agiles qu'eux. Les pas s'étaient approchés, il ne manquait plus que ça. C'était la voix d'une jeune homme qui s'adressa à elle. Elle retint un soupir et se releva. Elle épousseta sa robe pour la deuxième fois de la journée, on pouvait se demander qu'elle était la couleur d'origine tellement elle était sale. Elle se retourna pour faire face à son interlocuteur et par surprise, elle recula d'un pas. S'il avait cru pendant un instant que c'était simplement une personne du village, elle s'était trompée. Le contraste entre sa tenue et celle de Cassie était saisissante. Mais elle ne se laisserait pas impressionnée pour aussi peu. Elle se redressa légèrement, et prit un faux air hautain.

« Vous aviez le droit de rire, cela m'importe peu. Et je pense plutôt que mon infortune est du à mon incapacité de réfléchir. Je... »

Elle se tut, sachant qu'elle en avait déjà trop dit. Cassie n'était généralement pas du genre à étaler sa vie et ses états d'âmes au premier inconnu qui se présentait à elle. Elle n'avait pas la parole facile et c'était bien mieux ainsi. Elle dévisagea le Lord. C'était un bel homme, peu étonnant, mais avait surtout de très jolies yeux. Craignant d'être trop indiscrète, elle détourna rapidement le regard et fixa un point derrière lui. Ce qu'elle savait c'est que les gens de son rang était pour la plupart prétentieux, ils aimaient avoir raison, se sentir supérieur et n'aimait pas les gens de la classe de Cassie. Et c'était clairement réciproque pour la jeune fille. Il ne fallait pas y voir une quelconque jalousie vis à vis de l'argent, elle avait depuis longtemps abandonné l'idée qu'un jour la situation de sa famille s'améliorerait. Et l'argent ne l'intéressait guère plus que les chiffons. Elle avait un peu honte néanmoins de n'être pas plus présentable, il n'en fallait pas plus pour les personnes de haut rang la dénigre encore plus.
Elle avait oublié de se présenter. Peu importe, à peine lui aurait-elle dit son prénom qu'il l'aurait déjà oublier. Elle voulut reculer encore d'un pas mais son traitre d'arbre l'en empêchait. Pas grave, elle aurait bien assez vite l'occasion de s'esquiver quand ce Lord lui en donnerait l'ordre. Elle ne comptait pas lui conter disette et essayer de faire les yeux doux à un Lord sûrement déjà marié en espérant qu'il s'intéresse à elle. Elle en avait strictement rien à faire. Tout ce qu'elle souhaitait c'était partir et oublier son humiliation.

« Si vous me permettez, je peux cesser de vous importuner et vous laisser poursuivre votre promenade, tenta-t-elle malgré tout. »

Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait l'impression que sa tentative de s'esquiver ne marcherait pas. Ce jeune homme avait quelque chose d'imposant qui lui faisait peur. Elle n'était pas rassurée et tentait tant bien que mal de le dissimuler. Elle craignait de s'être montrée un peu trop arrogante...

Elle ne s'attendait clairement pas à une telle réaction. Normalement, une personne de son rang aurait sauté sur l'occasion pour se débarrasser d'elle ! Déjà le fait qu'il l'ait abordé était étrange mais qu'il soit encore là à lui parler l'intriguait encore plus. Combien de temps encore allait-il lui adresser la parole ? S'il ne comptait pas le faire de sitôt, il allait vite comprendre que Cassie n'était pas le genre de fille à discuter calmement à l'orée de la forêt, le sourire aux bouts des lèvres et l'air naïve...
Elle avait plongé son regard dans le sien moins d'une demie-seconde. Ils s'étaient agrandis d'une manière si brusque et effrayante qu'elle dut presque réprimer un sursaut. Il avait des manières un peu brusque de réagir qui ne rassurait en rien la jeune fille. Il ne lui inspirait guère confiance. Lorsqu'il se rapprocha d'elle, elle se sentit encore plus petite que d'habitude. Était-il obligé de s'approcher d'elle comme ça ? L'ennuyer et l'invectiver sur son manque de politesse ne lui suffisait pas ? Il devait sûrement se sentir obligé d'imposer son autorité, sa supériorité ou Dieu seul sait quoi encore ! Comme elle était au pied du mur, elle n'avait plus d'autres choix que de dévoiler son identité, qu'il en fasse ce qu'il veut mais elle restait persuader qu'ils ne s'en rappelleraient plus dès qu'il l'aurait laisser tranquille.

« Je vous pris de m'excuser... Je... Cassie Wyatt, dit-elle d'une voix un peu trop chevrotante à son goût. »

Elle retenait sa respiration comme si elle s'apprêtait à crier mais elle n'avait pas de raison de le faire... N'est ce pas ? Elle avait peur de l'énerver si elle essayait de s'esquiver « discrètement » comme elle avait l'habitude de le faire. Et en même temps elle ne voyait pas trop comment s'échapper à moins de s'envoler comme par magie. Elle pouvait toujours essayer de partir en courant en jouant sur la surprise mais là encore sa petite taille ne l'avantageait en rien. Il devait bien mesurer 20 cm de plus qu'elle ! Ses petites jambes paraissaient ridicules à côté des siennes, longues et filiformes. Qui plus est, les astres ne semblaient pas de son côté aujourd'hui, autant oublier très vite cette idée. De toute manière, elle ne voyait pas pourquoi il voudrait lui adresser la parole plus longtemps. Déjà exaspérée par sa malchance du jour, elle n'avait pas envie d'être humiliée par un aristocrate en mal d'autorité. Elle n'avait pas besoin de lui pour se sentir rabaissée.
Elle décida de ne plus dire un mot à moins qu'il ne lui pose une question. Il la laisserait peut-être tranquille ainsi. On ne pouvait trouver plus douée dans le mutisme que Cassie. Elle pouvait passer une journée sans dire un mot sans que cela ne la gêne une seule seconde. Si les autres la trouvaient secrète, trop solitaire avec un caractère trop sombre, elle s'en fichait, qu'ils pensent ce qu'ils veulent d'elle ! Elle ne changerait pas pour autant.

Je sentais qu'elle voulait partir, partir loin de moi. Et ça je ne voulais pas, non j'avais la chance de revoir ma Louise en elle. J'étais tiraillé entre le bien et le mal. Je ne savais pas comment me comporter avec elle. Il ne fallait pas que je refasse les mêmes erreurs, j'ai étais trop gentil avec Louise c'est pour cette raison qu'elle était partie. Si je lui avais dit plus tôt qui j'étais vraiment, elle serait restée. Non, au lieu de ça, je portais un masque en sa présence.

Mais à cette jeune fille je ne devais faire guère bonne impression. Mais elle m'apprendra à m'aimer , je la forcerais à m'aimer. Elle était visiblement pauvre, comment une pauvre jeune fille pouvait refuser un Lord richissime ? Ça n'existait pas. Même les Ladies veulent me mettre le grappin dessus. Mais, je voulais quand même pas lui imposer cela.

Elle se présenta enfin à moi. Cassie Wyatt, mais elle balbutiait, donc elle avait peur de moi. Bien , j'aimais être craint.

- Cassie Wyatt....humm êtes vous la fille de Peter Wyatt ou une lointaine cousine de la famille Wyatt ? Je connaissais votre famille, qui est très pauvre, mais vous c'est la première fois que je vous voies. A part Shadded Paths où aimez-vous allez ?

Il fallait que je sache, si elle partait au bal masqué, ce qu'elle aimait, ce qu'elle détestait, avec qui elle s'entendait bien, qu'elles étaient les personnes qu'elles détestaient. Bref, un maximum d'information. Je retiendrais tout, c'est promis

Elle avait à nouveau baissé les yeux, n'osant pas affronter le regard du jeune homme. Elle les releva à peine quand il lui adressa à nouveau la parole. Bien évidemment, il connaissait la pauvreté des Wyatt, outre le fait qu'il suffisait de regarder Cassie pour la constater, l'infortune de la famille était notoire à Meryton. Elle ne faisait même plus attention au regard de pitié que les gens jetaient parfois malgré eux. Connue pour être la plus discrète mais aussi la plus bizarre, il n'était pas étonnant qu'il ne l'ait jamais remarqué, Cassie était souvent celle qu'on préférait oublier, puis il fallait tout de même avouer qu'il était rare de voir la jeune fille sortir lorsqu'il y avait du monde.
Adoptant ce qu'elle s'était dit plus tôt, elle décida de répondre le plus brièvement possible. Il aurait été difficile de faire plus court :

« Sa fille. »

Sa deuxième question la laissait encore une fois perplexe. Ça devait bien être la première fois qu'on lui posait cette question et sur le moment elle en resta sans voix. Où aimait-elle aller ? C'était-elle, ne serait-ce poser la question une seule fois ? Aimait-elle vraiment aller quelque part ? Prenait-elle plaisir à sortir et à se promener ? Une chose était sûre, elle n'aimait pas la foule. Les endroits trop fréquentés, bruyants, etc, très peu pour elle. Elle aimait les lieux à son image : calme et discret, là où personne ne la remarquait comme les arbres par exemple... quand ils voulaient bien vous laisser monter. L'endroit où elle passait le plus clair de son temps était la ferme, son purgatoire. Il y avait bien le cimetière près de l'église, lieu où se trouvait la tombe de sa mère mais elle craignait de passer définitivement pour une folle si elle répondait cela. Que pouvait-elle bien répondre ? Elle avait peur qu'il ne réagisse comme tout à l'heure si elle faisait à nouveau abstraction d'une de ses questions. Aussi décida-t-elle de contourner la question par une autre.

« … Pardonnez-moi, mais en quoi cela peut-il bien vous intéresser ? »

Elle avait essayé de ne pas paraître trop arrogante et de parler d'un ton totalement neutre. Après tout, elle avait raison, maintenant qu'il connaissait son nom, en quoi les lieux qu'elle aimait fréquenter pouvait-il bien l'intéresser ? Un sentiment de malaise grandissait peu à peu en elle et elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il lui voulait. Personne ne s'intéressait à elle, alors pourquoi un aristocrate rencontré par hasard le serait...

L'aristocrate que j'étais s'intéressais à son cas car elle ressemblais à Louise. Un sentiment bizarre montait en moi, de l'admiration, de la fascination et de la haine, de la colère. Tout ce chamboulement de sentiment en moi car elle ressemblait tellement à Louise Wardauer, ç'en été affolant. Elle n'était pas bavarde, comme l'était Louise avant que je ne la tue. J'avais l'impression qu'elle ne voulait pas se dévoiler à moi, mais je me devais de tout savoir sur elle avant qu'elle ne parte. Dès lors que je serais chez moi j'appellerais une équipe qui puisse la surveiller 24/24h pour connaitre les détails. En effet, je ne me voyais pas lui demandait qu'elle était son plat préféré.

Elle était donc sa fille, donc elle connaissait parfaitement Amy Wyatt, une femme de la famille donc j'aimais prendre plaisirs avec. c'était problématique, mais je ne savais pas pourquoi je voulais la faire souffrir avant tout. Sentiment étrange n'est ce pas ?

Elle ne répondait pas à ma question et je levais les yeux aux ciel, mon dieu ce n'était pas une question difficile quand même ? Elle aurait très bien pu me répondre "chez moi" et je n'aurais rien dit. je voulais juste savoir si elle sortait beaucoup ou pas. Je lui souriais, je ne voulais plus la faire peur désormais.

- Ca m'intéresse car je ne suis pas ce genre d'aristocrate qui ne reste qu'avec des aristocrates et qui méprisent la population. Donc répondez à ma question, puis d'ailleurs, envisagez-vous d'aller au bal masqué ?

Apparemment sa réponse ne lui plaisait pas vu la manière dont il leva les yeux aux ciels. Elle s'attendait encore à un accès de colère incompréhensible mais encore une fois il la désarçonna. Elle pencha la tête sur le côté en le dévisageant. Étrange. C'était bien le premier Aristocrate qu'elle rencontrait qui lui racontait ça. Était-ce des paroles en l'air pour la mettre en confiance ? Mais dans ce cas là, pourquoi s'intéresserait-il à elle ? Pfiou ! C'était trop pour la jeune Cassie qui ne savait plus quoi penser. Elle qui n'avait demander que tranquillité et solitude, elle se récoltait une douleur cuisante au niveau de son postérieur et un aristocrate louche qui semblait ne pas vouloir la lâcher. Ce n'était vraiment pas son jour. Elle avait presque envie de s'affaler par terre, rentrer la tête dans ses genoux et occulter tout ce qu'il y avait autour d'elle. Si seulement elle en était capable... Elle réprima un soupir pour la... - elle avait perdu le compte – ème fois de la journée. Elle n'avait même pas besoin de se forcer à ne pas parler, ses questions la laissaient pantoise. Pas futée la jeune Cassie ? Non, plutôt pas habituée à tenir un échange plus d'une minute. Surtout avec un aristocrate. Elle était mal à l'aise, énervée contre elle-même et en même temps complètement déboussolée par ce jeune homme, et ce n'était pas à cause de ses jolis yeux ! Et voilà qu'il lui demandait si elle comptait aller au bal. Là, la réponse était plus que facile.

« Je ne pense pas, non. »

Était-elle le genre à aller à un bal ? Non, encore mieux, avait-elle l'air de savoir danser ? Parce que si la plupart des jeunes filles se réjouissaient de ce bal, Cassie semblait la seule qui s'en désintéressait complètement ce qui n'était absolument pas étonnant venant de sa part. Elle s'imaginait mal faire comme ses sœurs et passer l'après midi à se pomponner pour ensuite passer une nuit de folie à danser ! Rien que l'idée de s'y rendre la rendait malade. Tout ce qu'elle espérait c'est qu'on ne la force pas à y aller. Elle aurait peut-être la ferme pour elle toute seule afin profiter de quelques moments répits loin de sa famille. Mais elle n'était pas sûre que son père la laisserait faire. Il lui trouverait un prétexte insensé ou l'amènerait de force mais la jeune fille ne comptait pas se laisser faire.
C'est là que lui vint une nouvelle idée pour évincer son interlocuteur, elle n'était pas des plus lumineuses mais peut-être qu'elle marcherait cette fois-ci.

« J'imagine qu'un Lord comme vous à une cavalière, et elle doit sûrement être en train de se languir de vous en ce moment même. Ne vous sentez pas obligé de me parler, je comprendrai. »

Elle mit toute l'innocence qu'elle put dans son regard et parvint même à s'arracher un semblant de sourire mais elle était mauvaise comédienne. Elle regrettait déjà ses paroles. En plus de s'être amochée le derrière, s'était-elle pris un coup sur la tête ?

Je la regardais essayait d'esquiver toutes mes questions. Elle était forte, très forte, elle n'était pas du genre à se laisser faire, elle avait du caractère et n'étais pas comme les autres paysannes qui rêvent de se marier avec quelqu'un comme moi. je souriais, elle me plaisait, beaucoup même. Je m'approchais d'elle et je lui ais répondu

- Comment ça non ? Vous DEVEZ y aller. Je tâcherais d'avertir votre père pour qu'il vous force à y aller. Bien sur, si c'est parce que vous avez peur d'être ridicule face aux Ladies fortuné je peux comprendre. Non en faite, je VEUX que vous y allez. Prenez le comme un ordre.

Je fis les cent pas et m'arrêtais net, je savais que je lui faisais peur, je n'y pouvais rien, j'étais complètement déboussolé.

- Vous êtes vraiment insupportable à ne pas répondre à éviter mes questions ou de ne pas parler. Vous avez une langue, utilisez la !

Lorsqu'elle m'eut dit gentiment de déguerpir pour aller voir...Lydia, grimace s'affichait. Elle avait touché un point sensible. je haïssais cette Lydia Shatterney.

- Non,vous ne m'aurez pas comme ça, pauvre petite paysanne de rien du tout, vous croyez que j'allais partir comme ça ? Comme un voleur ? Vous me prenez pour qui ? Vous croyez manipulé qui ?

je fis encore les cent pa,s j'étais en train de me déchainé sur elle, c'était à ne rien comprendre.

- Depuis combien de temps habitez vous Meryton ? Quels sont vos fréquentations ? Que faites vous à part tomber d'un arbre dans la vie ? Répondez ! Et je ne veux pas un mot, faites sujet-complément-verbe !

Ses yeux s'agrandirent de surprise. Il s'était approché et lui ordonnait en quelque sorte de se rendre au bal. Elle ouvrait et fermait la bouche, tel un poisson dans son bocal. Elle dut bien rougir parce que ses joues étaient en feu. Elle allait de surprise en surprise avec lui. Un coup il la brusquait, un coup il se calmait et lui parlait gentiment avant de recommencer à la brusquer. Tel le jour et la nuit, il passait d'un sentiment à l'autre et Cassie naviguait entre la peur et la surprise. Elle ne savait décidément pas quoi penser de lui. Devait-elle se sentir en confiance ou au contraire s'inquiéter ? Une chose était néanmoins certaine, il voulait qu'elle aille au bal. Mais elle non, et quand elle l'entendit parler de son père, elle se ratatina. C'était bien le seul qui pouvait l'y obliger, il n'allait tout de même pas faire ça ? Elle ne répondit rien tant elle était stupéfaite. Il s'était mis à faire les cent pas et son regard papillonnait là où il se rendait ne sachant que dire ou que faire. Qu'avait-elle fait pour obtenir une telle réaction ? Elle eut un sursaut lorsqu'il s'énerva soudain contre elle. Elle aurait voulu reculer mais elle sentait déjà l'écorce de l'arbre dans son dos. Ça c'était le genre de choses qu'elle n'aimait pas entendre. Elle se mordit les joues comme elle le faisait quand son père la réprimandait. Elle prit un air boudeur et fronça les sourcils. Voilà que maintenant il la sermonnait ! Il ne manquait plus que ça à vrai dire, pourquoi devrait-elle être étonnée après tout elle l'avait un peu cherché...
Ses yeux fixés vers un point à la cime des arbres. Elle lui répondit comme si elle récitait un poème appris par cœur mais d'un ton de voix plutôt sec. S'il voulait absolument qu'elle parle, elle allait le faire mais ça n'allait pas forcément lui plaire.

« J'habite à Meryton depuis ma naissance. Je n'ai aucune fréquentation outre ma misérable famille et ma vie vu qu'elle semble vous intéresser pourrait se résumer ainsi : aux aurores je me lève, j'aide à la ferme, je fais le ménage et il vient souvent un moment où cela m'agace au plus haut point et alors je m'esquive et me promène comme aujourd'hui en espérant ne rencontrer personne. Dit-elle en insistant tout particulièrement sur le dernier mot. »

Et n'ayant pas apprécier sa manière de parler, elle se permit d'ajouter :

« Je ne vous comprends absolument pas mais pardonnez-moi si mes paroles vous sembleront impertinentes mais je ne vous connais pas et je n'ai pas pour habitude que l'on m'assaille de questions de la sorte. A moins que cela ne soit une coutume de la haute aristocratie dont je n'avais pas connaissance, dans ce cas il faut m'excuser. »

Elle était un peu énervée ce qui était compréhensible car elle ne supportait pas qu'on la sermonne. Mais maintenant, elle avait peur de sa réaction, Cassie était loin d'être téméraire. De nature plutôt craintive, elle n'était pas du genre à s'imposer face aux autres. Elle passa une main dans ses cheveux et encore une fois elle n'osait plus regarder son interlocuteur. Pourquoi est ce qu'il la mettait dans cet état là ?

Elle avait du répondant ce qui avait le don de m'agacer, mais aussi d'aimer. Elle m'avait l'air de quelqu'un qui ne se soumettait pas,tout le contraire d'Amy Wyatt sa belle soeur, qui elle se soumettait complètement à moi. Sa vie n'était pas très joyeuse, elle ne semblait pas être heureuse comme jeune fille. mais contrairement aux autres jeunes filles de Meryton, cette Cassie n'avait pas ce regard "au secours aidez moi libérez moi de cet enfer" qu'avait les autres paysannes et aussi les Ladies. j'avais libéré Lady Daisy Springbury, jeune fille que j'ai inité à la débauche et je fis de même avec Lady Mary Springbury.

Mais, cette Cassie Wyatt était intrigante, je la regardais avec stupéfaction, colère et admiration. Si elle ne voulait pas aller au bal c'était qu'elle n'avait pas de cavalier donc inutile de lui demander si elle sera accompagné. Je savais que j'étais dur avec elle, mais je n'arrivais pas à ma contrôler et ce qui m'énervait aussi, j'étais tiraillé entre mon passé et aujourd'hui.

Tous ces souvenirs que j'avais tentés d'oublier remontait à la surface et cela me faisait mal terriblement mal, pour la première fois depuis 5 ans je ressentais de la douleur, comme si toute cette souffrance que j'avais cumulé en moi ces 5 dernières années revenaient.

Elle parlait et je buvais ses paroles, mais je n'avais pas la force de lui répondre, je voulais partir en courant, loin d'ici, loin d'elle et loin de mes souvenirs, mais c'était lâche de ma part. je ravalais ma salive et lui dit :

- Vous pouvez disposer

Mais avant même qu'elle ne parte, je partais en marchant, puis en courant de plus en plusvite de plus en plus loin, l'air fouettait mon visage en feu, je me devais de me calmer, de retrouver le contrôle que j'avais eu durant ses 5 ans, non ce n'était pas une paysanne qui allait chambouler toute mon existence.

A sa réponse, son cœur fit presque un dérapé tellement elle était surprise. Ses sourcils se soulevèrent d'étonnement et elle chercha dans son regard une explication à ce revirement de situation. Elle n'avait cessé depuis le début de leur conversation de s'esquiver, de fuir cet interrogatoire étrange et maintenant qu'elle était libre, elle ne savait plus quoi faire. « Vous pouvez disposer.» Elle aurait du prendre ces paroles comme un salut mais elle n'en ressentit qu'un vide étrange. Alors qu'elle s'était attendue à un autre éclat de sa part, il la déroutait. Elle ne dit mot car elle n'en trouva pas à dire et n'avait d'ailleurs pas eu le temps d'en placer un car il s'était déjà éloigné. Elle le suivit du regard jusqu'à ce que les arbres ne le dissimulent entièrement de sa vue. Elle s'en alla doucement, prenant le chemin pour rentrer à la ferme. Elle garda en tête cet échange plusieurs jours après qu'il eut lieu et ne pouvait s'empêcher de trouver tout cela étrange. Même avec du recul, elle ne comprenait ce qu'il s'était passé ce jour là. Elle devait se renseigner. Alexander était-il comme ça avec toutes ses nouvelles rencontres ? Mais si ce n'était pas le cas, qu'aurait-elle de si particulier qui aurait mérité une telle réaction. Cassie savait qu'elle pouvait paraître associable ou même parfois un peu taciturne mais elle ne pensait pas mériter l'intérêt des personnes de son rang. Déjà qu'elle ne méritait même pas celui des gens de sa classe, elle était tout bonnement perdue. On lui avait rarement montré un tel intérêt, elle ne pouvait qu'en ressortir déboussolée.
Quand elle se coucha se soir-là, elle eut beau se refaire l'échange en entier dans sa tête, elle n'en comprenait toujours rien et c'est l'esprit confus qu'elle s'endormit.


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