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(la musique n'a aucun rapport je sais ^^)

Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Elena se réveilla. Sa chambre était gorgé de lumière et la Lady était d'une humeur radieuse. Une journée comme celle-ci était rare et la jeune femme ne voulait en perdre aucune miette.
Elle s'habilla donc en vitesse, encore une fois de la robe la plus banale qu'elle trouva parmi toutes les luxueuses qu'on lui avait prêté. Elle avait bien essayé d'aller acheter du tissus ,avec son propre argent, quelques jours plus tôt, mais la pluie l'avait surprise et elle avait du s'abriter dans le magasin où elle avait rencontré la charmante Miss Shaw. D'ailleurs, la jeune femme devait être en se moment même couché dans le lit de l'infirmerie de l'école, malade comme un chien. Elena était bien trop protectrice avec elle, elle le savait. Mais elle apprécier tellement la jeune Miss, qu'elle trouvait qu'il aurait été dommage qui lui arrive quelque chose. Elle se promis donc de lui rendre visite le lendemain.

Une fois habillé et coiffé en chignon, elle sortie de la pièce et parcouru les longs couloirs de la demeure qui grouillait déjà de monde. Beaucoup se retourner pour la voir, comme si elle était une bête curieuse. Mais après tout, elle était encore nouvelle à Meryton, et les gens étaient souvent surpris d'apprendre que les Handilton accepté d'héberger une femme dont la réputation était aussi entaché. Elle ne pourrait donc jamais sortir de sa chambre sans attiré les regards tant que tout le monde ne connaîtrait pas son existence.

Mais aujourd'hui, peu lui importé les regards sur son passage. Elle était heureuse ! Et rien ne pourrait ternir cette magnifique journée.
Les oiseux chantaient, le soleil brillait (le calme avant la tempête >.<) et la jeune femme se sentait bien, vraiment très bien !

La Lady approchait du bureau de James. Elle l'avait apprécier, dès son arrivé. Cette façon qu'il avait de la protéger, comme un grand frère le ferait, touché beaucoup la jeune femme. Et même si son mariage avec Isabelle n'était qu'un arrangement et franchement pas une réussite, les deux personnes lui inspiraient beaucoup d'affection.

Lorsqu'elle arriva près de la porte du bureau, celle-ci était fermée. Elena pensa donc qu'il recevait encore quelqu'un pour des négociation ou qu'il était au contraire parti pour voir un de ses si nombreux amis. Mais lorsqu'Elena passa devant la porte, celle-ci s'ouvrit brutalement, percutant la jeune femme en plein visage et ,sous le choc, elle s'écroula par terre, étourdie.

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MacLean avait abandonné l'idée de porter un chapeau ce matin-là, à cause du vent qui ne cessait de s'amplifier depuis qu'il avait ouvert la fenêtre de sa chambre. Pour le moment, le ciel était dégagé et les oiseaux faisaient entendre leur pépiement mais il était fort probable que le temps se gâte, plus vite qu'on ne le croyait.
S'observant une dernière fois dans le miroir psyché, il reposa le haut de forme sur la commode. Il tritura le col de sa chemise et passa une main dans ses cheveux. Était-il présentable ? Il se rabroua intérieurement en se disant que de toute manière, vu qu'il avait tardé à aller faire sa visite de courtoisie aux Handiltons, présentable ou non, il montrait là un comportement à la limite du convenable. Bref, son costume trois pièces n'allait pas racheter le temps qu'il avait perdu pour trouver le chemin de leur propriété. Pouvait-il décemment prétendre qu'il s'était égaré en route, pendant quoi... hum ? Quinze jours ? Il secoua la tête et sortit.

Il décida d'y aller à cheval. La voiture de coche en imposait plus mais il pouvait plus facilement prendre la tangente, totalement maître de son moyen de transport. Cette visite, on l'avait compris, lui mettait un peu la pression... Il fallait dire qu'il n'avait jamais revêtu un caractère très sociable. Et là, il s'agissait de tomber comme un cheveu sur la soupe au beau milieu d'une famille qui lui était étrangère. Dans tous les sens du terme d'ailleurs ! Pimbleton ne lui avait que rarement parlé d'eux. Pour dire, il savait seulement qu'ils avaient du sang français. Mais bon, c'était un peu limité comme sujet de conversation...

Il arriva devant la propriété assez rapidement... Même trop rapidement à son goût. La maison était cossue, les jardins bien entretenus. Il venait de s'engager dans l'allée et arrivait en vue de la grande porte d'entrée. Il n'était plus l'heure de tergiverser, déjà, le majordome s'avançait. Il mit pied à terre et vérifia en un battement de cil si ses pantalons n'étaient pas trop poussiéreux. Il se résigna à essayer de mettre de l'ordre dans sa coiffure : sur le chemin, le vent avait augmenté et il avait à présent de nombreuses mèches qui pointaient dans tous les sens. Sur le sujet du "to be présentable or not", il avait quelques lieues de retard... Le majordome s'adressa à lui afin de savoir ce qu'il souhaitait. Le premier mot qui lui vint à la bouche fut "partir" mais il se rectifia de justesse :

- Je viens faire mes amitiés à Mr et Mrs Handilton.

Ses amitiés. Tu parles ! Si ça se trouvait, ils n'étaient pas très amicaux ces gens-là... Après tout qu'est-ce qu'on en savait ? L'homme lui répondit avec son flegme britannique que Madame était sortie et que pour Monsieur, il ne savait guère. On le mena dans le vestibule puis le domestique s'engagea dans un couloir et sembla disparaître dans une pièce. Quelques instants plus tard, Alexander entendit le froissement caractéristique d'une robe et jeta un coup d'œil dans la direction du léger bruit. Une fine silhouette s'approchait de la porte qu'avait emprunté le majordome... Et alors qu'elle passait devant, celle-ci s'ouvrit à la volée envoyant choir la jeune femme. Le majordome, comme il apparaissait, revenait simplement dire au visiteur que Monsieur était également sorti. Cependant, il avait la main un peu lourde en ce qui concernait l'ouverture des portes. Voilà pourquoi, deux siècles plus tard, l'humanité s'efforcera de faire aller les portes vers l'intérieur de la pièce si elle est attenante à un couloir... Mais trêve d'anachronisme !

Le pauvre majordome semblait paniqué. Alexander, en quelque pas, avait rejoint l'endroit où la jeune femme se montrait quasiment inconsciente. Sans trop y penser, il eut immédiatement le réflexe de lui soutenir les épaules, avec son bras, et de lui tapoter la joue. Le domestique tendait déjà un linge humide (le macgyver des premiers soins celui-là !) que MacLean prit et mis sur le front de la demoiselle tout en disant :

- Mademoiselle... Vous allez bien ? Mademoiselle Handilton ?

Oui, c'était sorti comme ça. Le cerveau, plongé dans une situation stressante, prend certains raccourcis qui semblent s'imposer.

Lorsqu'Elena toucha violemment le sol, le choc se répercuta dans tout son corps. Ouch ><
Tout devint noir quelques secondes. Puis les couleurs revinrent alors que les objets semblait tourner autour d'elle. Nan mais quelle idée de passer juste à côté d'une porte ! De plus, la lady commençait à voir des étoiles et c'était plutôt inquiétant comme réaction ><

Elle semblait aussi perdu dans son monde. Elle n'entendait rien et voyait à peine l'homme qui s'était penché vers elle. Son visage semblait inquiet, et il ...parlait. Qui était-ce ? Derrière lui, le majordome de la famille lui tendait un linge humide, alors qu'on son visage horrifié était tourné vers la jeune femme, allongé par terre.

Elena tourna la tête à gauche puis à droite.Ensuite, elle fit bouger doucement ses jambes. Tout semblait fonctionner. Enfin peut-être pas la tête, car la Lady n'entendait toujours rien, et elle avait l'impression que quelqu'un venait de lui entailler le cerveau avec une pioche. Pas super agréable comme sensation ><

Soudain le son se remis en route.

- Mademoiselle Handilton ?

Handilton ? Il devait la confondre avec une autre. Enfin...au moins elle l'entendait, c'était déjà ça...

Lorsqu'il la vit bouger, il lui prit la main, et l'aida doucement à se relever. Elena se laissa soulever sans effort. Elle n'était pas encore en état de parler correctement.

-Vou...Mer...porte. Aïe ><

Oula ! C'était assez confus comme parole. L'homme en face d'elle, la regarder bizarrement. Elle devait avoir l'air d'une folle.
Lorsqu'elle vit son reflet dans la vitre, elle comprit. Elle n'avait pas l'air d'une folle, mais d'une sorcière. Du sang coulait même de son sourcil le long de sa joue....Beurk !

Alexander n'avait aucune aptitude en soins d'urgence et si le linge humide lui avait paru tout à fait indiqué, il l'avait appliqué sur le front de la jeune femme comme une vulgaire serpillère ce qui n'était pas du meilleur effet. Toujours est-il que ce qu'on attendait avec angoisse arriva : la jeune femme ouvrit les yeux. Elle semblait complètement choquée et du sang commençait à perler sur son front. Il n'osa pourtant point appliquer de nouveau le linge de peur de commettre un impair et de se voir réprimander par le majordome. Après tout, les taches de sang n'étaient guère faciles à enlever.

Sur son bras, la demoiselle ne pesait quasiment rien. C'est donc à la fois à cause de ce détail qui renvoyait un effet de fragilité et aussi parce qu'il ne savait que faire, qu'il n'osa pas bouger d'un pouce, tandis qu'elle tournait la tête. Il l'appela de nouveau, par ce nom qui lui semblait si logique à employer, et elle sembla réagir. Elle s'éveillait peu à peu et il l'aida à se relever, soulagé de ne plus jouer les offices de garde malade, situation plus qu'incongrue lorsque l'on se présente pour une simple visite de courtoisie...

Il eut un air dubitatif lorsqu'elle prononça sa phrase sans queue ni tête. Mon Dieu, avait-elle perdu ses esprits ? Il ne manquait plus que cela. Peut-être était-ce la maîtresse de maison et donc sa cousine. Il aurait assisté aux derniers moments de clairvoyance d'un membre de sa famille, juste ciel ! Il osa :

- Vous allez bien Mademoiselle Handilton ?

Elle avait tout l'air d'une femme hors de ses esprits mais elle semblait le comprendre. Le majordome, visiblement outrepassant ses fonctions, mais afin de clarifier la situation, se pencha vers lui et lui murmura à l'oreille :

- Monsieur, il ne s'agit pas là de Mademoiselle Handilton mais de Mademoiselle Ronson...

Oh ! Il ne le prononça pas, mais ce "Oh !" se peignit sur son visage. Il ne sut que dire mais fit un petit sourire forcé à Elena et attendit qu'elle parla, avant de se présenter.

Le sang continuait à couler le long du visage de la Lady. Cela piquait légèrement et la jeune femme ne pu s'empêcher de grimacer de douleur. Il n'y avait vraiment qu'elle pour se prendre une porte en pleine figure. L'homme en face d'elle l'avait donc aidé à se relever alors qu'Elena sortait enfin de son état second. Elle entendait chaque son qui l'entourait et la pièce redevint stable autour d'elle. Pourtant, elle devait toujours une mine affreuse car l'homme en face d'elle ne cesser de la regarder d'une manière inquiète. Le majordome se tenait derrière lui, le linge humide toujours à la mains...au cas où. Ils pensait surement tout les deux qu'elle avait perdu la tête !

- Vous allez bien Mademoiselle Handilton ?

Et voilà qu'il l'appelait de nouveau par un nom qu'il n'était pas le sien, il y avait vraiment erreur sur la personne. Elena fronça les sourcils et allait lui signaler que ce n'était pas son nom, lorsque le majordome se pencha vers l'homme et lui souffla quelques choses à l'oreille. La lady n'était pas encore complétement remise de ces émotions et elle n'entendit donc pas ce qu'il lui avait dit, mais quand le majordome eut fini sa phrase, un air surpris se peignit sur le visage de l'homme. Avait-il enfin compris son erreur ? Apparemment oui, car il adressa un petit sourire, qui était à coup sur forcé, à la jeune femme.

Après quelques secondes où chacun regarda l'autre sourire bêtement, Elena osa enfin parler puisqu'elle pensait avoir retrouvé toute sa tête...presque.

- Je suis désolé, mais je ne suis pas une Handilton comme vous l'avez apparemment compris. Je me présente, Lady Ronson.

L'homme se présenta à son tour. Aux yeux d'Elena, s'était un Lord de plus qui venez pour parler affaire avec James, mais la lady décida quand même d'engager la conversation plutôt de parti comme si rien ne s'était passé.

- Et bien que faites vous ici Lord MacLean ? Seriez-vous aussi un des nombreux hommes qui fait affaire avec la famille ?

Elle ponctua ses paroles d'un doux sourire, comme pour prouvé qu'elle n'était pas complétement folle et que se prendre une porte en pleine figure ne l'avait pas fait plonger dans la démence.

Alexander s'inquiétait toujours sur son état de santé. Surtout que sa plaie à la tête saignait toujours, assez abondamment. Pour ne froisser aucune blanchisseuse de la maison, comme expliqué plus haut, il se résolut à sacrifier le mouchoir qu'il avait sur lui. Après tout, il ne s'agissait pas là d'un précieux héritage familial mais d'un carré de tissus blanc, en lin, acheté à Edimbourg il y a quelques mois. Bien entendu, il était propre, c'est pourquoi, juste après s'être présenté, il le lui tendit :

- Pour votre visage...

Il n'alla pas plus loin, sachant pertinemment qu'elle comprenait de quoi il parlait, car elle ne pouvait manquer de sentir que le sang coulait le long de son fin visage. Encore un peu honteux de son impair quant à son nom, il regarda quelques secondes le bout de ses chaussures. Elles portaient la poussière de la route mais on reconnaissait tout de même qu'elles étaient noires.
Il fut soulagé qu'elle lui posa une question, n'ayant aucune envie d'en rester là, après ce fâcheux incident, de la porte d'abord, et des présentations ensuite. Il fallait qu'il se rattrape. Il lui fit un léger sourire à son tour, se demandant s'il s'agissait d'une amie de la famille.

Sa question était judicieuse et MacLean, intérieurement, eut largement préféré être là pour affaires. Après tout, il avait toujours la possibilité de leur demander d'investir dans le chantier naval. Mais ça serait un peu mal venu, alors qu'il était censé être le cousin écossais très éloigné, de venir quémander un investissement. Il répondit, comprenant qu'il ne pourrait plus faire marche arrière et qu'il s'inscrivait alors définitivement comme un membre de la famille :

- Non, je suis venu me présenter à vos hôtes. Je suis un arrière-cousin des Handiltons et je viens d'hériter d'une propriété à Meryton...

Bien qu'avoir une conversation quasiment normale avec une femme portant encore les stigmates de sa chute, il fut heureux de voir qu'elle n'avait plus l'air au bord du malaise. Il continua donc :

- Et vous ? Etes-vous une amie des Handiltons ?