Reputation Famille: Ferrars Age du personnage: 22 yo Relations :
Sujet: Till the siren come calling, it's driving me evil & Liam Mar 12 Avr - 0:23
« Où suis je ? Il y a trop de bruit ici. J'essaie de me lever, mais ma tête est trop lourde. Mes membres sont engourdis, et j'ai mal. Mal partout. Que s'est il passé ? Pourquoi est ce que je ne me rappelle de rien ? Sauf de ce roux... Mais c'est tout. Même ouvrir les yeux m'est difficile. Il le faut pourtant. Je porte lentement une main à mon front, il me semble qu'une coupure le traverse. Qu'est ce que j'ai bien pu faire ? Je suis fatiguée. Mais je ne veux pas rentrer. Je n'ai nulle part où réellement rentrer. Je devrais peut être garder les yeux fermés. Peut être que comme ça, j'oublierai tout, tout comme j'ai oublié ce qu'il s'est passé cette nuit. Je suis entourée par une odeur nauséabonde. Je crois que je vais vomir. Je crois que... Trop tard, un haut le coeur m'a faite me relever dans un sursaut, et je n'ai pas épargné le sol. C'est du joli. Au moins, j'ai ouvert les yeux. A moitié assise, je regarde autour de moi. Je suis dans une pièce sombre, éclairée par de faibles bougies. Je n'aime pas cet endroit. Pourquoi suis je venue ici, pourquoi suis je si stupide. Je porte une main dans mes cheveux emmêlés et là, un souffle d'effroi s'empare de moi. Je tourne la tête. Je vois une tête rousse posée à côté de moi. Je vais surement encore vomir. Il faut que je parte d'ici. Que je parte vite. Je ne me rappelle de rien. Rien après bu un verre qu'on me tendait. Rien. Je me lève précipitamment, il faut partir. Je ne suis qu'une idiote. En me levant, je m'aperçois qu'on m'a arraché la moitié de mes vêtements. Mon coeur se serre. Encore. On m'a encore considérée comme un vulgaire objet. Encore, je me suis laissée faire. Je ne me rappelle de rien. Je resterai probablement toujours une putain, après tout. C'est ce que je suis, c'est comme ça que j'ai grandi. On ne peut pas fuir sa nature pendant longtemps. Je ne suis qu'une putain et lui l'a bien compris. Je ne me rappelle même pas de son nom. Pourquoi suis je venue ici, pourquoi ai je accepté ce verre ? Je me rhabille le plus rapidement et discrètement possible. Il me faut de l'air. Je tiens les lambeaux qui me servent de vêtements contre mon corps. Je me sens si faible. Je déteste cela, je déteste être faible. Je me déteste. J'ai tout détruit, tout. Et je suis venue ici de mon propre chef. Intérieurement, je devais avoir une idée, plus ou moins nette, de ce qui allait se passer. Mais je suis venue quand même. Parce que j'aime tout détruire. Dans les couloirs humides, je dois faire attention à ne pas marcher sur les corps suant et endormis qui jonchent le sol. Je ne dois réveiller personne. Il faut partir. Partir, et oublier. Je ne suis pas quelqu'un de bien. Un flash. Une jeune femme rousse, une chemise. Mes jambes lâchent, je dois m'appuyer contre un mur pour ne pas tomber. J'ai envie de hurler, et de me taire à jamais. Envie de tout casser, et de rester immobile dans un coin. Je m'essuie le nez du revers de la main, je viens de me rendre compte que je pleurais. Je me relève, puis continue à marcher. Je monte lentement les marches du même escalier que j'avais emprunté la veille. Encore deux marches. Voilà, je suis à l'air pur. La luminosité est très faible, il ne doit pas être plus tard que six heures du matin. Combien d'heures ai je passées là dedans ? Et que s'est il vraiment passé ? Je me cogne la tête, il faut que ça revienne, il faut que je sache à quel point je suis une idiote, même si j'en ai déjà une petite idée. Mais j'ai beau me cogner, rien ne revient. Je soupire, et me mets à marcher. Il faut partir d'ici, aller n'importe où; mais loin d'ici. »
« Je marche depuis plusieurs dizaines de minutes. Je ne regarde même pas où je vais. Il me semble que j'ai croisé quelques personnes, dans les rues que j'ai traversées. Ils me regardaient tous avec un drôle d'air. Je dois sûrement ressembler à une prostituée. C'est ce que je suis, après tout. J'ai froid, et ce n'est pas le peu de tissu qu'il me reste qui va me réchauffer. Mais tant pis. Je dois continuer à marcher. Marcher jusqu'à ce que je n'en puisse plus, et que je rentre chez Caiterina, pour me cacher comme je sais si bien le faire depuis des mois. Je dois oublier cette nuit. Je dois oublier ce qu'il s'est passé hier. Tout redeviendra comme avant, dès que j'aurais passé la porte de l'appartement. Tout s'effacera, ce ne sera plus qu'un mauvais rêve. Je recommencerai à être froide comme je le suis depuis des mois, je continuerai à ne penser à rien. Il faut que je ne pense à rien. Je dois chasser cette image de mon esprit.
J'ai tellement marché que je me suis retrouvée au cimetière. Je ne l'ai même pas fait exprès. Lentement, je pousse la petite porte intégrée à la clôture. Peut être que si je suis venue ici, ce n'est pas pour rien. Machinalement, je me dirige vers là où mon inconscient a voulu me mener. La tombe de Frederick. Je suis plantée devant. Lentement, je me mets à genoux devant elle, et lève la main pour toucher la pierre, qui est déjà légèrement abîmée. Je ne pleure plus, maintenant. Je pense que le moment des pleurs est passé. Je suis trop blessée pour pleurer. Et surtout, je ne mérite pas d'avoir le droit de pleurer. Je peux juste endurer, et je devrais me contenter de cela. Je laisse ma main posée sur la stèle, et le regard fixé sur les quelques mots qui sont écrits dessus. Tout cela est de ma faute. »
Reputation Famille: O'Loughlins Age du personnage: 24 ans Relations :
Sujet: Re: Till the siren come calling, it's driving me evil & Liam Mer 13 Avr - 0:55
Je n'ai pas pu dormir. Comment y parvenir désormais ? Je n'ai pas arrêté de ressasser ce qu'il s'était passé la veille. Ce qui aurait pu se passer, si j'avais ouvert cette porte à la place de... Mais ce n'était pas le cas. J'avais eu une boule au ventre toute la nuit. Je l'avais toujours. Je n'avais rien pu avaler ce matin. J'avais envie de hurler. De hurler si fort... Mais je n'en faisais rien. Hier, quand j'avais finalement réalisé qu'Emily était venue à la maison, et qu'elle avait certainement tiré de fausses conclusions sur ce que j'avais fait de mon temps ces derniers mois, je m'étais dit que ce n'était pas grave. Ce n'était pas grave parce que j'allais la retrouver, et lui dire que je l'aimais. J'allais arranger les choses. Ce n'était pas grave... Tout avait été très clair dans mon esprit, à ce moment-là. Mais maintenant que la nuit était passée, je me rendais compte qu'au contraire, tout s'était compliqué. Je voulais être égoïste. Je voulais aller la voir, et peu importe sa soeur et sa nouvelle vie. Je voulais l'arracher à ce monde, et l'aimer, et la rendre heureuse. A moi seul. Mais était-ce vraiment... Bon ? En y réfléchissant bien, je ne pouvais pas lui faire ça. Décider à sa place, la forcer à faire un choix, la forcer à quelque chose qu'elle ne désirait peut-être pas. Car elle appartenait à la fois à ce monde et au mien. Un peu. Mais si elle pensait que j'avais été capable de la trahir... Considérait-elle encore qu'une part d'elle était Emy, mon indomptable amie d'enfance et amour de toujours ?
L'idée m'était venue un moment dans la nuit, suffisamment tard pour que les Docks soient plongés dans le plus profond des silences : peut-être que je devrais penser que tout cela était une bonne chose. Peut-être que je devrais laisser Emy penser que je l'avais oubliée, afin qu'elle puisse m'oublier à son tour. Qu'elle puisse se reconstruire, et vivre sa vie, avec sa soeur dont elle avait été séparée si longtemps. Peut-être que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Mais je ne pouvais pas me résoudre à sacrifier définitivement notre relation. Je n'y arrivais pas. J'avais cru réussir, ce dernier soir à Meryton. Mais non, c'était impossible. Impossible que j'arrête véritablement de penser à elle, de chercher à la revoir. L'unique seconde qui m'avait été donnée pour revoir son visage en avait été la preuve. Avant cela, j'aurais peut-être pu me retenir à vie. J'aurais peut-être pu me mentir continuellement, me disant que je la reverrais un jour, mais pas le lendemain, ni le jour d'après... Jusqu'à notre mort. Maintenant, rien n'était moins sûr. La voir au bras d'un autre avait été comme un électrochoc. Je ne pouvais pas rester bêtement en dehors de sa vie. Je ne le voulais pas.
J'étais déchiré entre deux idées opposées. Deux voix qui s'affrontaient en moi, l'une me disant d'aller la retrouver, de tout faire pour regagner son amour, de rattraper chaque erreur que j'avais commise, de me surpasser pour elle ; l'autre me disant de la laisser vivre sa vie, de lui permettre d'essayer de trouver un bonheur simple auprès de sa famille, sans que je vienne tout compliquer, de lui offrir un peu de repos, car elle le méritait bien. Je ne savais plus laquelle écouter.
Et comme souvent lorsque je ne savais plus où j'en étais, je décidai de me lever -puisque je ne dormirai pas de toute façon- et de me rendre au cimetière pour retrouver mon père. A sa manière discrète et particulière, il avait toujours su me conseiller et m'encourager dans mes choix. Aujourd'hui plus que jamais, je me sentais au tournant de mon existence, indéniablement liée à celle d'Emy. J'avais besoin de ses conseils. J'avais besoin qu'il me guide. Mais il n'était plus là pour ça, c'était trop tard. Pourtant, aller le retrouver parvenait souvent à m'apaiser, au moins un peu. Je ne pensais pas, à ce moment-là, que la Providence en avait décidé autrement.
***
J'errai quelques minutes à travers les diverses allées de tombes dans le cimetière avant de trouver celle que je cherchais. Le vent était frais ; le soleil pas encore assez haut dans le ciel pour réchauffer l'atmosphère, qui resterait froide de toute façon en cette fin d'automne. Et d'un coup, je la vis, et tout bascula. Je la reconnus instantanément, même si son visage était légèrement dissimulé par ses cheveux emmêlés. Elle était agenouillée devant la tombe de Frederick, chétive, fragile. Le vent aurait pu la briser. Ses vêtements étaient des lambeaux, sa peau était marquée à quelques endroits. Elle n'avait plus rien à voir avec la vision d'elle que j'avais eu au Bal. J'avais mal de la voir dans cet état. J'avais mal. Je ne pouvais pas penser à ce qui lui était arrivé... En fait si. Je le faisais, forcément, j'y pensais. Forcément, j'imaginais mille horreurs. J'avais imaginé mille versions de nos retrouvailles, toutes plus différentes les unes que les autres. Jamais je n'aurai pensé que la scène ferait directement l'écho de notre dernière nuit : le besoin de lui dire mille choses sans trouver les mots justes, ses vêtements déchirés, les images que j'avais d'elle se faisant violer par je ne sais qui, les marques sur sa peau... Cette dernière nuit s'étaient échappées de nos lèvres des paroles atroces et douloureuses, qui avaient scellé nos destins pour les mois à venir. Cette dernière nuit, j'avais cru la fin venue. Je n'aurais jamais pensé qu'aujourd'hui ma douleur puisse être encore plus grande qu'à ce moment-là. Je ne bougeai plus. Je la fixai, le regard détruit. Comment faire ? Comment faire pour tout effacer, pour retourner en arrière ? Comment faire pour effacer ta douleur ?
- Emy... Ma voix s'était brisée. Avant que je comprenne, je m'étais retrouvé à sa hauteur, agenouillé à côté d'elle. Ma main s'était posée sur son avant-bras, tendu vers la stèle. Sa peau était glacée. Je n'osai pas la regarder dans les yeux, pour des raisons bien différentes qu'autrefois. Je...
T'aime. Suis désolé. M'en veux. Meurs sans toi. N'ai pas arrêté de penser à toi. Aurais souhaité te revoir avant, ailleurs. Voudrais revenir en arrière, et que rien ne se passe de la même manière. Je...
- Tiens, mets-ça, dis-je en retirant à la hâte ma veste. Mes gestes étaient nerveux, mais j'approchai mes mains de ses épaules le plus délicatement possible.
Et je plongeai finalement mes yeux dans les siens. Je ne parlai plus pendant un moment. Mes mots auraient été trop confus. Mon coeur se brisa tout en explosant, c'est l'impression que j'en eus.
- Je suis désolé, Emy... Ma phrase avait tellement, tellement de sens. Je m'excusais pour tant de choses à la fois. Je... J'aurais voulu te le dire autrement, pour mon père. Mais je ne pouvais pas t'approcher, tu comprends ? Il y avait tout ce monde, et ta... famille. J'aurais souhaité te le dire moi-même, pourtant. Mais c'était impossible, et tu méritais de savoir.
J'avais l'impression de manquer d'air. Comme si chaque mot prononcé me rapprochait un peu plus d'une mort certaine. M'assassinerait-elle ?
- Emy... Mes mains restaient posées sur ses épaules. Ne me déteste pas. murmurai-je en même temps que la pensée se formulait dans mon esprit.
Reputation Famille: Ferrars Age du personnage: 22 yo Relations :
Sujet: Re: Till the siren come calling, it's driving me evil & Liam Mer 13 Avr - 1:44
Je sentais le vent remuer doucement mes cheveux, mais cela me semblait être une sensation lointaine, qui ne m'appartenait pas. Mob regard restait fixé sur la stèle en pierre, je ne pouvais plus bouger, je ne pouvais plus regarder autre chose que ces quelques mots. Ils étaient encré dans ma mémoire depuis plusieurs jours et pourtant... Pourtant les lires me faisait de plus en plus mal. Alors pourquoi continuais-je ? Il ne me suffirait que de me lever, de tourner le dos, et de partir une bonne fois pour toute. Je pourrais rentrer au Royal Crescent, trouver Caiterina, lui dire que j'ai besoin de vacances, besoin de partir loin d'ici. Mais où ? La maladie a condamné la plus grande partie du pays. Ou je pourrais retourner simplement en Irlande. Retrouver le reste de ma famille, me terrer quelque part et ne plus sortir de là, comme un lapin au fond de son terrier. Je pourrais faire tout cela, et peut être que la douleur, la honte, la tristesse seraient moins lourdes. Peut être que j'oublierai le fait que je ne suis qu'une trainée. Le fait que j'ai tout gâché, tout ça à cause de ma fierté mal placée. Pourtant, je reste plantée là. J'aimerai m'enraciner là, que personne ne me trouve, et qu'on m'oublie complètement. Que je ne sois plus qu'un lointain souvenir pour ceux qui m'ont connue. Oublier... J'ai déjà tenté tant de fois, je sais que ce n'est pas possible. On ne peut pas oublier quelqu'un, on ne peut pas. Alors que je sentais les larmes monter, j'entendis une voix dans ma tête. Il me semblai que c'est celle de mon père adoptif. Je savais que les morts ne pouvaient pas parler. Mais tant pis. Je baissai les yeux vers les petites touffes d'herbes poussant au pied de la pierre.
« Je ne pense pas que tout ira bien, cette fois. Vraiment, je ne pense pas... » Qu'est ce que... ?
Qu'est ce que cette main est vient faire sur mon bras ? Qui l'a mise là ? Pourquoi est ce qu'elle me touche ? Je ne veux pas qu'on me touche ! La drogue doit surement encore faire effet, je me sens lointaine, distante, et engourdie. Mais pas assez engourdie pour m'empêcher d'enlever rapidement mon bras, dans un geste craintif et brutal. J'entendis mon nom, et je sentis mon être se briser en deux. Voire en trois. Lentement, je tournai la tête, et levai les yeux. Je savais pertinemment ce que j'allais voir. Qui j'allais voir. Mais il le fallait. Mon estomac se contracta, et l'envie de vomir que j'avais éprouvée au réveil revint. Je voulais partir d'ici. Partir loin. Mais je finis par totalement lever les yeux, et c'est là que je le vis. Je ne sais pas vraiment ce qu'il s'est passé en moi à cet instant là, mais c'était comme si on avait ouvert les vannes, et qu'un flot de colère, de tristesse, de honte, de violence s'était répandu en moi. Je voulais tout briser. Mais rien ne sortit d'entre mes lèvres. Je me contentai de regarder, les lèvres scellées. Je n'arrivais pas à croire que ce que je voyais était réel. Qu'après huit mois, huit mois !, il était devant moi. J'étais trop abasourdie pour penser à quoique ce soit d'autre, à part le fait qu'il était là, devant moi. Que cet instant que j'avait redouté et espéré était enfin arrivé. Mais tout avait changé. Tout avait changé la veille. Lorsque j'avais vu cette chemise. Tout avait changé. Mais je n'y portais pas trop d'importance, pas encore. Cela viendrait.
J'avais vaguement senti qu'il avait posé sa veste sur mes épaules. Mais n'avais toujours encore aucune réaction. Pas encore. J'attendais. J'attendais de voir ce qu'il allait dire. J'attendais... Non, en réalité, je ne sais pas ce que j'attendais. Mais j'attendais. Immobile. Muette. J'avais remarqué qu'il ne me regardait pas dans les yeux. Mais il finit par le faire. J'avais beau être brisée, mon regard n'avait pas flanché. Je n'allais plus flancher. Je voulus ouvrir la bouche lorsqu'il parla de son père. J'esquissai même le mouvement, mais aucun son ne sortait. J'avais perdu la parole, ou quoi ? Je sentais mon coeur battre la chamade dans ma poitrine. Je sentais mes yeux se remplir de larmes. Je sentais...
« Ne me déteste pas. »
Pendant ces quelques secondes qui m'avaient paru une éternité, je m'étais retenu de toute réaction. Je n'avais pas bougé d'un pouce, sauf quand j'avais enlevé son bras, mais je ne savais pas encore que c'était lui. Mais cette phrase. Ces quatre mots. Je sentis mon poing se serrer contre ma hanche, et tout revint comme un coup en pleine figure. Le mot. Les ruelles. La petite fille. La rousse. La chemise. Les catacombes. Je revis l'homme au dessus de moi. Je ressentis le détachement que j'avais éprouvé alors que je me faisais violer. Tout revint, tel une énorme claque. Je me rendis alors compte que je m'étais arrêtée de respirer, et que j'avais serré mon poing si fort que j'avais rentré mes ongles dans ma chair. Je ne devais pas pleurer. Il avait le droit d'avoir refait sa vie. Je m'étais promis que je ne pleurerais plus, et je ne le ferais plus. Lentement, sans un mot et sans quitter son regard des yeux, j'enlevai ses mains de mes épaules. J'enlevai la veste qu'il avait passée pour que je n'ai pas froid. Toujours lentement, sans un son, je me relevais. Je crois que j'avais du mal à respirer, mais je ne le montrai pas. Mes yeux se posèrent sur ses mains. Ses mains qui avaient probablement touché cette autre femme. Celle qui vivait avec lui maintenant. Je n'avais même pas envie de parler. J'avais envie de hurler, et de rester muette. Envie de le prendre dans mes bras, et envie de lui en balancer un dans la figure. Huit mois. Il n'a rien fait pendant huit mois, alors qu'il savait apparemment où j'étais. Il n'a rien tenté. Il a refait sa vie, avec une parfaite petite femme qui lui répare ses chemises, et qui l'attend pour lui donner son diner. Je ne serais jamais comme ça, moi. Je serrai inconsciemment un bout de ma robe, au tissu qui fut précieux autrefois, et dont il ne restait plus que des lambeaux déchirés. Je resterai une putain, moi. Je resterai celle avec qui il ne savait pas quoi faire. Je resterai celle qui a tout gâché.
Reputation Famille: O'Loughlins Age du personnage: 24 ans Relations :
Sujet: Re: Till the siren come calling, it's driving me evil & Liam Mer 13 Avr - 2:32
Des dizaines et des dizaines de fois. J'avais imaginé, encore et encore, ce que cela pourrait être de la retrouver. C'était toujours resté très flou, bien évidemment. Et même si l'idée m'avait toujours rendu très anxieux, et m'avait même semblé douloureuse, j'avais en même temps éprouvé une certaine hâte quant à sa réalisation. Mais il y avait quelque chose que je ne réalisais que maintenant, alors que les mots que j'avais prononcés maladroitement résonnaient encore dans ma tête et le silence. Je n'avais jamais pu me décider sur ce que je lui dirais. Sur ce que j'arriverais à lui dire en premier, même. Comme si j'avais senti que je serais incapable de parler en la voyant. C'était sans doute pour cette raison que je lui avait dit ces choses, que je pensais réellement néanmoins, mais que je n'aurais jamais cru être une bonne "entrée en matière". Huit mois s'était passés, j'avais un million de choses à lui dire, toutes plus écorchantes les unes que les autres. J'avais en quelque sorte choisi les plus banales. La situation était étrange, comme irréelle. Qu'étais-je censé lui dire, en même temps, après tout ce temps ?
En fait... Je pense surtout que les mots étaient là pour tenter de me sortir de mon malaise. Car j'étais mal à l'aise. J'aurais voulu, mettant un terme à ma timidité d'autrefois qui n'avait plus lieu d'être aujourd'hui, la prendre dans mes bras. Tout simplement. La toucher, sentir sa frêle chaleur, son parfum. Mais mes yeux restaient rivés sur elle, et je la voyais blessée, physiquement et moralement. Je la voyais ailleurs, paralysée, usée, souillée, détruite. Je voulais la toucher pour la rassurer, mais au fond de moi je sentais que j'aurais comme empiré les choses. Quelque chose dans son attitude, peut-être, qui me le faisait comprendre. Car je n'avais jamais été lucide pour ce genre de choses. J'avais toujours été maladroit, ignorant, incapable. J'avais toujours été un moins que rien face à elle. Pas capable de la rassurer, inutile lorsqu'il s'agissait de lui prouver que je pouvais la protéger. J'avais toujours échoué.
Ses réactions n'ont fait que confirmer mes impressions. Elle ne me répondait pas. Je ne sais pas si cela empirait les choses ou les améliorait. Franchement, je ne sais pas... Je suis perdu. Je ne sais pas si j'ai bien fait de venir à elle ou si j'aurais mieux fait de rebrousser chemin. Pourquoi maintenant, pourquoi après huit mois ? J'aurais pu faire comme avant. J'aurais pu écouter la seconde voix et la laisser en paix. La laisser vivre sa vie, et tant pis si ça ne me plaisait pas, tant pis si j'en souffrais. "Tant qu'elle était heureuse"... Mais non. Je ne pouvais pas. Je n'y arrivais pas. Parce qu'hier, les choses ont changé. Je ne veux pas la laisser croire à des mensonges. Je ne veux pas qu'elle pense que je l'ai oubliée. Je veux qu'elle sache tout ce qu'elle est pour moi. Je veux vivre avec elle, rien qu'avec elle. Je veux qu'elle sente à quel point il m'a été invivable de tenir huit mois sans elle. Je veux toutes ces choses au moins autant que je la veux elle.
Mais tout s'est précipité d'un coup, avant même que je puisse prendre une décision. J'agis maladroitement, sans réfléchir au mal que je pourrais faire. Mais c'est déjà trop tard. Le mal est déjà fait, non ? Je n'aurais jamais pu décider, de toute manière. J'aurais toujours été pris entre ces deux choix sans jamais pencher plus pour l'un que pour l'autre. La simplicité ou l'impossible, l'oubli ou l'amour... La souffrance dans tous les cas.
Je me levai en même temps qu'elle, hâtivement. J'avais tellement peur. Tellement peur qu'elle parte ! Car à ce moment-là, ma main la retiendrai alors que ma tête crierai de la laisser partir ; ou bien mes jambes resteraient clouées au sol alors que mon esprit voudrait la suivre. Je ne m'occupais même plus de ma veste, tombée au sol. Je la regardais dans les yeux, toujours, et je me taisais, comme elle. C'était l'instant le plus long, le plus court et le plus douloureux que j'ai jamais vécu.
J'approchai lentement une main de son visage, mais je ne la touchai pas. Mes doigts tremblaient un peu, je les voyais vaguement dans le flou que m'autorisait mon regard toujours rivé au sien.
Elle m'avait clairement fait comprendre qu'elle ne voulait pas que je la touche. Et je pouvais comprendre cela, non seulement à la vue de ses vêtements et de ce que cela impliquait pour elle, mais aussi parce que... Ce regard... Son regard me détruisait, me transperçant de culpabilité. Elle me regardait comme un étranger. Comme un étranger qu'on méprise.
Je sentais qu'elle ne le voulait pas. Je sentais que quelque chose s'était brisé. Je le sentais de la façon la plus atroce qui soit. Je lui avais demandé de ne pas me détester, et j'avais l'impression que c'était exactement ce qu'elle était en train de faire. Et là, j'aurais voulu tout lui expliquer. Lui demander pourquoi elle ne m'avait pas attendu, hier, alors que nous aurions finalement pu nous retrouver après tout ce temps. Pourquoi elle s'était contenté de ce qu'elle avait pu voir, sans même attendre que je puisse lui parler. J'aurais voulu lui dire que si jamais elle pensait que j'avais pu refaire ma vie sans elle, elle était la pire des idiotes. Et ça aurait été la première fois que je lui trouvais un défaut et que je le lui énonçais du même coup. Parce qu'à l'évidence, tout cela était impossible. Encore plus impossible que notre histoire.
Et, au lieu de tout ça, j'approchai lentement mon visage du sien, sans brutalité et sans menace, et posai calmement mon front contre le sien.
Reputation Famille: Ferrars Age du personnage: 22 yo Relations :
Sujet: Re: Till the siren come calling, it's driving me evil & Liam Mer 13 Avr - 3:08
L'afflut de sang dans mon cerveau tambourinait mes tympans. J'avais l'impression que ma tête allait exploser, et que ma cervelle se répandrait partout autour de moi. Mes membres étaient engourdis, le sang ne passait plus dans mes veines. J'avais l'impression qu'il ne se concentrait plus que dans mon cerveau. Trop de pensées se mêlaient en même temps. Trop de sentiments, trop d'émotions. Je ne savais plus quoi faire. Partir ? Mais pour aller où ? Et je n'allait pas rester là plantée comme un piquet. Je ne pouvais pas rester là, face à lui, sans rien faire. Je ne pensais même pas à l'aspect que je devais avoir. Après tout, je m'y étais habituée, au cours des dernières années. Alors je restai là, plantée comme un piquet. Les poings serrés. Ma tête me faisait mal. Ma gorge se serrait tellement que j'avais l'impression qu'elle se déchirait complètement. J'avais soudainement très froid. Et toujours ces images qui défilaient dans ma tête, en boucle. Tous mes membres tremblaient, et je le sentais. Toutes les émotions que j'avais accumulées au cours des derniers mois ne demandaient plus qu'à sortir. Elles étaient à la porte de mon âme, attendant que je l'ouvre. Je le fixai toujours, et je savais très bien ce que mes yeux reflétaient. Je volais qu'ils reflètent cela. Je voulais qu'il comprenne. C'était surement méchant, et égoïste. Après tout, il avait le droit de continuer à vivre. Mais tant pis. Huit mois de frustration, c'est long.
« J'aurais souhaité te le dire moi-même, pourtant. Mais c'était impossible, et tu méritais de savoir. »
« Impossible... »
Le mot était sorti dans un murmure, dans un souffle, dur, cassant. Combien de fois avait il déjà employé le mot impossible auparavant ? Combien de fois l'ai je moi même dit ? Il était impossible pour moi qu'on se sépare un jour. Il était impossible qu'il ne m'attende pas. Et pourtant, voilà où nous en sommes. Comme quoi, rien n'est impossible. Je ne penserais plus jamais à ce mot de la même façon.
Je sentais toute cette colère cachée pendant si longtemps qui remontait à chaque seconde qui passait. Ce n'était pourtant pas de sa faute, et je le savais pertinemment. Mais j'étais tellement... En colère ! Cette colère qui aveugle, et qui rend fou. Je n'avais toujours pas bougé d'un pouce. Je sentais que mon corps était rigide, et dur comme de la pierre. Pourtant, un petit de coup de vent aurait suffit à me faire tomber. Mais croire le contraire me plaisait, à ce moment là. Je ne bougeai toujours pas, alors que je le voyais se rapprocher. Tout cela était irréel dans ma tête. Rien n'était concret. Durant ces secondes, qui me parurent des heures, où je le voyais approcher, je ne bougeai toujours pas. Pourtant, il suffit que sa peau soit en contact avec la mienne pour que je reprenne le contrôle de mon corps. Je crois que je n'étais plus moi même.
Un souffle. « Ne me touche pas. »
Je levais les yeux vers lui, dure.
Plus fort, cette fois ci. « Ne me touche pas ! »
C'était comme si on m'avait donné un coup de poing dans l'estomac, et que je m'étais réveillée brusquement de ma torpeur. Et enfin, je laissai toute cette colère sortir de moi. J'étais méconnaissable. J'avais reculé d'un pas, et voilà que je frappai sa poitrine à grand coups. Je sais que je ne devais probablement pas lui faire mal, vu la force dont disposaient mes bras. Mais l'envie y était. Je ne m'en rendais même pas compte, j'étais enragée, je sanglotai et hurlait à la fois. Trop de mois de frustration.
« Huit mois ! HUIT MOIS ! Tu savais où j'étais, tu le savais... Tu... »
Sans même m'en rendre compte, je m'étais arrêtée de frapper. Et pendant trois, peut être quatre, secondes, je m'étais appuyée contre sa poitrine. J'avais mal. Si mal. Mais je me reculai bien vite. Je ne devais pas me laisser aller. Au loin, le clocher de l'église sonna huit coups. Chaque coup me frappait en pleine tête, me rappelant inlassablement les images que j'avais vues la veille. J'enfouis ma tête entre mes mains. Je devenais folle, je le sentais. Mais je ne pleurais pas. Ou alors, je ne m'en rendais pas compte, je ne sais pas. Je devais rentrer, retrouver Caiterina, oublier la veille. Oublier ce qu'il venait de se passer.
Reputation Famille: O'Loughlins Age du personnage: 24 ans Relations :
Sujet: Re: Till the siren come calling, it's driving me evil & Liam Mer 13 Avr - 3:44
J'encaissais chaque coup avec difficulté. J'avais mal. Pas à cause de ses coups en eux-mêmes, pas à cause de mes blessures encore bien présentes, mais à cause de sa réaction. De la violence avec laquelle elle voulait me frapper. Elle y mettait... Elle y mettait toute son âme. Tout son être. J'avais l'impression d'être la chose qu'elle haïssait le plus au monde, la chose à laquelle elle en voulait le plus au monde. Et c'était pire que n'importe quelle blessure physique. C'était pire que tout. Je grimaçai de peine, en me mordant nerveusement les lèvres. La voir dans cet état était atroce. Tout cela était de ma faute. Je la faisais souffrir comme jamais. Je n'étais vraiment qu'un incapable, qui faisait tout de travers en permanence. Pourtant je ne voulais pas... Je ne voulais pas la faire souffrir, je ne voulais pas qu'elle s'enfonce comme ça dans sa colère et dans sa haine. Je voulais revoir son sourire espiègle, son air sauvage et libre, son regard pétillant et fier. Elle me donnait l'impression de l'avoir détruite de mes propres mains. Je la laissai me frapper sans chercher à l'arrêter. Je me mordis les lèvres un peu plus fort pour réprimer une plainte au moment où elle frappa mes côtes brisées. Au fond, je voulais peut-être qu'il en soit ainsi. Qu'elle me fasse finalement payer pour toutes ces choses que j'avais faites de travers. Pour toutes ces fois où je n'avais pas été là pour elle, où je n'avais pas pu la protéger. Pour toute cette faiblesse. Elle avait tout de même laissé d'autres abuser d'elle et de son corps pour me protéger. Elle avait beau ne pas l'admettre, elle devait certainement m'en vouloir pour ça, même inconsciemment. Si je n'avais pas été là, il en aurait peu-être été autrement pour elle. Si nous ne nous étions jamais retrouvés après l'Irlande, elle n'aurait jamais souffert par ma faute. Un goût de sang envahit ma bouche, je mordais mes lèvres trop fort. Je n'avais finalement été qu'une source d'ennuis pour elle. Je ne sais pas si on peut dire que le réconfort que j'ai parfois pu lui apporter compense tous mes défauts, toutes mes erreurs... Je ne sais pas. Et pourtant j'aimerais tellement.
Sa voix déchirait en moi ce que sa violence n'avait pas encore anéanti. Je sentis ses coups faiblir, puis cesser. Elle recula presque aussitôt après. Toujours dans la brutalité. Mais je ne pouvais pas... Je ne pouvais pas la laisser croire à des mensonges. J'avais besoin de lui dire la vérité. Même si elle me haïssait toujours ensuite, même s'il était déjà trop tard. Je me devais de tout essayer. Je me devais de ne pas être un raté, pour une fois. Si je l'aimais vraiment, je lui devais bien de me battre jusqu'au bout pour elle, fut-ce sa haine pour moi mon adversaire.
Je fis vers elle le pas qu'elle avait fait pour prendre ses distances, et je l'entourai de mes bras. Tant pis si elle me frappait à nouveau, si mes côtes ne se remettraient jamais. Je serai vieillard prématuré s'il le faut.
- NON ! Je ne l'ai vraiment su il n'y a que quelques semaines. Le soir du mot ! C'était la première fois que je te voyais depuis ! Et si je l'avais su plus tôt, Emy, qu'est-ce que j'aurais du faire ? Tu es partie en choisissant ta soeur, je ne voulais pas t'enlever ça !
Reputation Famille: Ferrars Age du personnage: 22 yo Relations :
Sujet: Re: Till the siren come calling, it's driving me evil & Liam Mer 13 Avr - 4:23
Mes muscles ne s'étaient toujours pas arrêtés de trembler. J'avais l'impression que j'allais exploser, imploser. Je n'aurais jamais du me retenir durant ce temps. J'avais tellement mal. Comme si des poignards me transperçaient à chaque mouvement, à chaque pensée. Mais j'étais dans une rage telle que la douleur ne passait qu'en second plan. Elle était moindre comparée à tous ces sentiments qui ressortaient en masse, et en puissance. Ils étaient probablement décuplés par la nuit que je venais de passer. Nuit dont je ne me souvenais toujours pratiquement pas, d'ailleurs. J'avais toujours la tête entre les mains. Tout mon être tremblait. Je ne savais plus comment gérer la situation, ni comment me gérer. Je voulais encore me jeter sur lui, et continuer à le frapper. Mais je ne pouvais pas faire ça ! Je n'avais pas à le frapper, que m'arrivait il ? Je n'étais pas un animal. J'étais civilisée. J'aurais pu avoir la décence d'attendre d'être seule pour péter un câble. J'aurai du être froide comme je le faisais si bien avec tout le monde. Mais voilà, il n'était pas tout le monde. Mes réactions avec lui n'étaient donc forcément pas les mêmes.
Je sentais que mon souffle était irrégulier, et la tête me tournait. Moi qui devais rester impassible face à tout, c'était complètement raté. Je n'étais même pas capable de bien faire ça. Même pas capable de garder mon masque, et ma carapace. Pourtant ce n'était pas si dur. J'avais pu tenir un an ainsi, alors pourquoi fallait il que tout s'effondre en un instant ? Je sentais que je commençais doucement à me calmer. J'essayais, du moins. Devenir folle n'allait rien arranger, et ça n'allait aider personne. Alors il fallait que je me calme, que je respire, doucement...
Mais à peine eus-je réussi à formuler l'idée dans mon esprit que je sentis ses bras m'entourer. Je ne regardais pas et pourtant, j'aurais pu les reconnaitre entre mille, même s'ils avaient changé. Le peu de calme que j'avais réussi à gagner s'évapora encore plus vite qu'il n'était arrivé, et je commençai à me débattre, n'écoutant qu'à moitié ce qu'il disait.
« Lâche moi, tu m'entends ?! Lâche moi !»
L'accalmie n'avait duré que peu de temps, en fin de compte.
Je me débattais autant que je pouvais. Je ne faisais pas cela pour me montrer fière. Je voulais vraiment qu'il me lâche. Plus il me touchait, et plus j'avais l'impression qu'on enfonçait un couteau dans mon estomac, dans toutes les parties de mon corps. Il fallait qu'il me lâche. Il le fallait !
« Emy »
Entendre mon nom dans sa bouche me tuait.
Je ne cessai de me débattre. « Lâche moi, lâche moi... »
Je ne pris même pas la peine de répondre à ses questions. C'était vrai, après tout, qu'aurait il du faire ? C'était moi qui envoyais toujours des signaux contradictoires. Finalement, à force de gesticulage, je finis par réussir à me libérer de son emprise. J'avais tellement mal. Je serrai à nouveau les poings. Je les serrai au sang.
« Je ne l'ai pas choisie je... Je n'ai pas à m'expliquer ! » Ce sang qui tambourinait dans mes tempes.
Tout mon corps tremblait, et je finis par croiser les bras, pour essayer de le contrôler.
« De toute façon, qu'aurais tu pu faire ? Il me semble que tu as été bien occupé. » La colère brut s'était soudainement transformée en rage sournoise et cynique. Je ne contrôlais plus rien. Je ne me contrôlais plus.
Reputation Famille: O'Loughlins Age du personnage: 24 ans Relations :
Sujet: Re: Till the siren come calling, it's driving me evil & Liam Mer 13 Avr - 5:06
Chaotique. Tout allait de travers. Emy était plongée dans une rage démentielle, et moi dans un état de parfaite impuissance. J'aurais voulu que tout s'apaise d'un coup, que tout s'arrête, que la douleur s'en aille. Mais rien de ce que je désirais réellement ne se réalisait, apparemment. Je ne savais plus quoi faire. J'avais l'impression de la perdre à jamais. Qu'elle me glissait entre les doigts, et qu'il était trop tard pour réparer les choses. Que quoique je fasse ou dise serait mauvais. Qu'elle ne tenterait même pas de me comprendre ou de m'écouter, qu'elle m'en voulait déjà trop pour ça. Qu'elle me haïssait déjà trop pour ça. Même repartir de zéro me paraissait improbable. Et j'avais envie de hurler. De hurler si fort ! Je n'en pouvais plus. Après ces huit mois passés à penser à elle en permanence... Je n'en pouvais plus ! Je voulais tellement que tout aille bien ! Que nous ayons enfin la paix, qu'une solution miracle existe pour résoudre nos problèmes ! Qu'elle n'ait même pas à choisir entre sa famille et moi, je m'en moquais ! Que je puisse être avec elle sans qu'elle ait à les quitter ! Et que chacun y trouve son compte... J'avais passé huit mois à rêver de ce monde utopique, à le désirer plus que tout. Pour le voir finalement s'effondrer à jamais ? C'était injuste, tellement injuste. Elle me haïssait pour quelque chose que je n'avais pas commis. Bien sûr, j'avais fait des tas d'erreurs, je ne niais pas ça... Mais il y avait une chose qu'elle me reprochait, avoir refait ma vie sans elle, que je ne pouvais pas lui pardonner. Que je ne pouvais pas accepter, par dessus tout. C'était faux ! Je voulais qu'elle sache la vérité ! J'avais crevé sans elle ! Pendant huit mois, à petit feu. Mon seul sujet de conversation avait été elle, mes nouvelles connaissances en avait toutes entendu parler des centaines de fois, j'avais rêvé d'elle chaque nuit, et chaque jour j'avais espéré que nous soyons enfin ensemble, et que nous puissions nous aimer. Chaque minute j'avais pensé avoir eu tort en lui disant ne pas pouvoir faire son bonheur, chaque seconde j'avais voulu la retrouver et la serrer contre moi. Elle avait le droit de s'énerver. Elle avait le droit de m'en vouloir pour mes erreurs passées, pour n'avoir pas su la retenir huit mois plus tôt, même si c'était pour qu'elle retrouve sa famille. Elle avait le droit de me frapper, de me haïr, même. Je ne lui retirais rien de tout ça ! Mais elle ne pouvait pas penser que j'avais cessé de l'aimer. Elle ne pouvait pas penser qu'elle ne représentait pas tout pour moi. Jamais je ne retirerai une liberté à Emy, jamais je ne l'empêcherai de quoique ce soit, sauf aujourd'hui. Aujourd'hui, je lui interdisais de réduire mon amour pour elle à néant.
Elle se débattait tant que je finis par la lâcher. J'avais les poings serrés le long de mon corps. J'étais énervé moi aussi, mais dans une colère différente de la sienne. J'étais en colère qu'elle ne cherche pas à m'écouter, qu'elle ne me donne pas l'occasion de me défendre, de m'expliquer. Elle avait ses idées toutes faites, et s'autopersuadait qu'elles étaient toutes fondées, sans jamais chercher à me demander mon avis. Ne méritais-je pas une chance, ne serait-ce qu'une, de lui retirer ces conneries de la tête ?! Pourquoi fallait-il qu'elle se voile la face à ce point, pourquoi, alors que sa phrase laissait à penser que comme moi, elle avait compté les heures depuis notre séparation, est-ce qu'elle ne m'accordait pas deux minutes maintenant qu'elle en avait l'occasion pour que je puisse lui faire comprendre qu'elle avait tort ?!
" Je ne l'ai pas choisie..."
- "Toi comme moi ne pourrons jamais nous rendre heureux." C'était plutôt clair pourtant lorsque tu l'as finalement dit, Emy.
J'avais parlé d'une voix incroyablement basse par rapport à la sienne. Ces mots qu'elle avait prononcés cette fameuse nuit m'étaient restés gravés en mémoire et me meurtrissaient depuis huit mois.
- Tu avais été séparée de ta soeur et de ta famille pendant tout ce temps... Je pensais que cela te rendrait heureuse de les retrouver. continuai-je dans la foulée, toujours relativement calmement.
Ce fut ensuite que ma voix s'emporta devant le ton qu'elle empruntait, mais surtout devant le reproche qu'elle me faisait. Nous y étions donc.
- Occupé à penser à toi sans arrêt, à souffrir de ne pas pouvoir te retrouver pour te laisser vivre avec ta famille. Occupé à espérer follement un jour te revoir. Oui. Mais certainement pas à ce que tu as l'air de croire. Qu'est-ce que tu t'imagines ? HEIN, EMY ?! Tu crois que je t'ai oubliée c'est ça ? Je secouai la tête de gauche à droite en parlant.
J'avais envie de la secouer ; son air, presque hautain de cynisme, cet air ne lui ressemblait pas. Ce n'était pas Emy que j'avais face à moi, mais je voulais la retrouver.
Reputation Famille: Ferrars Age du personnage: 22 yo Relations :
Sujet: Re: Till the siren come calling, it's driving me evil & Liam Lun 2 Mai - 1:06
Je tremblais tellement que cela en devenait insupportable. Je ressentais toutes les émotions que j'avais soigneusement enfouies au cours des derniers mois remonter d'un seul coup. C'était douloureux, très douloureux. Les contrer me faisait encore plus mal. Mais ce n'était absolument rien comparé au fait de le voir en face de moi, d'avoir senti ses doigts sur ma peau. Cette douleur là, je ne la supportais pas, elle me rongeait rapidement, j'aurais voulu tout briser. Je ne pouvais même pas utiliser de mots pour expliquer ce qu'elle me faisait. Je ne contrôlais plus rien, je ne savais plus quoi faire. Je voulais m'enfuir, et en même temps rester pour expliquer le fond de ma pensée. Je voulais me mettre à pleurer jusqu'à me dessécher, et en même temps être mauvaise et méchante. Toutes ces contradictions me tueront, un jour. Je respirai profondément, essayant de tout enfouir à nouveau, je savais que j'en étais capable. Mais soudain, ce fut la phrase de trop.
« "Toi comme moi ne pourrons jamais nous rendre heureux." C'était plutôt clair pourtant lorsque tu l'as finalement dit, Emy. »
J'aurais pu exploser sur place. Il me rappelait ce que j'avais regretté pendant si longtemps. Cette phrase que je n'aurais jamais du prononcer. Cette phrase que je n'ai jamais pensée, et qu'il a pourtant crue. Je sentis les ongles rentrer finalement dans ma peau fine. Je savais que je devais répondre, lui avouer que c'était faux, que je n'avais jamais pensé ainsi, qu'il aurait du se rendre compte que c'était un mensonge ! Mais à quoi bon, maintenant ? Des explications ne serviraient à rien, il était visiblement bien trop tard. Mieux valait le laisser dans cette version là de l'histoire.
Je ne préférais même pas répondre. Heureuse ? Heureuse ?! Il me connaissait décidément très mal. Je savais que j'en demandais trop. Mais je ne savais même pas moi même ce que je voulais. Pourquoi tout était si compliqué ? De toute façon... Tout cela n'avait plus d'importance. plus aucune.
Cette colère froide qui m'avait envahie me faisait encore plus peur que ma crise d'hystérie. Je me sentait tout à coup très calme, et en même temps bouillante. Mon corps tremblait toujours autant, et pourtant ma voix était parfaitement claire. J'étais en train de devenir folle. Comme ces espèces de cinglés qu'on voyait à l'hospice. Peut être que je finirai là bas, après tout. Je secouai les épaules.
« Oh, mais je ne parle de rien. Ce n'est que le constat de ce que j'ai vu de mes propres yeux. » Et d'un coup, bam ! L'hystérie était revenue. Je ne comprenais vraiment plus mon corps. « Parce que peut être que là, j'invente, non ?! Peut être que je n'ai pas vu ce que j'ai vu hier ! Peut être que je me suis trompée de maison ? Mais je n'en ai pas l'impression, vu ta réaction ! Alors quoi, je devrais gentiment croire ce que tu racontes ? Après avoir vu une femme chez toi, une femme qui m'a dit que vous viviez ENSEMBLE ! Je ne suis pas stupide, je ne vais pas avaler tes salades ! Et de toute façon, qu'est ce que ça peut bien me faire ?! » C'était même au delà de l'hystérie, à ce niveau là. « Tu peux mener ta vie comme bon te semble, tu peux vivre avec toutes les rousses que tu veux, je n'en ai rien à faire ! Et puis, elles pourront réparer tes chemises, si ça leur chante, elles pourront te cuisiner tes plats préférés, ce n'est pas mon problème je m'en fiche tu comprends, JE M'EN FICHE ! »
Mon attitude démontrait clairement que non, mais j'avais besoin de dire ces choses. Peut être que c'était pour m'en autopersuader, peut être que je voulais qu'il les croit, et qu'il vive tranquillement sa vie sans penser à moi. De toute façon, il ne pensait plus à moi. Sinon, il ne serait jamais allé s'installer avec une rousse. J'avais le souffle court, et mes bras pendaient le long de mon corps. Je ne m'en étais pas encore rendu compte, mais j'avais les mains en sang d'avoir trop serré les poings. J'aurais pu tout casser autour de moi. D'ailleurs, je sentais une poussée de violence en moi lorsque j'entendis une voix derrière moi.
« Lady Donovan ? »
Je me tournai rapidement. Devant moi se tenait un homme, sous un parapluie. Je ne m'étais même pas rendu compte qu'il pleuvait, et que j'étais complétement trempée. J'enlevai les cheveux qui s'était collés à mon visage, et finit par reconnaitre Albert, le majordome de Charles. Je fus soudainement muette. Comment m'avait il trouvée là ? Que faisait il là ? J'étais si sonnée que ma colère se mit en veille instantanément. J'étais foutue, complètement foutue.
« Tout le monde vous cherche, mademoiselle. Votre soeur est morte d'inquiétude, je suis venu vous chercher. » « Que... Qu'est ce que... Comment m'avez vous trouvée ? » « Venez avec moi, vous allez tomber malade. » Je ne savais pas pourquoi, mais il m'avait rassurée en me disant ça. J'étais si triste. Si blessée. J'avais tellement mal. Je voulais me cacher dans un coin et pleurer. Même si je m'étais promis de ne plus jamais pleurer.
Je me retournai l'espace de quelques secondes. En mon for intérieur, je me disais que c'était la dernière fois que je le voyais. Il n'y avait plus aucun espoir, quel espoir pourrait il y avoir ? Pendant une ou deux seconde, je sentis que mon visage changea, et que je n'exprimais plus aucune colère. J'avais l'air blessée, triste. Très triste. Personne, même pas moi, ne se serait douté que j'étais triste à ce point. Après un dernier regard, je finis par me retourner vers Albert, et allai sous le parapluie qu'il me tendait. Je commençai ensuite à marcher à côté de lui, jusqu'à la calèche. Des larmes silencieuses coulaient sur mes joues et s'il le remarqua, il ne fit aucun commentaire, lui qui était d'habitude si fouineur. Je rentrai dans la voiture tel un automate. Je ne m'étais pas retournée une seule fois.
Reputation Famille: O'Loughlins Age du personnage: 24 ans Relations :
Sujet: Re: Till the siren come calling, it's driving me evil & Liam Lun 2 Mai - 2:08
Pourquoi avait-il fallu que je lui dise ça ? Pourquoi ne pouvais-je simplement pas lui dire que je l'aimais ? Pourquoi n'arrivait-on pas à se parler sans nous faire souffrir ? Je ne comprenais plus rien à la tournure des choses. J'étais en colère, j'étais accablé, j'étais triste. J'étais fatigué de toute cette souffrance, pourtant elle ne faisait que s'agrandir au fil des secondes, comme infinie. Et la voir trembler de la sorte... La voir si mal... C'était le pire. Une culpabilité immense m'envahissait, et je me noyais complètement. Je ne pouvais rien faire pour arranger les choses. Tout ce que je tentais ne faisait que la faire souffrir un peu plus. Depuis quand ? Depuis quand ne savais-je plus comment parler avec Emy ? Tout s'écroule et s'effrite. Depuis que je lui ai dit que je l'aimais, depuis que j'en ai moi-même pris conscience... Les mots ne sont plus venus correctement. Impossible d'exprimer ce que je ressens sans la blesser, sans nous torturer, nous séparer, nous écraser. Impossible de l'aimer sans que ça fasse mal. Impossible de ne pas penser à elle sans crever.
J'ai déjà voulu mourir, une fois. Sans réellement préméditer le geste qui se liait à la pensée, je m'étais retrouvé au bord du gouffre. Je n'avais pas compris. Je n'avais pas réalisé que ma douleur était telle, qu'elle m'avait embarqué sans que j'en aie conscience. Comme si elle m'avait bercé, enfoui dans un gouffre étrange où je m'étais éteint, agonisant. Et pourtant, je me rappelle tout à fait ce que j'ai ressenti, cet éclair fulgurant de peine, au moment où la lame s'enfonçait déjà un peu dans la peau de mon cou. Cette douleur était atroce. Si insupportable qu'il paraissait presque évident qu'un être humain n'était pas fait pour supporter de telles choses. Mais aujourd'hui, en me sentant aussi mal, en voyant Emy dans un tel état... Je réalisais que la douleur pouvait être encore pire. Je réalisais qu'elle pouvait nous manipuler, nous faire faire n'importe quoi. Qu'elle nous donnait envie de crever sur place, en s'arrachant la tête et le coeur de nos propres mains. Qu'elle nous faisait haïr les personnes que l'on aime le plus au monde. Qu'elle nous transformait, nous faisait dire des choses que l'on ne pensait pas. La douleur...
Mes poings étaient serrés si fort que le sang cessa vite de circuler dans mes doigts. Mes mains tremblaient. Je la regardais et je souffrais. Souffrir en regardant celle qu'on aime, c'est une chose horrible. La regarder et ne pas l'aimer. La regarder et ne voir que sa souffrance, sa colère, sa haine. Ne voir que le miroir de ce que j'étais en ce moment. Je n'avais plus envie de la toucher. Je n'avais plus envie de l'embrasser. Je voulais juste arrêter de la voir. Je voulais juste qu'elle arrête de souffrir, qu'elle arrête de m'infliger ça, parce que ma souffrance, c'était elle !
Mais je voulais la voir. Je voulais la regarder en face, et entendre ce qu'elle me disait. L'écouter et ne pas répondre. Je voulais être sous le choc, je voulais mourir de douleur. C'était masochiste, mais quitte à souffrir, je voulais qu'elle me tue. J'aurais pu rétorquer que ce n'était pas ce qu'elle croyait, que je n'avais pas refait ma vie, que tout cela était faux. Mais à quoi bon ? Je ne pouvais pas. je n'y arrivais pas. Je ne pouvais pas parler. Je ne pouvais que rester muet, et lâche, et coupable, et mort. Ce qu'elle disait était ridicule, en fin de compte. Mais je prenais chacun de ses mots comme des poignards. Je prenais chaque syllabe comme tout ce qu'elle voulait me faire ressentir, comme tout ce qu'elle ressentait elle-même. Ma détermination s'était écroulée. Quelle détermination ? Pourquoi ? Qu'est-ce que j'avais prévu de faire ? L'aimer ? Aimer cette femme qui me lançait ces lames, tranchantes comme des rasoirs, avec toute la rage du monde ? Aimer celle qui me regardait comme celui qu'elle méprise, celui qu'elle oublie ? Aimer cette étrangère ?
« Lady Donovan ? »
Je ne réalisais pas. Je ne sentais plus les secondes défiler. Je mis longtemps à comprendre qu'aucun de nous deux ne venait de parler, à l'évidence. Je mis du temps à comprendre que nous n'étions plus seuls, qu'elle allait partir. Je dus battre des paupières pour continuer de la voir : ah, la pluie. Je perdais la tête. Je n'étais plus rien. J'avais trop haïs, trop souffert. J'avais trop voulu pleurer sans rien y faire. Elle partait... Elle partait...
Un regard. Une expression. Différente. De la tristesse. Je l'aime, putain. Je l'aime ! Dis-lui ! Dis-lui avant qu'elle ne parte, avant que ce ne soit fini ! Dis-lui que tu l'aimes ! Parce que rien de tout ça n'était vrai ! Rien de tout ça n'était nous... Non. Nous ne sommes pas comme ça. Nous ne sommes pas ces deux êtres agonisants, froids, cruels ! Nous ne sommes pas ceux qui n'arrivent pas à se parler sans se détester, sans s'envoyer ce qui fait le plus mal ! Nous sommes... Nous sommes... DIS-LE ! Mais je tremble, putain ! Et mes jambes, mes jambes ne veulent pas bouger. J'ai envie de hurler. Je chialer, de tout et de rien ! Parle... Je t'en prie. Reste là. Reviens...
- C'est toi et moi, Emy ! Ce sera toujours toi et moi !
Mon cri résonne dans le cimetière. Nous sommes ces deux gamins que tout sépare. La pluie me détrempait le corps.
FIN.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Till the siren come calling, it's driving me evil & Liam
Till the siren come calling, it's driving me evil & Liam