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Emilie & Cherrylips (Bazzart)

Pour des soucis de cohérences, l'auteur (moi XD) suppose que finalement Emy est rentrée dans le manoir Lefroy et qu'elle est séquestré par Caelichou comme c'était prévu! XD
Donc, Eli avait profité que la tempête se soit calmé un peu, pour aller rendre visite à la famille Lefroy. Elle devait rendre son manteau à Cael, comme il lui avait prêté après l'épisode de l'auberge (on va dire xD). Sans manteau il allait attraper froid (pas comme moi qui crève de chaud T_T), et surtout c'était une très bonne excuse pour aller le voir. Parce que oui, il faut préciser que Eli est aux anges depuis cette fameuse nuit. Elle est d'une bonne humeur à toute épreuve, toujours joyeuse et pleine d'entrain. D'ailleurs certains membres de sa famille très observateur trouvait ce changement de comportement douteux xD

Tout ça pour dire que Elinor venait de frapper à la porte de ce grand manoir, 10 fois plus impressionnant et plus imposant que celui des Leycester, qui avaient un bon train de vie pour leur statut (c'est à dire faisant parti de la gentry) mais risible face aux Lefroy... enfin c'est ce qu'elle pense! Une domestique vit lui ouvrir. Elle demanda à voir Lord Vaughn. Celle-ci parut étonnée qu'il reçoive de la visite, mais obtempéra.

Elle attendit quelques minutes, et c'est Mme Lefroy qui arriva lui dire bonjour, avec toute l'amabilité dont elle était capable. Elle avait une très basse estime d'Elinor, et se gênait pas de lui faire ressentir son mépris à chaque fois qu'elle voyait Eli. Elle la soupçonnait d'avoir des vues sur son fils, ce qui la rendait encore plus mesquine et vicieuse. Elinor elle, se contentait de la haïr intérieurement et de lui envoyer des sourires hypocrites. Elle l'informa que Cael n'était pas là, et que si elle voulait le voir, elle allait devoir patienter. Elle demanda alors Alice ou William... tout les deux absents aussi. Enfin c'était surtout que cette mégère ne voulait pas qu'Elinor ait une mauvaise influence sur ses deux rejetons.

Elle trouva alors une excuse pour s'éclipser et laisser Eli toute seule dans ce grand salon. Du coup pour tuer le temps, elle déambula de part et d'autre de la pièce pendant beaucoup trop longtemps à son gout. En passant devant le piano, ses doigts jouèrent une mélodie instinctivement, et elle continua de patienter, en jouait les curieuses, et en farfouillant dans toute la pièce. Cette Lefroy se payait vraiment sa tête! >< Elle entendait des bruits de pas à l'étage, il devait bien y avoir quelqu'un! D'accord les domestiques, mais il avait pour habitude d'être plus discret que ça ici (vu le caractère de la maitresse de maison).

Elle sortit alors dans le couloir et jeta un coup d'oeil en haut des escaliers...

-Emy! Qu'est ce que tu fais ici?

Emily travaillait bien chez les Prices non? Alors qu'est ce qu'elle faisait chez les Lefroy?!

Toute la surprise qu'avait eu Eli en apercevant Emy ici n'était rien comparé à la réaction qui suivit. Alors qu'elle descendait les escaliers, elle lui sauta carrément dessus, et la prenait dans ses bras. Eli, pas vraiment habitué à ce genre de démonstration d'affection, et encore moins venant d'Emy- qui est plus ou moins la pire huitre au monde question sentiment-, en resta complètement con. Elle ne fit donc... rien. La serrer dans ses bras à son tour ne faisait pas vraiment parti de ses réflexes xD

Passer ce moment de surprise, ses propos furent encore plus invraisemblable. Elle ne comprenait pas tout. Elle s'était fait enlevé?! Eli ouvrit grand les yeux, abasourdi par ce qu'elle entendait. Elle fronça les sourcils. Mais qui chez les Lefroys pouvaient être assez monstrueux et horrible pour enlever Emy! Elle pensa en premier lieu à son proxénète, bien sur, mais il ne pouvait pas être dans la mansion Lefroy. les seuls hommes qui y vivaient étaient William et Cael. Le premier était sans doute l'homme le plus droit qu'elle ait rencontré, ainsi qu'un très bon ami à elle. Le second... et bien elle l'aimait, tout simplement. Elle savait qu'il avait une certaine part d'ombre, mais pour elle c'était improbable. Même si la vieille Lady Lefroy n'était pas un cadeau, elle la voyait mal retenir quelqu'un chez elle non plus. Enfin bref, elle ne comprenait rien à ce que lui disait Emily, ou en tout cas elle ne voulait pas y croire.

Eli serra les poignets d'Emily, et la regarda droit dans les yeux. Elle voulait la calmer un peu et la rassurer. Elle paniquait, ou quelque chose comme ça, parce que ses propos n'étaient ni cohérent ni posée.

- Emy calme toi! Qui t'as enlevé? Qui t'as fait ça?

Eli chuchotait, si c'était vraiment le cas, mieux valait resté discret, et ne pas attirer l'attention sur elles deux. Surtout si Eli avait l'intention de faire sortir Emily de là.

" Lui ! Ce... Le lord Vaughn !" Emy aurait voulu faire du mal à Eli qu'elle n'aurait pas pu s'y prendre autrement. Eli secoua la tête, confuse. Ca ne pouvait pas être vraie! C'était impossible! Elle l'aimait et... oui il n'avait pas un caractère facile, mais au fond il était doux, attentionné, c'était quelqu'un de bien pour résumé, pas un kidnappeur.

C'est lui qui m'a fait tout ça, depuis que je suis jeune... Elle baissa la tête, le regard dans le vide. Elle vivait un cauchemar. Non seulement il l'aurait enlevé, mais se serait lui son bourreau, l'ordure qui la ferait chanter depuis si longtemps, qui la forcerait à se prostituer! Non non non! Elle n'arrivait pas à y croire! Ca ne pouvait pas être vraie, il devait y avoir une erreur quelque part. L'homme qu'elle détestait depuis si longtemps pour avoir fait souffrir Emy était celui qu'elle aimait? Elle avait l'impression de vivre dans un de ces scénarios catastrophes invraisemblable tellement c'était tiré par les cheveux. Emy devait confondre, ou alors il y avait un second Lord Vaughn dans les environs. Oui, ça devait être ça. Elle préférait nier l'évidence et faire l'autruche, plutôt que d'affronter la vérité. C'était beaucoup plus vivable, moins insupportable.

Elle laissa Emy parler et déblatérer 1000 mots à la minute sans broncher. Elle écoutait à peine pour tout dire. Elle était trop choquée. C'était égoïste, Emy était dans une sale situation, mais la sienne l'accaparait trop. Du coup elle culpabilisait. Elle culpabilisait d'aimer celui qui la faisait tant souffrir (si c'est bien lui, elle est pas complètement convaincu on le rappele) et elle culpabilisait de ne pas faire passer Emy au premier plan tout de suite maintenant. Elle réfléchissait trop, c'était un vrai bordel dans sa tête. Un tas d'idée qui n'aboutissait pas, souvent parce que la simple hypothèse que Cael soit ce monstre qu'elle haïssait lui était intolérable.

- Mais... Que faites vous ici, d'ailleurs ? Eli releva alors la tête et se re-confronta à la réalité. Elle aurait voulu pleurer, mais sa fierté l'en empêchait. Elle se sentait mal, affreusement mal.

-Je... je... suis venue voir...LE voir. bafouilla-t-elle.

Elle déglutit.
- Ce n'est pas vrai n'est-ce-pas? Dis moi que ce n'est pas vrai! Elle l'implorait presque.

Elle aurait donné n'importe quoi pour qu'il la rassure, qu'il lui dise que c'était faux, qu'elle n'avait pas à s'inquiéter. Qu'Emy ne parlait pas de lui. Pourtant les chances étaient quasi nul. Meryton était un petit village, et le seul Vaughn qui y demeurait était précisément chez les Lefroys.

Emily continuait à déblatérer ses paroles, ses explications et ses insultes à dix mille à l'heure. Elle avait besoin de se lâcher, d'expliquer ses sentiments à quelqu'un qui la comprendrait ! Et Elinor faisait partie des rares personnes qui la comprenaient et qui savaient tout d'elle. Elle ne se serait jamais douté qu'elle aurait été si heureuse de la voir. Cependant, plus elle parlait, plus elle se rendait compte que quelque chose n'allait pas chez son amie. Elle se décomposait de minute en minute, c'était très suspect. Emy finit donc enfin par se taire, ou du moins arrêter son flot de paroles. Quelque chose n'allait pas. Elle le sentait. Elo avait passé trop d'heures à lui demander qui était son proxénète, et à vouloir lui faire la peau, et qu'elle ait une telle réaction... ce n'était pas normal. Ou du moins, ce n'était pas la réaction à laquelle Emy s'attendait. Où avait elle commis une boulette ? Elle en faisait tellement qu'elle ne s'en rendait même plus compte.

Et puis finalement, Eli répondit à sa question, et Emy faillit s'en décrocher la machoire. Elle ne savait pas si elle devait éclater de rire ou se mettre à pleurer de nerfs. Il avait donc tant de pouvoir ? Elle allait bien finir par trouver quelqu'un qui n'allait pas s'intéresser à lui ! A part son Liamounet, bien sur <3 xD. Elle cligna des yeux plusieurs - beaucoup - fois consécutives puis leva un sourcil. Elle avait du mal entendre.

- Vous.. hein ? Quoi ? .... Quoi ?

Alors ça, elle ne s'y attendait pas. Mais alors, pas du tout. Elle était toute perplexe, et cela se reflétait sur son visage. Elle n'avait pas agressé Eli avec ses "quoi ?" à répétition, mais elle semblait plutôt.. paumée, voilà c'est le mot. Et à voir le visage déconfit de son amie, elle croyait savoir d'où venait la boulette.
Tout à coup, Emy se sentait mal, très mal. Elle venait de se faire du mal à l'une de ses plus proches amies, ce n'était pas volontaire évidemment, mais quand même ! Elle se serait giflée, pour la peine. Elle déglutit, puis se gratta la nuque. Pour une fois, elle avait le sifflet coupé.

- C'est... c'est à dire que... Ne dis pas "non", ça serait pire ! Heu, je, heu...

Mais que fallait il répondre dans ces moments là ? Elle n'allait pas lui balancer à la tête que "oui, c'est de ce gros psychopathe que je vous parle depuis si longtemps", alors qu'elle semblait déjà tellement mal prendre la nouvelle.

En dehors du fait qu'Eli vivait un cauchemar, elle gérait plutôt bien la situation. Non, elle n'avait pas envie de crier sur Emy pour lui faire dire que non ce n'était pas lui, elle n'avait pas envie de foutre le camp et encore moins de pleurer. Enfin, c'est qu'elle aurait préféré. Elle en venait même à penser que tout ça ne serait pas arriver si Emy lui avait dit qui était son proxénète, et ainsi, cette conversation n'aurait jamais eu lieu. Oui, maintenant elle en voulait à Emy. De ne pas lui avoir dit avant, et de lui avoir dit maintenant. Ce qui est totalement stupide, c'est de la faute de Cael uniquement, mais elle tombe tellement de haut, qu'elle se jette sur la première personne qu'elle a sous la main, et lui fait porter le chapeau. C'est puéril et immature, elle le sait, mais tant pis.

Pour toute réponse, elle hocha la tête, dépitée. Elle était consciente qu'elle devrait lui dire pourquoi, et que ça lui ferrait du mal. Elle détestait ça, elle se haïssait presque, mais bon, ça lui était tombé dessus sans prévenir, elle avait rien demandé à personne ><
Elle déglutit, et repris un peu contenance, juste assez pour relever la tête, et voir à quel point Emy avait l'air confuse. Il y avait de quoi en même temps. C'était quand même vraiment pas de bol (et le mot est faible) que la seul personne -à sa connaissance- qui sache qu'Emy se prostituait, tombe amoureuse de son proxénète.

- C'est juste que... je te crois mais... je ne m'y attendais pas...

Elle voulait la rassurer, mais c'était pas évident, surtout qu'elle avait plus envie de se cacher dans un truc pour le restant de ces jours pour le moment. Elle lui devait des explications, vis à vis de sa réaction. C'est sur que depuis le temps qu'elle se jurait que cette ordure de proxénète allait le payer cher... elle savait pas que ça allait se retourner aussi contre elle comme ça.

- Je vais te sortir de là Emy, promis...

Il va vraiment falloir qu'elle arrête de parler, parce que ça lui réussi pas du tout! Entre la voix qui tremble, la gorge sérré et tout ce qui va avec, elle était grillé de A à Z.

Une pause s'imposait. Des jours entier à entendre les jérémiades d'Emily sans pouvoir savoir quel chose arrangerait la situation. Oui, Cael avait besoin de pause et pourtant il ne pouvait s'empêcher de tout foutre en l'air, détruisant à chaque fois les personnes qui s'approchaient de lui. Il était contre la fenêtre et regardait l'horizon. Cela lui ferait du bien de partir pendant quelques temps, peut-être. Il savait qu'ici, tout allait de travers de toute façon, à cause de lui et pourtant au lieu de trouver une solution pour arranger les choses, il ne faisait que les empirer. Comme si c'était que comme ça qu'il pouvait avancer, en se détruisant à son tour. Il leva une main vers son oeil gauche, frôlant sa cicatrice qui avait apparu il y a de cela des semaines déjà. Une preuve de ce qu'il était vraiment et cela n'arrangeait pas les choses, maintenant tout le monde le savait. En plus il y avait les rumeurs qui étaient colporté à la Mairie, alors oui, maintenant il était vraiment dans une belle merde.

Il sortit alors de sa chambre, il devait prendre l'air loin de ce manoir, en plus de cela sa tante ne lui facilitait pas la tâche. Elle profitait de la situation pour le faire chanter et d'ailleurs ça n'allait pas tarder. Bientôt, il devait lui rendre la "pareille", ce qu'elle lui avait demandé était horrible et pourtant il devait le faire, c'était bien les seules choses qu'il réussissait à faire, des choses affreuses. Il emprunta les escaliers pour sortir du manoir lorsque rendu en bas de ceux-ci il se confronta de nouveau à la réalité de sa situation.

Il vit Elinor avec Emily... Son coeur se mit à battre la chamade et il ressentait un profond mal être en les regardant. En la regardant. Comment allait-il lui expliquer tout ça ? Après cette nuit où ils avaient connu tout les deux un moment merveilleux, où il était en paix. Et maintenant, c'était obligé qu'elle sache tout... Il resta là, statique, ne savant pas quoi faire et pourtant il fallait qu'il bouge. Il le fallait.

Il prit une profonde inspiration en fermant les yeux, essayant de se calmer puis les rouvrit doucement. Reprenant de nouveau sa carapace. Il s'avança vers elles et passa juste à côté d'elles, sans prêter le moindre regard aux jeunes femmes, priant qu'Elinor ne le stoppe pas dans son avancé. Il voulait sortir, fuir encore tel un lâche comme d'habitude.

Elinor se sentait défaillir, elle sentait qu'elle perdait pied, et qu'elle tombait de bien trop haut pour que la chute soit sans dégats. Elle croyait vivre un cauchemar, mais elle ne pouvait pas se réveiller pour qu'il prenne fin. Elle pensait avoir attend le fond, elle pensait qu'elle ne pouvait être plus mal qu'elle ne l'était déjà. Mal à l'aise, et presque suffocante, avec l'estomac noué, la gorge sérré et les yeux humides. Mais c'était bien mal connaitre le mnde merveilleux de Meryton, toujours très enclins aux drames, aux tragédies et aux scandales en tout genre.

Elinor aperçut une silhouette descendre les escaliers. Elle leva les yeux, et tomba nez à nez avec Cael, précisement la personne qu'elle aurait voulu ne pas voir apparaitre à cet instant. Son coeur batit à tout rompre, mais à l'inverse de leur dernière rencontre, où il refléttait un bonheur immense, ça lui faisait un mal de chien. Elle comprit alors que non, elle ne rêvait pas, et la seul vue de sa cicatrice le lui confirma. Elle avait entendu dire qu'un des proxénètes de la cave s'était blessé à l'oeil, ou plutôt qu'on l'avait blessé.

Elle le fixait, et le suivait du regard, sans prêter attention à Emy, qui devait franchement trouvé la situation très bizarre. Il redevenait froid, et l'ignorait en passant devant elle. Elle aurait aimé dire quelque chose, mais elle n'arrrivait pas à parler, ou même bouger, elle bloquait. Merde! Elle était venu pleine d'enthousiasme, et d'espoir, et elle se faisait une joie immense de le revoir, maintenant elle regrettait amèrement sa venue. Les choses ne pouvait-donc pas être facile, pour une fois?! Mais non, il fallait qu'elle choisisse (si on peut appeler ça un choix) le pire cas soc' sentimental de tout le comté, doublé d'un proxénète. Elle avait une chance folle! elle allait le devenir -folle- à ce rythme là d'ailleurs.

Elle en voulait au monde entier, à commencer par elle-même, puis à Cael, à Emily, à cette Lady Lefroy, à cette fichue tempète, à tout ces hommes qui lui avaient fait la cour, à ses parents, à ses frères, à ses amis, à tout le monde, y compris les milliers et les millions de gens qu'elle ne connaissait pas, et qui n'avait rien à voir avec cette histoire. Elle en voulait au monde entier, sans savoir ni pourquoi, ni comment.

- Je... Il faut que je... Bégaya-t-ellle à Emily.

Puis elle se retourna, pour rattraper Cael, parce qu'il le fallait bien, et que si elle ne le faisait pas, elle s'e, voudrait à vie. Il n'était pas question qu'il parte sans qu'elle lui ait au moins parlé. Même pour un mot, ou une engueulade, peu importe. Alors qu'il s'apprétait à ouvrir la porte, elle le stoppa sans son élan et lui prit la main, pour qu'il se retourne vers elle.

Cael avançait de plus en plus, regardant droit devant elle, sans jamais se retourner. Il ne voulait pas la voir, elle. Il ne voulait pas lui faire face. Il ne voulait pas lui parler, non, c'était trop dur. Lui faire du mal était vraiment la pire chose qu'il avait pu faire depuis ses années d'existences. Et pourtant, il avait continué ses activités malgré qu'il sache les sentiments grandissants qu'il éprouvait pour Elinor. Au fond, il savait très bien que ça allait péter un jour ou l'autre mais il ne pensait pas du tout que ça allait se produire aussi vite en fin de compte. Il était perdu, il ne savait pas quoi faire dorénavant. Il devait juste partir loin d'elle, c'était tout.

La porte d'entrée se rapprochait de plus en plus vers lui. Il allait atteindre enfin sa fuite mais c'était sans compter sur la main qui vint lui prendre une des siennes soudainement et qui le stoppa dans son avancé. Cette main qui lui était si familière, cette main qui le faisait réagir, faisant son battre son corps à tout rompre. Sa mâchoire se serra, creusant sa joue et il ferma les yeux pendant un instant. Il les rouvrit doucement et se décida à se retourner vers Elinor. Son regard bleu profond se fixa sur elle, impassible. Il retira sa main brusquement et lui montra un sourire non joyeux, plutôt mesquin.

-À quoi vous attendiez-vous mademoiselle Leycester ?

Cela lui faisait mal de jouer à ce jeu là. De toujours endosser ce rôle du Lord cruel et sans coeur car ce n'était pas son réel sentiment. Il avait des ressentis pour elle, tout son être vibrait pour elle et pourtant il faisait tout le contraire de ce qu'il devrait faire. Il devrait être accablé. Il devrait avoir l'air triste. Il devrait se faire pardonner, lui demander le pardon. Qu'il regrettait d'avoir fait tout ça, qu'il regrettait d'avoir tourné aussi, qu'il était tout simplement perdu et qu'il avait perdu confiance en l'être humain. Il aimerait lui expliquer pourquoi il était devenu ainsi, il aimerait lui ouvrir son coeur et demander pardon aussi à Emily qui était présente dans la salle. Leur dire à toute les deux combien elles comptaient pour lui, tellement plus que n'importe qui. Oui, il aimerait faire ça. Il devrait faire ça. Cependant, ce n'était pas ce qu'il faisait. Il était comme à son habitude, l'homme méprisable et haïe par tout le monde par son comportement cruel qu'il avait envers les autres.

Il secoua légèrement la tête, ne cillant pas du regard d'Elinor. Essayant d'être crédible par rapport à son personnage.

-Ne voyez-vous pas que j'ai tout ce temps joué avec vous ? Pensez vous peut-être que avais-je réellement des sentiments vrais pour vous ou pour quiconque ?

Son visage se releva vers Emily puis se mit à rire doucement et se remit de nouveau à poser ses yeux sur Elinor.

-Mademoiselle Leycester, vous êtes vraiment naïve. Mais je dois avouer que cela ait été un plaisir pour moi de vous manipuler comme bon me semble.

Une de ses mains vint se poser sur sa joue qui se glissa vers son cou, la laissant descendre vers le haut de sa poitrine, au niveau de son décolleté.

-Vous avez été bien docile et je me suis vraiment amusé, je vous en remercie énormément.

Bien naïve qu'elle était, Eli pensait, envers et contre tous, que Cael aurait une explication logique et rationelle à toute cette histoire. Allez savoir quel genre d'explication... Un jumeau maléfique peut-être, ou un cousin, un parent à lui qui portait le même nom, peu importe du momen que ça la rassurait. Elle pensait qu'il serait toujours cette homme adorable et incroyablement prévenant qu'elle avait découvert dans cette auberge, cette nuit où elle s'était endormie dans ses bras. Celui qu'elle avait suspecté dès le début quand elle l'avait ramené chez elle et qu'il divaguait totalement. Cette fameuse nuit avait été un moment magique, merveilleux... jusqu'à ce qu'il s'en aille au matin sans un mot, rien. Hormis une foutue voiture supposé la ramener chez elle.

Au lieu de ça, il était froid et distant. Surtout très blessant. Elle avait l'impression de régresser, de faire un retour en arrière. En pire, il était encore plus détestable qu'à l'accoutumée, en parti parce que cette fois ci elle avait la très désagréable impression de s'être fait avoir monumentalement.
"Mademoiselle Leycester, vous êtes vraiment naïve. Mais je dois avouer que cela ait été un plaisir pour moi de vous manipuler comme bon me semble."
Prends toi ça Eli, comme si le savoir proxénète n'était pas déjà suffisant, il fallait en plus qu'il se foute d'elle de A à Z. Tout sans son attitude lui prouvait qu'il ne mentait pas, du regard méprisable à ses gestes déplacé, donc oui, elle y croyait. Pourquoi lui mentirait-il après tout! Bien sur elle ne connait pas son histoire, donc elle ne sait pas que le mensonge est une seconde nature chez lui, sinon elle se serait sans doute méfié d'avantage.

Elle avait les larmes aux yeux, pauvre pitchounette (<3) et elle commençait à être totalement envahue par la colère. Elle bouillonnait de rage, parce qu'elle avait l'impression qu'il se fichait totalement d'elle, qu'ells s'était faite berné comme une amatrice, alors que c'est la première à ne pas se fier aux bonnes paroles de ces messieurs. Elle lui envoya une bonne baffe, tout droit sorti du coeur, et sous le coup de la colère, elle se referma comme une huitre, et dit sans réfléchir:

- Tant mieux, j'avais peut de vous blesser. J'étais venue vous dire qu'il ne fallait rien espérer car j'agissais sous le coup de la pitié, mais maintenant que les choses sont clarifiée...

Comme quoi parfois, avoir de la répartie en toute circonstance et débiter mensonge sur mensonge pour ne pas montrer qu'on souffre, ça peut avoir du bon.. Surtout si, comme Eli, on touche le fond et qu'on creuse toujours. Le peu qu'elle a fréquenté Cael, il lui a déjà appris bien des choses sans le vouloir.

Cela ne lui faisait pas plaisir. Ce moment là était un des moments les plus atroces qu'ils avaient pu connaître. La seule femme qu'il lui avait fait oublié son amour passé avait mal à cause de lui. La seule femme qui avait pu lui faire connaître le bonheur était en train de le détester. Il le voyait dans ses yeux. À chaque phrase qu'il sortait, chaque mouvements, chaque intention à son égard lui indiquaient nettement qu'il était en train de le perdre. Et pourtant il n'avait pas su s'arrêter. Il n'avait pas pu lui dire ce qu'il pensait au fond. Il ne s'était pas ouvert à elle. D'ailleurs à l'auberge, à part se câliner, il ne s'était même pas confier à lui. Il ne lui pas raconter son histoire. Ne lui pas précisé pourquoi il était devenu aussi détestable aux yeux de tous. Non, il s'était tu. Il lui avait juste montré ce côté doux, tendre, généreux, amoureux, gentleman qu'il était au fond. Mais c'était tout. Ils ne s'étaient même pas parlé. Rien. Rien qui expliquait son attitude dorénavant. Rien du tout. Alors c'était tout à fait normal qu'elle agissait ainsi avec lui. C'était normal qu'elle lui en voulait. Il n'en voulait pas la peine. Il le pensait sincèrement.

Il n'était pas fait pour elle. Il n'était pas le gentleman qu'elle attendait. Le prince charmant qui pouvait lui apporter le bonheur. Le mariage, les enfants. Non, il n'était pas cet homme qui pouvait la combler sans lui faire du mal. Il le savait pertinemment. Il en était conscient. Il le prouvait à ce moment là. Ce n'était pas lui. Il en était persuadé. Elinor méritait mieux. Elle méritait un homme qui fasse attention à elle. Qui la fasse sourire, qui la comble d'un bonheur irréprochable, qui était instable. Et lui dans tout ça ? Il avait quoi lui ? Il lui avait apporté quoi au fond ? Des disputes en tout genre. Des discordes à tout bout de champs. Et quelques heures de bonheur seulement avant qu'il foute tout en l'air ? C'était ça la vérité. Il était ainsi. Il avait cru un moment changé pour elle. Il avait cru pendant quelques instants qu'il aurait pu être cet homme qui la rendrait heureuse. Oui, il avait essayé. Mais ce n'était pas assez. La blessure de ce passé l'avait rattrapé à grand galop. Il avait de nouveau fait n'importe quoi en sachant que ça allait lui causer du tort. Qu'un jour ou l'autre elle allait tout savoir. Il le savait !!!! OUI IL LE SAVAIT !!! Et il n'avait pas essayé de stopper tout ce processus. Il avait seulement continué.

Comme une drogue qu'il ne pouvait absolument pas se défaire. Il aurait pu tout lui dire. Tout lui déballer de ce qu'il gardait pour lui. Tout ce mal qui le torturait au fond. Cette blessure qui ne guérissait jamais. Et pourtant rien. Il n'avait fait que s'enfoncer. Lui faire du mal encore plus. Et faire du mal aussi à Emy alors qu'il tenait à elle. Il était ainsi. Il n'arrivait pas à changer. Et il se demandait encore s'il pouvait changer pour quelqu'un. Auparavant, il pensait retrouver une vie normale. Heureuse, auprès de quelqu'un qu'il aimerait sincèrement. Mais Elinor ? Il l'aimait non ? Il était fou d'elle, non ? Il pouvait faire n'importe quoi pour elle, NON ? Et pourtant, il n'avait pas changé. Alors oui, il se posait la question si un jour ou l'autre il allait changer. C'était normal après tout.

Il reçut sa baffe en plein fouet. Sa tête tourna vers la droite et la laissa immobile pendant un instant pendant que sa mâchoire se contractait. Il le méritait. Non, il méritait plus que ça. Cela ne lui faisait pas assez mal. Ce n'était pas assez pour lui. Cette punition ne lui suffisait pas. Il fallait qu'il la déteste. Qu'elle le haïsse de plus profond de son coeur et alors là oui, il serait puni. C'était horrible cette sensation qu'il ressentait. Il avait envie de pleurer. Pleurer toutes les larmes de son corps à n'en plus finir mais il gardait cet air impassible. Ce "je m'en foutiste" de ce qu'elle ressentait. Il écouta ses paroles, ça l'éteignait mais restait neutre. Un petit sourire s'afficha et il répliqua doucement.

-Vous n'étiez qu'un pantin pour moi, il n'y a jamais eu à clarifier quoi que ce soit.

Une phrase dure. Crue. Horrible. Mensongère mais qui paraissait tellement vrai. Oui, on dirait qu'il le pensait sincèrement. Mais qu'est-ce qu'il souffrait. Il tourna son visage vers Elinor, soutenant son regard. Dur, toujours impassible face à ce qu'elle était en train de vivre. Face aux sentiments qu'elle était en train de renvoyer. Il soutenait son regard !!!! Toujours ce sourire aux lèvres. Mon dieu, il voulait s'enfuir. Loin, loin d'elle... Il serra son poing droit, presque aux sang, qui restait discret aux yeux des deux jeunes femmes et répliqua de nouveau.

-Vous me voyez désolé de vous laisser ainsi, mais j'ai d'autre chat à fouetter. Des affaires plus importantes que toute cette mascarade. Je me suis bien amusé, mais vous me lassez.

Il se tourna, dos à elle. Il ferma les yeux. Son coeur était brisé mais il ne faisait rien apparaître, ni même dans le ton de sa voix. Rien. Alors qu'il souffrait de tout ça. Il souffrait de tout ce qu'il lui disait. Il s'avança, empoigna la porte et sortit du manoir sans un mot de plus.

Spoiler:

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Comment décrire l'état d'esprit d'Elinor à ce moment précis? Comment expliquer le mal-être profond dans lequel elle était, ce malaise qui commençait à s'installer au fin fond de sa poitrine, et qui ne la quitterait pas pendant des mois ensuite? Elle avait le coeur brisé, oui, tout simplement. Rien ne pouvait être pire que cette sensation horrible qui la tiraillait. Elle voulait disparaître, juste pour arrêter de ressentir ça, c'était insupportable. C'était encore pire que si il lui avait dit que son affection avait été sincère, ne serait-ce que peu de temps, mais non, il faisait tout pour aggraver son état. Il était ignoble, abjecte, ne montrait aucun sentiment bon à son égard, juste... un profond dédain.

Elle aurait aimé hurlé de rage, lui sauter au cou, lui crier que ce n'était qu'un monstre, une ordure, et tout un panel d'insultes qui le qualifiait, il fallait que ça sorte, qu'elle évacue toute cette rage qui remontait. Mais non. Au lieu de ça, elle restait impassible, continuait à défier son regard, dur, en le regardant droit dans les yeux. Foutu fierté, à quoi elle lui servait maintenant hein?! Sa vision commençait d'ailleurs à se troubler, à cause du flot vertigineux de larmes qui menaçait de débarquer d'ici à quelques secondes, une minute tout au plus. Sa mâchoire tremblait, tout son être tremblait d'ailleurs, elle ne contrôlait plus rien, même pas son souffle. Incapable de dire un seul mot ou même de bouger sans craindre de ne plus tenir debout, elle le regarda s'en aller, impuissante, dévaster, meurtri, prise d'un grand dégoût d'elle-même, et de toute l'humanité par la même occasion.

Et puis il claqua la porte, et là, ce fut encore pire, tout ce qu'elle avait pu retenir d’émotion contradictoire se libéra d'un coup. Ses jambes la lâchèrent d'abord, puis elle fondit en larmes, comme elle ne l'avais jamais fait auparavant. Peu importe si elle n'était pas chez elle, si tout les domestiques et personnes présente dans la manoir était venu assister à ce spectacle, impuissants. Peu importe si tout le monde la voyait dans cet état, elle s'en fichait, elle se fichait de tout, de tout le monde, qu'il aille se faire foutre si ça ne leur plait pas! Elle alternait entre cris, pleurs, sanglots étranglé, jusqu'à même passé par les rires. Elle faisait vraiment peine à voir ainsi. Mrs Lefroy, dans sa connerie infinie, la pensa folle à lier, et voulu la mettre dehors pour qu'elle ne blesse personne (sous-entendu: elle-même) donc c'est ce qu'elle fit, ou plutôt ce qu'elle demanda de faire à ces domestiques. Avec le plus grand soin et la plus grande douceur qui soit, ils la mirent à la porte, et la laissèrent livré à elle-même, à mis chemin entre le manoir des Lefroy et celui, bien plus modeste, des Leycester. Elle ne repensa à la pauvre Emy qu'en rentrant chez elle, elle lui avait promis de la faire sortir. Au lieu de ça... au lieu de ça elle l'avait abandonné.

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