Lors de son réveil, Elizabeth avait été surprise que le soleil soit présent. En effet, elle s’était habituée à de la pluie accompagnées de vilains nuages noirs. Beurk, quel temps horrible. Mais aujourd’hui semblait un autre jour, le soleil était là. Bel et bien là. Par quel miracle, elle n’en savait rien, comment se faisait-il que du jour au lendemain, ce dernier daigne se montrer. Enfin, c’était déjà une bonne chose. Un peu de soleil dans ce trou de misère. Cela devait faire déjà deux semaines qu’Elizabeth était arrivée à Meryton. Elle y avait fait la rencontre de plusieurs de ces cousins et cousines, tous incroyables, les uns que les autres. Une maison de fou ! Mais, elle avait également fait la rencontre de certaines personnes n’appartenant pas à la famille. Une furie avec qui elle s’était intercalée sur la place du marché. Jusqu’à présent, son seul réconfort était l’immense bibliothèque de son oncle. En effet, elle l’avait découverte par hasard, mais c’était là un hasard bien heureux. Depuis, elle y passait des heures et des heures entre les étagères de cette dernière, parcourant de nombreux ouvrages.

Une domestique entra dans sa chambre, afin de l’aider à s’habiller. Elle lui informa qu’il était 10 heures du matin. Lorsqu’elle l’apprit, elle ne fut pas étonnée d’avoir dormi aussi longtemps. Elle aimait se prélasser dans son lit, à se souvenir de certains évènements heureux. Elle se leva et quitta la douce étreinte de son lit, pour pénétrer dans le mordant de l’air glacial de la pièce. Même si le soleil était revenu, il en était pas moins qu’il faisait toujours aussi froid à son goût. Son oncle était-il fou pour vivre aussi froidement ? Quel froid de canard. Elizabeth croisa immédiatement les bras à hauteur de sa poitrine et se les frictionna vigoureusement.

« Brrr, qu’est ce qui fait froid ici !! »

Elle fit exprès de parler assez fort afin qu’une domestique se dépêche de lui fournir un vêtement chaud. Ce qui ne tarda pas. Quelques instants plus tard, Elizabeth avait terminé sa toilette. Elle avait opté pour une belle robe de couleur verte, mais un vert très doux et dans les tons pastel. A cela, elle avait exigée à ce que ces cheveux soit légèrement relevée. Même si elle ne sortait pas de la demeure, elle tenait à être belle, élégante et désirable. Pourquoi ne pas se faire plaisir ? Après tout, son père voulait qu’elle soit une femme de la haute société, alors autant en profiter.

Elle congédia les domestiques, attrapa l’ouvrage qu’elle avait emprunté dans la bibliothèque de son oncle. Ce dernier abordait les découvertes vers les autres contrées, ces contrées si mystérieuses dont elle rêvait d’y aller. Elizabeth s’assit donc à côté de la fenêtre, sur un petit fauteuil qu’elle avait placé, pile à cet emplacement. En effet, de sa fenêtre, elle pouvait observer toutes les allées et venues dans la demeure. Elle voyait quand un de ses cousins sortait, ou lorsque son oncle recevait de la visite, et bien d’autres encore. Elle se plongea dans sa lecture, mais au bout de cinq minutes, elle leva le bout de son nez et aperçut au loin une calèche approchait. Curieuse comme à son habitude, Elizabeht regarda attentivement la calèche approchait de la demeure. Quand cette dernière s’arrêta quelques mètres devant la porte d’entrée, une femme en descendit. Une femme qu’elle connaissait que trop bien. Sa sœur cadette.

« Pearl ??? »

C’est sur un air d’étonnement et de colère qu’elle posa son livre sur le côté et sortit derechef de sa chambre. C’était bien la dernière personne au monde qu’elle désirait voir. Autant rester enfermé des siècles dans la pièce avec son oncle que de la voir ici. Elle lui vouait une haine sans merci, à elle et à tous ses principes sur le grand amour. Si elle ne l’avait pas écouté, elle ne serait sûrement pas ici à l’heure actuelle. Le grand amour, mais quelle baliverne !! Dans le couloir, elle se dépêchait d’atteindre le hall d’entrée, d’arriver avant le domestique et surtout avant que cette dernière ne sonne à la porte. Elle était bien décidée à l’accueillir comme il se devait. Arrivant dans le hall, elle vit le domestique qui avait certainement entendu la calèche arrivait. Elle l’interpella et le congédia immédiatement que ce dernier ne s’attarda pas du tout. Elle entendit des bruits juste de l’autre côté de la porte et pensa que sa sœur devait se trouvait désormais de l’autre côté de celle-ci. Elle ne se trompa pas, lorsqu’elle ouvrit la porte. C’était bien elle, sa sœur qu’elle aimait tellement qu’elle préférait se crever les yeux que de la voir. Elle l’accueillait sur un ton faussement joyeux.

« Mais qui voilà !! Ma sœur chérie ! Laisse moi deviner père t’envoie ! Je parie qu’il aimerait savoir quel autre scandale j’ai inventé ! »

©Crystal Memories & Hot-Lyts

Pearl dévisagea l'homme qui la secouait doucement. Son regard était vague et la lumière qui s'engouffrait dans l'habitacle les lui piquait légèrement. D'un geste rapidement elle se les frotta et étouffa un bâillement. Depuis combien de temps était-elle ainsi assise dans cet espace si restreint ? Les articulations lui faisaient mal et elle se serait bien dégourdies un peu les jambes. Mieux même, elle se serait bien fait un brin de toilette et serait retourner dormir ! Non pas qu'elle est encore besoin de se reposer, c'était simplement pour retrouver le confort d'une couche ! Pourtant elle n'était pas venue pour se prélasser, et bien qu'elle vienne d'effectuer le plus long voyage de toute sa vie -son père avait toujours préféré sa sœur à elle-même pour ses expéditions- elle se devait de remplir une tâche bien plus difficile pour commencer. Elle devait se confronter à sa sœur aînée.

Lorsqu'elle descendit de la voiture, non sans avoir pris une profonde inspiration, elle ne fut pas mécontente d'avoir pris cette peine. Si ce ne fut pas la vision de l'énorme et lugubre bâtisse qui lui coupa le souffle, ce fut simplement parce que ce qu'elle vit d'abord fut le paysage qui l'entourait. De si magnifiques paysages, si pittoresques, ne pouvait que rassasier sa soif de romantique. Il ne manquait plus que son preux chevalier venant la délivrer de quelque mésaventure de son beau cheval blanc ! Oui tout cela était bien beau était différant de ce dont elle avait l'habitude. Elle quittait rarement Paris lorsqu'elle vivait en France et tout n'y était que gris dans les bas quartiers, et trop blanc et brillant dans la société. Ici ce n'était que vastes collines vertes qui s'étendaient à perte de vue. On apercevait au loin une rivière qui serpentait et dont les reflets éclatant se mêlaient aux rayons du soleil qui donnait à ce décor un côté féérique. Il est certain qu'à côté, la demeure contrastait par son air lugubre et sombre, mais elle offrait au tout une touche particulière qui la replongeait dans ses romans gothiques. Oui c'était bien cela, elle n'avait pu voir tel paysage que dans son imagination lorsqu'elle se perdait dans les descriptions de ses romans.

Mais bien vite elle dut sortir de sa rêverie. Elle aurait tout le temps pour s'installer dans la campagne et se laisser aller à toutes sorte de songeries, mais pour l'instant c'était un cauchemar qui l'attendait. A peine se fut-elle trouvé devant la porte que celle-ci s'ouvrit à la volée. On avait dut entendre sa voiture car personne n'avait encore frappé, mais ce ne fut pas cette question qui lui traversa l'esprit, car alors se trouvait face à elle Elizabeth. Elle avait eu raison de redouter l'instant car elle lui offrait le regard le plus furieux dont elle était capable, bien qu'elle tente de faire bonne figure en lui souriant. L'illusion ne marcha pas car elle connaissait sa sœur par cœur, mais elle aurait au moins essayé. Pearl quand à elle, lui rendit un sourire timide, qu'elle s'empressa de faire disparaître en entendant son ton glacial faussement enjoué.

- Elizabeth ! Me connais-tu donc si peu que tu penses que j'aurais traversé les frontières simplement pour jouer les espionnes ! Je m'inquiétais de te savoir seule plongée dans l'inconnu voilà tout...

Elle était sincère mais elle ne douta pas une seconde qu'elle n'en croirait pas un mot. Ce qui lui avait servi de prétexte pour venir, serait pour sa sœur l'excuse parfaite pour la faire revenir d'où elle venait ! Seulement voilà, elle n'avait voulu que fuir son père et elle ne se laisserait pas faire, même si pour cela elle devrait perdre son calme si réputé et dont on ne doutait plus. Sa sœur serait bien surprise quand elle se rendrait compte que pour une fois, elle ne se laisserait pas faire.

Si Pearl était bien certaine de deux choses. La première était que sa sœur ne voulait absolument pas d'elle ici, et qu'elle allait tout faire pour qu'aussitôt descendue de sa voiture, elle y remonte pour repartir en sens inverse. Seulement Elizabeth serait déçue, car sa deuxième certitude et qu'elle ne rentrerait pas à Paris avant un bon moment ! Ainsi quand elle l'invita à entrer, même si le ton qu'elle employât laissait aisément deviner qu'elle ferait tout pour que, même si elle obéissait, cela ne dure plus de quelques minutes, elle s'exécuta avec la ferme décision de ne pas en ressortir définitivement avant un moment. Alors quand elle avertit le domestique de ne pas monter ses effets tout de suite, en sous-entendant que pas maintenant frôlait le jamais, un sourire de triomphe naquit sur son visage.

Elle ne prit tout de même pas la parole tout de suite, laissant à sa sœur le soin de lui expliquer à quel point elle ne voulait pas la voir ici. Enfin non, elle lui débitait tout un tas d'excuses qui lui passait bien au-dessus de la tête, mais au fond, c'était bien cela qu'elle voulait dire. Son sourire s'élargit d'ailleurs plus encore en l'entendant car elle venait de lui tendre la plus belle des perches pour rester !

- Ma chère sœur, vous embêtez ce pauvre domestique ! Se tournant vers lui. Montez mes affaires je vous en prie, Mr Tiddler a déjà été informé de ma présence par une lettre qui m'a précédé, faisant de nouveau face à sa sœur, et il est ravi que je vienne vous tenir compagnie ! Je remarque d'autant plus l'urgence de la situation que j'imagine votre malheur si vous vous trouvez ici comme vous le seriez dans un couvent ! Allons, chassez ce mépris de votre regard, je me ferais une joie de découvrir l'inconnu à vos côtés, d'autant plus si cela peut égayer vos journées !

Pearl, un point ! Sa sœur pouvait désirer son départ aussi fort qu'elle le voulait, elle pouvait même la supplier de partir, avec Mr Tiddler informé par son père lui-même, qui avait soutenu l'importance de sa présence au côté de sa sœur, elle ne pourrait plus rien y faire ! Aussi, sachant qu'elle venait de s'attirer les pires foudres sur elle, elle se dit qu'en rajouter un peu serait bien amusant ! Et puis elle n'avait rien à perdre, rien ne pourrait la déloger de sa nouvelle demeure ! Ainsi elle se jeta sur sa sœur et la serra du plus fort qu'elle le put -ce qui se résumait en une vague étreinte xD- avant de l'embrasser sur la joue !

- Oh Elizabeth ! Ma chère sœur, ma douce amie, que vous m'avez manqué ! Vous n'imaginez mon plaisir à vous sentir enfin à mon côté. D'autant plus que je ne puis concevoir que vous ne partagiez cette joie !

Elle aurait ri bien fort si elle l'avait osé, seulement elle n'énerverait que plus encore sa sœur avec une réelle effusion d'amour ! Ainsi elle ne la lâcha pas, même si voir la tête qu'elle faisait en cet instant devait valoir très cher !

Spoiler:

Pearl n'aurait pu être plus satisfaite de son coup ! D'autant qu'aux premiers abords, Elizabeth semblait être totalement tombée dans le panneau ! Elle devait être dépitée... En témoignait la rigidité dont elle fit preuve lorsqu'elle la serra dans ses bras. Et pourtant... Lorsqu'enfin elle desserra son étreinte, sa sœur souriait ! Pourquoi avait-elle donc l'air si satisfaite ? Peut-être qu'au fond elle s'était juste inquiétée de la réaction qu'aurait pu avoir leur oncle en la voyant arrivée sans autorisation ? Elle était à présent rassurée et se voyait donc heureuse de retrouver sa sœur... Ce n'aurait pu être autre chose évidemment !

Pourtant un détail la dérangea... Elle l'avait oubliée ? Jamais, au grand jamais, Elizabeth n'aurait pu oublier que sa sœur venait lui rendre visite ! Bien au contraire cela l'aurait rongé et elle aurait insisté auprès de son oncle jusqu'à son arrivée pour la faire repartir... Et même après ! Ou alors elle s'était vraiment ravie de sa venue qui pourrait varier son quotidien mais elle était réellement surprise de la voir arriver si tôt ? Non, c'était tout simplement improbable... Mais si elle voulait jouer la comédie... Ce serait toujours plus agréable que les piques à répétition !

- Une tempête ? Je n'en ai pas entendu parler... Sans doute s'est-elle évanouie alors même que j'arrivais sur la côte anglaise. Il est vrai que maintenant que tu en parles, j'ai vu bien des maisons détruites durant le voyage.

Le domestique s'approcha pour l'aider à se défaire de son manteau puis se recula promptement. Il attendit un instant pour écouter les ordres de sa sœur puis se retira sans un mot avec ses bagages. Celle-ci lui ayant indiqué la chambre où les porter, Pearl avait scruté avec soin ses expressions en espérant y trouver enfin la preuve qu'Elizabeth était bien décidée à lui pourrir sa vie au manoir, en commençant en lui attribuant la plus affreuse des chambres. Elle fut bien déçue ! Qui donc avait bien pu décréter qu'un domestique ne devait laisser transparaître nulle émotion sur son visage ! Tant pis, elle allait bien devoir faire confiance à sa sœur, pour une fois...

- Et bien cela me semble tout à fait correct alors ! Tu sais comme j'aime lire ! Et c'est très attentionné de ta part de m'installer dans une chambre près de la tienne. Je ne me serais pas sentie à l'aise autrement, ce manoir est déjà bien assez lugubre pour ne pas ajouter à cela mon isolement...

Elle lui sourit sincèrement, après tout elle était sa petite sœur, et c'était bien le rôle de l'aînée la protéger ! Contre des cauchemars nocturnes notamment... Non Elizabeth ne pourrait se montrer cruelle de la sorte ! Elle se laissa entraîner et lui répondit donc le plus naturellement du monde, espérant sans doute que Meryton pourrait être témoin de leur réconciliation. Si seulement elle se doutait...

- Un thé ? Hum oui pourquoi pas, mais plus tard ! Je suis tellement fatiguée ! J'ai beau avoir dormi le plus long du voyage, je suis épuisée ! Ne pourriez vous pas plutôt me conduire tout de suite à ma chambre. Je serais bien plus dispos à conversez convenablement avec une petite heure de sommeil.

Elle se retourna, pour pouvoir marcher à ses côtés et envisager sa réaction, et aurait alors juré l'avoir vu baisser les mains prestement. Pourquoi cela? Ce n'était sans doute rien...En tout cas elle ressentait vraiment tout la fatigue la submerger à présent et désirait rejoindre sa chambre au plus vite.

- Je vous raconterez ce que j'ai pu entendre à Paris après ma sieste. Encore que vous me connaissez, je n'ai jamais suivi très assidument les rumeurs, vous vous verriez bien déçue des maigres informations que je puis vous fournir...

Elizabeth avait-elle réussi à faire croire à sa sœur, qu’elle était comblée, ravie de la voir présente en ses murs si tristes ? Humm difficile à dire. Après tout Pearl la connaissait, mais Elizabeth était passé maitre dans l’art de jouer la comédie. Il fallait tout de même avouer, que voir sa petite sœur auprès d’elle ne lui déplaisait pas tant que ça, même si ce n’était quasiment que de la haine qu’elle ressentait envers cet enfant timide. Mais avoir quelqu’un qu’elle connaissait bien, la confortait quelque peu dans son malheur. En revanche, elle ne lui ferait aucun cadeau. Pearl pouvait en être sûre et certaine, son séjour à Meryton serait un calvaire, et Elizabeth comptait bien s’y appliquer correctement. Mais pour l’heure, elle devait la garder le plus longtemps possible à porter de main, afin que son plan marche à merveille. A l’heure qu’il est, le domestique commençait à peine à arriver au deuxième étage, et il devait encore installer les affaires de sa sœur. Elizabeth allait devoir rusée.

Pearl eut l’air étonné de voir sa sœur aînée sourire, mais peu importe. En bonne comédienne, elle ne devait rien laissé transparaître. Au contraire, elle devait la convaincre qu’elle était ravie qu’elle soit présente à Meryton. Ce qui n’était pas totalement faux. En ce qui concerne la tempête, Pearl n’avait pas tout à fait tort, cela faisait déjà quelques jours qu’elle s’était estompée. Mais Elizabeth se rappelle très bien de cette dernière, toute cette boue, toute cette pluie, de quoi en rendre fou quelqu’un. Heureusement que cette dernière était bel et bien finie, elle n’en aurait pas supporté d’avantages. L’unique inconvénient c’était que cette dernière avait tout de même laissé des traces. La boue était encore présente à certains endroits.

« Tu n’as pas tort, cela fait quelques jours qu’il ne pleut plus, mais ce n’est pas pourtant que les dégâts sont partis. De nombreuses maisons ont été touchées, et Meryton était un véritable champ de boue. Tu peux me croire. Beaucoup se retrouvaient à quatre pattes où tout simplement glissé pour retomber sur leur postérieur. Heureusement que tout ceci est terminée, je n’aurais pas supporté un instant de plus, une énième journée de pluie. Et ton voyage de la côté anglaise jusqu’ici n’aurait pas été aussi agréable que tu sembles le dire. »

A ces mots, un souvenir refit surface, un souvenir lié à la boue. Un combat de boue plus précisément. Mais mieux valait l’oublier, ou le ranger dans une petite boite tout au fond de sa mémoire pour ne pas se le remémorer. En revanche, un grand sourire se dessina sur le visage angélique d’Elizabeth. Pearl était ravie d’avoir sa chambre à côté de la sienne. Si seulement, elle savait ce qui l’attendait, elle ne serait pas aussi ravie que ça. Par contre, elle était au moins d’accord sur un point, le manoir était plus que lugubre. Elle aussi la première fois, elle avait hésité à y mettre les pieds. Imposant et sombre, il ne donne aucune envie d’y rentrer. Et pourtant, cela faisait quelques temps qu’elle y était, et qu’elle y demeurait.

« Oui, tu as tout à fait raison, le manoir est sombre, imposant et lugubre, mais cela doit être du goût de notre cher oncle. A mon arrivée, je n’aurais jamais pensé que l’on avait une telle famille. Beaucoup de surprises t’attendent petite sœur. Et pas des moindres »

Jusqu’à présent, tout se déroulait comme Elizabeth l’avait pensé. Mais, malheureusement, Pearl allait lui donner du fil à retordre et pas qu’un peu. Alors qu’elle lui avait proposé du thé, cette dernière répliqua qu’elle voulait aller dormir. Elizabeth en fut quelque peu décontenancée.

*Non, il ne faut pas, où tout va tomber par terre. Réfléchi vite ma petite Lizzie !!! * se dit-elle dans sa tête.

Il fallait faire vite, empêcher Pearl d’aller dans sa chambre et la garder encore en bas. Il fallait qu’elle agisse rapidement. Soudain, l’idée se profila. Oui, une merveilleuse idée, mais également une excuse. Son plan devait fonctionner et Pearl n’avait aucunement le droit de le faire échouer.

« Es-tu réellement sûre de vouloir y aller maintenant ? Tu viens à peine d’arriver, ta compagnie me plairait d’autant plus que la solitude me pèse ici. Peu ose m’adressait la parole, alors un peu de réconfort me siérait fortement. Et puis, laisse un peu de temps aux domestiques, afin que ta chambre soit divinement prête pour toi. Même si tout a été fait en avance, il leur faut encore repasser pour s’assurer que rien ne va de travers. Notre oncle est si exigeant. Viens donc prendre le thé, au moins une petite tasse avec un petit gâteau. Cela ne te fera pas de mal »

Au fond d’elle, elle espérait réellement que Pearl allait revenir sur sa décision. Le fait qu’elle lui dise qu’elle n’avait pas grand-chose à raconter lui passa au dessus de l’esprit. Sur le coup, elle s’en fichait, même si elle était friande de potin. Il fallait impérativement qu’elle reste avec elle, afin que le reste de son plan fonctionne. En effet, elle voulait la fatiguer à tel point, qu’elle s’endormirait dans le salon, et se réveillerait dans sa « chambre ». De quoi, lui flanquer la frousse. Mais pour l’heure, les choses semblaient se corser et pas qu’un peu. Elizabeth savait parfaitement que sa sœur était de temps à autre têtue.

Spoiler:

La fatigue submergeait littéralement la pauvre demoiselle. Ce n'est qu'au pris qu'un grand effort qu'elle put réprimer son bâillement, mais celui-ci lui parut encore moindre quand elle remarqua tous ces fauteuils à l'air si confortable qui les entouraient. Elle écouta d'une oreille distraite la réponse de sa sœur à propos de la tempête. En temps normal, elle se serait inquiétée des victimes, aurait demandé à ce qu'on la conduise là où les gens avaient le plus besoin d'aide... Elle aurait été inquiète, amicale, et serviable au possible suivant les personnes et les situations... Or en cet instant, son regard divaguait simplement dans le vide sans qu'elle ne pense à rien. Après les fauteuils, c'était l'escalier qu'avait emprunté le domestique qui lui faisait de l'œil. Elle hocha vaguement la tête vers Elizabeth mais tenta de se reprendre en remarquant son regard scrutateur. Elle lui sourit et tenta de l'écouter plus attentivement.

Elle en fut d'ailleurs heureuse. Ce qu'elle lui dit à propos du manoir, de son oncle, des surprise qui l'attendaient titilla sa curiosité. Il était vrai qu'elle s'était précipitée ici sans réfléchir -une fois n'est pas coutume-, sans pourtant rien connaître de cette branche de la famille ! Le manoir qu'elle avait pris comme un élément isolé lui apparaissait à présent comment le détail essentiel à l'idée qu'elle pourrait se faire de cette famille qu'elle rencontrait pour la première fois. Leur oncle serait-il aussi sombre que l'était la couleur de ces murs ? Se retrouverait-elle ici plongée, comme elle l'avait pensé en arrivant devant la porte, dans l'un de ses romans gothiques qu'elle appréciait tant pour les frissons qu'ils lui donnaient ? Certes qu'elle y prendrait moins goût, les péripéties qui semblent s'acharner sur les personnages de ses romans ne s'en voient jamais comblés tant que la dernière page d'une fin plus ou moins heureuse ne sonne pas encore à leur oreille comme le doux carillon de leur délivrance.

- J'espère que ces surprises n'auront nullement le goût que mon imagination semble pour le moment leur prêter...

Elle avait parlé pour elle-même, et ce n'est que sa phrase finie qu'elle remarqua qu'elle divaguait de nouveau. Il fallait qu'elle se reprenne, où sa sœur ne tarderait pas à le remarquer... Si cela n'était déjà fait ? Ce ne serait pas plus mal, peut-être la laisserait-elle enfin aller se coucher... De toute évidence non, puisqu'elle ne perdit pas de temps pour lui offrir les arguments qu'il fallait pour finir de convaincre Pearl de rester un peu plus. Elles ne s'étaient plus vu depuis tellement longtemps qu'elle pouvait bien lui accorder quelques minutes et tasses de thé avant de se laisser aller à sombrer dans les tristes rêveries mélancoliques qui l'attendait surement. Le problème quand on est une grande romantique comme Pearl, c'est que quoi qu'il arrive, si l'évènement est un peu trop bouleversant, on est certain de finir dans tous ses états ! Mais d'ailleurs, n'avait-elle pas parlé de l'extrême exigence de son oncle ? Après la désolation du passage d'une tempête encore trop présente dans les esprits, le sombre manoir dans lequel elle devrait vivre et les joutes verbales déjà débutées avec sa sœur, à tout cela devrait-elle aussi ajouter la crainte d'un oncle sévère ? Son séjour s'annonçait-il déjà si mal alors qu'elle n'avait découvert de Meryton que le hall du manoir dans lequel elle vivrait ?

Elle secoua péniblement la tête, signe de son abandon face à la volonté de sa sœur de la garder encore un peu près d'elle... Et peut-être aussi pour se chasser de l'esprit ces vilaines pensées. Elle voulait simplement dormir ! S'isoler sous un tas de couette et se laisser aller à ses tendres souvenirs... Pourtant elle ne put se résoudre à laisser Elizabeth seule après une telle réponse et la laissa donc l'entraîner jusqu'au petit salon où leur serait servit le thé. Le canapé dans lequel elle s'installa fut aussi confortable que ce à quoi elle s'attendait. C'est d'ailleurs au prix d'un effort une fois de plus surhumain qu'elle resta bien droite et attentive aux paroles de sa sœur. Ce dossier avait l'ai tout aussi moelleux que l'état ce coussin sous son derrière... Elle s'imagina s'appuyant dessus, rien qu'un instant, une toute petite seconde... Si elle se reculait légèrement, qui le remarquerait après tout ? Elle s'exécuta, sans que sa sœur ne semble rien remarquer.

Aaah ! Il était bien à la hauteur de ses attentes ! Qu'il était dur de tout de même rester droite au lieu de simplement s'y affaler ! Et ce corset qui la serrait tant qu'elle croyait ne pouvait respirer ! Après ce si long voyage où il l'avait étouffé tout du long et où les fauteuils si peu confortables de la voiture lui avait brisé le dos, elle se remit à rêver à ce lit qui l'attendait... Elle songea aux domestiques qui étiraient une dernière fois ses couettes, qui ravivaient le feu, glisser une pierre chaude enveloppées de draps au fond de son lit pour lui réchauffer les pieds. Elle songea au oreillers moelleux et draps de soie qui caresseraient sa peau... Elle songea, et sombra.

Spoiler:

Spoiler:

Lentement, Pearl revenait à elle. Elle avait eu beau lutter, rien n'y faisait, ses paupières s'étaient fermées d'elles mêmes contre toute la volonté qu'elle y avait pourtant mise ! Bon, ce n'était surement pas si grave... Lizzie avait dû comprendre qu'elle était épuisée et lui avait posé une couette sur les épaules. Un peu légère certainement car elle mourrait encore de froid, mais c'était l'intention qui comptait après tout ! Elle étendit ses jambes et... oh ! Ce n'était pas très confortable, mais grand ! Timidement, elle se tourna sur elle-même. Comprenant qu'elle était dans un lit, elle se détendit et s'enfonça dans le matelas. Quelle délicate attention que de l'avoir faite porter à sa chambre ! Pearl en fut touchée et se promit intérieurement de ne plus douter de sa chère sœur !

En parlant d'elle justement ! Elle devait certainement avoir deviné son réveil, car Pearl sentit quelque chose lui frôler la joue, puis venir se nicher dans son cou. Surement une petite plume judicieusement placée pour la chatouiller ! Voilà bien longtemps qu'elles n'avaient plus joué ainsi ensemble, mais elle n'avait apparemment pas oublié quel était son point sensible ! Remuant légèrement la tête, et fermant plus fort encore les paupières, Pearl se mit à glousser.

- Lizzie arrête ! Tu sais que je déteste les chatouilles ! La plume remua de nouveau. Lizziiiiie !

Elle passa d'abord la tête sous les draps, puis gigotant tant et plus sans que cela ne cesse, elle finit pas passer la main dans son cou afin d'arracher des mains de sa sœur l'horrible engin de torture. Quelle ne fut donc pas sa surprise lorsque ce qu'elle aurait cru être une délicate plume se révéla être une grosse boule de poil ! Ses yeux s'ouvrirent d'un coup, remplis de crainte de découvrir pour de vrai ce à quoi elle s'attendait ! Peur qui se révéla justifiée... Un hurlement perçant et suraigüe à réveiller les morts perça le silence de sa chambre lorsque la jeune lady découvrit juste sous son nez une horrible souris !

Elle bondit hors du lit, ignorant le vertige qui la prit après s'être si vite relevée. Ses yeux s'écarquillèrent d'horreur lorsqu'elle découvrit le décor qui l'entourait. Des rideaux arrachés, ses draps déchirés, sa poudre renversée, et cette énorme souris sur son oreiller ! On aurait dit qu'elle avait été cambriolée ! C'est d'ailleurs ce à quoi elle aurait cru si ses affaires n'étaient pas ouvertes sous ses yeux. La pièce était minuscule, sombre et glaciale ! Une fenêtre entrouverte laissait passer un courant d'air froid que nul feu allumé n'atténuait. Lorsqu'on lui frôla la cheville, elle bondit et un nouveau cri strident lui échappa; lorsqu'elle remarqua une queue de rongeur dépassant de sous l'une de ses robes, ses yeux s'emplirent de larmes.

Les domestiques devaient certainement avoir été prévenus car personne ne vint à son secours. Les larmes coulèrent enfin lorsqu'elle imagina Elizabeth mettre tout cela en place, quand il lui vint à l'esprit que c'était surement de sa bouche que venait l'ordre interdisant à quiconque de venir l'aider ! Ne pouvant tenir une seconde de plus, elle s'élança vers la porte. En sortant, elle nota qu'elle se trouvait tout au bout d'un couloir, dans une aile des plus sombres que peu de torches venaient éclairer. A quelques mètres face à elle se trouvait le domestique qu'elle avait vu plus tôt. Sa peine était toute prête à se muter en colère et à exploser face au pauvre homme, mais elle ne put s'y résoudre lorsqu'elle nota le remord et l'expression sincèrement désolée qui perçait sur son visage. D'un ton qu'elle voulait calme, bien que secoué par quelques sanglots, elle s'approcha de lui et lui dit :

- Pourriez-vous retirer de ma chambre ces rongeurs et y remettre un peu d'ordre je vous prie ? Et où puis-je trouver Lady Elizabeth ?

Il répondit à sa requête aussi aimablement qu'il le put, en lui indiquant précisément où se rendre, puis il se précipita dans la chambre lorsqu'elle le congédia. Elle se mit à courir dans les couloirs, en essuyant furieusement les larmes qui se tarissaient enfin. Cette fois, la rage était bien présente ! Quand elle pensait qu'un instant plus tôt, elle avait regretté ses doutes envers les intentions de sa sœur... Elle dévala un escalier -minuscule et tout aussi sombre que le couloir- courut encore quelques mètres et ouvrit enfin violemment la porte qui lui avait été indiqué.

- Elizabeth comment as-tu osé ! A ta propre sœur ! Comment ai-je pu un jour te faire confiance ! Comment as-tu pu me faire ça !

Les larmes revinrent brouiller ses yeux. Elle aperçut vaguement quelques domestiques quitter la pièce la tête basse, sans un mot, et sa sœur, tranquillement assise sur un canapé. Même ce boudoir était plus grand que sa chambre ! Et plus confortable certainement...

Elizabeth, installée dans le salon, prenait paisiblement le thé. Elle était même allée chercher un livre dans la bibliothèque, et uniquement dans le but d'attendre sa soeur. Cela devait faire une heure, deux voire trois .... Peut être plus, Elizabeth n'avait pas surveillée l'heure. Elle n'attendait qu'une seule chose, le réveil de Pearl. Et celui-ci n'allait pas tarder.

D'un coup, elle entendit un hurlement si fort que ce dernier aurait très facilement réveillé tous les morts de Meryton. Oh oui, soyez en sûr, vous aurez pu vous retrouver à l'autre bout de la ville que vous aurez entendu Pearl hurler. Un hurlement qui vous aurez peut être glacée les sangs, mais qui faisait rire Elizabeth (la tordue xD). Dans quelques instants, sa jeune soeur allait débarquer dans le salon et les choses sérieuses allaient pouvoir enfin commencer. Ce n'était pas trop tôt, mais ce n'était que le début. Elizabeth était bien décidée à pourrir la vie de sa soeur et de la voir déguerpir au plus vite. D'ailleurs, quand on parlait du loup, voilà qu'il pointait le bout de son nez. Pearl avait l'air furieuse, hors d'elle, déboussolée, bouleversée. Tous ces sentiments ne firent qu’agrandir le sourire d'Elizabeth. Quelle bonne idée elle avait eu sur le coup. Surtout les souris, elle jubilait encore et encore, tout en essayant d'imaginer la tête de sa soeur quand elle les avaient découvertes. Si Pearl était bouleversée et le visage couvert de larme, le visage d'Elizabeth rayonnait. Et juste pour la faire rager encore plus, elle fit mine de ne rien entendre de ce qu'elle lui avait dit en arrivant.

"Pearl, te voilà ! As-tu bien dormi ? J'ai veillé à ce que les domestiques de notre oncle t'amène en un seul morceau dans le merveilleux lit dont tu disposes."

C'était l'hôpital qui se foutait de la charité ! Bien dormi, peut être, mais le réveil avait du être des plus cruels. en effet, Pearl le lui reprochait directement. Accusation vraie, mais tout de même, elle pouvait se comporter comme une femme responsable, et non venir directement lui mettre sous le nez les méfaits qu'elle venait d'accomplir. La seule phrase qui résonnait dans l'esprit d'Elizabeth était celle de la confiance. Si l'on ne se trompe pas, c'était Pearl qui avait trahie sa soeur la première. C'était Pearl qui l'avait poussé à croire au grand amour, l'amour avec un grand A ! Et que devenait-elle aujourd'hui ? Cet amour auquel elle avait voulu croire s'était dissous, tué dans l'oeuf avant de pouvoir s'épanouir. Mais gardons ça de côté. La confiance était une expression à mettre de côté et à sortir au moment où elle pourrait faire mal. Pour le moment, jouons les innoncentes et continuons.

"Viens donc t'asseoir Pearl, au lieu de rester debout, à moins que tu ne veuilles prendre racine, alors on te mettra de l'engrais et de l'eau. Non, allez assis toi et bois du thé pour te réveiller, tu as l'air encore endormie ma pauvre."

Oui oui, vous avez bien compris, Elizabeth le faisait exprès. D'ailleurs, elle se retenait de rire, c'était si drôle de voir sa soeur pleurnicher pour quelques malheureuses souris, un peu de poudre répandue et des draps, ainsi que des rideaux, déchirés. Il lui en fallait peu apparemment. Elizabeth devait elle continuer sur ce terrain ou commencer à entrer sur un autre terrain plus machiavélique. Humm soyons sage et continuons sur notre lancée. Elizabeth le voyait bien, il ne manquait pas grand chose pour que sa soeur craque, ainsi elle allait s'en donner à coeur joie de continuer. Continuant ainsi de faire comme si rien ne s'était passé, Elizabeth offrit son plus grand sourire à sa soeur, attendant que cette dernière daigne s'asseoir au lieu de rester figée face à elle !

Spoiler:

Elizabeth aurait-elle tenté, rien qu'un minimum, de se défendre que peut-être Pearl se serait calmé et aurait attendu d'entendre sa version des faits... Sauf que c'était tout le contraire ! Elle souriait, visiblement ravie d'elle-même, et se moquait d'elle ! Elle se tenait là, assise tranquillement et tout sourire, son livre sur les genoux et le service à thé prêt d'elle... Comme si de rien était ! Et pourtant dans ses yeux brillait une lueur de satisfaction : elle avait eu exactement ce qu'elle voulait, elle avait mis sa sœur à bout de nerf en un temps record. Les mains tremblantes et la mâchoire crispée, ses nerfs se contractaient et décontractaient au rythme des frissons de haine qui lui parcouraient l'échine.

Jamais elle ne se serait mis en un tel état en temps normal ! Pearl avait toujours était d'une nature calme et compatissante ! Elizabeth n'aurait eu qu'à lui expliquer calmement le problème, et elles auraient cherché ensemble une solution adapté aux désirs de chacune ! Sauf que l'esprit vil de sa peste de sœur avait pris le dessus sur sa raison, au plus grand malheur de Pearl... A cela, il fallait ajouté qu'elle avait eu cette si affreuse surprise à son réveil, alors qu'elle était le plus vulnérable, dans une maison qui déjà ne la rassurait pas, et que sa sœur lui avait assurée qu'elle serait bien logée. Non, elle n'avait vraiment pas choisie son moment et la manière de s'y prendre. Tout ce qu'elle y gagnerait en fait, c'était de convaincre plus encore Pearl de rester ici, mais dans l'unique but de gâcher la vie d'Elizabeth. Elle était bien moins douée qu'elle pour cela -question d'habitude surement- mais elle sautait se défendre... Ravalant l'envie de jeter son livre par la fenêtre et de briser le service à thé, elle s'adressa alors d'un ton mesuré, quoi que laissant transparaître une nouvelle haine certaine.

- Tu as commis une grave erreur, Elizabeth. Je ne partirais pas, tu devras te faire à cette idée. En revanche, tu viens de faire de ta plus proche alliée ta pire ennemie. Tu vas le regretter... Amèrement.

Elle lui jeta un dernier regard, aussi noir que faire se peut. Lui dire qu'elle allait le regretter n'était qu'un doux euphémisme. A chaque occasion, elle gâcherait la vie de sa sœur. De la plus simple exaspération qu'elle pourrait lui provoquer à la pire des crasses qu'elle pourrait lui faire... Elle ne retiendrait plus ses coups cette fois... Lui tournant le dos, elle ouvrit les portes à la volée et sortit, sans lui laisser l'occasion de répondre.

~Fin~