Meryton, Hertfordshire,1814.

Sous le règne de George III, les Anglais les plus raffinés commencent à se démarquer des autres par leur réserve, le contrôle de leurs émotions et leur irréprochable respect de la bienséance. Le charmant village de Meryton, niché au cœur des vastes plaines du Hertfordshire, ne semble pas échapper à la règle des "Three Rs" : "Restraint, Refinement and Religion."

Ainsi, les plus jeunes filles de l'Aristocratie écoutent les enseignements de leur gouvernante avec une grande attention pendant que leurs sœurs aînées, enfin autorisées à participer aux soirées mondaines, se rendent dans les boutiques de rubans les plus sophistiquées et les parfumeries les plus fines afin de se parer au mieux pour plaire aux jeunes gentlemen encore célibataires. Leur mère, qui remplit avec réflexion et adresse son rôle de maîtresse de maison, rejoint ses amies les plus proches dans son Salon privatif pour échanger quelques mots devant une tasse du meilleur thé de la Maison. Leur père quant à lui, qui a passé sa matinée à la chasse, en revient en forme et prêt à se rendre au Town Hall pour y retrouver ses confrères de la Haute Gentry, avec qui il parlera de ces choses qui ne sont compréhensibles que par les hommes.

Non loin des somptueux Manoirs des familles les plus fortunées, plus proches du Cœur de Meryton, les Cottages des familles bourgeoises à la rente confortable se dressent fièrement. L'éducation des enfants, aussi bien religieuse que culturelle ou artistique, est prodiguée par une gouvernante chez les familles occupant un statut social élevé ou par la Mère dans les familles moins aisées. La Mère, dans ces conditions, à tout intérêt à insister notamment sur le comportement de ses enfants, et surtout celui de ses filles, afin de révéler leur beauté et leur prestance dans l'espoir de sceller pour elles un mariage bien heureux... financièrement parlant, bien entendu. Elle se tiendra au courant de chaque rumeur concernant tel ou tel gentleman, de leurs rentes plus ou moins avantageuses, et se rendra de ce fait avec délectation aux soirées mondaines, où l'on a quelques fois l'honneur de côtoyer l'Aristocratie. Après tout... "It is a truth universally acknowledged, that a single man in possession of a good fortune must be in want of a wife." (Jane Austen, Pride & Prejudice)

Enfin, plus à l'écart de Meryton, là où les terres s'étendent à perte de vue et où tout n'est que verdure et plantations, les modestes Fermes de quelques Paysans sont établies. Certains d'entre eux, les plus respectables, parviendront à rejoindre le Bas Clergé ou la Petite Bourgeoisie. D'autres choisiront de s'engager dans l'Armée de l'Empire Britannique, dont un régiment est justement stationné au village, ou de trouver un emploi de domestique dans l'une des plus grandes maisonnées de Meryton... D'autres encore cultiveront sans relâche les terres que leurs pères ont cultivé avant eux, négligeant l'éducation, l'écriture et la lecture au profit du travail manuel.

Mais au-delà des classes sociales, des rentes et du pouvoir, les femmes parviendront-elles à affirmer la finesse de leur esprit aux yeux de la gente masculine ? Et même dans les milieux les plus aisés, même au sein des familles les plus en vue et les mieux éduquées, la bienséance n'est-elle pas parfois mise à mal ? Peut-on vraiment affirmer que la dévotion et la foi remplissent pleinement la vie des jeunes hommes et jeunes filles ? Et celles-ci, passionnées par leurs lectures interdites, ne se jetteraient-elles pas, trop innocentes, dans les bras d'un homme au plus sombre dessein ?

Approchez, nouveau venu, et venez découvrir la réponse par vous-même.

Plus d'infos..

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