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Ce matin-là, Bethany eut la surprise d'entendre son nom annoncé lors de la distribution du courrier. Elle en fut d'autant plus étonné que recevoir des lettres était déjà exceptionnel pour elle, mais un colis ! Elle pouvait compter ceux qu'elle avait reçu dans sa vie sur les doigts d'une main lui semblait-il. Peut-être deux... Enfin dans tous les cas, très peu, et elle reçu donc celui-ci avec la plus grande joie. Elle prit d'abord délicatement le bouquet de fleurs séchés dans ses mains, et l'examina longuement, avec la plus grand délicatesse. Qui donc avait bien pu prendre la peine de lui cueillir ces fleurs et de les faire sécher ? Elle eut beau réfléchir, personne de son entourage ne lui vint à l'esprit. Danny l'aimait bien assez pour un tel présent mais elle ne l'imaginait pas assez patient pour faire sécher ces fleurs... Alors elle reposa sur son bureau les fleurs et observa la sculpture. Peut-être celle-ci lui donnerait plus d'indice ? En tout cas elle tenait entre ses mains le plus beau des cadeaux qui lui avait été fait de toute sa vie. Elle ne savait si la personne avait taillé elle-même le bois mais elle était extrêmement touchée de toutes ces attentions. Si elle avait crut un instant à une moquerie, la beauté de ces présents soufflèrent tout soupçons de son esprit. Elle était simplement triste qu'il n'y ait pas de carte où le nom de son bienfaiteur serait inscrit. Ce soir-là, elle s'endormit heureuse d'être tant appréciée d'une personne, et intriguée par l'origine de ces attentions.

A son réveil, s'il était bien une chose dont elle fut persuadée, c'est qu'elle devait répondre à cela, qu'importe comment elle s'y prendrait, le plan viendrait plus tard. Se précipitant vers son bureau, saisit d'une excitation nouvelle, les présents posés à ses côtés, elle prit sa plume, la trempa dans l'encre, et se mit à la faire courir sur sa feuille.

Citation :

Très cher inconnu, inconnue peut-être,

Je ne sais qui vous êtes mais déjà, la douceur de vos attentions a su toucher mon cœur. Je ne sais la raison qui vous a poussé à me priver de la connaissance de votre identité et je respecterai votre volonté de préserver le mystère, si tel est votre désir... Bien que je n'en ai guère le choix me semble-t-il ! Je souhaitais simplement vous faire part de la douceur qui a envahit mon cœur à la réception de vos présents, et vous en remercier, une, dix, vingt, mille fois ! Et plus encore...
Je n'en attends pas tant mais... Je vous en prie, ne me laissez pas sur ma fin, rencontrez moi, ou faites moi parvenir une lettre, une fleur... Je ne sais trop qu'espérer, mais laissez moi espérer, et rêver...

P.S. Vous comprendrez que je ne signe cette lettre. Il serait embarrassant qu'elle se retrouve en de mauvaises mains.

Elle observa satisfaite sa petite lettre, rougissant aussi de tant d'audace. Elle la cacheta avec soin, et sortit dehors, annonçant au plus de monde possible qu'elle se rendait dans le parc du pensionnat. Avant cela, elle fit le tour de Meryton, trottinant joyeusement, sa lettre sans adresse volontairement laissée à la vue de tous. Ceci fait, elle revint une bonne heure plus tard, et, non sans avoir embrassée la lettre au préalable, elle la déposa sur un rocher, et s'éloigna lentement, priant pour qu'elle ait l'effet escompté, et surtout qu'elle arrive à bon port !

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