Remember Austen, RPG du XIXe
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La lady au majordome [Rupert & Daphnée]

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MessageSujet: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptyLun 14 Juin - 23:12



    L'être humain est un être complexe qui est sans cesse à la recherche du bonheur sans jamais atteindre sa quête. Il aime se compliquer la vie, plus encore que de chercher à sortir du gouffre, son second passe-temps favoris. Mais parfois, la quête du bonheur mène à la désillusion et à la déception... Alfred de Musset a dit « Dans un cœur troublé par le souvenir, il n'y a pas de place pour l'espérance. » Pour n'importe quoi, Daphnée aurait aimé avoir la tête vide et le cœur avec. Son esprit était en contradiction avec ses sentiments et cela commençait à l'agacer sérieusement. Sa personne ne pouvait-elle pas se mettre d'accord avec toutes les parties d'elle-même ? Musset n'avait que trop raison, le cœur de la jeune Grant était troublé par ses émotions et cela l'empêchait de voir au delà de ce qu'il venait de se passer avec le Captain Fieldway. Elle avait besoin de voir plus clair, tout semblait se mélanger. Elle avait beau se repasser tout depuis leur première rencontre, la Lady restait plus perdue que jamais. Une fois s'être fait raccompagnée, Daphnée était sortie en courant alors qu'il pleuvait à torrent, la tempête se rapprochant à grand pas. Elle avait couru, ses longs cheveux bruns volant derrière elle, sa longue robe bleu flottant autour d'elle. La demoiselle avait du courir pendant une bonne dizaine de minute avant d'arriver là où elle souhaitait, ses cheveux étaient plus que mouillés et son être tout entier dégoulinait.

    Avec fracas, Daphnée toqua violemment chez les Tiddlers et comme elle l'espérait, ce fût Rupert qui ouvrit. Le jeune femme était tellement mouillée qu'elle aurait pu attraper une pneumonie, mais peu lui importait en cet instant, ses yeux se retenait de lâcher afin de ne pas pleurer, elle se l'était interdit. Son regard plongea dans celui du majordome, il l'implorait. Sa voix heurtait à chacun de ses mots, et son allure était loin de ressembler à celle d'une jeune aristocrate.

      Rupert... Je vous en pris, accompagnez moi...


    Il pleuvait averse et il fallait être fou oser sortir en un temps pareil, mais Daphnée avait besoin de marcher, de prendre l'air, de parler, de réfléchir, de crier, de se lâcher. Après avoir attendu quelques instants, ce cher Cassian l'avait finalement suivit. Passant la première, la jeune Grant l'emmena jusque dans la forêt de Meryton, où il furent un peu mieux abrités de la pluie, pas moins du vent malheureusement. Debout l'un en face de l'autre, Daphnée n'osait dire mot, elle avait juste le regard volage sur la forêt, ne sachant par où commencer. Le majordome des Tiddlers n'était pas très bavard et elle le savait, c'était d'ailleurs pour cela qu'elle l'avait choisit pour écouter ses déboires, mais en cet instant elle aurait espéré qu'il lui dise quelque chose, peut importe de quoi il s'agissait, juste pour ne pas la faire regretter de l'avoir fait sortir par un temps pareil.


Dernière édition par Daphnée Grant le Mer 16 Juin - 10:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptyMar 15 Juin - 20:22

    Un éclair zébra soudain le ciel grisâtre, illuminant l'intérieur de la cuisine de l'immense manoir des Tiddlers. Quelques secondes après l'apparition de cet incroyable éclair, un immense grondement se fit entendre, donnant l'impression que le ciel n'allait pas tarder à tomber sur la tête des habitants de Meryton. Voilà plusieurs jours que le ciel était aussi menaçant mais, à présent, la tempête menaçait plus que jamais. A présent, plus aucun doute était possible: la tempête n'allait pas contourner Meryton mais la traverser en laissant, sans aucun doute, de grands dommages sur son passage. "La situation est vraiment dramatique" Songea Rupert tandis qu'il s'affairait dans la cuisine avec quelques autres employées des Tiddlers. Il aidait ces dames à ranger la vaisselles et à plier quelques draps tandis que leurs maîtres se trouvaient quelque part dans l'immense manoir en train de s'occuper. Alors qu'il inspectait des couverts en argent massif, un nouveau grondement, plus fort que le précédent, retentit dans la cuisine. Une des domestiques, effrayée, poussa un cri et lâcha d'un coup la pile d'assiette en porcelaine qu'elle tenait dans les bras. Confuse et honteuse, la jeune femme baissa les yeux sur les débris de vaisselle qui s'amoncelaient à ses pieds puis jeta un regard désolée à Rupert qui se contenta de pousser un soupir las puis l'aida à ramasser les morceaux. Heureusement que la vaisselle des Tiddler était important, sinon il n'osait pas imaginer la réaction de leurs maîtres.

    Alors qu'il mettait une pile d'assiettes dans les mains de la jeune femme en lui priant de faire attention, Rupert entendit le bruit caractéristique d'une personne frappant à la lourde porte d'entrée. Qui pouvait bien venir ici avec un temps pareil? La sécurité voulait que tous le monde reste cloitré chez lui, en attendant une infime amélioration. Quittant la cuisine, Rupert gagne rapidement le hall d'entrée tandis que les bruits redoublaient sur la porte. Lorsqu'il ouvrit cette dernière, Rupert ne reconnut pas immédiatement la jeune femme qui se tenait devant lui. Ce n'est qu'au bout de quelques secondes qu'il reconnut le visage de Lady Grant, une jeune femme qui jouait du piano de manière remarquable et à qui il lui arrivait de tenir compagnie. Avec ses longs cheveux bruns dégoulinant d'eau et sa robe bleu assombrit par la pluie, la jeune femme ressemblait à tout sauf à une aristocrate. Avant que Rupert ait eu le temps de lui demander si elle désirait voir l'un des membres de la famille Tiddler, Lady Grant la regard avec un air de supplication puis lui pria de l'accompagnez. Rupert observa quelques instants la jeune femme. Une flaque d'eau se formait à présent autour d'elle. La prudence voulait qu'ils restent à l'intérieur mais, n'ayant aucun droit de protester, il se contenta de sortir du manoir et de fermer la porte derrière lui.

    Rupert suivit Lady Grant jusqu'à la forêt de Meryton où ils furent un peu plus abrités. A présent, Rupert était tout aussi trempé que la jeune femme. Ses mèches de cheveux lui tombaient sur le front et le froid avait fait pâlir ses joues au point qu'il ressemblait encore plus à un fantôme que d'habitude. Debout ace à Lady Grant, droit comme un I, Rupert attendit qu'elle prenne la parole. Si elle l'avait emmené jusqu'ici, il devait bien avoir une raison. Cependant, la jeune femme garda le silence. Finalement, Rupert se racla la gorge et demanda, poliment sans pour autant quitter son expression froide:

    -Mademoiselle désire-t-elle me parler de quelque chose?

    Il ne comprenait pas pourquoi elle l'avait ainsi mené dehors, dans la forêt, alors que la tempête faisait rage autour d'eux.

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MessageSujet: Re: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptyMer 16 Juin - 0:03

    La forêt était habituellement le lieu privilégié de la chasse et des promenades. Cependant, depuis quelques temps elle n'était habitée que des animaux et les visites s'y faisaient rares, voir insolites, pour cause de tempête. Debout, aussi mouillés l'un que l'autre, les bras ballant contre leur corps, Rupert et Daphnée se faisait face. Aucun mot ne sortait de leur bouche, les seuls sons qui hantaient les arbres et les sentiers de cette épaisse masse de vert étaient ceux de la pluie, du vent, de l'orage, de la tempête. La jeune Lady se sentait mal, elle avait froid, ses cheveux dégoulinaient dans sa nuque et ses vêtements étaient tellement suintant qu'ils lui collaient la peau. En plus d'avoir froid, Daphnée se sentait bouleversée, confuse, tourmentée. Elle avait besoin de parler sans retenu et sans être jugée. Pauvre Rupert, il était l'homme de la situation, celui qu'elle avait choisit pour conter ses tourments. Pauvre de lui, lui qui ne disait jamais rien, lui dont on ne connaissait nul chose, pas même la moindre petite pensée, condamné à écouter encore et encore les pleurs d'une pauvre petite aristocrate déchue par la pluie et ses sentiments tendis que lui avait sûrement d'autres inquiétudes à penser.

    Tout se mélangeait dans son esprit, ce petit bout de femme haute d'un peu plus d'un mètre cinquante avait habituellement une présence forte et digne. Mais ce soir là, elle ne ressemblait à rien d'autre qu'un rat mouillé. Pas plus glorieuse que ce majordome face à elle, étant tout autant ruisselant mais adoptant une posture plus robuste qu'elle. Il ne manquait plus qu'elle se mette à pleurer et ce serait le bouquet. Mais cette dernière se retenait, elle se sentait telle une enfant, faible et vulnérable, et elle détestait cela. Fermant ses paupières, Daphnée laissa seul son ouïe fonctionner. Elle pouvait entendre sa propre respiration, haletante par sa course folle, le vent qu'elle sentait aussi s'engouffrer dans sa robe entre ses jambes, plaquant un peu plus le tissus contre celles-ci. Elle pouvait entendre le clapotis de la pluie rebondir sur le sol paresseux de la forêt, elle pouvait sentir ces mêmes gouttes d'eau glisser dans son dos, le long de ses bras, dans sa poitrine. Et enfin, la voix de Rupert interrompant tout ce bruit de sa voix grave et mélodieuse. Ouvrant brusquement les yeux, la douce Grant plongea son regard dans celui du majordome. L'on pouvait y lire tous les sentiments du monde, l'on pouvait y découvrir un Lady inhabituelle, heurtée par sa propre personnalité.

      - Rupert... Je ne sais par où commencer... Je ne sais même pas si je devrais vous parler de tout cela ! Mais Rupert, je sais que votre silence est tel que la personne que je suis ce soir restera uniquement dans votre mémoire, et moins si il se peut.


    Elle n'avait pas bougé, continuait de le regarder en l'implorant. Elle était pitoyable et le savait, mais à cette heure-ci Mary dormait et cela ne se faisait pas d'aller sonner chez les gens à une heure pareil. Rupert n'était pas les gens, il était majordome et c'était son travail, pas vrai ? Pas d'écouter les déboires d'une pauvre femme seule malheureusement...

      - Pouvez-vous Rupert, ouïr de mes souffrances ?


    Une fois encore, elle l'implorait du regard. Comment en était-elle arrivée là ?.. Henry. Il était la cause de tout ceci, la cause d'un tel comportement si peu élégant et raffiné digne d'une aristocrate venant de Paris et de Londres. Henry. Il la rendait folle, c'était indéniable. Il avait transformé cette jeune femme à la fois douce et manipulatrice en une guenille de bas étages. Mais personne n'en saurait rien et même ce cher Cassian croirait à un mauvais rêve le lendemain matin. Si seulement...

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MessageSujet: Re: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptyMer 16 Juin - 12:15

    La tempête ne cessait de faire trembler la forêt, agitant les arbres qui mouvaient au rythme du vent en poussant de temps à autre une plainte sonore. Les feuilles virevoltaient et tourbillonnaient par milliers dans une danse à la fois élégante et brutale. Nul bête de la forêt n'avait eut le courage de mettre le museau à l'extérieur. Les animaux, bêtes censées, avaient préféré se réfugier dans leur terrier, leur nid, leur tanière, en attendant avec la crainte qu'ils pouvaient se faire écraser par un arbre qui ne résisterait pas aux vents violents. C'était également la pensée de Rupert. Il craignait qu'un de ces énormes arbres plis sous les caprices de la tempête et leur tombe dessus. La mort serait certaine... Néanmoins, Rupert ne fit aucune part de ses pensées, songeant qu'il inciterait la jeune femme à gagner un endroit plus sécurisé si la tempête empirait, si c'était possible toutefois.

    Les bras ballants de chaque côté de son corps, Rupert attendait que la jeune femme décide de parler. Elle était vraiment, pardonnez-moi l'expression, dans un état lamentable. Ses cheveux dégoulinant d'eau de pluie étaient emmêlés, hirsutes et complètement en désordre tandis que sa tenue, sans doute considérablement alourdie par la quantité d'eau qu'elle avait absorbé, lui collait à la peau, dévoilant ses formes féminines avec une évidence presque indécente. Rupert détourna aussitôt les yeux du corps de la jeune femme, préférant se concentrer sur son visage. Les hommes n'avaient pas à voir ainsi les corps des jeunes femmes et encore moins un simple majordome. En observant le visage trempé de Lady Grant, le jeune homme fut frappé par son air désespéré. Il ne lui avait jamais vu une telle expression. D'ordinaire, lorsqu'il se trouvait en sa compagnie, elle était très joviale et souriante malgré le fait qu'il ait toujours l'air agacé ou froid. Elle était bien l'une des rares personnes à ne pas avoir peur de lui. Fronçant légèrement les sourcils, Rupert attendit qu'elle ouvre la bouche. Il n'osait pas lui demander ce qu'elle avait, ayant peur de faire preuve d'impertinence. Lorsqu'il osa lui demander, de manière implicite, la raison de son apparition au manoir des Tiddler et son souhait d'être accompagné par lui, Lady Grant leva enfin les yeux, plongeant son regard dans le sien. Tant de désespoir frappa Rupert mais il tacha de garder une attitude neutre. Elle voulait se confier à lui, elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance. Rien de plus normal: Rupert était une vraie tombe. Tout ce qu'on lui disait, il le gardait pour lui. On en venait parfois à se demander s'il n'était pas muet.

    -Bien sûr Lady Grant, si je peux vous aider d'une quelconque manière cela sera avec plaisir.

    La jeune demoiselle semblait frissonner sous ses vêtements trempés. Rupert lui aurait bien proposé sa propre veste pour lui tenir un peu plus chaud mais cela était totalement impossible. Il était à présent aussi trempé que Lady Grant et sa veste n'arrangerait rien. A présent, sa veste humie lui collait aux bras tandis que sa chemise blanche, devenue transparente, collait à son torse. Ses chaussures étaient gorgées d'eau, lui donnant l'impression d'être dans une marre à chaque pas qu'il faisait et son pantalon lui collait également aux jambes. Oui, il était dans un piteux état.

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MessageSujet: Re: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptyMer 16 Juin - 16:21

    La terre aurait pu s'écrouler sous leurs pieds, les arbres tomber autour d'eux, Daphnée s'en moquait éperdument. La tempête était entrain de ravager toute la ville et la douce aristocrate était complètement inconsciente d'être sortie et d'avoir emmener Rupert dans sa folie. Mais son esprit ne cessait de penser à un homme, chose plutôt insolite. Elle avait froid, était fatiguée, se sentait bouleversée et se demandait si elle devait remettre en question ou non tout ses principes sur les hommes, le mariage et l'amour. Son amie Mary semblait être si heureuse et épanouie dans sa relation, pourquoi ne se laisserait-elle donc pas aller ? Pourquoi ne pourrait-elle pas aimer et être aimée ? Selon quelle valeur l'amour ne lui était-il pas destiné ?.. La jeune Grant avait besoin de parler, de se confier, de pleurer, de crier. Elle en avait marre de tout ce temps, elle était seule. Finalement la campagne n'était peut-être pas pour elle, peut-être devait-elle retourner vivre à Londres et retrouver ses connaissances de la vie mondaine... Posant son regard sur Rupert, la demoiselle réalisa alors dans quelle situation elle l'avait mise. Si ce dernier attrapait la mort elle s'en voudrait c'était certain.. Laissant ses yeux dans ceux du majordome, ce dernier exprima le fait que l'aider serait un plaisir. Comme il était poli. Il fallait avouer qu'il s'agissait de son métier et que si il n'étais pas correcte, il aurait probablement de nombreux ennuis... En effet, même si Lady Daphnée n'était pas une Tiddlers, elle venait de la famille des Lefroys et cette famille là était au moins aussi importante. La petite jeune femme expliqua alors au grand majordome :

      - Je vis une histoire des plus invraisemblables Rupert... J'ai toujours cru que l'amour et le mariage étaient destinés aux autres, qu'ils n'étaient tout bonnement pas faits pour moi. Cependant, je ne crains devoir y faire abstraction plus longtemps... Comment savez-vous lorsque vous aimez ? Et pourquoi aimerais-je ? Surtout lui, cet homme si peu fréquentable.. et terriblement désirable... Oh Rupert, je suis maudite !


    Baissant les yeux, Daphnée les ferma afin d'empêcher de craquer complètement et de garder une petite part de dignité intacte, si elle le pouvait encore. Cette tempête n'aidait pas à réfléchir et l'état dans lequel ils se trouvaient tout deux non plus. Peut-être devraient-ils rentrer se changer ? Mais Daphnée craignait d'être paralysée par le froid et ses vêtements qui pesaient contre sa peau.
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MessageSujet: Re: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptyJeu 17 Juin - 17:50

    Le fait que Rupert accepte clairement de prêter oreille aux tourments de Lady Grant sembla rassurer grandement cette dernière. Elle avait le cœur gros visiblement et elle cherchait à tout prix à dire à quelqu'un tout ce qu'elle avait sur le cœur. Et pour cela, elle n'était pas allée auprès d'un membre de sa famille ou bien un ami cher. Non, elle l'avait choisi lui, Rupert, un simple majordome qui effrayait la plupart des gens qui l'approchaient. La situation était assez intrigante, notamment par le fait qu'ils soient ensemble mais surtout parce qu'ils se trouvaient sous une vraie tempête alors qu'ils devraient être à l'abri. Finalement, Lady Grant finit par avouer ce qui la tourmentait tant. Rupert serra les lèvres en comprenant ce qui la rendait si malheureuse: l'amour. Toujours l'amour. Pourquoi donc était-ce l'amour? Pourquoi était-ce la chose dont Rupert avait le moins envie d'entendre parler. Les yeux de jeune majordome se voilèrent tandis que l'image d'Heather, sa tendre Heather, s'imposait dans son esprit. Aussitôt, il sentit son cœur se serrer et ressentis le besoin de prendre ses jambes à son cou pour ne plus entendre les malheurs de la jeune femme et pour ne pas repenser à son propre amour perdu. Néanmoins, même si sa condition de majordome l'empêchait d'agir à sa guise, il respectait les femmes et il ne pouvait décemment pas laisser Lady Grant seule dans la forêt en proie à une grande détresse. Bien qu'elle ne versa aucune larme, Rupert comprit que son trop plein d'émotions était à deux doigts d'éclater. Lady Grant souhaitait sans doute qu'il lui donne une réponse, aussi essaya-t-il de choisir les bons mots pour s'exprimer.

    - Si j'entends bien la cause de votre tourment Lady Grant, vous pensez vous être éprise d'un homme que vous jugez peu fréquentable...

    Ce n'était pas réellement une question mais Rupert voulait être certain d'avoir compris la situation. Après u bref regard à la jeune demoiselle, il poursuivit:

    -Je crains de ne pouvoir être de bons conseils en ce qui concerne le domaine de l'amour mais... L'amour est un sentiment qui ne se contrôle en aucune façon: il va et vient sans prévenir et, comme je vois la façon dont vous semblez désemparée par ce que vous vivez avec cet homme, il me semble évident que vous éprouvez des sentiments très forts pour lui...

    Il aurait pu s'arrêter là mais, allez savoir pourquoi, le souvenir d'Heather le poussait à en dire plus.

    -Vous me dites que cet homme n'est pas fréquentable mais une éventuelle relation avec lui, pourrez peut-être le changer en homme correct. Être en contact avec une personne aussi admirable que vous ne peut avoir que des effets positifs sur cet homme.

    Lady Grant ne pouvait le savoir mais c'était un peu de lui dont Rupert parlait. Les yeux perdus dans le vague, il se souvint combien il s'était adoucis au contact d'Heather, combien il était devenu plus humain. Mais cette humanité semblait avoir disparu à tout jamais avec elle...
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MessageSujet: Re: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptyVen 18 Juin - 12:39

    Les yeux clos, les lèvres pincées, les cheveux mouillés, son corps tout entier tremblait de froid et de peur. Mais non de peur en raison de la tempête, de peur d'aimer. Barthélémie Imbert a écrit «L'amour-propre fait peut-être Autant de tyrans que l'amour.» Il n'y a pas meilleur exemple que Daphnée pour illustrer une telle citation. Son cœur voulait aimer et être aimée, mais sa tête le lui refusait, ayant trop peur de souffrir, d'être faible, d'être femme. Mais le plus mal fût d'entendre ce que Rupert énonça, ainsi elle était éprise d'un homme. Il fallait qu'elle se l'avoue à elle – même. Le problème n'était pas qu'elle était éprise d'un homme peu fréquentable, mais qu'elle était éprise, et une fois qu'elle sut dit ça dans sa propre tête, deux petites larmes coulèrent le long de ses joues, faisant rouvrir les yeux de la demoiselle. Celle-ci plongea son regard dans celui du majordome qui semblait être ailleurs et ne pouvait s'arrêter de parler. Daphnée l'écouta attentivement, ses yeux pleins de larmes se stoppèrent au son de la voix de ce dernier. Elle ne l'avait jamais entendu parler autant et de cette manière, tout ce qu'il disait était tellement beau et vrai, malheureusement. Les yeux ronds, Daphnée entre-ouvrit la bouche pour parler mais aucun son n'en sortit. Ce n'est qu'au bout de quelques secondes qu'elle cligna frénétiquement ses paupières et s'exprima :

      - Rupert... Vous pensez donc que j'aime ? Car le fait d'être peu fréquentable m'importe peu comparé à ce que vous semblez croire que je suis...


    Elle ne pouvait le dire. Mais que c'était-il donc passé en elle pour refuser ainsi l'amour. Ah l'amour, celui dont tout le monde parle, celui qui nous rend fou et surtout celui devant qui ferions mieux de partir en courant. La jeune Grant se préoccupait peu de savoir si Henry était fréquentable ou non, il était un militaire aristocrate, d'une famille certes ayant peu de convenance, mais ayant de l'argent et des relations. De plus, Daphnée n'avait jamais eu l'occasion de voir ce cher Fieldway en mauvaise posture, il ne semblait pas être comme son paternel, pas comme ses amies le lui avait décrit. Il était doux, attentif, charmeur certes, mais bon.


    Spoiler:
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MessageSujet: Re: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptySam 19 Juin - 18:57

    Rupert observa la jeune femme qui tremblait devant lui (de froid ou d'autre chose, il n'aurait su le dire mais il se doutait que le froid y participait un peu). Le jeune majordome vit que les yeux de Lady Grant étaient rouges et il crut même percevoir quelques larmes couler sur sa joue parmi les nombreuses gouttes de pluie qui ruisselaient sur son visage. Le jeune homme constata alors que l'intensité de la pluie avait beaucoup diminué. Le vent soufflait toujours aussi fort mais il ne tombait plus qu'une fine pluie. Ce n'était plus les hallebardes qui les avaient inondés quelques minutes plus tôt. Enfin une éclairci! Songea Rupert. Avec un peu de chance, Lady Grant et lui pourraient rentrer s'abriter avant que la pluie ne se remette à tomber de plus belle.
    Rupert était complètement perdu dans ses souvenirs passés. Lui qui faisait pourtant tout pour penser le moins possible à ses moments de bonheur avec Heather. En effet, bien que ces doux souvenirs ravivent en lui de délicieuses sensations, une douleur suffocante lui serra le cœur avec violence. Fermant les yeux, il essaya de ne pas penser à Heather, à sa tendre Heather, si douce et si souriante. Il essaya de ne pas penser au fait qu'en ce moment, si Heather avait survécu à sa maladie, il serait dans sa maison, avec sa femme et peut-être un jeune enfant. Tout aurait été si parfait si Heather avait survécu... Seule la présence de Lady Grant l'empêcha de verser quelques larmes amères même si cela ne se serait pas vraiment vu avec son visage trempé d'eau de pluie. La voix de Lady Grant le fit sortir brusquement de ses pensées. Il ouvrit brusquement les yeux et redressa la tête pour observer une jeune femme qui ne semblait pas réellement rassurée par ce qu'il venait de lui dire. Mais, contrairement à ce quoi il s'attendait, Lady Grant n'était pas inquiète du fait que cet homme soit peu fréquentable mais inquiète à propos de ses sentiments pour cet homme. Voilà qui était inattendu. L'amour était un sentiment si merveilleux... Pourquoi avoir peur de lui? Rupert conserva son visage neutre en regardant la jeune femme. Il pouvait la rassurer en lui disant qu'elle n'était peut-être pas amoureuse mais il avait pour habitude d'être sincère les rares fois où il parlait. Aussi, il répondit avec politesse et le plus de tact possible.

    - Lady Grant, je n'ai pas la prétention de dire que je connais vos sentiments mieux que vous. Mais je pense sincèrement que ce que vous ressentez va au-delà d'une simple attirance.

    La pluie avait à présent totalement cessé. Une grande quiétude habitait à présent la forêt mais cela n'était pas pour rassuré Rupert qui regardait avec inquiétude les éclairs continuer de traverser le ciel à une vitesse ahurissante en produisant un immense grondement. Rupert avait comme un mauvais pressentiment. Et en général, ses pressentiments se révélaient être exacts. La Nature était trop calme après une telle déferlante. Les deux jeunes gens gardèrent le silence quelques minutes, Lady Grant sans doute méditant sur les paroles de Rupert et le majordome scrutant le ciel d'un inquiétant gris foncé. Soudain un éclair, qui n'était pourtant pas plus impressionnant ni plus bruyant que les précédents, se détacha du ciel pour rejoindre la terre ferme. Rupert fit volte-face: la foudre venait de toucher la forêt...


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MessageSujet: Re: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptySam 19 Juin - 19:56


    La pluie semblait s'apaiser quelque peu ce qui donna une once d'espoir à la jeune lady qui aspira à ce que la fin de tout ce calvaire soit proche. Mais la tempête qui se trouvait en elle demeurait bien présente, particulièrement lorsque Rupert lui avoua qu'elle aimait. Un coup de tonnerre traversa son corps, la faisant frissonner. Quel désespoir ! L'amour finissait toujours par faire souffrir, c'est pourquoi elle ne souhaiter pas aimer, c'est pourquoi elle avait peur de ce sentiment terrible qu'elle ne pouvait contrôler. Elle avait aimé son cher père, pas du même amour qu'elle aurait pu aimer un amant, mais cela l'avait achevé et c'est ainsi qu'elle était arrivée à Meryton. Mais avant déjà, elle avait subit l'abandon d'un homme pour qui elle s'était entichée à Paris, ce dernier s'étant envolé sans même un au revoir. Daphnée estimait avoir suffisamment souffert pour le reste de sa vie, c'était tout. Évidemment, elle ne connaissait pas l'histoire du majordome, et peut-être que si elle l'avait su, ses préjugés auraient été moins grands ?.. Un silence s'installa entre les deux individus, la demoiselle réfléchissait à ce qu'elle venait d'entendre. Ce cher Cassian avait toujours raison, il était un peu comme « la voix de la sagesse », ne disant pas grand chose mais écoutant et apprenant beaucoup de la vie, car il avait beau n'être qu'un simple majordome, Daphnée savait qu'elle avait devant elle un homme doté d'une grande intelligence.
    Le temps paraissait véritablement meilleur, comme si la révélation de Rupert avait libéré Meryton de tous ces intempéries. Cependant, ce dernier ne semblait pas satisfait d'une telle amélioration, en effet il ne cessait de regarder dans les airs et semblait inquiet. Et ses inquiétudes n'étaient pas vaines. Un éclair passa au dessus de leur tête pour venir choir en plein sur la forêt. Le majordome fit brusquement volte-face, paniquée, Daphnée regarda derrière elle, puis tout autour d'eux. Il ne semblait pas avoir de raison de s'inquiéter. Cependant, une centaine d'oiseaux qui devaient s'être nichés à l'abri traversèrent le ciel, loin de la forêt.

      - Que...que se passe t-il ?


    Pour la première fois depuis qu'elle avait quitté le foyer des Fieldway, Daphnée ne pensait plus à Henry. Non, quelque chose de bien plus grave la préoccupait, quelque chose de bien plus dangereux que ses propres sentiments. Et cela, se dirigeait droit sur eux. Une épaisse fumée noir se faufila entre leur jambes et très vite, avant même qu'ils n'aient eu le temps de réaliser ce qu'il se passait, le feu était là, brûlant tout sur son passage. Il y avait un vent terrible et de ce fait les flammes se déplaçaient à une allure folle, réduisant en cendre tous les obstacles qu'elles pouvaient trouver. Et Rupert et Daphnée étaient les prochains obstacles. La jeune Grant était tellement paniquée qu'elle en restait paralysée, incapable de bouger ou même de dire quoi de ce soit. Elle ne cessait de voir ces flammes grimper en haut des arbres, les faisant tomber, les tuants. Elle avait peur, plus que jamais Daphnée Grant était effrayée et croyait voir la mort devant ses yeux.
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MessageSujet: Re: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptyDim 20 Juin - 14:10

    Lorsque l'éclair s'abattit sur la forêt, Rupert fit volte-face, fixant avec angoisse les arbres qui se trouvaient autour d'eux. Pour la première fois depuis la mort d'Heather, une réelle expression venait d'apparaître sur son visage pâle. Et ce sentiment n'était autre que l'inquiétude, une immense et suffocante inquiétude qui augmenta d'intensité lorsque le jeune homme vit des oiseaux quitter précipitamment les arbres pour gagner un autre refuge. En général, les oiseaux quittaient leur nid lors d'une tempête que pour une seule raison: la forêt était en danger. Peu après l'envol d'oiseaux, une fumée s'éleva par-dessus les arbres, teintant le ciel d'une horrible couleur noire. Une odeur âcre de fumée se répandit dans l'air, rendant l'atmosphère suffocante. Rupert fit quelques pas vers Lady Grant dans un geste défenseur bien qu'il n'y est peu de chances pour qu'il puisse la défendre contre une incendie. Car c'était bien des flammes, issues de l'éclair, qui se propageaient rapidement, gonflantes, prenant de plus en plus de hauteur. Telles une horde de rats, les flammes avançaient, grignotant les arbres et les feuilles, détruisant impitoyablement tout ce qui se trouvait sur leur passage. Rapidement, Lady Grant et Rupert furent encerclés par des flammes venues tout droit de l'Enfer.

    -N'ayez crainte. Je vais vous sortir de là. Dit-il à Lady Grant qui semblait à deux doigts de s'évanouir.

    La jeune femme semblait paralysée, incapable de faire le moindre geste ou de produire le moindre son. Rupert comprenait sa peur, il la ressentait aussi mais il tâchait de la maîtriser. Il n'avait pas l'intention de mourir brûler vif sans avoir tenté quelque chose pour se sauver. De plus, il ne comptait pas abandonner Lady Grant à un sort aussi cruel. Recevant quelques braises, les vêtements de Lady Grant et de Rupert se trouèrent pas endroit. Une braise vint se poser sur la joue de Rupert qui s'empressa de la chasser d'un geste rapide de la main. Avec une plainte tonitruante, un arbre calciné s'abattit à moins de dix mètres d'eux. Il fallait à tout prix qu'ils bougent maintenant, sinon ils ne tarderaient pas à finir écraser par les arbres qui s'écroulaient les uns après les autres. Vif, Rupert sortit un mouchoir de sa poche qui, par chance, était encore un peu humide malgré la chaleur insoutenable. La fumée les empêchait presque de respirer et il voulait tenter de soulager la jeune femme qui respirait de plus en plus fort, cherchant de l'air, et qui ne cessait de tousser.

    -Mettez cela sur votre nez et votre bouche.Ordonna-t-il à Lady Grant en lui appliquant le mouchoir sur le visage.

    Lui-même suffoquait mais il préférait préserver les poumons de la jeune femme plutôt que les siens. Le feu gagnant de plus en plus de surface, Rupert jeta un regard circulaire pour finalement voir un petit passage qui n'était pas encore dévoré par les flammes. La soulevant presque car elle semblait incapable de bouger, Rupert passa un bras autour des épaules frêles de la jeune femme et la força à courir vers la sortie qu'il avait repéré. Elle était encore à plusieurs mètres devant eux et il priait pour que le feu ne la rejoigna pas avant eux.

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MessageSujet: Re: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptyDim 20 Juin - 18:00

    Il paraît que juste avant de mourir, l'on voit sa vie défiler devant sois. Les yeux béant, les lèvres entre-ouverte, la jeune Grant ne fixait plus les flammes devenant de plus en plus impressionnantes à présent, c'était sa propre histoire qu'elle visionnait. Ses années de petite jeunesse lorsqu'elle habitait encore Londres et que sa gouvernante l'emmenait se promener à Hide Park les après-midis de beau temps, son tout premier bal dans la vie mondaine, sa prise de conscience par rapport à sa mère et son refus du mariage arrangé, son arrivée à Paris tendis que la France subissait un changement de pouvoir important peu de temps après la révolution, ses séjours nocturnes avec le séduisant Louis, l'abandon du séduisant Louis, son retour en Angleterre pour l'enterrement de sa mère, ses deux années de charmes, de mondanités et de festivités à Londres, la mort de son père, sa première dépression, son emménagement à Meryton, sa rencontre avec Henry, ses ballades avec Henry, les salons de thé de Lydia, ses confidences avec Mary, le bal d'April Fool, son premier baisé avec Henry, son second baisé avec Henry, ces flammes. Finalement, sa vie n'avait pas été si longue et les gens se souviendraient d'elle comme étant jeune, belle et séduisante et non vieille et flétri. C'était un bon côté à mourir si prématurément.

    La voix de Rupert la sortit de sa rêverie, il lui assurait qu'ils allaient s'en sortir. La réalité revint très rapidement à la jeune Lady, un peu trop rapidement... Le feu était tout proche à présent et des braises venaient se poser sur leur vêtements, les transperçant. L'air se faisait rare et Daphnée respirait plus fort à la recherche de ce dernier. Un arbre vint tomber à moins de dix mètres d'eux et cette fois-ci, le son sortit de la bouche de la demoiselle lorsque cette dernière cria de peur. Toujours moins d'air. La jeune femme arrivait difficilement à distinguer le majordome, la fumée noir devenant trop épaisse. La toux, c'était ce qui la gagnait par manque d'air et de vision, Daphnée ne cessait de tousser, ne pouvant même plus crier de douleur lorsqu'une braise vint lui brûler la jambe, ayant déjà embrasé le tissu qui la protégeait. Rupert tendit un mouchoir à la demoiselle, lui ordonnant de le mettre sur son nez et sa bouche, ce qu'elle fit. Se baissant par faiblesse, la jeune Grant remarqua que l'air était plus respirable en bas, mais avant même qu'elle ne puisse le faire remarquer au majordome, ce dernier l'avait déjà soulevé, la forçant à courir. Daphnée ne voyait pas où ils allaient, elle avait prit sur elle pour tenir debout mais ses forces s'épuisaient et le manque d'oxygène commençait à se faire davantage sentir. Pressant un peu plus le mouchoir sur sa bouche, l'aristocrate finit finalement par tomber à terre, ralentissant leur course contre le feu. Après avoir gravement toussé, Daphnée articula comme elle put :

      - Veuillez..veuillez m'excuser d'avoir été si imprudente en vous emmenant ici...


    Sur quoi elle ferma les yeux et toussa une nouvelle fois. Rassemblant le peu de force qui lui restait, Daphnée essaya tant bien que mal à se relever, avec l'aide de Rupert évidemment. Une fois debout tout deux, ils se remirent à courir, le paysage vacillant de plus en plus à chacun de leur pas.
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MessageSujet: Re: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptyMar 22 Juin - 10:42

    Si Rupert avait du choisir un mot pour découvrir la situation actuelle, il aurait sans aucun doute choisit le mot "Enfer" car c'était là que Lady Grant et lui se trouvaient. La chaleur insoutenable qui rendait l'air lourd et suffocant, qui les faisait suer à grosses gouttes tandis qu'ils avançaient péniblement pour sauver leur vie. La fumée qui au départ étaient grise, était à présent noire et se propageait à une telle vitesse dans la forêt que Rupert avait bien du mal à voir devant lui ou même à apercevoir le visage de la jeune femme qui était pourtant juste à côté de lui. La fumée lui piquait horriblement les yeux, le faisant pleurer pour essayer de chasser les impureté qui s'y logeaient. La fumée épaisse et la chaleur redoutable achevait de les priver d'oxygène. Et puis les flammes... Ces flammes impressionnantes qui atteignaient plusieurs mètres de haut, qui rasaient tout sur leur passage, impitoyablement, ne se souciant pas de la Nature qu'elles étaient en train de réduire en cendre, ne se souciant pas des malheureux animaux qui brûlaient dans leur abri pour avoir commis la simple erreur de vouloir s'abriter de la pluie. Rupert aperçut deux ou trois lapins ou mulots qui courraient à une vitesse ahurissante pour tenter de préserver leur vie. La chaleur, la fumée et le feu. Tout ce qui appartenait à l'Enfer pour Rupert. Pendant un instant, il se demanda s'ils parviendraient jamais à sortir vivant de cette fournaise mais la présence de Lady Grant à ses côtés lui donna le courage de tout faire pour sortir de là vivant. Sa vie à lui, il s'en moquait. Mourir serait pour lui une sorte de délivrance car il rejoindrait sa bien-aimée Heather mais il refusait d'abandonner Lady Grant. Seule, il était évident qu'elle n'arriverait jamais à s'en sortir. De plus, Rupert se souvint de la promesse qu'il avait fait à Heather avant qu'elle ne pousse son dernier soupir, la promesse qui l'avait empêché de mettre fin à ses jours à l'instant où elle avait quitté le monde des vivants: il lui avait promis de continuer à vivre. Et il comptait bien respecter cette promesse!

    Ils avaient presque atteint le petit passage que Rupert avait repéré, Lady Grant tomba soudain à terre. Rupert freina aussitôt des quatre fers et vint vite l'aider à se relever. Les forces l'abandonnaient, il en était conscient. Si elle ne trouvait plus la force de marcher, il la porterait. Après avoir été secouée d'une énorme quinte de toux, Lady Grant murmura avec difficulté qu'elle était désolée de l'avoir emmené ici. Le jeune homme prit alors la main moite de la jeune femme dans la sienne et la regarda dans les yeux.

    -Avec tout le respect que je vous doit Lady Grant, ce n'est pas le moment de me faire des excuses! Gardez espoir! Nous allons nous en sortir! Je vais vous faire sortir de là! Je vous en fait le serment! Allez!

    Sur ce, il passa un de ses grands bras sous les épaules de la jeune femme et la souleva rapidement de terre. Toujours un bras contre elle pour mieux la soutenir, Rupert la força à avancer, la pliant un peu pour qu'elle est un peu plus d'oxygène. Un arbre immense poussa soudain une plainte déchirante avant de commencer chuter. Il tombait droit sur eux! Laissant à peine le loisir à Lady Grant de marcher, Rupert la souleva résolument de terre et fit un énorme bond pour éviter l'arbre qui alla s'abattre juste derrière eux. Il remit ensuite Lady Grant sur pied, si c'était possible, et courut vers la passage qu'ils atteignirent enfin. Mais le danger n'était pas encore écarté, il fallait qu'ils sortent de la forêt pour être totalement en sécurité. Si seulement la pluie pouvait tomber de nouveau! Cela leur donnerait un sérieux coup de main.

    -Allez restez avec moi, Lady Grant! Courage, nous allons y arriver!

    Malgré la fumée qui le faisait suffoquer, Rupert trouvait la force de crier ces encouragement à la jeune femme. Il ne voulait pas qu'elle se sente perdue, elle voulait qu'elle sache qu'il ferait tout pour la sauver.


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MessageSujet: Re: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptyDim 27 Juin - 3:05


    Tout allait être rasé. En une nuit. Si ils arrivaient à s’en sortir, cela relevait pratiquement du miracle à présent. Mais pourtant, ils ne s’étaient pas tellement enfoncés dans la forêt si ? Apparemment plus que Daphnée ne se l’était imaginée. Son cerveau ne répondait quasiment plus, étouffé par l’air trop pesant et surtout si absent. Elle venait de se relever, après être tombée par manque d’oxygène, de visibilité, de détermination. Son esprit était complètement confus, à quoi bon se battre à présent. Elle n’avait plus rien. Aucune famille. Meryton avait peut-être été le début de la fin après tout, et la fin était arrivée. Mais Rupert ne semblait pas du même avis, si bien qu’après qu’un bruit plus qu’étrange se fasse entendre, il la souleva et couru tout en la portant sur plusieurs mètres, jusqu’à ce que l’on puisse entendre le bruit lourd et impressionnant d’un arbre qui s’écroule juste derrière eux. Le majordome l’encouragea, afin qu’elle puisse courir par elle-même par la suite, ce qu’elle fit. Il faisait chaud, il faisait lourd, et l’air était irrespirable. C’est lorsque la mort est proche, que l’on se rend compte combien notre esprit de conservation est grand. Daphnée ne cessait de se battre avec elle-même pour rester éveillée, pour ne pas tomber, pour sauver sa vie et celle de Rupert, mais la mort aurait été tellement plus facile et moins douloureuse que tout ceci. Les flammes grandissaient et bondissaient, comme si rien ne pouvait les arrêter, comme si elles étaient invincible. Mais étaient-elles invincibles de tout ? N’avaient-elles pas une faiblesse, comme elle simple mortelle ? Lady Grant continuait de courir, pensant à Henry, à sa défunte mère, à ce que Mary lui avait dit l’autre jour, à Lydia, à Rupert. Pour lui, pour eux, elle devait s’en sortir. Elle le devait. Sans savoir réellement pourquoi d’ailleurs, c’était plus comme un instinct dont elle ne savait d’où il venait. Mais elle le devait. Rassemblant ses esprits et le peu de force qu’il lui restait, la demoiselle regarda autour d’elle ,essayant de transpercer l’épaisse fumée noire et opaque qui se trouvait autour d’eux. Elle ne savait pas où ils étaient, ni où ils allaient. Peut-être s’éloignaient-ils du bon chemin ? Mais peu importait, il fallait tout tenter. Toussant une nouvelle fois, Daphnée chercha le majordome du regard et dit de la voix la plus déterminée qu’elle put.

      - Nous allons nous en sortir.


    Sur quoi, la jeune femme s’agrippa au bras de Mr Cassian et ne cessa de se répéter qu’ils allaient s’en sortir. Sa toux devenait de plus en plus rauque, grave et longue, mais elle n’y prêtait plus autant d’attention, tout ce sur quoi la jeune Daphnée se concentrait était leur survit. Le feu continuait d’avancer, il ne s’arrêterait probablement pas à la forêt et se dirigerait vers la ville, ce qui entraîna une étrange sensation dans l’estomac de la demoiselle. Mais, s’agrippant davantage au bras de ce cher Rupert, Daphnée continua d’avancer malgré tout, et tenta de se rassurer en se disant que si jamais elle mourait, elle aurait tout fait pour s’en sortir. Mais finalement, les arbres devenaient de plus en plus rare, le feu les ayant tous avalés mais aussi la fin de cette maudite forêt pointant enfin le bout de son nez. L’air revenait enfin, si bien que la jeune Lady s’étouffa à sa première bouffée d’aire. Elle toussa et pleura toutes les larmes de son corps, se collant contre Rupert. Jamais elle n’avait été en un tel état, mais tout ce stresse depuis le début de la soirée, elle n’en pouvait plus et à présent qu’elle était hors de la forêt, hors du feu, que son corps n’allait pas servir de chalumeau, toute cette pression retombait, les pleures avec. Elle ne ressemblait en rien à une grande dame, parée ainsi mais en cet instant peu lui importait, ils étaient vivants. Le seul côté positif était que leurs habits étaient secs, quoiqu’un peu cher en émotion ce pressing…
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MessageSujet: Re: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptySam 3 Juil - 22:28

    Courir. Toujours courir. Courir toujours plus vite malgré le fait que la force des deux jeunes gens commençaient lentement à disparaître. Toujours soutenant Miss Grant contre lui afin qu'elle ne trébuche pas une nouvelle fois (ralentir ne serait-ce qu'un seul instant pourrait leur être fatal), Rupert courrait plus vite qu'il n'avait jamais couru. Le jeune homme avait autrefois entendu son père dire que la peur décuplait les capacités ainsi que la force. Aujourd'hui, Rupert en avait la preuve parfaite concrète. Les flammes leur chatouillant les mollets, les arbres qui s'abattaient autour d'eux dans des plaintes à déchirer le cœur, les braises qui se posaient sur leur visage ou sur leurs vêtements,la fumée qui leur détruisait les poumons, l'incendie gagnant un peu plus de terrain à chaque seconde... Tout cela ajouté faisait que Rupert courrait plus vite que jamais. Leur vie, à Lady Grant et lui en dépendait. Alors que ses forces commençaient à faiblir et que des crampes horribles le saisissait à chacun de ses membres, l'image de Heather s'imposa dans son esprit. Rupert eut beau secouer la tête pour chasser cette image qui lui serrait le cœur, elle restait présente dans sa tête. Alors qu'il tournait la tête pour voir à quelle distance se trouvait les flammes, Rupert vit soudain une chose pour le moins inattendue. Heather se tenait là, près de lui. Le majordome secoua une nouvelle fois la tête mais rien n'y fit: la vision d'Heather était bien là. Voilà qu'il devenait fou! Cette fumée lui avait embrouillé l'esprit! Toujours en courant, Lady Grant ne se doutant pas de ce qui se passait sous ses yeux, Rupert ferma les yeux puis les ouvrit de nouveau. Heather était toujours là. Elle n'était pas comme la dernière fois qu'il l'avait vu, malade et pâle comme la mort. Non, elle semblait paisible. Elle lui adressait le sourire qu'elle ne lui réservais qu'à lui. Le temps sembla suspendu tandis que des larmes coulaient à flot sur les joues de Rupert. Ces larmes-là, il le savait, n'avait rien à voir avec la fumée. Heather était là pour l'attendre! Elle attendait qu'il la rejoigne! Cela voulait-il dire que sa mort était certaine? Si c'était le cas, il l'acceptait tout à fait! Il allait laisser tomber, laisser ses forces le quitter définitivement pour rejoindre cette femme magnifique qui avait été la seule a éveillé des sentiments dans son cœur glacial. Soudain, Lady Grant à côté de lui fut prise d'une énorme quinte de toux. Cela eut pour effet de le ramener à la réalité. Non! Il ne pouvait pas abandonner! Il avait fait une promesse, il devait vivre! Rupert tourna de nouveau la tête pour regarder Heather mais elle n'était plus là. Elle avait compris...

    Définitivement libéré de sa vision, le jeune homme redressa légèrement la tête et plissa les yeux pour tenter de voir quelque chose à travers cette fumée épaisse et suffocante. La fin de la forêt était proche, il en était certain. Les arbres se faisaient de plus en plus rares autour d'eux à présent, et cela n'était pas du à la présence du feu. La forêt toujours à sa fin! Enfin, Lady Grant et Rupert franchirent les derniers arbres et furent hors de la forêt. Aussitôt, Rupert inspira une immense bouffée d'air. Ce fut un exercice douloureux qui lui tortura les bronches. Les deux jeunes gens parcoururent encore plusieurs mètres avant de s'arrêter. Toussant et pleurant toutes les larmes de son corps, Lady Grant se colla contre Rupert. Pour la réconforter, le majordome passa un bras autour d'elle et lui frotta le dos. Fixant intensément la forêt enflammée, le jeune homme sentit soudain les larmes couler à flot sur ses joues. Ce n'était pas des larmes de joie à l'idée d'être vivant mais des larmes de tristesse à l'idée de ne pas être mort.

    Rupert et Lady Grant restèrent ainsi plusieurs minutes. Le jeune homme sentit soudain une substance froide et liquide tomber sur le sommet de son crâne. Une goutte de pluie! Rupert leva les yeux vers le ciel et vit que la pluie recommençait à tomber. Jamais il n'avait été aussi heureux que la pluie tombe: avec un peu de chance, elle éteindrait le feu avant qu'il n'atteigne la ville. Les gouttes de pluie se mêlèrent à ses larmes qui perlaient toujours sur son visage noir de suie. Maîtrisant le tremblant qu'il sentait grossir dans sa gorge, Rupert écarta doucement Lady Grant de lui et l'observa.

    -Vous voyez: je vous avez bien dit que je vous sortirais de là.



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MessageSujet: Re: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptyMer 4 Aoû - 21:24


    Ils étaient sauvés. Il fallait l'avouer, la jeune Grant s'était demandé à plusieurs reprises si ils allaient réellement s'en sortir, elle avait même pensé à certains moments que s'était la fin. Mais le fait d'être en compagnie de Rupert en ces instants l'avait motivée et tenu éveillée, aussi fortement qu'elle le pouvait. Après tout, c'était de sa faute si ils s'étaient tout deux trouvés dans la forêt lors de l'incendie alors que les autorités ordonnaient de rester enfermé chez sois et de ne point y bouger. Cependant, rester cloitrer chez elle était chose impossible pour la douce Lady, celle-ci aimant trop l'air frais et les balades pour lire près du feu durant un temps indéterminé. Mais ils étaient sauvés. Le cœur de la demoiselle battait à la chamade après avoir manqué d'oxygène et l'air lui brûlait presque les poumons. Ses cheveux étaient emmêlés et gonflés par la lourdeur de l'atmosphère, ses yeux pleuraient sans qu'elle ne puisse le contrôler, ses lèvres entre-ouvertes chassaient l'air mauvais qui s'était introduit en elle lorsqu'ils étaient prisonniers des flammes. Puis, survint la pluie comme aurait pu survenir l'espoir. La pluie recommençait à tomber sur eux et sur la forêt déjà bien endommagée par le feu, toute cette eau qui se déversée sur leur personne et autour d'eux étaient comme apaisante.

    Toujours collée contre ce cher Cassian, Daphnée s'y sentait en sécurité, mais ce dernier se détacha doucement d'elle et la regarda, constatant qu'ils étaient bien sain et sauf. La jeune femme remarqua un léger tremblement dans la voix de celui-ci, peut-être et même certainement dut aux dernières péripéties. Lui affichant un léger sourire forcé aux coins des lèvres, Daphnée reporta son regard sur ses mains, couvertes de suie comme devait l'être chaque partie de son corps qui fut exposée à la fumée. Elle trouva dans sa main le mouchoir du jeune homme et le fixant légèrement elle ne savait que faire, le lui rendre dans ce laborieux état ou le lui laver et lui rendre plus tard. Cette réflexion ne la fit que pleurer davantage, sa personne étant, sous le coup de l'émotion, à fleur de peau. Le mouchoir toujours dans le creux de sa main, elle finit par dire, le timbre de sa voix transi et les larmes perlant toujours aux coins de ses yeux, coulant le long de ses joues une fois trop lourdes :

      - Je vous en offrirait un nouveau...


    Comme elle se sentait coupable de l'avoir emmené ici, comme tout ceci était sa faute ! Daphnée n'était pas une femme modèle pour l'époque, elle n'était pas modèle du tout, mais l'égoïsme était quelque chose qu'elle ne supportait pas et c'était pourtant ce qu'elle avait fait en étant venu dans la forêt avec Rupert. Lui qui était si bien chez les Tiddlers, au chaud et en sécurité. Il avait fallu qu'elle soit bouleversée par ses sentiments et qu'elle vienne mettre, non seulement sa propre vie en danger, mais celle d'un pauvre innocent qui n'avait rien demandé aussi. Meryton n'était peut-être pas une si bonne idée que cela, comme nouvelle vie... Reportant son regard emplit de larmes sur Rupert, la jeune Grant murmura :

      - Veuillez m'excuse de vous avoir emmener dans une telle situation, si dangereuse et d'avoir mis votre vie en danger..

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MessageSujet: Re: La lady au majordome [Rupert & Daphnée] La lady au majordome [Rupert & Daphnée] EmptyJeu 12 Aoû - 19:47

Pendant quelques instants, Rupert se demanda comment ils avaient fait pour s'en sortir vivant sans la moindre blessure. Pour être parfaitement honnête, le jeune homme n'avait pas été totalement convaincu de pouvoir sortir Lady Grant de la forêt enflammée. Combien de fois avaient-ils faillis mourir brûlés vifs par les flammes ahurissantes qui les avaient poursuivit jusqu'à ce que la pluie l'en empêche? Combien de fois avaient-ils faillis mourir écrasés par les arbres qui, dans des plaintes assourdissantes et déchirantes, s'étaient écroulés à à peine quelques mètres d'eux? Combien de fois Rupert avait-il cru ne pas atteindre la sortie de la forêt avec Lady Grant à deux doigts de s'évanouir et leurs pieds qui trébuchaient sans cesse? Les faits étant ainsi énoncés, le majordome était certain d'une chose: leur survis n'était pas due à son courage et à son force même si cela avait du aider peu. Non, Lady Grant et lui étaient encore en vie grâce à une énorme chance! Un ange gardien avait du veiller sur eux et les suivre tout le long de leur course pour sauver leur vie. Rupert n'avait jamais été très croyant, c'était plutôt le contraire depuis que sa fiancée était décédée mais, en cet instant, il se demanda s'ils ne devaient pas leur chance à une intervention divine!

Bien que cela ne soit guère convenable, Rupert scruta longuement Lady Grant pour vérifier que son corps n'avait subis aucun dommage. Il fut surpris de voir à quel point la jeune femme paraissait vulnérable entre ses mains puissantes. Avec son visage couvert de suie, sa robe brûlée et déchirée et les larmes qui coulaient à flot sur ses joues, Lady Grant ressemblait à une enfant apeurée. Rupert n'avait jamais vu la jeune femme aussi désemparée, c'était assez frustrant mais, en de telles circonstances, quoi de plus normal? Lady Grant ne lui répondit pas tout de suite, ses yeux allant de lui à ses mains crispées sur le mouchoir, à présent noir, qu'il lui avait donné pour affronter la fumée. La jeune femme retrouva enfin l'usage de la parole pour lui assurer qu'elle lui offrirait un nouveau mouchoir. Comment pouvait-elle se soucier de cela en un moment pareil? La gorge le brûlant soudain, Rupert toussa longuement. Cette fumée lui avait détruit les poumons! Sa toux une fois maitrisée, le jeune homme reporta son attention sur la jeune femme répondit:

    -Ne vous inquiétez pas pour si peu Lady Grant. Cela n'a guère d'importance.


La jeune femme, les yeux toujours débordant de larmes, s'excusa ensuite de l'avoir entrainé dans une telle aventure. Il était vrai que c'était sa faute s'ils s'étaient retrouvés là mais, contre toute attente, Rupert n'en voulait pas le moins du monde à la jeune femme. Elle ne pouvait pas deviner qu'un incendie se déclarerait. Après tout, il aurait du réagir également lorsqu'elle lui avait proposé de sortir. Avec un temps pareil, il aurait du lui proposer de parler à l'intérieur du manoir Tiddler, bien à l'abri. Mais, ce qui est fait est fait et on ne peut rien y changer.

    -Ne culpabilisez pas Lady Grant. Nous nous en sommes sortis, il n'y a donc plus de raison de s'excuser. Remerciez plutôt la chance que nous avons eu de nous en sortir indemnes.


Alors, Rupert adressa un de ses très rares sourires à la jeune femme pour la rassurer.

    -Vous êtes en état de choc: nous devrions rentrer. Le manoir Tiddler n'est guère loin d'ici. Laissez-moi vous y conduire pour vous rafraîchir.



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