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Wanna Know More ? ex Lord; Carl Powel; ]25 ans; Une pièce - The Sheds; A Bath depuis 8 mois

Step By Step

Réputation

Carl venait de l'aristocratie. Avant, on le respectait, avant, il avait une famille, avant, il avait une fiancé avec qui il était supposé se marier, avant il avait tout : l'argent, le respect, un manoir et même une petite fille. Avant, il avait une vie. Mais tout ça, c'était avant. Le passé était désormais bien flou dans sa mémoire, l'épidémie était passée par-là et avait balayé tout ce qui comptait pour lui. Il ne savait plus qui il était désormais, petit à petit, il commençait à oublier d'où il venait, ce qu'il était, son identité. Il avait tout perdu, tout, jusqu'à sa dignité.

"Carl, mon amour..."

Carl la regarda avec un sourire tendre, se demandant bien ce qui pouvait justifier l'inquiétude qu'il perçut dans sa voix lorsqu'elle s'adressa à lui. Il ne put s'empêcher de remarquer encore une fois à quel point elle était belle à la lueur de l'aube qui se levait. Encore une fois, elle avait dormi avec lui. Ce n'était pas sérieux et ils savaient tous les deux qu'ils ne respectaient pas les règles mais l'amour était plus fort que la raison. "Oui ?"

Au début, il ne sut pas vraiment comment réagir lorsqu'elle lui annonça qu'elle était enceinte. Il était heureux, bien entendu, mais ils allaient devoir organiser un mariage rapidement et leurs parents... Qu'allaient-ils penser, qu'allaient-ils dire ? Il n'était même pas sûr que son père à elle accepterait de lui laisser la main de sa fille. Sur le papier, ils étaient le couple idéal, celui que tout le monde s'attendait à marier, , ils étaient tous deux issus de famille respectables, et amies, ils avaient grandi ensemble et aussi loin que Carl pouvait se rappeler, avaient toujours été amoureux. Néanmoins, le père de sa belle ne l'aimait pas vraiment et avait d'autre plan encore plus prestigieux pour sa fille unique, sa petite fille chérie.

Les deux familles furent d'abord effrayées, cet enfant risquait d'entacher leur réputation. Puis, voyant le couple heureux, ils ne purent s'empêcher de se réjouir avec eux à l'idée d'accueillir un nouvel être au sein de leur rang. Mais il fallait se marier vite pour éviter de donner aux mauvaises langues une raison de parler. Malheureusement, le sort en décida autrement. La mère de Carl tomba malade peu de temps après et organiser un mariage était alors hors de question, il fallait attendre que celle-ci se rétablisse. Mais son état continuait de s'aggraver mois après mois et la grossesse était déjà bien avancée.

Sa fille naquit le jour où sa mère ne répondit plus à rien et lâcha son dernier souffle. A partir de là, tout commença à s'effondrer.

Sa mère décédée depuis peu, le mariage fut encore repoussé. Le mal était déjà fait de toute façon et leur petite fille était née en dehors du mariage. Elle était belle, elle avait les traits fin de sa mère et le regard profond de son père. Elle était sa vie et l'amour qu'il lui portait était plus fort que tout.

L'épidémie avait commencé par tout emporter derrière elle. Il pensait qu'ils étaient invincibles.

1 an après la naissance de sa fille, la situation était plus que critique et il fallait partir. Fuir ce fléau qui se rapprochait dangereusement. Ils n'eurent pas le temps. Son père était tombé malade durant le trajet et il ne pouvait pas passer du coté sain de l'Angleterre. Pour Carl et pour toute sa famille, il était hors de question de le laisser derrière. Ils restèrent donc avec lui, s'imaginant qu'à plusieurs, ils survivraient...

Ils avaient tort.

L'amour qu'ils se portaient tous les avait tué. Carl les avait vu partir les uns après les autres, emportant une part de lui à chaque fois. Sa fille fut la dernière. Elle avait jusqu'à là était épargné par la maladie, mais celle-ci finit par la rattraper. Après sa mort, Carl voulu mourir. Il avait tout perdu. Il avait vu sa fille mourir entre ses bras et il avait été incapable de la sauver. Pendant des jours et de nuits, il ne mangea pas, ne dormi pas, ne fit rien que pleurer la mort de ceux qu'il avait perdu, de ceux qu'il avait aimé tout en priant que la maladie l'emporte enfin. Mais celle-ci l'épargna, et finit même par disparaître. Les barrières se rouvrirent et l'Angleterre recommença doucement à vivre de nouveau. Carl n'était plus que l'ombre de lui-même.

Bath fut la première ville qu’il rencontra lorsqu’enfin, il se décida à quitter la petite maison où ils avaient vécus durant l’épidémie. Il savait qu’il devait oublier son passé pour continuer de vivre et ainsi, il fit tout ce qui était dans son pouvoir pour oublier. L’alcool joua un rôle important. Il choisit donc de rester à Bath. Il connaissait un peu la ville pour y avoir passé plusieurs étés. Il ne s’attendait pas à trouver la ville à feu et à sang. Son état lui interdisait de retrouver une situation confortable. Peu importe son aristocratie, il n’avait maintenant presque plus d’argent et les habitants n’étaient pas très accueillants lorsqu’il s’agissait de personne qui avait été en contact avec la maladie. Les Intouchables. Cela ne dérangeait pas Carl. A quoi bon se refaire une place dans la société… Il devint rapidement amis avec tous ceux qui comme lui était rejeté par les gens ‘respectables’ de Bath et continua d’oublier son histoire par tous les moyens à sa portée. On ne posait pas de question, on ne LUI posait pas de question. Personne ne savait vraiment d’où il venait et pourquoi il était ici. Certains étaient même fascinés par ce personnage d’apparence si fort et arrogant qui avait pourtant les yeux si tristes. Son étrange beauté attirée les regards et parfois l’on pensait percevoir en lui les vestiges d’un grand homme, d’un bel homme et surtout d’un homme respectable.

Mais Carl s’en fichait. Il oubliait.

Émotions

Quand Carl se réveilla, il n’avait aucune idée d’où il se trouvait et de comment il était arrivé là. Sa tête lui faisait mal et ses yeux le brûlaient terriblement. Quand il essaya de se lever, les coups de marteau dans sa tête se firent encore plus forts et encore plus présent. Il regarda rapidement autour de lui et vit la bouteille de rhum qui gisait à ses pieds « génial !». Lorsqu’il regarda un peu mieux autour de lui il s’aperçut qu’il était dans la pièce qui lui servait de lieu d’habitation. Au moins, il n’avait pas perdu connaissance à cause de l’alcool dans un endroit complétement incongru. Il se leva, tituba un peu jusqu’à la petite table qui se trouvait un peu plus loin. Il regarda au fond du pichet et vu qu’il restait un peu d’eau. Il but tout d’un coup avant de se rendre compte que c’était en fait du rhum. GENIAL. Il trouva par terre un peu de tabac et du papier à cigarette et commença donc à en rouler une. Il l’alluma puis sorti prendre l’air. Il n’avait aucune idée de l’heure qu’il pouvait être. Le soleil était assez bas dans le ciel et il en conclu qu’il devait être aux alentours de 18h. Il avait loupé son entretien pour un petit boulot au marché. FUCKING AMAZING. Il éclata de rire et les gens dans la rue lui jetèrent un regard mi-amusé mi-intrigué . Les gens du quartier étaient de toute manière tout aussi fini que lui. Il quitta le quartier The Sheds et se dirigea vers les catacombes.

Rejoindre les rebels n’avait pas vraiment été un choix à faire mais plutôt une évidence. Que pouvait-il faire d’autre. L’ivrogne et le drogué qu’il était ne risquait pas de s’intégrer à la société, il s’attelait donc méthodiquement à la détruire par tous les moyens possibles. C’est pourquoi il se rendait tous les jours aux catacombes pour savoir ce qui allait se passer ensuite, quel était leur prochain mouvement, leur prochaine attaque. Il s’était aussi fait quelque amis parmi les rebels. Amis restant bien entendu relatif, il restait trop mystérieux, trop froid, trop secret pour que les autres lui accorde pleinement leur confiance et se confie à lui. Pour être honnête, cela ne le dérangeait pas outre-mesure.

Cette journée était finalement banale. Depuis qu’il était à Bath, il se réveillait presque chaque jour sans trop savoir où comment et pourquoi, puis il allait aux catacombes et ensuite il buvait toute la nuit. Parfois, il trouvait un moyen de gagner un peu d’argent qu’il dépensait automatiquement dans la drogue. Il n’avait pas de loisir, pas de but, rien, et parfois, il lui arrivait de se demander pourquoi il continuait. Dans ces moments-là, les souvenirs refaisaient surface et la douleur était tellement intense qu’il faisait tout, absolument tout pour tenter de l’apaiser.

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