"C’était il y a quinze ans de cela. Un navire voguait en direction du Nouveau Monde lorsqu’une tempête éclata. Tous firent leur possible pour tenter d’en réchapper mais lorsque les vagues s’apaisèrent enfin, ne restaient plus que les débris de l’embarcation, flottant le long des côtes atlantiques. Du naufrage, ne survécurent que le commandant Leycester et le jeune Kenneth, âgé alors de seulement onze ans… Du moins, c’est ce qu’ils crurent…"

" Le calme après la tempête. Les corps avaient rapidement étaient emportés au loin, d’autres avaient déjà coulé, et au milieu du silence pesant, un cri. Les pleurs d’un enfant, abandonné, qui avait survécu par miracle. La mort n’aurait pas tardé à venir pour lui aussi si ce couple de pêcheur n’était pas passé par là. Ils récupérèrent le landau flottant au sein duquel la jeune Britanny criait sa peur et sa famine. Elle ne se souvint de rien et ne put garder comme souvenir de sa famille qu’un médaillon dont la gravure lui rappelait ses racines. "

" Les orphelinats se multiplièrent durant son enfance mais aussi pénible cela soit-il, elle fut au moins assez intelligente pour faire son possible pour toujours être le mieux vue possible. Ses efforts finirent par payer et c’est sur recommandation qu’elle atterrit au très renommé pensionnat de Kingsley. Ce fut la dernière fois qu’elle eut à déménager. Pour la première fois, elle rejoignait des camarades, des professeurs, qu’elle n’aurait plus à quitter quelques mois plus tard."

" La chance finit pourtant par tourner. Ses années à Meryton furent surement les plus heureuses de sa vie. Elle avait des amies, était populaire, aimée de ses professeurs… Aussi, lorsque la chance finit par tourner, le choc n’en fut que plus violent. L’épidémie qui ravagea l’Angleterre toucha plus particulièrement les écoles du fait de la proximité des élèves. Kingsley’s School ne fit pas exception et Britanny assista impuissante à la mort de toutes ses amies. Son monde s’effondra et elle avec."

"Il était hors de question d’attendre que vienne son tour est de rester plus longtemps ici, où plus rien ne la retenait. Avant que la frontière ne soit fixée, elle rejoignit Bath ainsi que la plupart des personnes qu’elle connaissait. Les relations qu’elle avait établies au court des années furent à son avantage et elle trouva aussitôt un tuteur qui la prit sous son aile mais du peu de mois où elle vécut dans l’incertitude, des souvenirs qu’elle garda des corps inanimés de ses amies, elle se promit une chose. Jamais plus elle ne côtoierait la misère à ce point, peu importe ce qu’elle devrait faire pour en réchapper."