Il était un peu plus de 21 heures, et la grande salle, somptueusement décorée pour la soirée, accueillait déjà de nombreux invités. Liam ne chômait pas : vêtu du costume de couleur noire, simple mais bien coupé, que chaque domestique devait porter pour les bals, il s'occupait du service du vin et du champagne. Plus loin, il avait aperçu Iris, chargée quant à elle de récupérer les manteaux et autres capes des convives à l'entrée, pour les confier à une autre, qui allait les ranger dans un vaste vestiaire un peu plus loin. Les musiciens enchaînaient les derniers morceaux de musique "à la mode" afin de faire danser l'assemblée. Les rires étaient nombreux. On consommait l'alcool sans retenue, on discutait et dansait dans la joie la plus complète, comme s'il n'y avait aucun problème sur Terre.
Mais Liam avait l'esprit ailleurs. Depuis le début de la soirée, il était tendu. Jusqu'à présent, il n'avait pas fait le service à ce genre de soirées mondaines. Du moins, pas des soirées publiques. Ce soir, tous ceux qui "avaient un nom" en ville étaient conviés. Ce soir... Ce soir, alors que ce n'était plus arrivé depuis plus de sept mois, il se tenait peut-être dans la même pièce qu'Emily. Il était anxieux. Liam laissait aller son regard de visage en visage, il sondait la foule sans relâche, dans l'espoir de la voir quelque part. Et si elle n'était pas là ? Et si elle y était ? Et si elle n'était pas seule ? Devrait-il aller la voir ? En aurait-il l'audace ? Comment réagirait-elle en le voyant ?
Liam devait se calmer, et surtout se reprendre. Rien n'était sûr. Et, s'il continuait ainsi, il finirait par renverser le plateau sur lequel reposaient les verres qu'il tenait, il serait renvoyé, et il ne pouvait pas se le permettre. Il devait rester concentré. Mais dès qu'il s'approchait d'un nouveau groupe d'invités, qu'il s'inclinait poliment vers eux en leur proposant une boisson, son coeur s'emballait à l'idée qu'en se redressant, il puisse finalement croiser son regard.
Le ton d'Emily était plutôt morne, comme à son habitude. La grosse gouvernante des Ferrars ne lui lâchait jamais les basques, à son grand malheur. Elle était toujours sur son dos "allez manger !", "habillez vous !" faites ceci, faites cela, elle n'en pouvait plus. Elle voulait seulement prendre un de ses torchons et l'étouffer avec. Elle se rappelait maintenant combien la vie de jeune fille de bonne famille était horripilante. Il y avait toujours quelqu'un pour lui dire quoi faire, quoi dire, presque quoi penser. Elle était libre, elle, elle n'avait besoin de personne, qu'ils la laissent tranquille ! Mais Emily ne se plaignait pas, ne reprochait rien à personne. Après tout cette vie là, elle l'avait choisie. C'était elle qui avait décidé de retrouver ces contraintes en retournant vivre avec sa soeur. Au moins, elles s'entendaient bien toutes les deux, cela lui réchauffait le coeur. Mais même avec cet avantage, elle détestait sa nouvelle vie. Si on pouvait appeler cela une vie. La raison qui faisait que la gouvernante hurlait à tout va était que ce soir là était donné un bal à la Pump Room et, bien qu'elle ait essayé d'y échapper, Emily était obligée de s'y rendre. Pour la "convenance". Maintenant qu'elle était officiellement présentée au monde, elle devait se rendre à toutes sortes d'évènements tel que celui ci, même si cela ne lui plaisait pas. Elle se regarda une dernière fois dans le miroir puis se leva et descendit les escaliers, passant en coup de vent devant la gouvernante. Elle rejoint ensuite sa soeur et son mari dans la calèche, et la soirée commença vraiment.
Arrivée au bal, Emily donna son manteau à une domestique puis suivit sa soeur, sans trop se poser de question. Les bals des villes étaient bien différents de ceux des villages. Plus grands, plus bruyants. Et elle gardait un assez mauvais souvenir du dernier bal auquel elle avait assisté. La soirée promettait d'être longue. Caiterina partit avec on ne sait quel inconnu danser sous les yeux de Charles, ailleurs comme d'habitude. Il n'avait même pas remarqué les regards aguicheurs que sa femme lançait aux autres hommes de l'assemblée. Emily soupira, il était vraiment trop aveuglé par l'amour. Profitant du fait que Caiterina soit occupée, elle essaya tant bien que mal de se faire oublier en se mettant dans un coin pour bougonner, chose qu'elle faisait le mieux depuis quelques temps. Personne ne devrait la remarquer, ici. Elle lança un regard sur les danseurs et les autres convives. Le temps aidant, elle en connaissant quelques uns, et s'était même fait quelques amies, mais celles ci étaient trop occupées à rire et à danser, ce qu'elle ne leur reprocha pas, elles avaient bien raison de s'amuser. Alors qu'elle continuait de faire son inspection de qui était là ou non, Emily croisa le regard de quelqu'un qu'elle voulait éviter. Absolument. Elle détourna vite les yeux mais trop tard, il l'avait vu, il venait vers elle. Elle se maudit intérieurement.
- Lady Donovan ! Mais vous êtes splendide en cette soirée d'Automne ! - Merci, comte Benson. Son ton était froid, il ne lui ficherait donc jamais la paix ?
Emily avait rencontré le comte Benson il y avait de cela quatre mois, alors qu'elle se faisait à peine à la vie de Bath. Il était l'un des amis, plutôt une connaissance, de Charles. Dès leur première rencontre, il exaspéra Emily par ses manières trop poussées, son langage trop lourd, toute sa personne en réalité. Il n'était pas méchant, mais simplement collant. Il n'arrêtait pas de lui rendre des visites "surprises" et de faire des allusions lourdaudes à tout va. Elle essayait pourtant de rester polie, de rester à sa place. Mais parfois, elle ne pouvait pas se contenir de l'envoyer valser. Cela ne l'empêchait pas de revenir, cependant.
- Mais que faites vous donc toute seule, dans ce coin sombre ? Venez donc danser ! - Non, merci. Je ne suis pas bonne danseuse et préfère rester dans mon coin. Emy avait peut être changé de comportement depuis quelques mois, mais elle gardait tout de même son franc parler.
Mais le comte était obstiné, il lui prit donc carrément la main, en s'inclinant.
- Je ne puis croire cela ! Ou alors, prouvez le moi en m'accordant une danse.
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Sujet: Re: Hiding among the crowd # Emy & Liam Jeu 17 Fév - 0:59
Liam, alors qu'il allait de groupe en groupe, surprenait des bribes de conversations. Elles étaient toutes plus superficielles les unes que les autres, d'après lui. Seules quelques personnes abordaient des sujets plus importants que les derniers ragots qu'il y avait à s'échanger. Certains abordaient même des sujets houleux, tels que la situation de l'Est, les tensions que cela créait. Mais ils étaient bien rares, et souvent, on les jugeait "inintéressants". Quelle ironie ! On regardait d'un mauvais oeil ceux qui osaient mettre des mots sur les réels problèmes qui animaient l'Angleterre !
Liam servit un verre de champagne à une Dame maigrichonne d'une quarantaine d'années, qui ne lui prêtait aucune attention mais semblait passionnée par le discours soporifique du Lord avec lequel elle était, et qui avait la moitié de son âge. Elle éclata d'un rire aigu dans les tympans de Liam, qui du se retenir de grimacer, et qui se dépêcha de prendre la poudre d'escampette après un bref "Lady Gressings, Lord Cardist". Deux habitués des soirées privées données régulièrement dans les salons du Royal Crescent.
Liam allait se diriger vers un autre groupuscule de personnes lorsque quelque chose attira son attention. Près de l'entrée, Iris lui faisait de grands gestes, plus ou moins discrets. Dans un froncement de sourcils, il lui demanda ce qu'il se passait. Elle lui fit signe de venir vers elle. Son regard disait clairement "Tout de suite." Liam s'approcha rapidement, mais avec suffisamment de discrétion pour que personne -et surtout pas son employeur, qui faisait partie des invités- ne puisse le remarquer.
- Je ne peux rien te garantir, fit Iris. Mais Martha a prit le manteau de trois personnes tout à l'heure. Elle me jure qu'il s'agissait des Ferrars.
Les yeux de Liam brillèrent de surprise. Il voulut répondre, mais un couple d'Aristocrates fit son entrée, et Iris du s'occuper d'eux. Liam repartit vers l'intérieur de la salle, encore plus tendu qu'auparavant. Les Ferrars... Trois personnes. Certainement le mari de Caiterina, celle-ci et... Emily. Liam avançait avec tant de hâte vers le buffet de la salle, contre l'un des murs de celle-ci, qu'il ne remarqua même pas qu'un petit homme bouffi, au crâne dégarni et qui fumait la pipe, avait tendu la main vers son plateau pour y prendre une coupe. Comme Liam ne s'était pas arrêté, l'homme offusqué lâcha un "Oh !" de surprise. Mais Liam s'en moquait. Il alla poser son plateau près de celui, vide, d'un autre domestique avec lequel il avait fait connaissance la semaine dernière, lors d'une autre soirée. Celui-ci l'interrogea sr son état, preuve que Liam devait être plus qu'agité.
Emily était dans cette salle, c'était quasiment certain. Du moins, Liam voulait y croire. Mais Caiterina y était aussi. Par ailleurs, il ne pourrait décemment pas l'approcher au beau milieu d'un bal, avec tout ce monde ! Mais, comme pour rompre le fil de ses pensées, le regard de Liam fut attiré par la fine silhouette d'une jeune femme brune, qui dansait avec un homme un peu plus âgé qu'elle. Liam oublia l'homme dans la seconde, et ne se concentra plus que sur la jeune femme. Il sentait son coeur s'emballer. Ou peut-être ralentir, il ne savait pas trop. En tout cas, ne plus se comporter normalement. Liam avait le ventre un peu noué. Le couple tournoya, et Liam put apercevoir son visage une petite seconde. mais cette seconde suffit. Il l'aurait reconnue n'importe où, coiffée ou habillée n'importe comment. Pour lui, ce fut comme si le temps s'arrêta. Il n'entendait plus le brouhaha de la pièce, il n'entendait plus la musique trop forte, ni même son collègue, qui lui demandait pour la troisième fois si tout allait bien. Il n'avait plus qu'une seule chose en tête. Emy. Il la trouva très belle. Très belle, mais peut-être pas tout à fait à l'aise dans les bras de son partenaire. Liam avait une boule douloureuse dans la gorge. Il ne l'avait jamais faite danser à un véritable bal, en fin de compte. Tant de choses s'étaient passées depuis la dernière fois ! Liam regrettait tellement, il avait été tellement idiot, tellement... Et Frédérick ! Emy ne savait même pas ! Elle ignorait que son père n'était plus de ce monde... Liam y pensa dans une nouvelle vague de tristesse. Son père avait considéré Emy comme sa propre fille, toutes ces années. Il l'avait aimée autant que ses deux fils, et avait, à sa manière, toujours soutenu Liam lorsqu'Emy avait quitté la maison. Liam savait qu'Emy appréciait beaucoup son père également. Elle méritait de savoir ce qui était arrivé. Liam se devait de lui dire. Mais comment ? Il ne pouvait pas aller la voir pour le lui annoncer de but en blanc. Ils ne s'étaient pas revus depuis des mois, s'étaient quittés dans d'horribles conditions, et elle dansait avec un autre.
- Oh ?! Liam, tout va bien bon sang ? faisait Victor, son collègue, pour la quatrième fois. - Je... Non. J'ai besoin que tu me rendes un service, Vic', fit Liam en se tournant vers lui, retrouvant soudainement ses esprits. - Tout ce que tu veux tant que ça ne me fait pas renvoyer ! plaisanta le jeune homme. - Tu m'as dit que tu savais un peu écrire, non ? Poursuivit Liam, plein d'espoir. - On peut dire ça... Qu'est-ce que tu as derrière la tête, O'Loughlin ? - Contente toi d'écrire, d'accord ? lui répondit gentiment Liam.
Puis Victor alla chercher de quoi écrire, et revint hâtivement vers Liam. S'ils restaient trop longtemps à ne pas travailler, ils allaient s'attirer des ennuis. Sous la courte dictée de Liam, Victor écrivit le mot sur un bout de papier chiffonné. Liam retira dans le même temps le collier qu'il portait autour du cou, celui de son père. Il le confia à Victor, et lui montra discrètement Emily.
- Tu as perdu la tête ?! Est-ce que tu as bien regardé cette fille, Liam ? - Victor... - Non mais regarde-la, regarde-la bien ! Elle est... Et puis toi... - Victor ! - Et à tous les coups le gros lard est son mari. - VICTOR !
Quelques têtes se tournèrent dans leur direction, et dans un même élan, Liam et Victor firent un sourire poli aux invités qu'ils avaient dérangés en pleine conversation.
- Contente-toi de faire ce que je t'ai dit, d'accord ? S'il te plaît. Je te le revaudrai, tu le sais bien. - Comme tu voudras, fit le fameux collègue dans un soupir, en s'éclipsant vers l'assemblée.
Liam resta à côté du buffet un moment, stressé. Il espérait que Victor ne ferait pas de bêtise en apportant le mot et le collier à Emy, qui le ferait bien discrètement, comme il le lui avait demandé. Il espérait... Il ne savait plus quoi penser, en réalité. Ce soir, il l'avait revue. Et pour l'instant, tout ce sur quoi il pouvait se concentrer, c'était cette impression de joie et de tristesse mêlées que la vision d'Emy avait provoqué en lui.
« Emy, Je sais que tu comptais beaucoup pour lui. Si tu désires t'y rendre, tu pourras trouver sa tombe au Locksbrook Cimetery. »
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Sujet: Re: Hiding among the crowd # Emy & Liam Jeu 17 Fév - 1:54
Le pot de colle était parvenu à ses fins, et voilà qu'Emily se retrouvait sur la piste sans savoir comment. Elle gardait son air sombre. Elle n'avait pas envie de danser, elle lui avait clairement dit, pourtant. Elle n'avait pas la force de se battre, cependant. Elle voulait juste rester dans sa chambre, avec son piano ou même un bouquin. N'importe qui pourrait l'occuper pour qu'elle ne pense plus à rien et surtout qu'elle soit seule et tranquille. C'était tout ce qu'elle demandait, de la tranquillité. Mais entre la gouvernante et ce lourdaud, c'était apparemment trop demander ! Elle se laissait guider par le comte, plus petit qu'elle d'une tête d'ailleurs, et n'écoutait pas ses braiments continuels et inintéressants.
- Et donc vous voyez, ma chère Lady, comme je le dis toujours, mieux vaut ne pas se laisser faire ! Alors je suis allé voir cet antiquaire, comme lui même se nomme, et je lui dis que j'exigeais qu'il me rembourse la totalité de ce que je lui avais acheté ! Ce bougre, comment a-t-il pu me vendre de la contrefaçon en pensant que je ne le remarquerais pas ! Qu'en pensez vous ? - Oui, oui... - Ah, je savais que vous seriez d'accord avec moi ! Il faut dire que vous êtes une jeune femme intelligente oui, oui, très intelligente même ! Vous pourriez en effrayer plus d'un, avec ce que vous avez dans la tête, vous savez ! Il ponctua sa phrase d'un rire gras et postillonneux. Emy crut qu'elle allait vomir. - Si vous le dîtes... Elle savait que le moindre écart de comportement entrainerait des conséquences sur sa soeur, qui était sensée l'élever, et ne voulait pas lui attirer de problèmes, elle se contentait donc depuis pas mal de temps d'acquiescer à ce que les gens lui racontaient, même si elle ne les écoutait pas.
Le comte devint alors tout rouge d'un coup. Il toussota pour faire passer sa gêne et accéléra la danse, marchant sur les pieds d'Emily au passage. Elle aussi, elle allait surement l'étouffer un de ces jours.
- Mais je... Je ne suis pas de ces hommes, je tiens à vous le dire ! Au contraire, j'arrive à un âge où il faut commencer à penser sérieusement à l'avenir et... - Veuillez m'excuser, mademoiselle ?
Sauvée ! Emily savait très bien où ce vieux pervers allait en venir et ne préférait rien entendre. Par chance, un serveur était apparu devant elle. Il s'inclina légèrement, puis leur proposa une coupe de champagne. Bien contente de cette diversion, Emy envoya valser son "partenaire" et saisit une coupe. Elle bénissait ce service oui, même s'il les avait interrompus et que cela aurait choqué n'importe qui, elle avait juste envie de lui donner tout ce qu'il voulait pour ce sauvetage inespéré.
- Vous pourrez boire plus tard, milady ! Continuons donc à danser ! L'étouffer. Il fallait l'étouffer. - Dansez donc tout seul, comte, ou allez vous trouver une autre cavalière, je suis fatiguée. Son ton était glacial, et le petit grassouillet ne se le refit pas dire deux fois avant de déguerpir. Tout de même ! Elle fronça les sourcils en sa direction puis tourna son visage vers le serveur et lui fit un sourire.
- Je vous remercie, vous n'imaginez même pas quel poids vous venez de m'enlever ! - Heu... En vérité c'est à dire que... - Oui ?
Emily ne comprenait pas. Il voulait faire la causette ? Etonnant, elle avait remarqué que les domestiques se tenaient à carreaux dans cette ville. Mais apparemment non, ce n'était pas ce qu'il voulait dire. Il lui montra sa main, dans lequel elle put voir un petit bout de papier plié. Encore plus étonnant. Elle fronça les sourcils, puis fit un signe de la tête, lui indiquant qu'elle avait compris où il voulait venir. Par un procédé compliqué, Victor réussit néanmoins à glisser le mot dans la main d'Emily, qui le serra pour ne pas le perdre. Le danger du grassouillet étant écarté, elle remercia à nouveau son sauveur, puis partit s'isoler dans un couloir pour voir de quoi il en retournait.
Elle déplia délicatement la feuille de papier et trouva un collier à l'intérieur. Elle fronça de nouveau les sourcils. Ce collier... Elle l'avait déjà vu quelque part, c'était certain. Mais où ? Impossible de se rappeler. Pourtant il était tellement familier... Elle se décida à lire le mot, peut être que cela l'éclairerait. Elle s'appuya contre un mur, contente des mauvaises manières qu'elle avait gardées, et posa ses yeux sur l'écriture maladroite qui y était tracée. A la fin de sa (courte) lecture, ses yeux s'écarquillèrent, et elle laissa tomba le bout de papier à ses pieds. Elle avait compris. ou du moins, elle le croyait. Non, ce n'était pas possible, ce n'était qu'une farce ! Oui, voilà, une farce provoquée par un plaisantin. Et une farce de mauvais goût, qui oserait faire cela ?! Une farce, c'était une farce. Ce n'était pas possible. Impossible. « Emy ». Il n'y avait plus que sa soeur qui l'appelait comme ça, maintenant. Avant... avant c'était différent. Non, il fallait qu'elle se sorte ces idées étranges de la tête. Elle n'en avait pas conscience, mais elle était restée telle une huitre, à se refermer dès la première difficulté. Elle garda le collier au creux de sa main, caché, puis se dirigea vers Charles.
- Emily ! Que vous arrive-t-il, vous êtes bien pâle ! L'expression de son beau frère indiquait clairement qu'il s'inquiétait pour elle. - Oui, non, je... J'aimerais rentrer. Son regard était vague, elle ne savait pas encore comment assimiler l'information, ni si elle était vraie, ni si... Ni rien du tout ! Elle voulait juste rentrer. - Bien sûr, bien sûr, suivez moi je vais vous conduire à la voiture, Sam repassera nous cherchez plus tard, votre soeur et moi.
Après, ce fut le flou. Emy se laissa guida par Charles à travers la salle de ba bondée, elle ne remarquait rien ni personne. Elle monta dans la calèche sans trop se rendre compte de ce qu'elle faisait et avant de tout comprendre, elle était dans son lit. Elle ne savait même plus comment elle avait atterri là. Dans son poing serré, il y avait toujours le collier. Demain... Oui demain tout serait plus clair. Elle allait être forte, elle allait au cimetière mais demain. Demain...