a sad & lonely day, as always - Caiterina

Comme bien souvent, Emy errait dans le vaste appartement qu'elle occupait avec sa soeur et son mari Charles au Royal Crescent. Des mois étaient passés, et pourtant, elle ne se faisait toujours pas à sa nouvelle vie d'aristocrate. Tout était bien plus facile, plus fastueux. Elle ne s'en était jamais rendu compte mais en réalité, les aristocrates n'avaient rien à faire de leurs journées. Elle s'ennuyait terriblement, et de plus en plus. Certes, il y avait parfois des évènements auxquels elle participait comme des bals, des concerts, des dîners... Mais tout lui semblait si fade ! Elle préférait nettement sa vie d'avant, même si elle savait qu'elle ne pourrait jamais la revivre. Mais lorsqu'elle avait décidé de retourner vivre avec Caiterina, elle savait pourtant très bien à quoi elle s'engageait. Par cette simple décision elle s'était plus ou moins privé de toute liberté de mouvement. Mais elle n'aurait jamais pensé que vivre dans une cage dorée lui pèserait tant. Elle était devenue morose, et ne ressortait sa bonne humeur habituelle qu'en de rares occasions. Son esprit était accaparé la plupart du temps par les regrets qu'elle portait avec elle. Le plus gros étant bien évidemment qu'elle avait laissé tomber Liam, elle l'avait abandonné et ne l'avait plus revu depuis l'annonce de l'épidémie, et depuis qu'elle était partie de Meryton. Le village lui manquait, lui aussi. Elle avait toujours cru qu'il était immense mais depuis qu'elle était à Bath, il lui semblait qu'il était un petit cocon dans lequel elle avait une place, quand bien même cette place n'était pas de choix. Ici, elle n'était personne. Ou au contraire elle était quelqu'un, et c'était bien là le problème.

Pour pallier à son ennui grandissant, Emily s'était remis au piano. Elle en avait joué étant petite mais cela ne l'avait jamais vraiment passionnée, elle préférait aller jouer dehors. Mais aujourd'hui, elle s'était trouvé un goût particulier pour la pratique de l'instrument. Elle se leva donc du fauteuil sur lequel elle était assise pour aller s'installer devant le piano à queue qui trônait dans le salon. Elle soupira, puis se mit à jouer.