Remember Austen, RPG du XIXe
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{SUJET FINI} « Forced happiness is a nightmare » - Amélie Nothomb #Monologue

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Lola Graham
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MessageSujet: {SUJET FINI} « Forced happiness is a nightmare » - Amélie Nothomb #Monologue {SUJET FINI} « Forced happiness is a nightmare » - Amélie Nothomb #Monologue EmptySam 18 Déc - 4:12

{SUJET FINI} « Forced happiness is a nightmare » - Amélie Nothomb #Monologue Sanstitre9f

    La porte s'ouvre, mes mains fuyant soudainement la poignée de celle-ci. La Cave. Une caresse d'une femme qui vint sur mon épaule tandis qu'une autre m'adresse un sourire chaleureux. C'est flou. L'image n'est pas nette et pourtant j'étais bien là. Je m'avance lentement vers le couloir, donnant vers les escaliers et arpente alors celui-ci. Un homme derrière moi. Mon regard vint se poser sur une autre femme de joie qui descendait après avoir passé un moment de pure folie avec un de ses clients réguliers. C'est étrange, j'ai l'impression d'être dans un rêve. La couleur des murs n'était pas comme d'habitude. Oui, c'était flou. Malgré cette sensation, je montais toujours. Arrivée à une porte, j'entrai dans la chambre et entendit alors l'encadrement de l'entrée se refermer derrière moi. L'homme en question vint se coller contre mon échine, me dévorant le cou avec ses lèvres. Dégoûtants. Tout était dégoûtant. Cependant, je le laissais faire. Il avait hâte d'enlever la moindre partielle de mes habits. Du peu de vêtement que j'ai en tout cas. Je sentais ses mains se faufiler sur mon corps et je le laissais faire. Je ne pouvais rien lui refuser. C'était mon boulot. Cependant, c'était un rêve non ? Je rêvais là. Oui, c'était un rêve. Maintenant je me retrouvais sur le lit et des flash vinrent à ma mémoire. Son corps sur le mien. La violence de ses gestes mélangés à la douceur. Il voulait peut-être m'impressionner ? Mais ça ne me faisait rien. Je ne ressentais plus rien et je le laissais se vider en moi. Encore un flash m'apparut et je me voyais enfiler mes vêtements. Sortir de la chambre en prenant l'argent et refaire la même scène. Toujours cette scène, avec un homme différent cette fois-ci.

    La porte s'ouvre, mes mains fuyant soudainement la poignée de celle-ci. La Cave...

    ***

    Un écho vint en moi, j'entendais mon prénom et j'ouvris les yeux. L'image était plus nette soudainement et je voyais devant moi une des femmes qui travaillait avec moi à la même heure. Elle me disait d'ailleurs qu'il fallait que je me réveille. Qu'il fallait que j'aille faire mon boulot. C'était l'heure. Je hochai doucement de la tête et me redressai de mon lit. Ma tête me tournait, je me sentais nauséeuse. En ce moment je ne savais pas ce que j'avais. La semaine dernière je pétais un câble pour rien. Je pouvais être irritable dans ma façon d'agir avec les personnes. Et parfois, j'avais cette envie de chair qui me dégoûtait mais qui était plus forte que tout. Ce contact charnel dont j'avais été habitué depuis mes 14 ans, me faisait envie. C'était complètement incohérent pour moi mais je ne pouvais pas me la défaire, cette envie. Cela faisait un mois que je me sentais étrange. Des nouvelles sensations me venaient sans que je puisse deviner la nature même de cette émotion. Pourtant je continuais à vivre mon train train quotidien. Mais il y avait toujours ce "plus" qui venait me frapper de plein fouet.

    Une tape sur l'épaule, amicale. Je relevai mon visage. La jeune femme qui travaillait avec moi me demandait de me dépêcher un peu et de nouveau je hochais la tête. Elle me dit que j'avais la tête ailleurs en ce moment tout en descendant les escaliers qui menaient aux chambres. C'était vrai. En ce moment je n'étais pas vraiment dans mon état normal. Je ressentais la fatigue plus vite que d'habitude. Soudain je m'arrêtai dans ma marche et elle me demanda ce que j'avais. Elle me dit que j'étais pâle et d'un coup, je l'abandonnai là, devant mon mutisme et me précipitai vers les toilettes du rez-de-chaussée. Agenouillée devant la cuvette, je vomissais le peu de nourriture que j'avais ingurgité tout à l'heure. Mais qu'est-ce qu'il m'arrivait ?


Dernière édition par Lola Graham le Jeu 23 Déc - 2:56, édité 2 fois
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Lola Graham
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MessageSujet: Re: {SUJET FINI} « Forced happiness is a nightmare » - Amélie Nothomb #Monologue {SUJET FINI} « Forced happiness is a nightmare » - Amélie Nothomb #Monologue EmptySam 18 Déc - 20:41

    Je me relevai doucement, me tenant quelque peu au mur des toilettes et je sorti de la cabine, me dirigeant vers le lavabo. Je fis couler de l'eau, buvant quelques gorgées et me passai les mains sur mon visage. Mon regard vint croiser celui du miroir. C'était vraiment un temps à ne pas tomber malade et pourtant cela durait depuis plus d'un mois. Étant donné que je ne pouvais pas me faire examiner, c'était tout à fait normal que mes symptômes traînaient. Alors c'était ça ? J'allais encore tomber malade et ne pas m'en sortir ? Comme lorsque j'étais enfant ? C'était horrible ce moment là. C'était passé il y a bien longtemps mais ce moment là de ma vie était resté gravé dans ma mémoire. Je me souvenais parfaitement comment mon état de santé allait mal. Les pleures de ma mère, son inquiétude vis à vis de moi. Oui, je me souvenais parfaitement de ces instant où elle priait Dieu de m'épargner. Alors c'était ça ? J'allais encore tomber fatalement ? Et cette fois-ci, la maladie allait emporter quelle particularité de mon corps ? Ma voix n'était plus là, peut-être qu'il allait m'enlever la vue ? L'ouïe ? Les peu de forces de mes jambes ? Quoi ? Ce n'était pas assez suffisant peut-être pour lui de me voir dans cette vie misérable qu'il fallait encore que je paye ? Mes mains se serraient sur les bordure du lavabo et j'entendis alors la porte s'ouvrir. Rosaline, ma collègue, vint vers moi et me demandait si tout allait bien. Elle était aussi inquiète pour moi, comme l'était ma mère. Mais je restais impassible comme toujours. Je hochais la tête, lui faisant croire que oui, bien sûr, j'allais bien. Que ce n'était rien. Juste un léger malaise. Ou peut-être une nourriture qui avait eu du mal à passer. Bref, j'essayais juste de lui faire comprendre que ce n'était rien. De toute façon à quoi bon. Si Dieu voulait me punir encore, alors qu'il le faisait. J'en avais rien à faire. Je n'avais plus rien à perdre.

    On se dirigea vers la sortie, je sentais encore son regard sur moi. De la peine. Cela m'oppressait. Je n'avais pas envie que les gens aient de la pitié pour moi, cependant je ne pouvais pas leur faire comprendre cela. C'était humain de ressentir de la peine pour une fille comme moi. Muette, fragile. Toutes les filles s'étaient attachées à moi dans la Cave. Juste parce que pour elles, j'étais la fille qui avait connu le malheur. Orpheline, sans voix et réduite à faire le tapin. C'était normal de ressentir de la pitié. Si j'étais dans leur peau et que je voyais une image telle que la mienne sur une autre personne, bien sûr j'aurais de la peine pour elle. Cependant, toutes cette attache qu'elles affectionnaient pour ma personne me renvoyait fatalement l'image de mon mal-être. Vivement que je puisse aller au Dennaker's Inn pour pouvoir oublier un peu tout ça. Pour m'évader et me sentir mieux que maintenant.

    On se positionna sur notre "territoire". Je levai mon regard vers le ciel noir et le vent froid me faisait frissonner. C'était glacial, quelques flocons de neige commençaient à venir. Cette période de l'année n'était pas mon préférée. J'avais toujours l'image de ma mère qui venait devant mes yeux. Par un temps comme celle-ci. La petite fille que j'étais voyant sa mère se donner la mort devant elle. Oui, ce n'était pas vraiment l'époque de l'année que j'aimais le plus. Je fus tirée de mes pensées par la voix d'un homme qui m'adressa la parole. Mon visage se baissa et reconnut un de mes habitués. Un père de famille qui cherchait un peu d'affection car sa femme ne le satisfaisait pas assez. Il m'adressa un sourire. Je n'avais pas de préférence parmi mes clients, c'était tous les mêmes pour moi mais je devais bien avouer que celui-là, était un gentleman avec moi. Au même titre que Mr. Dawsey mais moins joueur, moins frivole.

    Il avait été attiré par moi car ma fragilité l'avait touché. Alors bien sûr lorsque c'était ainsi, beaucoup de monde venait me voir. Je n'étais pas une des vedettes de la Cave, mais j'avais déjà une réputation de la femme de joie muette, fragile, qui attirait beaucoup d'hommes à vrai dire. Cependant je ne lui renvoyais pas son sourire. Il savait très bien comment je fonctionnais. Au départ, comme beaucoup l'avait essayé, il me parlait, essayant de déceler une quelconque émotion dans mes gestes. Mais il avait bien vite compris que cela ne servait à rien. Alors il n'avait fait que me parler. La discussion commençait toujours au début lorsqu'il se déshabillait. Il savait que je partais comme une voleuse à la fin. Il me contais ses aventures avec sa femme, ses petits soucis dans son travail, ses affaires, ou avec son fils. Bref, tout ce qui lui passait par la tête. Et moi je l'écoutais, sans vraiment m'y intéresser. Il était juste là pour mon corps, alors à quoi bon d'apporter une quelconque importance à son récit.

    J'ouvris la porte de la Cave, ma main fuyant soudainement la poignée de celle-ci.
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MessageSujet: Re: {SUJET FINI} « Forced happiness is a nightmare » - Amélie Nothomb #Monologue {SUJET FINI} « Forced happiness is a nightmare » - Amélie Nothomb #Monologue EmptyDim 19 Déc - 3:15


    Suivi de cet homme, je montai les escaliers. Arrivés devant la porte de ma chambre, j'y entrais, entendant l'encadrement de celle-ci se refermer. Mes yeux se posèrent sur les draps et je sentis sa présence se coller contre mon échine. Comme dans mon rêve. Il n'avait pas envie de parler ce soir, on dirait bien. Il avait juste envie de posséder mon corps comme les autres. Ses mains se faufilèrent sur mon corps, me déshabillant avec hâte. Je me retrouvai bien vite sur le lit, nue. Je l'aidai à se déshabiller, lui qui était sur moi. Ses vêtements se propageaient dans toute la pièce et une fois dénudé, il commença à nouveau à me caresser. Il avait voulu, comme les autres, essayer de s'approprier mes lèvres tout en sachant nettement qu'il n'avait aucune chance de les avoir. Ils le savaient tous. Les lèvres, c'était la seule partie de mon corps que je ne voulais leur donner. Je n'ai jamais connu un baiser. Toucher les lèvres de quelqu'un d'autre. Non, c'était inconnu pour moi et je voulais que cela reste inconnu encore. Juste cette petite chose que je voulais préserver. Il comprit et n'essaya pas à nouveau de tenter quelque chose. Soudain, je sentis une bouffé de chaleur m'envahir lorsqu'il me touchait. Je mordis ma lèvre inférieur. Cette envie charnel était de nouveau là. Et je me dégoûtai moi-même de pouvoir ressentir cela alors que je n'avais nullement envie de cet homme même si c'était un de mes habitués. Oui, je n'avais pas envie de lui comme les autres. C'était juste mon boulot de faire ce qu'ils avaient envie que je leur fasse. Que je serve d'objet pour qu'ils puissent assouvir tout leur besoin. Je n'étais que ça. Rien d'autre que ça. Et là, j'avais envie de lui. Et j'avais du mal à contenir cette émotion qui me submergeait de plus en plus. Je me mis sur lui, à califourchon. Une de mes mains vint se poser sur le bois dur du dossier de mon lit et les mouvements de mon corps se mirent à mouvoir de plus en plus rapidement tandis que la voix rauque de ce gentleman me faisait deviner le plaisir qu'il prenait par ce simple contact. Je fermai les yeux et les rouvrit. J'étais sauvage, sensuelle. On dirait même que cela m'importait qu'il puisse jouir de cette étreinte. J'avais envie de l'entendre encore plus et rien que cette pensée là me mettait mal à l'aise. Je n'arrivais plus à contrôler quoi que ce soit. C'était mon corps qui n'en faisait qu'à sa tête. Suivant exactement cette envie soudaine qui était apparue.

    ***

    La fin m'avait paru long. Il était là, couché encore à mes côtés. Je décidai enfin de bouger et me rhabillais. Pourtant il parla. C'était qu'à la fin qu'il avait envie de me parler ? Il savait très bien que je m'apprêtai à partir.
    « Ma femme est enceinte. On va avoir un autre bébé. »
    J'enfilai mes bas, ne prêtant pas plus attention à ce qu'il me racontait.
    « Les symptômes s'étaient montrés la semaine dernière. Les vomissements, les nausées, les envies d'avoir de la nourriture sucrée et aussi les envies physiques. »
    Mon haut mis, mes gestes s'arrêtèrent soudainement à l'entente de ses dernières phrases. Mon regard dans le vide.
    « Oui, elle est enceinte. On va encore avoir un bébé, n'est-ce pas merveilleux ? Je serai à nouveau père d'un magnifique bébé. »
    Non... Mes paupières se clignèrent quelque peu et à toute hâte j'enfilais ma dernière couche, pris l'argent et m'enfuyais de la chambre, laissant mon client là, se demandant peut-être pourquoi soudainement j'avais pris la fuite avec autant de vivacité. Je dévalai les escaliers, pris la sortie. Mes pas me conduisirent sur une ruelle juste en face de la Cave. Je m'arrêtais, collée contre le mur. Une main vint se poser sur mon ventre. C'était ça... J'étais enceinte... J'attendais un enfant... Mon corps se glissa doucement contre le mur et je me retrouvai bien vite assise sur le sol froid légèrement enneigé, recroquevillée, étouffée par un bruit sourd de pleur.

FIN
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