| | | Sur un prélude de (come-)Bach |  |
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|  | | Sujet: Sur un prélude de (come-)Bach Mar 14 Sep - 16:24 | |
| Georges L. Watelse connaissait la partition par coeur. Il l'avait joué durant des jours entiers, répétant certains accords complexes, tyranisant ses doigts et réduisant à l'esclavage les touches de son clavier. Son clavier... Son habituel piano demeurrait encore à Londres et prendrait quelques temps à le rejoindre. Il déplaça une mèche, admirant l'ombre de son profil. Non, jamais la musique n'avait eu un Maitre aussi digne d'intérêt et propre à l'admiration. Il sourit de contentement, le regard pétillant de sa propre auto-satisfaction.
Son index effleura un mi-bémol. L'annulaire pouce rejoint le tintement des cordes en y associant un La. Le pouce, quant à lui, s'en alla sautiller sur une touche proche. Le prélude commençait.
Sans son piano, Watelse avait passé le voyage à chantonné des partitions. Ses doigts impatients se prenaient parfois à jouer dans les airs un requiem ou une ode. Arrivé à Meryton, ses mains s'enquilosaient d'ennui, frustrées de ne pouvoir créer de mélodie.
Quelques renseignements pris auprès du maire, Georges Léonard Watelse, pianiste de renom, se dirigea avec une précipitation certaine vers le théâtre, où, lui avait-on dit " se trouvait le meilleur piano disponbible". Le résultat n'était pas aussi bon qu'il l'espérait : un simple clavier à la sonorité plus que critiquable... mais qui suffirait à se délier les doigts.
Il se trouvait donc sur le côté de la scène, assis au piano qui accompagnait certaines pièces. Un prélude... Voilà ce que son inspiration lui soufflait.
La musique impreignait maintenant le moindre fauteuil, caressant les rideaux pourpres.
Et peu lui importait qu'il dérange une répétition ou qu'il lui fallut une autorisation. Son plaisir passerait avant tout. Georges Leonard Watelse was back in town. |
| | | | | | | Sujet: Re: Sur un prélude de (come-)Bach Mer 15 Sep - 11:32 | |
| Allyson avait profité d’une journée de répits pour faire quelques emplettes, sans but précis, juste histoire de s’aérer un peu et pourquoi pas de faire de nouvelles connaissances. Il était assez courant de voir Miss Chesterfield flâner en ville, lorsqu’elle n’était pas à Kingsley. D’ailleurs, lorsque la miss n’avait pas cours, elle passait son temps à flâner en ville ou le nez plongé dans un bon bouquin, voilà à quoi se résumaient ses principales occupations.
Elle marchait donc dans les rues, sous le soleil accablant qui brillait ce jour-là. Malgré le fait qu’elle avait mis une robe plutôt légère, de pareils chaleurs n’étaient pas toujours facile à supporter, il fallait l’avouer..
La miss finit par entrer dans la bibliothèque, son endroit fétiche, lieu où il faisait également une fraîcheur très agréable pour la journée. Elle y resta un bonne heure, feuilletant quelques livres afin de repérer une éventuelle future acquisition puis elle ressortit, les mains vides pour une fois, elle repasserait certainement dans quelques jours.
Après avoir regardé quelques belles étoffes sur le marché, elle se dirigea vers le théâtre, espérant y trouver éventuellement sa tante en répétition avec sa troupe de théâtre mais lorsqu’elle entra dans « Edgard Theater », une douce mélodie vint à ses oreilles, une mélodie qu’elle apprécia de suite énormément.
Sachant ainsi que sa tante ne devait pas s’y trouver, sa curiosité la força à avancer tout de même en direction de cette musique enivrante.
Elle s’approcha alors discrètement pour ne pas déranger l’homme qui jouait, cet homme d’ailleurs, elle ne l’avait jamais vu à sa connaissance mais une chose était sûre : il avait énormément de talent.
Miss Chesterfield fut d’autant plus conquise qu’elle avait toujours rêvé savoir un jour jouer du piano mais faute de trouver un bon professeur elle avait du abandonner l’idée.. Ainsi, quelque chose trottait déjà dans la tête de la jeune fille : et si cet-homme là accepterait de lui donner au moins les bases ? Elle sourit à cette pensée, assise à présent sur un des fauteuils du théâtre, ne lâchant pas l’homme du regard. |
| | | | | | | Sujet: Re: Sur un prélude de (come-)Bach Mer 15 Sep - 13:29 | |
| La sonorité se brisa en un couac mémorable, son doigt glissant sur une touche non convenue. La machoire large se crispa. Il sentait un regard sur lui. Désagréable sensation:
Ne vous a t'on jamais appris que par politesse et respect, l'on se devait de demander la permission de poser les yeux sur le grand Georges Leonard Watelse?
Sans même lui adresser un regard, le pianiste se leva, cérémonieux et froid, puis se tourna vers l'intruse. Il lança comme s'il déclamait un texte de Schakespeare:
Ma Personne ne laisse pas son divin art à la porté de n'importe quel amateur de chansonnette!
Le musicien perçut dans la pénombre une allure juvénile de cocotte en devenir : une femelle. Les narines de Georges frétillèrent de dégoût. Il avait déjà eu ces nausées lors de ces divers concerts. Cette foule non-exclusivement masculine. Ces frou-frous frivoles. Ces rires cristallains qui résonnaient comme autant de cristaux brisés aux oreilles de Mr. Watelse.
Le visage du quinquagénaire se fendit d'une grimace de déplaisir:
Si vous souhaitez de la musique, Mademoiselle, demandez au pasteur de sonner les cloches. Voilà la seule mélodie que votre inteligence pourra comprendre, je le crains.
Il lui tourna le dos:
Ne m'importunez plus, je vous prie.
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| | | | | | | Sujet: Re: Sur un prélude de (come-)Bach Sam 18 Sep - 16:41 | |
| Allyson était à miles lieux de penser que le vieille homme réagirait de la sorte, surtout qu’elle s’était faîte particulièrement discrète, il n’y avait pas de raison de s’énerver ainsi… Elle ouvrit de grands yeux lorsque le « couac » qui se fit entendre et resta bouche bée lors de a réplique de Mr Watelese.
Ne vous a t'on jamais appris que par politesse et respect, l'on se devait de demander la permission de poser les yeux sur le grand Georges Leonard Watelse?
Elle poussa un léger soupire : « le grand Georges Leonard Watelse », il n’en rajoutait pas un peu non ? La miss n’aimait pas vraiment lorsque l’on lui parlait ainsi mais n’était pas du genre à se laisser faire pour autant.. Elle répondit alors, d’une voix calme et nullement énervée.
- Et bien sachez « grand Georges Leonard Watesle » que je ne faisais aucun mal, j’appréciais votre musique, simplement. Après, si vous ne souhaitez pas être importuné vous n’avez qu’à jouer du piano chez vous et non dans un endroit public tel que le théâtre !
Elle leva légèrement les yeux au ciel, cet homme, elle ne l’aimait pas de toute évidence, d’ailleurs si elle serait tomber sur une quelconque autre personne elle aurait sans doute tourné les talons à ce moment là, à quoi cela servait de créer des histoires pour rien ? Oui mais seulement, cet homme était si talentueux.. Si seulement il accepterait de lui donner quelques cours.. Bon, ce n’était pas gagné mais la miss était plutôt du genre têtue et cela ne lui faisait pas peur.
Ma Personne ne laisse pas son divin art à la porté de n'importe quel amateur de chansonnette!
Décidemment ! On ne pouvait pas dire que Mr Watesle était un homme de plus sympathiques.. Mieux valait qu’elle garde son calme tout de même, si elle voulait parvenir à ses fins, c’était la seule solution.
- Au fait, je ne me suis pas présentée, j’en deviens impolie.. Donc l’amatrice de chansonnette se nomme Allyson Chesterfield.. Mais je doute que cela vous soit d’un grand intérêt !
Cet homme était des plus désagréables, le genre d’homme qu’Allyson ne comprenait vraiment pas, c’était tellement plus agréable d’être un minimum sympathique, d’être aimé des autres.. Ce pianiste-là ne devait pas être vraiment aimé dans la ville et il devait se sentir seul parfois non ? A moins qu’il aime simplement la solitude, voilà pourquoi il était si désagréable.. Les musiciens sont parfois étrange, Allyson avait déjà pu le constater mais Mr Watelse battait sûrement tous les records !
Si vous souhaitez de la musique, Mademoiselle, demandez au pasteur de sonner les cloches. Voilà la seule mélodie que votre inteligence pourra comprendre, je le crains.
Allyson préféra prendre cette réplique à la dérision, mieux valait en rire qu’en pleurer non ? Elle lui répondit alors, d’une voix toujours aussi calme et posée :
- Je vous avoue que cela est possible ! A-vrai-dire je ne m’y connais pas beaucoup en musique et c’est regrettable mais j’ai une telle passion pour les romans que je n’ai pas laissé vraiment de place à ce noble art..
Elle s’avança de quelques pas alors que Georges lui-même lui tourna le dos.
Ne m'importunez plus, je vous prie.
Cela ne l’empêcha pas de lui faire part tout de même de ses attentes, mieux valait le faire tout de suite avant de l’énerver encore plus qu’il ne l’était
- Mr Watesle ? J’ai un service à vous demander.. Depuis toujours je rêve de prendre des cours de piano.. J’aimerais.. J’aimerais que vous soyez mon professeur.. |
| | | | | | | Sujet: Re: Sur un prélude de (come-)Bach | |
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