Remember Austen, RPG du XIXe
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On croit quelques fois haïr la flatterie...

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MessageSujet: On croit quelques fois haïr la flatterie... On croit quelques fois haïr la flatterie... EmptyMar 7 Sep - 21:10

... mais on ne hait que la manière de flatter. [La Rochefoucauld]

La ville avait bien changé depuis son départ. De nouvelles boutiques étaient apparues, les rues étaient bien plus propres… Mais surtout les habitants qui étaient bien plus hautains, à première vue. Il s’arrêta contre un mur un moment, regardant les marcheurs marcher. Quel joli spectacle. Les femmes paraient leur plus belle coiffure, les hommes leur meilleure tenue. Nous n’étions pourtant pas à un bal ! Il ne put s’empêcher de s’attarder bien plus sur les demoiselles. Certaines étaient vraiment très jolies. Mais bien peu semblaient lui ressembler. Il ne s’imaginait rester propre sur lui en toutes circonstances. Ne rigolaient-elles jamais ? Un éclat de rire, comme pour le contredire, se fit entendre non loin de lui. Tournant la tête, il apparut de toutes jeunes filles. Evidemment.

Il reprit sa marche au milieu des rues. S’il ne trouvait rien de bien intéressant à faire, il rentrerait bien vite en ses murs. Il ne connaissait pas grand monde, ici, et il se devait de refaire un carnet de relations. Peut-être devrait-il participer à quelques réceptions, annoncer son retour. Les gens se souvenaient-ils seulement de lui ? Sans doute pas. Il était si jeune à leur départ et ses parents étaient partis depuis si longtemps !

Il contourna quelques rues, puis quelques unes encore avant d’arriver devant l’entrée d’un immeuble qui était là depuis bien longtemps. Le salon de thé. Il se souvenait des nombreuses heures que sa mère passait à l’intérieur. Il s’agissait pour lui d’un lieu totalement secret, dont l’intérieur n’était que le fruit de son imagination de garçonnet. Peut-être un jour rentrerait-il à l’intérieur, vérifier ses croyances ? Mais pour le moment, il se contentait de respecter l’endroit et d’en rester à distance respectable. C’était « le lieu des Dames » comme disait sa mère et il n’avait en réalité aucune envie de découvrir ce qu’elles pouvaient bien faire à l’intérieur, ni même se raconter.

Il s’appuya de nouveau à un mur, d’une façon qu’il voulait innocente et négligente, avant de se remettre à observer tout le monde. Le spectacle était réellement le plus dépaysant qu’il n’ait jamais vu. Rares étaient les endroits où il avait pu observer tant de manières. Mais il devait désormais y participer et un lourd apprentissage lui restait à faire. Il examina donc comment chaque personne réagissait. Il ne pouvait commettre d’impairs s’il désirait s’intégrer comme il se devait, mais il était encore bien trop sauvage. Il aperçut un couple se faire une révérence pour se saluer. Il en connaissait les principes, bien sûr, mais cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas eu à le faire. Discrètement, à travers son reflet dans la vitre, il baissa la tête, désireux de voir ce à quoi il pouvait bien ressembler quand lui-même en faisait l’usager. Moyen. Il avait des efforts à faire. Il réessaya, se tenant cette fois déjà beaucoup plus digne. C’était pas mal. Il ne lui restait plus qu’à essayer, mais il n’allait pas approcher la première personne venue pour s’exercer. Il se rappuya contre le mur et continua son apprentissage au travers des personnes passant devant lui.


Dernière édition par Edme Phitt le Mar 7 Sep - 22:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On croit quelques fois haïr la flatterie... On croit quelques fois haïr la flatterie... EmptyMar 7 Sep - 22:00

    Allyson était de sortie ce jour-là, pour une fois qu’elle se faisait violence et se forçait à se changer les idées plutôt que de rester le nez plongé dans ses bouquins. Il faut dire que le temps s’y prêtait et qu’elle avait dont revêtit une robe légère, l’une de ses préférées pour une petite promenade, sans but précis. A première vue, habillée et coiffée ainsi, elle aurait pu passer pour une de ses jeunes filles hautaines, le genre de personnes qu’Edme ne portait pas dans son cœur. Mais ce n’était pas le cas bien sûr.. Certes, la miss était plutôt du genre coquette et aimait être à son avantage lors de ses sorties mais son caractère n’était pas vraiment en osmose avec sa façon de se tenir. Elle voulait également surtout faire bonne impression, une jeune fille élevée par sa tante, qui ne connaît rien de son père et qui n’a jamais vu sa mère, cela avait tendance à intriguer, à attirer beaucoup de regards, c’est pourquoi elle tentait de faire oublier son histoire en se fondant quelque peu dans la masse. Et puis, elle qui rêvait de se trouver un mari, autant paraître séduisante pour attirer un minimum de regards non ?

    Elle marcha donc un moment, flânant dans les boutiques, saluant quelques connaissances au passage, notamment quelques filles de son âge qu’elle ne portait pas particulièrement dans son cœur.

    La miss finit par entrer dans une bibliothèque, ne pouvant se retenir plus longtemps.. Après tout la culture à aussi ses charmes non ? Elle y resta de longues minutes, pas loin d’une heure même, si elle en avait les moyens, elle aurait certainement acheté tous les livres du magasin. Elle finit par s’en choisir un, le paya puis sortit avant de continuer sa marche.

    Elle arriva vers « The Tea-Time » un salon de thé ou elle allait quelques fois, histoire d’écouter et de colporter les ragots des gentes dames. Ce n’était pas le genre d’endroit où elle irait tous les jours mais parfois pour se distraire, cela permettait de passer une bonne après-midi et d’apprendre tout un tas de choses sur les habitants de la ville. Elle entra donc à l’intérieur, retrouvant quelques amies par l’occasion autour d’un bon thé pour se remettre d’aplomb puis quelqu’un attira son attention à l’extérieur du salon. Un homme se tenait négligemment contre le mur face au salon et cet homme.. Oui, il semblait qu’Allyson le connaissait, rien que sa façon de se tenir était loin de passer inaperçu.. Elle quitta donc ses amies, elle en avait appris assez pour le moment, les rumeurs partaient en venaient tellement vite..

    Elle commença donc à le rejoindre, ne pouvant s’empêcher de sourire en le voyant « s’entraîner » à faire une révérence digne de ce nom et autant le dire il y avait encore des efforts à faire !

    - Bien le bonjour Lord Phitt !

    Lança-t-elle, le sourire aux lèvres. Lorsqu’elle le vit se retourner vers elle, visiblement surpris, elle lui fit une révérence, tenant son livre dans une main, très à l’aise puisqu’elle en avait bien sûr l’habitude.

    - Je peux vous donner quelques conseils si vous le souhaitez..
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MessageSujet: Re: On croit quelques fois haïr la flatterie... On croit quelques fois haïr la flatterie... EmptyMar 7 Sep - 22:41

Edme était perdu dans ses pensées et ses idées d’exercices d’entraînement quand il entendit une légère voix non loin. C’est à la prononciation de son nom qu’il réagit. Lord Phitt. Cela faisait bien longtemps qu’on ne l’avait pas appelé comme ça. Il se sépara de son mur, se demandant qui donc pouvait le connaître en ville. En voyant la jeune fille qui le regardait, il ne put s’empêcher de sourire. Bien sûr, elle. Un exercice qui venait à lui, que demander de plus ? Il inclina légèrement la tête, penchant un peu les épaules sans perdre son allure qu’il voulait digne, puis se redressa. Il était certain de s’approcher du but. Il lui adressa un large sourire, demandant en quelque sorte son approbation.

« Miss Chesterfield »

Ils restaient à une distance réglementaire, et le jeune homme ne put donc pas discerner le titre du livre qu’elle tenait. Il tourna la tête trop discrètement pour que cela ne se remarque, mais il n’y avait rien à faire, le titre était caché par son bras. De toutes façons, il aurait bien l’occasion de lui demander. Il appréciait qu’elle s’intéresse à la littérature. C’était là la preuve qu’elle était assez ouverte d’esprit pour s’intéresser à des œuvres clés, ou même à des avis différents.

Elle rompit à nouveau le silence en lui proposant son aide. Des conseils ? Edme en aurait bien besoin, même s’il se gardait bien d’en demander à quiconque. Cela ne se faisait pas, encore moins pour un homme de son rang. Pour la plupart des personnes, il se devait de savoir cela. Il ne put s’empêcher de retenir son rire. Une brin de jeune femme comme ça, lui apprendre les règles de la vie en société ? Cela était des plus embarrassants.

« Que croyez-vous donc ? Que je ne puis me débrouiller par moi-même ? »

Puis, jetant de nouveau un regard à Allyson, qui clairement s’en tirait bien mieux que lui, il se rendit à l’évidence. Après tout, qu’avait-il à lui cacher ? Elle devait se douter qu’il n’était pas habitué à toutes ces manières. Il connaissait les manières de nombreux pays, mais aucunement du sien. Se rapprochant d’elle, il parla plus doucement, sans en arriver tout de même au chuchotement.

« Il est vrai que j’ai besoin de me remémorrer certaines choses… »

Il se redressa de nouveau, reprit sa posture de révérence et inclina de nouveau la tête. Il était persuadé de ne plus en être très loin. Ce n’était pas si difficile après tout. Oh, et puis il apprendrait bien sur le tas. Il n’allait pas s’embêter aujourd’hui. Il avait bien d’autres priorités.

« Changeons de ce sujet fâcheux. Qu’avez-vous donc dans votre main ? »


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MessageSujet: Re: On croit quelques fois haïr la flatterie... On croit quelques fois haïr la flatterie... EmptyMar 7 Sep - 23:19

    « Miss Chesterfield »

    Allyson sourit en voyant la révérence que venait de lui faire Edme. Il y avait du progrès il fallait l’avouer. De toute façon elle était persuadée qu’il se ferait très vite à cette façon de vivre si spéciale selon lui. Puisque oui, il fallait un temps d’adaptation mais en voyant à quel point Edme y mettait du sien, il n’y avait pas de raison pour qu’il n’y arrive pas.. Et puis c’était sans réelle importance du moins pour elle, puisque la nonchalance du jeune homme lui donnait un certain charme à-vrai-dire, dommage que cela n’était pas vu d’un si bon œil par tout le monde, surtout concernant une personne d’un rang comme celui du Lord.

    Les deux jeunes gens se connaissaient depuis peu mais une certaine complicité commençait déjà à s’instaurer entre eux, une complicité qui promettait une très belle relation future s’ils continuaient à se voir ainsi. Allyson appréciait beaucoup son originalité, elle fuyait toujours toutes les banalités, détestant la monotonie. D’ailleurs, elle-même derrière son physique de gente demoiselle, elle rêvait d’un peu de liberté, de passer ses journées à flâner pieds nus dans les champs, même si elle s’y était elle-même interdit. Elle avait déjà du mal à s’intégrer à Kingsley alors se faire regarder de travers par tout le monde.. Très peu pour elle, elle n’était pas assez forte pour cela.

    « Que croyez-vous donc ? Que je ne puis me débrouiller par moi-même ? »

    Miss Chesterfield eut un petit rictus. Elle savait bien pourquoi il avait répondu ainsi. La fierté.. Les hommes n’aimaient pas vraiment qu’une jeune fille de 15 ans leur enseigne des choses qui paraissent pourtant si anodines.. Pourtant il n’y avait aucun mal à cela , elle n’irait pas non plus le crier sur tous les toits..

    - Si vous y tenez !

    Lança-t-elle en haussant les épaules. Tant pis pour lui, elle ne souhaitait que l’aider et comprenait la détresse qu’il pouvait ressentir concernant toutes ses nouvelles convenances qu’il avait à apprendre.. Il y avait de quoi s’y perdre tout de même ! Elle le vit alors s’approcher et lui murmurer :

    « Il est vrai que j’ai besoin de me remémorrer certaines choses… »

    Son sourire s’agrandit, au moins il avait ravalé sa fierté pour un instant et puis elle était ravie de pouvoir se rendre utile. Baissant d‘un ton, elle lui expliqua :

    - Vous y êtes presque, cependant il y a une petite chose à rectifier : il faut que vous paressiez plus décontracté, même s’il faut garder une certaine dignité. Je pense bien que cela ne doit pas être facile au début mais cela viendra..

    Elle lui sourit à nouveau, le regardant d’un air presque maternel, fière de pouvoir lui donner quelques conseils.

    « Changeons de ce sujet fâcheux. Qu’avez-vous donc dans votre main ? »

    Elle tourna alors son livre en la direction du jeune homme, tout en lui récitant son titre :

    - Les nuits.. D’Alfred de Musset.. J’ai une telle collection de livre que je crains ne plus avoir de place pour les ranger d’ici peu !
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MessageSujet: Re: On croit quelques fois haïr la flatterie... On croit quelques fois haïr la flatterie... EmptyMer 8 Sep - 15:47

Le rictus qu’afficha Allyson fit un peu de peine à Edme. Il ne voulait pas la blesser, il n’était d’ailleurs pas très sérieux en disant cela. Il ne désirait pas l’offusquer non plus. Mais elle ne tarda pas à lui en faire la remarque, lui révélant clairement le fond de sa pensée. Une jolie petite remarque placée bien comme il le fallait. Effectivement, elle lui proposait gentiment son aide, mais ce n’était nullement une obligation, et s’il voulait l’envoyer promener, apparemment, cela ne la concernait plus. Il n’avait pourtant eu qu’une réaction d’un ego blessé. Après tout, il avait été quelque peu rabaissé par sa remarque. Depuis quand un Lord recevait-il des conseils d’une Miss ? Même de la plus concernée des demoiselles. Il ne devait recevoir de cours de personne, ou du moins aucun sur sa façon de se tenir et de se comporter. Même s’il avait quitté toutes ces pratiques depuis de nombreuses années, il avait un titre à défendre et à prouver. Heureusement, il lui fit comprendre bien vite qu’il ne fallait pas le prendre si mal. Il connaissait la théorie, certes, mais n’avait pas exercé depuis tant de temps… Il manquait cruellement de pratique. Après lui avoir fait part de son point de vue, il entendit son ton se radoucir. C’était bien heureux, il ne manquerait plus qu’il ne la froisse !

Il accueillit avec plaisir les conseils qu’elle lui prodigua. Paraître décontracté ? Certes, il était tendu, mais il n’était pas dans son milieu… « naturel ». Il était pourtant décontracté, la plupart du temps, dans moult situations. Mais les manières n’étaient pas dans ses habitudes. Paraître décontracté tout en gardant sa dignité. C’était tellement facile à dire. Il tendit les épaules, redressa son menton, puis plaça ses mains correctement le long de son corps avant de se courber légèrement avec un petit signe de tête. Puis il se redressa, beaucoup trop sèchement, cherchant de nouveau le regard approbateur de son « professeur ». C’était réellement drôle, à y penser. Une toute jeune Miss comme elle, donnant des conseils à un grand jeune homme comme lui, aristocrate d’autant plus !

« Cela suffira pour aujourd’hui. Je pratiquerai un petit peu tous les jours… Et je ne vais pas devenir la risée de ces rues en quelques minutes !» déclara-t-il avec un sourire compatissant.

Ils changèrent enfin de sujet. Heureusement, Edme commençait à se sentir réellement gêné, dans une rue si passante et il était persuadé que certaines personnes le regardaient d’un air étrange (et surtout moqueur).

Il lut le titre en même temps qu’elle le lui annonçait.

« Alfred de Musset. Vous avez fait un très bon choix. Je ne connais malheureusement que peu de poètes français… »

Il appréciait réellement son goût pour la lecture. Tous les grands de ce monde étaient de grands lecteurs avant tout. Et il avait pu remarquer une chose : la lecture déchaînait les passions, en bien ou en mal, par delà le monde. Elle fascinait ceux qui ne la maîtrisait pas et donnaient une importance à ceux qui en faisaient l’usage.

« La lecture est une des premières qualités des femmes de ce pays. Il est très agréable de vous voir y prendre plaisir. »

Comme elle le lui précisa, elle manquerait presque de place pour entreposer toutes ses œuvres. C’était un cas courant pour le jeune homme également. Il avait accumulé énormément de lectures au fil des années, mais avait dû s’en séparer de plus d’une par manque de place et de pratique.

« Je connais cela. Il est toujours dur de renoncer à un livre qui vous a marqué. J’ai du en faire l’expérience plus d’une fois. »

Il lui adressa un sourire compatissant, signe qu’il comprenait et partageait sa « peine » en quelque sorte. Puis une idée lui vint. Il avait une demeure immense, une bibliothèque incroyable, sans aucun livre pour en remplir les étagères. C’en était presque vide, après avoir grandi au milieu des reliures et de l’odeur du papier. Bien sûr, cela n’était pas dans ses habitudes. Il ne savait même pas combien de temps il resterait en ville. Mais il avait souffert plus d’une fois d’abandonner une lecture qui l’avait accompagné durant un court moment de sa vie.

« Si réellement le choix était trop dur à faire, je peux vous proposer de prendre vos livres… En pension. »

Il avait proposé cela sans vouloir la vexer, ou provoquer une réaction inattendue. Après tout, même s’ils s’entendaient réellement bien, il ne savait pas comment elle pourrait le prendre. Il n’était pas encore habitué aux mœurs des demoiselles de la ville, même s’il lui semblait déjà connaître Allyson.



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MessageSujet: Re: On croit quelques fois haïr la flatterie... On croit quelques fois haïr la flatterie... EmptyJeu 9 Sep - 11:27

    Au diable les préjugés ! Malgré le fait qu’Allyson faisait très attention à ce que l’on pouvait bien penser d’elle, elle ne comprenait pas pourquoi un Lord pouvait avoir honte d’être conseillé par une Miss. Enfin un Lord quelconque pourquoi pas, mais pas le Lord Phitt ! Elle croyait le connaître assez pour savoir qu’il n’était pas comme les autres « grands » de ce monde, il ne se prenait pas la tête avec tous se préjugés et ne s’arrêtait pas l’apparence de l’autre. Allyson avait un côté plutôt semblable à Edme concernant ceci mais elle l’enviait tout de même pour une chose : si elle-même ne s’arrêtait pas à l’apparence des autres, elle était bien trop exigeante concernant la sienne.. Peut-être était-ce également parce qu’elle écoutait de bon cœur les rumeurs qu’elle entendait de toutes les bouches et qu’elle se disait que si un jour il y en aurait une la concernant elle pourrait très mal le vivre.. Surtout à cause du fait qu’elle était née d’un père inconnu et que, pour on ne sait quelle raison, elle n’avait jamais vécu avec sa mère qui venait d’ailleurs de décéder..
    Certes, la miss avait donc été légèrement froissée par la réaction du Lord, avec qui elle était pourtant en train de se lier d’une amitié vraie et sincère.

    Elle le regarda s’atteler à l’exercice de nouveau satisfaite qu’il n’ait pas tout bonnement refusé la précieuse aide qu’elle lui avait proposé.

    « Cela suffira pour aujourd’hui. Je pratiquerai un petit peu tous les jours… Et je ne vais pas devenir la risée de ces rues en quelques minutes !»

    Elle hocha la tête, le sourire aux lèvres, il avait déjà beaucoup progressé et ne tarderait à se fondre dans la masse c’était certain, même si il aurait toujours ce petit je ne sais quoi qui attirerait l’attention de plus d’une demoiselle, c’était certain.

    - Cela viendra vite ne vous en faîtes pas !

    Elle lança alors un regard autour d’elle, il est vrai que tous les passants avaient tendance à les fixer comme des bêtes de foire. Elle rosit légèrement, passant une mèche de sa chevelure blonde derrière son oreille, quelque peu gênée de s’être donnée ainsi en spectacle sans même s’en rendre compte. Elle tenta de prendre un air détaché, comme si de rien n’était puis son regard se tourna à nouveau vers Edme.

    « Alfred de Musset. Vous avez fait un très bon choix. Je ne connais malheureusement que peu de poètes français… »

    Elle sourit à nouveau.

    - Si vous le souhaitez je pourrais vous en faire découvrir, la littérature française est une pure merveille, croyez-moi ! A moins que vous ne vouliez pas qu’une simple miss vous prodigue quelque conseil que se soit..

    Dit-elle avec une pointe de dérision, sans aucune méchanceté bien sûr, il s’agissait juste d’un clin d’œil par rapport à sa réaction précédente.

    « La lecture est une des premières qualités des femmes de ce pays. Il est très agréable de vous voir y prendre plaisir. »

    Le sourire ne quitta pas le visage d’Allyson, touchée par ce compliment. Elle l’aimait vraiment bien ce Lord Phitt, il s’avérait être un peu le grand frère qu’elle n’avait jamais eu..

    C’est alors qu’elle en vint à son manque de place pour entreposer ses œuvres, il est vrai qu’elle avait pensé un instant à s’en séparer mais c’était au dessus de ses forces, elle tenait tellement à chacun de ses livres, tous autant qu’ils soient, ils étaient la prunelle de ses yeux.

    « Je connais cela. Il est toujours dur de renoncer à un livre qui vous a marqué. J’ai du en faire l’expérience plus d’une fois. »

    Voilà qu’il en venait.. Encore un point commun qui réunissait les deux jeunes gens.. Sauf que lui, de toute évidence, il avait tout de même réussi à se faire violence et à s’en séparer, contrairement à la jeune Allyson pour qui tout ceci était tout bonnement inconcevable.

    « Si réellement le choix était trop dur à faire, je peux vous proposer de prendre vos livres… En pension. »

    Son sourire s’agrandit et son regard s’éclaircit. Il venait de mettre un terme aux appréhensions de la jeune fille qui commençait à ne plus pouvoir mettre un pied dans sa chambre tellement sa collection prenait de l’ampleur.

    - Vrai ? Oh merci, vraiment !

    Si elle aurait pu, elle lui aurait sûrement sauté dans les bras.. D’ailleurs elle avait pris un léger élan puis c’était stoppée.. Cela aurait risqué d’être mal perçu et Edme aurait sans doute trouvé cela bizarre.. Elle regarda alors le sol puis releva son regard bleu azur vers son interlocuteur.

    - Je ne sais que faire pour vous prouver ma reconnaissance..

    Dit-elle, visiblement gênée d’une telle attention de sa part sans qu’elle-même ne puisse faire grand-chose en retour.
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MessageSujet: Re: On croit quelques fois haïr la flatterie... On croit quelques fois haïr la flatterie... EmptyJeu 9 Sep - 12:57

    Elle lui avait assuré que cela viendrait vite. Ce serait sûrement le cas. On ne nécessitait pas des années pour apprendre à faire une révérence tout de même ! Elle lui avait même dit avec un large sourire, c’est qu’il devait s’être amélioré. Il suivit son regard autour d’eux. Eh oui, ils n’étaient pas réellement discrets. Même si Edme n’avait déjà pas l’habitude de passer inaperçu là où il se rendait auparavant, ici, la règle était de se fondre dans la masse. Ses parents l’avaient prévenu. Il devait se remettre dans le bain et ne pas s’attirer leurs reproches. Mais après tout, c’était pour leur faire honneur qu’il s’entraînait, alors ça irait bien.

    Allyson lui proposa de l’initier à la littérature française. Pourquoi pas ? Edme n’était aucunement fermé. Au contraire, il ne demandait qu’à découvrir ce qu’il ignorait. D’autant qu’elle lui annonça que c’était une pure merveille ! Elle ne pouvait pas lui mentir sur cela. Il avait eu l’occasion de lire des œuvres françaises, bien sûr, mais ne connaissait pas vraiment leurs auteurs. Il se souvenait de quelques noms, mais ça s’arrêtait malheureusement là. Si seulement il avait gardé tous ses livres, elle en deviendrait folle. Des livres des pays du monde entier, certains rares, voire unique ! Il se souvient même d’avoir gagné un exemplaire unique d’un livre qu’un auteur voulait imprimer en français. Cet imbécile l’avait perdu aux dés. Et Edme avait du le laisser au port lors de leur départ avec bien d’autres pour ne pas charger le bâtiment sur lequel ils voguaient alors. Il avait laissé tant d’œuvres, ainsi. Il devait sûrement en avoir pour une bonne fortune !

    La remarque qu’elle lui fit le fit rigoler discrètement. Elle avait vraiment la réplique facile. Une simple miss ? Pourquoi lui faisait-elle cette remarque ? Il ne se serait jamais permis de la rabaisser ainsi, mais c’était une réelle remarque blessante pour lui. Certes, il avait été un peu gêné qu’elle lui propose son aide, mais parce qu’une simple révérence, tout de même, un homme de son rang devrait s’en sortir seul ! Il ne dirait jamais non à quelqu’un prêt à discuter littérature, peu importe son rang. Mais il ne pouvait pas le prendre mal. Il savait très bien ce qu’elle faisait. D’accord, il n’aurait pas du lui faire cette remarque. Il ricana en lui rétorquant.

    « Au moins, vous ne passez pas par des chemins détournés pour me faire comprendre votre point de vue. Et détrompez-vous, je serais réellement flatté qu’une « simple miss » me fasse partager son opinion, également pour la littérature. »

    Et toc. Si elle voulait jouer à celle qui avait la meilleure réplique, il pouvait très bien remporter le concours ! Il était loin d’être engourdi. Malheureusement, avec leur caractère semblable, cela risquait de durer bien longtemps. Heureusement, le compliment qu’il lui fit ensuite calma les ardeurs. Effectivement, c’était une réelle qualité d’apprécier la lecture. D’ailleurs lui-même ne s’imaginait pas prendre pour une épouse une femme n’appréciant pas un sonnet à sa juste valeur. Le sourire qu’Allyson lui rendit lui fit comprendre qu’il l’avait touchée. Au moins, ils s’entendaient bien sur ce point également.

    L’expression qui passa sur le visage de la jeune fille quand il lui proposa de prendre ses livres ne pouvait plus le réjouir. S’il pouvait retrouver tous les livres qu’il avait dû laisser à chaque escale, il lui faudrait trois demeures comme la sienne. D’autant qu’il connaissait sa situation, dans laquelle il ne devait pas être aisé d’avoir un endroit à soi, où entreposer les choses qui lui tenait à cœur.

    « Bien sûr que c’est vrai. Je ne parle pas à la légère ! »


    Il aperçut le bref élan qu’elle eut, avant de se retenir. Se retenir, toujours. Pas d’exclamations en public, pas d’affolement, tout ceci n’était pas digne de Meryton. Ils le savaient tous deux. Bien qu’ils n’aient aucune mauvaise pensée, Edme préférait sauvegarder l’honneur de sa petite et la prendre dans ses bras en public risquait de ne pas l’aider dans sa tâche. Il n’allait pas gâcher une réputation qu’elle semblait se construire seule, partant de rien. Il lui fit un sourire compatissant, signe qu’il comprenait sa retenue.

    Lui prouver sa reconnaissance ? Pourquoi faire ? Il ne lui rendait pas seulement un service, il se rendait service à lui également. Rien ne lui ferait plus plaisir que de partager sa bibliothèque, vraiment vide, avec des livres qui avaient une âme.

    « Pourquoi faire ? Cela me fait réellement plaisir. Je n’ai encore reçu aucune affaires et j’ai toujours trouvé les pièces vides effrayantes. »

    Il se retourna, lui présenta son bras pour qu’elle l’attrape avant de commencer à marcher dans les ruelles. Déjà, les passant arrêteraient de les regarder, mais surtout il avait une folle envie de se dégourdir les jambes.

    « D’ailleurs, rien n’est plus triste qu’une bibliothèque sans livres. Elle perd toute son utilité. D’autant que je l’ai toujours connu débordante… Nous devrions organiser cela. »




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MessageSujet: Re: On croit quelques fois haïr la flatterie... On croit quelques fois haïr la flatterie... EmptyJeu 9 Sep - 15:16

    Il est vrai que ce n’était pas si difficile que cela d’apprendre à faire une révérence.. D’ailleurs dans le sens propre du terme, tout le monde le savait non ? Vrai mais le tout n’était pas de faire une simple révérence, c’était également de donner l’impression d’avoir l’habitude d’en faire, pour ne pas attirer l’attention sur soit. Puisque les habitants de Meryton étaient très observateurs et particulièrement cruels lorsqu’une personne sortait de l’ordinaire, ne rentrait pas dans le moule des personnes de la haute société. C’est pourquoi Allyson tenait tant à l’aider, elle savait qu’une personne qui paraissait maladroite pour des choses si banales n’étaient pas forcement très bien vues dans la ville, à son plus grand désarrois.

    Il est exact que si Edme avait pu garder tous ses ouvrages et qu’un jour ils les auraient faits découvrir à Allyson, celle-ci n’aurait sans doute pas pu se retenir de lui sauter au cou cette fois-ci.

    Allyson avait la réplique facile, ce qui dérangeait parfois, surtout venant d’une jeune fille de son âge mais n’était-ce également pas ce qui faisait ce charme qui lui était propre ? Et puis il faut dire que, toute jeune fille disciplinée qu’elle était elle savait avec qui elle pouvait rire de pareilles répliques et avec qui il valait mieux s’abstenir. C’est ainsi qu’avec le lord elle n’avait pas hésité une seule seconde, sachant éperdument qu’il ne le prendrait pas mal, au contraire, un peu d’humour dans ce monde sordide dans lequel il avait tant de mal à se faire lui ferait probablement le plus grand bien.

    Allyson eut un léger sourire en le voyant ricaner.

    « Au moins, vous ne passez pas par des chemins détournés pour me faire comprendre votre point de vue. Et détrompez-vous, je serais réellement flatté qu’une « simple miss » me fasse partager son opinion, également pour la littérature. »

    Elle hocha alors la tête, le sourire aux lèvres. Elle était on ne peut plus enthousiaste de pouvoir partager une telle chose avec Edme. Il faut dire qu’il était rare que la situation ne soit pas inversée. Allyson était jeune et restait souvent avec des personnes plus âgées qu’elle, se sentant en décalage par rapport aux jeunes filles de son âge. Donc c’était souvent les autres qui lui faisaient découvrir des choses, qui lui apprenaient comment vivre en société et non l’inverse.

    - Oui, c’est souvent ce que l’on me dit mais je vous avoue que tout le monde ne le prend pas aussi bien que vous.. C’est pour cela que je tente de faire de mon mieux pour éviter d’abuser de ce genre de plaisanteries avec certaines personnes, si vous voyez ce que je veux dire..

    Elle ricana à la suite de la réplique du jeune homme. Elle aimait beaucoup son sens de la répartie, elle devait même avouer qu’il était encore meilleur qu’elle à ce jeux.. Elle avait encore du travail à fournir pour arriver à son niveau mais elle ne perdait pas espoir pour autant, bien au contraire, c’était plutôt comme un défi à relever. Peut-être qu’un jour elle arriverait à son tour à avoir le dernier mot avec le Lord Phitt ? En tout cas cela ne serait sans doute pas pour tout suite..

    Edme semblait on ne peut plus sérieux concernant sa proposition de stocker les livres d’Allyson ce qui eut pour effet d’enthousiasmer d’autant plus l’adolescente.

    La foule avait stoppé l’élan de Miss Chesterfield, peut-être ne se serait-elle pas retenue s’ils avaient été dans un endroit plus discret, moins peuplé. Il faut dire que la jeune fille aimait montrer son attachement aux autres, même si cela avait tendance à surprendre dans le monde dans lequel ils vivaient. Peut-être était-ce grâce à cela qu’elle était également aussi appréciée ? Elle n’était pas du genre à connaître tout le monde mais elle était très proche des quelques amis qu’elle avait et savait qu’elle pouvait compter sur eux en toute circonstance.

    « Pourquoi faire ? Cela me fait réellement plaisir. Je n’ai encore reçu aucune affaires et j’ai toujours trouvé les pièces vides effrayantes. »

    Elle fit un sourire en coin.

    - Il est vrai qu’un pièce vide et tellement triste voir peu rassurante. C’est donc avec grand plaisir que j’accepte votre proposition, nous nous connaissons encore peu mais quelque chose me dit que je peux vous faire confiance !

    Elle attrapa alors son bras, marchant à présent à ses côtés. Ainsi ils passaient bien plus inaperçus et Allyson était on ne peut plus à l’aise à présent.

    « D’ailleurs, rien n’est plus triste qu’une bibliothèque sans livres. Elle perd toute son utilité. D’autant que je l’ai toujours connu débordante… Nous devrions organiser cela. »

    Elle le regarda quelques instants, marchant toujours à ses côtés.

    - Je viens d’avoir une idée ! Moi j’ai besoin d’un endroit pour entreposer mes livres et vous vous avez du vous séparer des vôtres à contrecœur et vous aimeriez découvrir la littérature française.. littérature que j’admire tout particulièrement. Donc, si vous le souhaitez c’est avec plaisir que je vous laisserai puiser à votre guise dans mes nombreux ouvrages, vous pourrez ainsi y découvrir toutes les merveilles qu’elles cachent autant que vous le voulez.
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MessageSujet: Re: On croit quelques fois haïr la flatterie... On croit quelques fois haïr la flatterie... EmptyVen 10 Sep - 20:12

    Il avait réussi à lui faire afficher un très joli sourire et en était relativement fier. Ils s’entendaient sincèrement bien et cette idée plut à Edme. Cela le faisait rire de voir ce petit bout de femme, qui avait pourtant pas eu une vie très facile, qui s’en sortait bien, sans tomber dans les affres de la jalousie et de l’égoïsme. Et qui, d’ailleurs, gardait une certaine façon de penser (et de parler).

    Mais ce qu’elle lui répondit ne lui plut pas tant que ça. Oh, la demoiselle serait-elle effrontée ? Il fallait réellement qu’elle fasse attention. Edme ne savait pas vraiment si être « provoquant » avec leurs concitoyens était dangereux pour sa « sociabilité », mais lui-même avait subi physiquement les conséquences de certaines de ses remarques ou réactions que lui seul trouvait drôle. Rien de bien méchant, évidemment, mais on ne pouvait jamais deviner comment réagissait d’autres personnes. Heureusement, elle-même fit la remarque qu’on ne pouvait parler ouvertement devant n’importe qui. Si elle faisait attention, c’était le principal. Eviter avec les personnes sensibles de faire des suggestions déplacées était déjà un bon point. Mais le jeune homme ne put s’empêcher de persévérer en rajoutant quelques directives.

    « Bien sûr, c’est le mieux. J’apprécie vos traits d’humour, mais c’est loin d’être le cas de tout le monde. Je vous prierai certainement de faire attention, à l’avenir. Il ne faut pas seulement tenter de faire attention. Il faut vraiment s’abstenir. »

    Il essaya de prendre un air sévère, sourcils froncés et petite moue désapprobatrice, mais cela n’était pas dans ses habitudes non plus. Il devait sûrement sembler ridicule. Du moins, jouer un rôle autre que le sien ne lui plaisait absolument pas, et il reprit bien vite son allure nonchalante, accompagné d’un petit sourire pour faire pardonner sa petite remarque.

    La miss semblait partager son point de vue sur les pièces vides. Quand on avait connu une pièce dans un état particulier, il était difficile de s’y retrouver, ou de la reconnaître, une fois changée d’aspect. Et la bibliothèque, qui faisait office de bureau pour son père, décorée de cartes et de livres, lui semblait tout simplement étrangère.

    Elle acceptait sa proposition avec grand plaisir ? Ses lèvres s’étirèrent en un large sourire. Il sentit tous les symptômes de la joie l’envahir. Ainsi donc, elle lui faisait confiance. C’était toujours agréable quand quelqu’un admettait ouvertement avoir confiance en lui. Il n’était pas homme à penser méchamment, bien au contraire. Et il se sentait proche d’elle, même s’il la connaissait depuis peu, comme elle le lui rappelait. Il avait vraiment l’impression de se revoir. La curiosité, la franchise, le sourire aux lèvres en permanence. Bon, évidemment, elle avait certains traits de caractères que lui-même ne possédait pas. Il pensait notamment aux facilités dans les relations mondaines, ou la curiosité des ragots. Mais pour le reste, ils s’entendaient vraiment bien.

    « Cela me fait réellement plaisir. Si vous souhaitez être rassurée, nous aurons bien sûr plus amplement le temps d’en discuter. Nous nous devons même d’en discuter pour ne pas faire les choses à la légère. Mais je ne vois aucune raison pour que cela ne se passe mal. »

    Evidemment, il ne pouvait se permettre une telle action sans une certaine mise au point. Même s’il lui « prêtait » une pièce, cela ne voulait pas dire qu’elle avait toutes libertés. Il en était de même pour lui, assurément. Il fallait déjà faire en sorte que cela ne fasse pas jaser. Il ne pensait pas à sa réputation à lui, à vrai dire, mais bien à celle d’Allyson. Il ne pouvait compromettre l’honneur d’une jeune femme, si difficilement insérée dans le monde, d’après ce qu’il avait compris. Que diraient les gens de cette petite sans-père s’ils la voyaient faire des allers et venues chez un Lord ? Non, il se devait de faire attention. Mais il ne voulait pas parler de ceci maintenant. Il n’allait pas la décevoir après lui avoir donné tant de joie.

    Ils commencèrent à marcher côte à côte, sans réel but. Juste l’envie de marcher pour Edme. Et puis, cela n’était pas déplaisant de se promener à ses côtés. Il s’amusait des regards des personnes autour d’eux. Il vit d’ailleurs d’un bien mauvais œil ceux des hommes qu’ils croisaient. Effectivement, Allyson attirait quelques regards. Edme ne la voyait pas du tout sous cet angle ; celui d’une jolie jeune fille que beaucoup mettraient dans leur lit. Il ne la voyait pas comme une enfant, mais pas non plus comme une potentielle future épouse. Juste comme une jeune fille qui lui ressemblait un peu, était tout son contraire d’autres fois, mais surtout avec qui il passait de bons moments. Elle reprit la parole, le coupant dans ses pensées.

    Elle émit l’hypothèse qu’il pourrait lire à volonté les livres qu’elle entreposerait dans sa bibliothèque. Edme n’avait pas songé les prendre sans lui en demander la permission (cela faisait d’ailleurs partie des conditions à mettre en place pour une bonne entente), mais cela lui semblait évident qu’il serait allé jeter un coup d’œil de temps en temps. Il ne pouvait pas vivre à côté d’une bibliothèque contenant des ouvrages sans les avoir au moins feuilleté. Bien sûr, il ne les aurait ni dégradés, ni enlevé pour les lire sans la prévenir. Mais il s’amusa tout de même à lui en faire à la réflexion. Après un rire légèrement moqueur, il répliqua, mais en gardant un ton qu’il voulait plaisant pour qu’elle ne prenne pas « peur ».

    « Oh, mais cela me semblait bien évident. Vous ne pensiez pas louer une partie de mon logement sans payer un loyer ? Je pense que puiser à volonté dans vos œuvres me semble un bien moindre mal… »
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MessageSujet: Re: On croit quelques fois haïr la flatterie... On croit quelques fois haïr la flatterie... EmptySam 11 Sep - 22:09

  • La présence d’Edme avait pour effet miracle de vider la tête de la jeune fille de toute pensée négative et il pouvait être fier de cela puisque peu de personnes la rendait si positive. La voyant ainsi, on aurait presque pu croire qu’elle éprouvait un quelconque sentiment amoureux pour lui mais cela n’était pas le cas, d’ailleurs elle n’aurait jamais pu s’imaginer avec une quelconque histoire avec lui.. Edme devenait plutôt un membre apparentière de sa famille, comme un frère à qui elle pouvait se confier et avec qui elle pouvait passer des heures à flâner, sans but précis.

    « Bien sûr, c’est le mieux. J’apprécie vos traits d’humour, mais c’est loin d’être le cas de tout le monde. Je vous prierai certainement de faire attention, à l’avenir. Il ne faut pas seulement tenter de faire attention. Il faut vraiment s’abstenir. »

    Son grand sourire se transforma peu à peu en une légère moue. Certes, le côté un peu protecteur d’Edme était loin de la déranger mais ce côté moralisateur qu’elle venait de lui découvrir était un peu moins agréable selon la jeune miss. Il agissait comme tout grand frère qui se respectait mais Allyson avait toujours eu du mal lorsqu’on lui faisait la moral se sentant assez adulte pour savoir elle-même ce qu’elle avait à faire.. Comme si elle n’en n’avait pas assez avec Léonora qui aimait être sans cesse sur son dos. Elle poussa un léger soupire, essayant de paraître détachée.

    - Oui bien sûr, je le sais bien.. Vous savez, je suis assez grande pour savoir comment me comporter, je ne suis plus une enfant ! Et puis, même si je m’attire la foudre de certaines personnes, ce n’est pas cela qui va m’anéantir..

    Dit-elle d’un ton qui ne se voulait pas trop sec. Elle n’avait pas envie de se disputer avec lui bien sûr, juste de lui faire comprendre qu’elle n’avait aucunement besoin que l’on lui fasse la moral. Edme quand à lui avait prit un air plutôt sévère, qu’Allyson n’avait jamais vu sur le visage de jeune homme. Peut-être était-ce pour cela que la miss s’était abstenue de s’énerver elle aussi, impressionnée par ce nouveau visage que le Lord venait de lui montrer. Puis Edme reprit son air nonchalant qui lui était propre, ce qui rendit Allyson un peu plus à l’aise, malgré le fait que la réflexion du jeune Lord l’avait quelque peu froissée.

    « Cela me fait réellement plaisir. Si vous souhaitez être rassurée, nous aurons bien sûr plus amplement le temps d’en discuter. Nous nous devons même d’en discuter pour ne pas faire les choses à la légère. Mais je ne vois aucune raison pour que cela ne se passe mal. »

    Il est vrai que Miss Chesterfield n’avait même pas pensé à l’organisation que cela engendrerait. Certes, elle ne comptait pas aller chercher ses livres quand bon lui semblait bien sûr.. Mais elle n’avait surtout pas réfléchi au fait que les rumeurs pouvait vite aller bon train si la miss faisait régulièrement des aller-retour dans la demeure du Lord. Surtout que des rumeurs il y en avait déjà certaines qui circulaient sur la jeune fille : le décès de sa mère, l’identité de son père (il paraissait même qu’un certain Alexander Chesterfield vivait à Meryton), la relation qu’elle entretenait avec Edward.. Elle payait peut-être en quelques sortes les rumeurs qu’elle-même avait lancé.. Mais cette fois, si on lui prêtait une relation avec Edme, elle était fichue.. Sa tante en ferait une maladie, le peu de chances qu’elle avait avec Edward seraient anéanties et on ne cesserait de la montrer du doigt où qu’elle aille, c’était certain. Donc oui, Edme avait bel et bien raison, ce petit « compromis » demandait une bonne organisation et une attention particulière de la part des deux jeunes gens.

    - Oui cela est certain ! Je pense que de ce côté-là nous ne rencontrerons aucune difficulté mais j’avoue que se sont plutôt des rumeurs que nous devrons nous méfier.. Je connais bien les habitants de Meryton et leurs folies des rumeurs, très bien même..

    Dit-elle plein de sous-entendus puisque oui, il fallait l’avouer, Allyson était sans aucun doute la reine des rumeurs.

    Allyson se trouvait également à son aise à marcher aux côtés d’Edme mais contrairement au jeune homme, elle tentait d’ignorer les regards alentours et de rester un maximum sûre d’elle sans appréhension. La miss était quelque peu habituée aux hommes qui ne cessaient de poser leurs regards sur elle mais ne préférait pas y faire attention.. Pourquoi ? Et bien parce qu’elle savait éperdument qu’ils ne désiraient qu’une chose : avoir la miss dans leur lit et c’était loin de ce qu’elle espérait. Non, Allyson était bel et bien une de ces jeunes filles de bonnes familles qui voulaient n’avoir qu’un homme dans leurs vies, ce qui engendrait qu’elle comptait bien rester chaste jusqu’au mariage. Toujours est-il que lorsque le regard des hommes se trouvaient être un peu trop appuyés à son égard et que cela avait une légère tendance à la gêner, elle se contentait de leur faire un léger mouvement de tête, en signe de salutation avec un léger sourire, montrant clairement qu’elle était nullement intéressée par leurs intentions.

    « Oh, mais cela me semblait bien évident. Vous ne pensiez pas louer une partie de mon logement sans payer un loyer ? Je pense que puiser à volonté dans vos œuvres me semble un bien moindre mal… »

    Allyson eut un léger sourire, loin n’être vexée par cette remarque. Décidemment, Edme avait vraiment le sens de la repartie et elle avait des efforts à fournir pour arriver à son niveau. Elle haussa alors les épaules avec un sourire en coin.

    - Oui bien sûr, cela va de soit ! Mais j’entendais par cela que vous pourrez les pendre à votre guise sans même avoir à me les demander.. D’ailleurs, si il manque un de mes ouvrages je ne m’inquièterai aucunement, sachant dans tous les cas que c’est vous-même qui me l’aurait empreinté.. Cela dit, j’apprécie beaucoup votre sens de la répartie Lord Phitt ! Je crois que j’ai encore des progrès à faire pour arriver à votre niveau..
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MessageSujet: Re: On croit quelques fois haïr la flatterie... On croit quelques fois haïr la flatterie... EmptyDim 12 Sep - 2:24

    Allyson eut la réaction qu’ont tous les jeunes gens quand on essaie de leur prodiguer un conseil. Pas forcément un ordre, une remarque désobligeante ou un sermon, mais bien un conseil. Pour aider. Edme s’y attendait. Il avait eu son âge et savait parfaitement qu’on entrait dans l’âge adulte où il fallait s’affirmer, soi et son caractère. Lui aussi préférait ignorer les remarques de ses parents quand ils essayaient de le cadrer, de lui dire ce qu’il était bon de faire ou non. Mais il avait totalement confiance en elle et savait qu’elle ne commettrait pas d’impairs. Elle connaissait bien trop les manières à avoir pour se mettre en péril. Mais tout de même, il avait préféré lui faire part de son expérience. Il ricana intérieurement en se disant cela, se disant que son expérience à lui également était bien maigre.

    Elle lui fit encore une fois comprendre ses pensées en plaçant un bien joli soupir. Lui-même lui en relança un, histoire de montrer qu’elle n’était pas la seule à ne pas apprécier la réaction de l’autre. Et surtout parce qu’il se rendait bien compte que c’était loin d’être son rôle. Il savait pertinemment que, même jeune, on ne prenait pas forcément de mauvaises décisions. Cependant, il fit son soupir sur un ton bien en-dessous du sien. Comme les enfants qui s’amusent à avoir le dernier mot et prononcent leurs mots de plus en plus bas.

    D’ailleurs, elle-même lui rappela peu après. Elle était bien assez grande pour savoir se comporter, effectivement. Et puis, il était vrai que ça ne la tuerait pas de se brouiller avec certaines personnes. Les relations allaient et venaient, il en était ainsi. Et puis, il devait se rendre à l’évidence, ici, elle ne pouvait se mettre en danger autant que lui certaines fois. Il avait un peu exagéré.

    A propos de dangers, celle-ci semblait déjà bien au courant des risques possibles dans la ville à propos de leur arrangement. Il n’avait pas osé le dire ouvertement, mais il pensait bien aux rumeurs que leur arrangement pourrait provoquer. Il ne voulait absolument pas que le service qu’il lui rendrait (avec plaisir, cela allait sans dire) lui porte préjudice. Non pas que fréquenter une personne de son rang puisse lui apporter des déconvenues, mais il ne fallait pas qu’on la prenne pour sa maîtresse. Si jeune, cela ne lui servirait sûrement pas. Elle n’aurait plus aucune chance de conclure un mariage avantageux. Non pas qu’Edme était pressé de la voir épousée, mais d’ici quelques années, cela viendrait sûrement au milieu de leur discussion et il ne voulait pas que ceci lui ôte toute possibilité d’un bon futur. Il fit mine de suivre son avis.

    « Vous avez totalement raison ! C’est également un point à prendre en compte. Il ne faudrait pas que notre relation ne gâche votre réputation à laquelle vous attachez tant d’importance. Ce que je comprends, bien sûr. »

    Il avait dit ceci sans aucune animosité, mais il n’allait pas passer par quatre chemins. Elle tenait à sa réputation, ce qui était normal pour une jeune fille. Edme aussi, désirait y faire attention, naturellement. Et puis, il se sentirait bien mal s’il devait se reprocher d’avoir gâché l’avenir d’une jeune femme qui pouvait pourtant trouver un parti sûrement très intéressant. Il remarqua aussi quelques regards un peu plus appuyés que d’autres à son égard. Il aurait bien aimé faire deux-trois réflexions à quelques hommes qui n’avaient pas leurs yeux dans leurs poches, mais il n’allait pas provoquer un esclandre au beau milieu du village. Pas déjà. Et puis, observant la miss du coin de l’œil, il aperçut que celle-ci savait parfaitement comment réagir. Elle lui avait fait comprendre que ses remarques protectrices n’étaient pas forcément les bienvenues. Il n’allait pas encore lui donner un conseil, sous peine de sûrement gâcher la bonne humeur qui régnait entre eux à l’instant précis.

    Le sourire qu’elle fit à la suite de leur conversation le rassura sur ce point : s’il voulait qu’ils s’entendent bien, il fallait qu’il évite de jouer au moralisateur. Compris.

    Il sourit à sa suite à sa remarque. Effectivement, s’il lui manquait un ouvrage, il ne pouvait y avoir que lui qui l’ait en sa possession. Son père avait acheté sa demeure de façon à en faire une demeure impénétrable. Il avait dans l’idée d’élever ses enfants dans la sécurité la plus optimale. Edme l’avait remarqué en réintégrant les lieux. Il n’avait trouvé aucune faille. Et la bibliothèque était d’ailleurs la plus imprenable des pièces, allez savoir pourquoi.

    « Vous n’avez aucune raison de vous inquiéter. Le jour où un livre disparaîtra sans que, ni vous ni moi ne soyons au courant, vous aurez l’occasion de vous faire du souci. Mais j’aime à penser que ce jour est loin d’être arrivé. »

    Il rigola ouvertement à ce qu’il prit comme un compliment sur sa répartie. On ne lui en avait jamais fait la remarque. Mais il était vrai qu’il aimait avoir le dernier mot. Mais, partie comme elle était, il aurait bien du mal à l’avoir avec elle. Avec un léger mouvement du coude, taquin, il joua dessus.

    « C’est une question d’expérience… Un jour, peut-être arriverez-vous à me surpasser. Mais je pense que j’aurai toujours le dessus sur vous. N’est-ce pas le principe même d’un homme, en ce monde ? »

    Il était allé sans doute un peu loin, mais accompagnée de son plus joli sourire, il pensait que sa « plaisanterie » passerait sans failles. Il s’agissait plus d’une critique de ce cas que d’une réelle blague. Il avait eu l’occasion de rencontrer des femmes traitées comme des reines, qu’elles soient distinguées ou non. Il ne pensait pas qu’elles étaient inférieures à eux. Certes, certaines tâches étaient irréalisables par une femme, mais le contraire était valable aussi, non ?
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MessageSujet: Re: On croit quelques fois haïr la flatterie... On croit quelques fois haïr la flatterie... EmptyMar 14 Sep - 11:17

    Il est vrai que tous les jeunes gens de l’âge d’Allyson avait quelque peu du mal lorsqu’on leur donnait des conseils, que se soit de la part d’une personne plus âgée et avec plus d’expérience ou non. Mais Allyson elle-même était d’autant plus renfrognée lorsqu’elle entendait un quelconque sermon, de n’importe qui d’ailleurs.. Pourquoi ? Et bien déjà elle savait qu’elle était mature pour son âge et pensait être déjà assez grande pour vivre une vie d’adulte, se marier et avoir des enfants.. Et puis, passant le plus clair de son temps avec des personnes plus âgées, qui avaient pour la plupart l’envie de la protéger, elle entendait souvent ce genre de conseils.. Enfin un peu moins des personnes qu’elle connaissait de longue date puisque ceux-ci savait très bien la réaction que la miss pouvait avoir dans ce genre de situation. Toujours est-il qu’elle se trouvait pour la plupart du temps vexée dans son ego et qu’elle avait plus tendance à croire que les autres ne lui faisaient pas confiance plutôt que la vérité : on tenait simplement à elle et on voulait la protéger.

    Edme poussa un soupire à la suite de celui de le jeune fille ce qui eut pour surprenant effet de la faire sourire. Il est vrai que la situation était amusante : Lord Phitt qui faisait une réflexion à Miss Chesterfield, réflexion qui avait eu pour effet immédiat de la braquer totalement contre lui puis ce soupire qu’Edme avait imité, comme deux vrais frère et sœur qui se chamaillaient à cause du côté trop protecteur du jeune homme mais qui au fond s’adoraient et restaient, aussi bien l’un que l’autre, de grands enfants.

    Elle était assez grande, certes, pour savoir comment se comporter avec telle ou telle personne, c’était certain et puis même si elle s’attirait des ennuis, elle savait très bien comment s’en dépêtrer.. Mais finalement, si un jour elle avait vraiment besoin de conseils, sur un sujet dont elle ne connaissait rien, dont elle n’avait pas l’expérience pour savoir comment réagir elle-même.. Et bien elle serait bien obligée d’avouer que l’aide d’Edme pourrait lui être précieuse dans une dite situation et que dans un moment pareil elle prendrait surtout ses conseils avec beaucoup d’attention et peut-être même, qui plus est, avec un grand sourire.

    « Vous avez totalement raison ! C’est également un point à prendre en compte. Il ne faudrait pas que notre relation ne gâche votre réputation à laquelle vous attachez tant d’importance. Ce que je comprends, bien sûr. »

    Allyson eut un léger sourire. Sur ce point-là ils étaient vraiment sur la même longueur d’ondes. Pour la miss, ceci était la partie la plus délicate de leur arrangement, pour le reste ils sauraient facilement se débrouiller.. Mais les gens de Meryton étaient tellement médisants et observateurs que cela devenait délicat de faire de pareils compromis.. Mais que l’on se le dise, ce n’était pas pour autant qu’elle abandonnerait cette idée qui l’enchantait au plus au point. Et puis se serait la faire vivre une sorte d’aventure que de tenter de berner la population, d’essayer d’éviter d’attirer leur regard sur les allées et venues de Miss Chesterfield chez le Lord. Un peu comme dans les livres, ceci était finalement une véritable mission et ils devaient tous deux absolument rester sur leurs gardes. Cela en devenait presque excitant de vivre une telle « aventure ». Son sourire s’agrandit alors à cette pensée.

    - Je pense que nous trouverons bien vite une solution, je ne me fais pas de soucis de ce côté-là ! Et puis, je sais me montrer très discrète, je suis sûre que j’arriverais à faire passer mes petites « escapades » inaperçues..

    Continuant sa marche aux côtés du jeune homme, elle sentit celui-ci légèrement tendu en voyant les regards appuyés des hommes qui croisaient leur chemin. C’est alors qu’elle lui lança un léger regard qui signifiait : « Ne vous inquiétez pas, je gère la situation.. » suivi d’un léger sourire. Il faut avouer qu’en réalité elle avait peur qu’il ne s’emporte et qu’il attire au final les regards de toutes les personnes alentours, ce qui ne les aiderait pas vraiment.. Et puis, elle avait pu bien vite cerner le caractère d’Edme qui s’était montré particulièrement protecteur avec elle dès le début, et d’après la jeune fille cela n’irait pas en s’arrangeant, surtout en constatant la complicité qui se liait de plus en plus entre eux.

    « Vous n’avez aucune raison de vous inquiéter. Le jour où un livre disparaîtra sans que, ni vous ni moi ne soyons au courant, vous aurez l’occasion de vous faire du souci. Mais j’aime à penser que ce jour est loin d’être arrivé. »

    Allyson haussa les épaules en signe d’approbation puis elle répliqua, sûre d’elle.

    - Je le pense également ! Votre demeure a pour réputation d’être totalement impénétrable.. Je pense ainsi que personne ne s’amuserait à essayer d’y mettre les pieds, ce serait puiser de l’énergie en vain..

    Edme semblait flatté et amusé par le compliment de la jeune fille. Tant mieux mais mieux valait qu’il ne s’y habitue pas, elle n’était pas du genre à abuser des compliments pour bien se faire voir d’autrui. Mais il est vrai que cette fois-ci elle était bien forcée de l’avouer et d’ailleurs elle l’enviait presque, elle aimait beaucoup avoir le sens de la repartie, cela était bien utile selon certaines conversations mais Lord Phitt était bien meilleur qu’elle a ce petit jeu.

    « C’est une question d’expérience… Un jour, peut-être arriverez-vous à me surpasser. Mais je pense que j’aurai toujours le dessus sur vous. N’est-ce pas le principe même d’un homme, en ce monde ? »

    Elle fit un léger sourire en coin à la suite de sa remarque. Au vu de la réaction d’Edme, elle ne prit pas mal sa réflexion même si elle comptait bien lui répondre à sa manière, cela allait de soit !

    - Oh mais je ne perds pas espoir de vous dépasser un jour ! Je n’ai que 15 ans et je suis sûre qu’à mon âge vous n’étiez pas à mon niveau.. Surtout que je suis une femme moi, vous êtes donc forcé de constater que votre réflexion ne tient donc pas debout ! Le fait d’être une femme n’a rien a voir là-dedans et entre nous, Lord Phitt.. Je pense que même vous, vous êtes parfois forcé de constater que nous les femmes nous avons beaucoup de qualités que vous-même ne pouvez rêver.. N’est-ce pas également ce qui fait ce charme dont vous avez bien grand mal à ne pas succomber ?

    Et TOC !
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MessageSujet: Re: On croit quelques fois haïr la flatterie... On croit quelques fois haïr la flatterie... EmptyJeu 16 Sep - 17:38

    Bien sûr, ils trouveraient une solution. Ce n’était pas non plus un problème existentiel dont il s’agissait. Certes, il fallait faire attention pour des raisons déjà longuement exposées, mais ils s’en sortiraient très bien. Edme se demandait tout de même s’ils devaient en faire un secret. Etait-ce la meilleure solution ? Après tout, de nombreuses personnes gardaient des liens d’amitié sans que cela ne fasse jaser totalement. Ne serait-ce pas pire si les habitants apercevaient la miss s’introduire discrètement et périodiquement dans sa demeure ? Que penseraient-ils alors ? Elle passerait beaucoup plus facilement pour une amante honteuse que si tout le monde savait ce qu’elle venait faire. Ils pouvaient annoncer qu’Allyson venait effectivement pratiquer la lecture dans la bibliothèque des Phitt. Mais il ne savait ce que cela engendrerait. Pour lui, il n’y avait aucun mal à ce qu’une amie vienne profiter de sa maison bien trop grande pour lui seul. Mais les gens le croiraient-ils ? Comme cela serait-il perçu ? Il ignorait si cela se faisait ou pas. Dans tous les cas, Edme se sentirait mal si elle venait lui rendre visite sans que ses tuteurs ne soient au courant. Il ne savait exactement de qui elle dépendait. Etait-ce de l’école ? Sa tante ? Avait-elle un tuteur ? Cela se passerait sans doute mieux si la personne concernée était au courant… Il lui en parlerait en temps voulu. Peut-être prendrait-elle mal le fait qu’il veuille prévenir son « responsable » ?

    Elle savait se montrer très discrète ? A propos d’escapades inaperçues ? Que devait-il en comprendre ? Qu’elle en avait l’habitude ? Dans quels cas les pratiquait-elle ? En quel honneur ? Il ne savait comment prendre cette révélation. Devait-il s’en inquiéter ? Se réjouir qu’elle sache se faire discrète dans un monde si curieux ? Qu’est-ce que cela voulait dire ? Il s’imagina les pires scénarios. Avait-elle un amant ? Si jeune ? Non, elle n’avait pas le caractère d’une coureuse. Elle savait que trop bien comment les rumeurs fonctionnaient et ne prendrait sûrement pas le risque d’en propager une si grave. Il se rassura en se disant qu’elle ne devait se servir de cette discrétion que pour apprendre les secrets dont elle aimait tant s’informer. Oui, c’était sûrement pour ça. Il vit qu’elle avait remarqué les regards qu’il lançait à ceux qui se permettaient d’en lancer à Allyson. Ce n’était pas réellement fait exprès, mais il fallait qu’il arrête. Il n’allait pas provoquer un tollé. Il la regarda lui sourire avec une expression voulant sûrement le rassurer. Elle s’en sortait très bien avant lui, il n’y avait pas de raison que cela change. Elle savait gérer et il fallait qu’il la laisse se débrouiller.

    Ainsi donc, la réputation de leur demeure était connue ? Il l’avait quittée depuis tellement longtemps qu’il ne savait pas ce que les gens pensaient de sa famille. Mais ses parents vivaient là depuis des années avant sa naissance, ils devaient connaître du monde avant lui. Et le monde devait donc les connaître. Et puis, « La Bienveillante » devait sans doute laisser deviner le principal par son nom. De l’extérieur, la maison avait effectivement l’air impénétrable. Des hauts murs d’enceintes bordés de grillages impénétrables, une maison dont l’épaisseur laisse deviner qu’il ne sert à rien de la forcer. Mais il ne pensait pas que les gens de Meryton étaient au courant. Souvent ces derniers jours, Edme avait tenté de voir ce que son père cherchait tant à camoufler. Mais devant la preuve que la maison ne révèlerait rien, il s’était résigné à l’idée que sa progéniture était l’objet de cette protection.

    « La Bienveillante porte donc bien son nom… »

    Il ne put s’empêcher de sourire à cette idée. Son père était loin d’être un imbécile. Il pensait souvent qu’il exagérait bien des choses, mais se rendait compte petit à petit qu’en réalité, il n’était pas très loin d’avoir raison.

    Il rit à gorge déployée à la réplique de la jeune miss. Effectivement, lancée comme elle était, il aurait du mal à avoir le dessus quand elle deviendrait adulte. Le charme des femmes. Elle avait bien raison sur ce point-là. Edme avait pu se rendre compte plus d’une fois que le sexe fort était loin d’être celui qu’on imaginait. Rares étaient les choses à refuser face au sourire d’une jolie jeune femme. Et lui avait succombé bien plus d’une fois. Au début, il y avait cette satisfaction de séduire une jolie jeune femme, puis cette sensation de fierté laissait la place à la joie de passer du temps avec une nouvelle personne. Il regarda Allyson avec cette pensée. Qui avait déjà eu la satisfaction de la séduire ? Non, cela ne le concernait pas.

    « Vous n’avez pas tort… Je connais bien peu d’hommes capables de succomber au charme d’une jeune femme. »

    Il la regarda, se répétant ses inquiétudes de quelques minutes auparavant. Un mensonge pour une bonne cause, cela n’était pas réellement un mensonge, n’est-ce pas ?

    « D’ailleurs, je n’en connais aucun. Peu méritent une confiance aveugle. »

    Ils continuèrent à marcher tandis qu’Edme replongea dans ses pensées. Même si toutes les maisons n’étaient pas identiques, nombreuses étaient celles se ressemblant. Ils changeaient de rue mais restaient au même endroit. Dans un long soupir, il ne put s’empêcher de se rappeler l’impression qu’il avait eu, durant toutes ces années, de n’être jamais emprisonné. Là, il avait presque l’impression d’étouffer. Il n’avait jamais manqué de compagnie, ni souffert de leur vagabondage, bien au contraire. Il savait qu’à la minute où il se marierait (uniquement pour satisfaire sa mère), il achèterait un navire identique à celui de ses parents. Ses enfants naîtraient en mer ou en Inde. Cela n’irait pas autrement. Miss Allyson avait-elle déjà voyagé ? Non loin, certes, mais avait-elle déjà passé les frontières de Meryton ? Sans suivre aucun ordre logique, il chercha la réponse à sa question.

    « Dites-moi, n’avez-vous jamais quitté la ville ? »
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On croit quelques fois haïr la flatterie...

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