Pas un seul jour ne s'était passé sans que Talia puisse penser à ce moment là où tout s'était écroulé. Où tout avait basculé alors que tout devait bien se passer. Pas un jour n'était passé sans qu'elle ne regrette amèrement cette façon d'avoir quitté Alice. Non, pas une seule nuit n'avait été aussi chagrinée par ses pleures dans sa chambre, sa mère Nelly ne comprenant pas du tout pourquoi elle était si triste et pourquoi elle n'arrivait plus à arrêter ses larmes. D'ailleurs, dans le manoir on ne la voyait presque plus, ça l'avait rendu malade. Tout ça l'avait complètement rendu malade. Et tout c'était enchaîné, lorsqu'elle pointait le bout de son nez dans le manoir et qu'Alice était présente, Talia ne pouvait s'empêcher d'avoir cette boule à la gorge et les yeux qui brillaient légèrement. D'ailleurs, on la voyait partir comme ça de la pièce parfois vivement, sans raison apparente. C'était trop dur pour elle de la voir alors qu'il y avait cette tension pesante et douloureuse entre elles depuis ce soir là. Elle le ressentait et... ça la rendait malade.
Est-ce qu'on pouvait mourir de chagrin d'amour ? Oui, évidemment. Elle la voyait presque. Cette mort. C'était comme si elle ne vivait plus de toute façon. Elle lui manquait. Sa présence lui manquait terriblement. Ces toucher maladroits lui manquaient, ces moments où elles parlaient complètement dans la franchise, lui manquaient. Tout, absolument tout lui manquait et pourtant elle lui avait dit qu'elle prendrait de la distance. Elle lui avait dit qu'elle le ferait pour la protéger, pour qu'elle puisse avoir un peu de recul sur ce qui s'était passé. Et ça lui faisait mal. Atrocement mal ce soudain éloignement qu'elle s'endurait à elle-même. Mais elle devait s'y tenir même si elle en souffrait gravement.
Cette journée là, la tempête s'était calmée. Le soleil avait fini par apparaître même s'il était toujours timide, préférant tout de même se cacher derrière les nuages, mais au moins le temps s'était calmé un peu et la peur des villageois s'étaient tout bonnement tempérée. Talia était sur son lit, fixant le plafond inlassablement. Les yeux rouges, encore une nuit où les larmes l'avaient complètement accaparé. La porte s'ouvrit soudain, sa mère était entrée dans la pièce et voyant que sa fille ne réagissait pas elle inspira profondément.
« Bon Talia, je ne sais pas ce que tu as en ce moment mais je suis très inquiète pour toi ! Maintenant je veux te voir bouger de ta chambre tu sais, madame Lefroy commence à s'impatienter et se demande où tu es passée !! Je n'ai pas envie qu'elle vienne dans ta chambre et te voit comme ça... Elle risquerait de ne pas être contente du tout de voir que tu travailles peu en ce moment. »
Elle alla vers les rideaux et les tira avec hargne, décidée à booster le morale de sa fille malgré qu'elle ne puisse pas comprendre pourquoi elle était dans cet état. Elle se retourna vers celle-ci qui n'avait toujours pas bougé de son lit, fixant toujours le plafond, le visage complètement neutre. Nelly en avait le coeur brisé... Mais ne se découragea pas et reprit la parole.
« Elle m'a demandé de te dire que tu dois accompagner Lady Alice Lefroy à la bibliothèque. »
Rien qu'entendre son nom lui faisait chavirer son coeur et faisait pétiller ses yeux. Elle tourna son visage vers l'oreiller et Nelly s'avança vers elle, s'asseyant sur son lit.
« Tu sais... Alice n'est plus pareille depuis que t'es absente... Ça se voit qu'elle est triste tu sais... Elle est beaucoup plus renfermée que d'habitude, tu sais très bien que t'es sa femme de chambre préférée parmi les deux autres. Et puis si tu ne viens pas, ça sera Catherine qui viendra te chercher et je n'ai pas envie de ça... »
Talia inspira à fond puis se redressa. Elle hocha la tête et se leva complètement de son lit, obéissant à sa mère. Elle n'allait pas non plus faire son égoïste avec elle aussi... Elle alla donc se préparer et une fois prête, elle se rendit vers le salon où Madame Lefroy l'attendait fermement, en compagnie d'Alice qui était à ses côtés. Talia s'inclina sans la regarder.
-Excusez-moi pour ce léger retard.
Catherine la scruta avec dédain. « Que cela ne se reproduise plus Talia ! La prochaine fois, vous franchirez cette porte avec votre mère et vous ne reviendrez plus jamais dans ce manoir, est-ce bien clair ? »
Talia scrutait le sol et voyait dans son champ de vision les chaussures d'Alice... Elle déglutit.
-Oui madame.
Catherine lui ordonna d'accompagner Alice à la petite librairie, en même temps tout ce qui était sortie c'était toujours avec Talia qu'elle le faisait. Cette dernière se redressa puis suivit alors Alice qui sortit du manoir.
Pendant la route, le silence s'était imposé et Talia ne la regardait toujours pas, sa main droite crispait un bout de sa robe mais elle se devait d'être forte. Elle devait le faire pour elle... Arrivées à la bibliothèque, Alice s'engouffra dans un rayon et Talia, elle, se sentait mal à l'aise dans ce genre d'endroit... À vrai dire, elle n'était pas habituée à aller ici car les livres... Elle ne les connaissait pas. D'ailleurs dans son éducation, les livres n'en faisaient pas partis. Elle ne savait pas lire, étant analphabète, ce monde là était tout bonnement inconnu pour elle.
Dernière édition par Talia Grace le Mar 23 Nov - 18:21, édité 3 fois
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Sujet: Re: [TERMINÉ] The silence surrounds you and hunts you... •Alice&Talia• Lun 19 Juil - 1:57
Depuis quelques jours, tout était gris dans la vie d'Alice. Tout était terne, dénué de couleurs, privé de vivacité. Les journées étaient fades, les heures monotones ; elles s'enchaînaient en silence, sans raison.
Alice avait pris l'habitude, quand elle fermait les yeux le soir, allongée sur son grand lit, de se repasser le film de ses journées. Elle revoyait les instants les plus marquants, ceux qui lui plaisaient le plus. Ils étaient rares, et c'est pourquoi, au fil des ans, il lui avait été de plus en plus indispensable de se les remémorer avec le plus d'intensité possible lorsqu'ils survenaient, pour se donner l'illusion que ses efforts pour (sur)vivre au Manoir n'étaient pas vains, peut-être. Chaque soir avant de s'endormir, les yeux ainsi clos, elle se replongeait dans ces scènes, souvent en noir et blanc, et les revivait, en quelque sorte. Les passages les plus agréables, eux, étaient teintés de couleurs pastels, souvent claires... mais ils avaient au moins quelque chose de plus vivant, de plus chaleureux. Certains, parfois, avaient des couleurs plus vives. Le souvenir d'un regard, d'un sourire, de la tonalité de la voix d'une personne chère... Des choses simples, qui la faisaient pourtant chavirer.
Un instant en particulier, qu'il était à chaque fois plus douloureux de se remémorer, avait les plus belles couleurs. Depuis quelques jours, elle ne revoyait plus que cet instant-là. Il y avait un doré soyeux pour les fines boucles de sa chevelure, il y avait un peu de rose pour ses joues, mais surtout pour sa bouche bien dessinée, un profond et lumineux topaze pour ses yeux qui la fixaient, il y avait même un peu de rouge au coin de ses lèvres, là où elle avait été blessée. L'ivoire de la baignoire restait en arrière-plan, toute son attention s'étant focalisée sur son visage.
Le reste du temps, depuis ce fameux soir, lorsqu'Alice fermait les yeux, tout était noir.
La jeune fille était passée par plusieurs phases. La colère, le déni, le doute, la peur, l'envie, la folie, la raison... Aujourd'hui, elle ne savait toujours pas où elle en était. Mais le souvenir de ce baiser, des mots qui avaient suivis, restait gravée en elle.
Aujourd'hui, ce qui n'était pas arrivé depuis un moment, le soleil avait daigné faire une apparition. Avec lui, Talia était de nouveau rentrée dans son quotidien, mais de gré ou de force ? Voulait-elle être là, avec elle, dans cette boutique de livres ? Alice ne saurait pas le dire. Aucune des deux femmes n'avait prononcé un mot, et elles s'étaient à peine regardées.
A peine rentrées dans la boutique, Alice se dirigea d'un pas un peu trop pressé vers un rayon un peu à l'écart. Pas qu'elle éprouvait une envie folle et soudaine de dévorer des dizaines de pages... mais il fallait qu'elle s'éloigne de l'objet de tous ses tourments. Elle étouffait. ce silence l'étouffait, la meurtrissait, même. Ou peut-être que son corset était trop serré. Elle ne savait pas, mais... mais !... Une main portée à sa poitrine, Alice tentait de reprendre son souffle en fixant une étagère pleine de livres sans vraiment la voir. Son cœur battait la chamade. Et elle se trouvait idiote ! Pourquoi... Pourquoi n'avait-elle rien dit ? >< Elle en avait pourtant eu envie, mais quelque chose d'inexplicable, comme une sorte d'appréhension, l'avait retenue.
Une planche du parquet grinça doucement à proximité d'elle, la faisant sursauter et se retourner. Un homme se tenait là, et il ne lui fallu pas longtemps pour le reconnaître : c'était le Capitain Smith, celui qui les avait secourues aux Ruines. Alice, prise sur le fait même si le fruit de ses pensées n'étaient connu que d'elle, se mit à rougir. Sa naïveté l'empêchait de s'en rendre compte, mais le Capitaine interprétait chacun de ce genre de "manifestations" comme une invitation. Elle s'inclina poliment, et il fit de même. - Ne profitez-vous donc pas du retour du soleil au grand air, ma chère ? - Visiblement pas, Capitaine. Alice baissait les yeux, mal à l'aise. Cet homme agissait étrangement, d'après elle. Sa façon de la regarder la dérangeait, lui faisant trop penser que ses intentions n'étaient pas toujours des plus pures. Et vous, êtes-vous un passionné de Littérature pour vous trouver là ?
L'homme se rapprocha de quelques pas, d'une démarche assurée, et ne s'arrêta que lorsque la distance entre son corps et celui d'Alice était scandaleuse de petitesse. Alice osa le regarder un instant dans les yeux, déstabilisée, pour y chercher un quelconque indice sur ses intentions, mais les rabaissa aussitôt.
- A vrai dire, pas vraiment. Il la dévisageait sans gêne aucune, la déshabillant du regard, se fichant bien du protocole et de son rang : il la voulait, cette poupée de porcelaine. - Alors que... que ? >< La voix d'Alice était minuscule, et elle n'osa pas terminer. Elle était de plus en plus mal, et aurait voulu qu'il recule, mais s'écrasait devant lui comme elle l'aurait fait devant Miss Owen ou n'importe qui d'autre. Le regard qu'il posait sur elle la brûlait, mais dans un sens négatif. Il la faisait se sentir presque sale. - Je vous ai suivi, Alice. Lui glissa-t-il en se penchant à son oreille, d'une voix qu'il avait voulu séductrice mais qui donna un frisson d'horreur à Alice, paralysée.
Tout se passa ensuite très vite, et le Capitaine -le soit-disant sauveur- l'attrapa sèchement par un poignet qu'il leva pour le plaquer contre l'étagère derrière elle, contre laquelle il la fit reculer, se collant à son corps frêle et la faisant grimacer de douleur. Il plongea son visage plus avant dans son cou et sa gorge, qu'il mordait et léchouaillait d'une façon répugnante, désirant par dessus tout la posséder, et tant pis s'il devait user de la force, ici et maintenant.
- Non, arrêtez >< Vous... Arrêtez, lâchez-moi... Lâchez-moi >< Alice serrait les poings, que le Capitaine faisait en sorte de bien maintenir en place pour ne pas qu'elle se déatte. Elle n'avait pas la moindre force face à lui, de toute manière. Aice se mordait les lèvres, toute pâle, sur le point peut-être de lui vomir dessus. Il l'écœurait. Sa langue dans son cou, à la limite de son décolleté, la dégoûtait. Elle sentait les larmes lui monter aux yeux. Une fois de plus, une fois... de trop... elle n'était qu'un vulgaire objet.
- Laisse-toi faire, ma belle petite créature.
Mais la femme-objet en avait assez. La femme-objet se sentait mourir lentement, pendant qu'une partie d'elle-même, son âme, enfermée au plus profond de son être, se battait pour surgir avec les dernières forces qu'elle possédait. La femme-objet, brisée, n'avait plus l'espoir d'être sauvée. La poupée pleurait, silencieuse, laissant son prédateur la manipuler comme il le désirait. Le laissant la relever avec négligence contre les étagères, soulever sa robe le long de ses cuisses.
Mais d'un coup, une lueur dans les yeux de la poupée laissa à penser que son âme avait gagné la bataille.
- Non ! NON ! Lâchez-moi ! Je... Je... Talia ! TALIA ! Alice se débattait en criant, maintenant, animée par on ne sait quoi de fort et d'inespéré. Le souvenir coloré d'un baiser unique, peut-être.
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Sujet: Re: [TERMINÉ] The silence surrounds you and hunts you... •Alice&Talia• Lun 19 Juil - 2:58
Elle restait figée près de l'entrée. Elle avait vu sa silhouette disparaître soudainement pour s'en aller loin d'elle. Peut-être une envie pressante d'aller découvrir des nouveaux livres ou bien pour ne plus être auprès d'elle. Bien sûr, Talia ne voulait pas du tout penser à cette deuxième option qui se proposait fatalement à elle mais elle ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était peut-être pour cela qu'Alice s'était soudainement en aller dans un rayon de la bibliothèque. Talia étouffait elle aussi, si sa mère ne lui avait pas recommandé de se bouger légèrement, jamais elle ne serait revenue. Oui car c'était vraiment difficile d'être à ses côtés sans pouvoir à nouveau la toucher, sans pouvoir à nouveau la caresser, l'étreindre contre elle avec énormément de tendresse, sans pouvoir à nouveau déposer ses lèvres contre les siennes. Oui, c'était difficile et même lorsqu'elle était distante avec elle, elle ne pouvait se résoudre à retrouver à nouveau ce sourire qui arborait son visage. Tant qu'Alice était loin d'elle, Talia ne pouvait plus vivre. Elle lui manquait tellement mais c'était sa décision. Une terrible solution pour la préserver, un douloureux sacrifice qui la torturait chaque seconde qui défilait, jour et nuit.
Et après il fallait qu'elle soit forte pour eux deux ? Elle donnait peut-être cette impression là. Une jeune femme souriante, un fort caractère car Talia était quelqu'un de franc et cela contrastait avec sa douceur naturelle. Cependant, elle avait une faiblesse, c'était elle sa faiblesse et cette faille était en train de la consumer à petit feu.
De l'air. Il fallait de l'air.
Elle entrouvrit quelque peu ses lèvres en ayant posé une main sur une étagère. Il fallait qu'elle sorte d'ici. Il le fallait. Son corps se mouva, se retournant puis elle posa une main sur le poignet de la porte et l'ouvrit. Cependant, pourquoi elle n'arrivait plus à calmer cette douleur ? Elle releva le visage et vit en face d'elle un visage familier. Le Captain Smith. Elle mit du temps à reprendre ses esprits, puis s'inclina automatiquement. Le Captain fit de même et entra dans la boutique. Cependant, Talia trouvait cela étrange qu'un homme de son rang puisse venir dans un endroit comme celui-ci. Il ne devrait pas être en train d'entraîner ses hommes dans les barracks ? Une soudaine intuition lui vint à l'esprit et elle tourna le visage vers la porte qui se referma derrière le Captain et ce dernier disparut de sa vue en tournant lui aussi dans la même direction qu'Alice avait pris.
Talia resta un moment à contempler la vitre de la porte et entra à nouveau dans la petite boutique puis se décida à se faufiler entre les rayons et finit par se retrouver non loin d'Alice et ce Captain. Elle entendit quelque brides de leur discussion, ce qui la déplut d'ailleurs. Mais ce qui la mettait hors d'elle c'était de voir avec quelle facilité il prenait à s'approcher d'elle sans gêne. Une de ses mains vint s'agripper soudainement sur le bois d'une étagère qu'elle serra fermement. Les yeux de Talia restaient figé sur cette scène mais elle ne pouvait rien faire... Elle lui avait dit qu'elle resterait distante non ? Alors elle jalousait en silence.
Cependant, le Captain agit soudainement mal. C'était une erreur de sa part car Talia apparut brusquement derrière lui, le poussant de toute ses forces hors d'Alice, le faisant alors se plaquer contre le mur à côté. L'adrénaline, la jalousie et la colère avaient quelque peu pris possession de son corps de jeune femme. Et elle se mit machinalement devant Alice, la protégeant, comme dans les ruines où elle s'était interposée entre cette dernière et l'horrible homme.
Si les fusilles pouvaient remplacer des yeux, à ce moment précis le Captain n'aurait pas fait long feu. Talia répliqua sèchement.
-Vous devriez avoir honte !! On ne vous jamais appris à respecter profondément les femmes et les traiter convenablement dans votre milieu ?!!?
La colère l'envahissait, elle ne pouvait plus contrôler ses mots.
-Si vous la touchez ne serait-ce qu'une fois encore, je vous jure que je vous arracherais vos attributs qui vous servent de cerveau de mes propres mains et vous les ferais avaler !!!!!!!
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Sujet: Re: [TERMINÉ] The silence surrounds you and hunts you... •Alice&Talia• Dim 29 Aoû - 2:42
Alice était toujours un peu sous le choc, complètement secouée. Nerveusement, elle porta une main à son cou et à sa gorge, agitée par sa respiration saccadée, qui était encore couverte de la salive du Captain, autrefois son sauveur, aujourd'hui son agresseur. Le contact du liquide chaud et légèrement visqueux sur sa peau la répugnait. C'était comme si sa peau, et bientôt son corps entier avait été contaminé. C'est encore plus nerveusement qu'elle enserra le tissu de sa manche d'une main pour s'en servir comme mouchoir contre son cou et le haut de son décolleté. Il fallait qu'elle se débarrasse de ce liquide. Il fallait qu'elle l'enlève, car elle se sentait souillée ; car avoir le corps entier marqué de bleus, de griffures, de cicatrices était déjà un trop lourd fardeau et que la bave du crapaud, visqueuse, putréfiante, la faisait pourrir, lentement, à petit feu : c'était la goutte de trop pour une jeune fille déjà écoeurée par son propre corps. Il était laid, ce corps, il était faible, anguleux, marqué, meurtri. Mais c'était le sien, et sans corps elle n'était plus. Il fallait donc qu'elle le préserve, quand bien même elle le haissait, quand bien même il lui était arrivé de vouloir s'en séparer pour trouver un monde peut-être plus doux, peut-être plus reposant, où son père se trouvait sans doute aujourd'hui. C'était l'instinct de survie, purement animal, qui la mouvait. Celui qui vous fait automatiquement reprendre votre respiration en dépit de tous vos efforts pour vous noyer dans vos propres poumons intoxiqués et dépourvus d'air.
Dans son délire, Alice n'entendit qu'au lointain la tirade de Talia, pourtant prodigieuse d'audace pour une femme de son rang face à un homme du sien. Elle se frottait toujours énergiquement la peau, y allant presque avec les ongles maintenant, se griffant par endroits. C'était un pur acte de folie, mais il fallait qu'elle se défasse du poison avant qu'il ne pénètre sa peau translucide, ne s'insinue dans ses veines et la contamine pour de bon. Alice émit même un léger gémissement, qui n'eut aucune connotation érotique puisqu'il était de simple souffrance.
Pourtant, quand Talia vint à parler de faire avaler ses propres attributs au crapaud -ce cher Smith- Alice se figea et sembla réaliser l'ampleur de la situation. D'un coup, elle se mit à réfléchir très vite et oublia tout de son précédent problème, qui l'avait obnubilée jusque là. Car Talia, pour la protéger, s'était mise dans une situation délicate, voire dangereuse : l'équation n'était pas bien compliquée. C'était une domestique, une femme, lui un homme et militaire de haut rang (même si ce serait mieux s'il était d'Alexandrie), elle l'avait prit sur le fait, l'avait poussé et certainement énervé à en juger par la vilaine veine qui gonflait au milieu de son visage tout cramoisi, et il était armé. - Et ne vous a-t-on jamais appris à respecter les personnes de rang supérieur au vôtre dans votre Maison ? dit-il sèchement à Talia, l'air hautain et furieux à la fois. Vous n'êtes qu'une souillon, à peine bonne à prendre soin de sa poupée de maîtresse ! Il s'approcha dangereusement des deux femmes, Talia en tête, et la saisit violemment par la chevelure, la soulevant et ramenant son visage vers lui. Hors de mon chemin, vermine.
Et d'un geste brutal, il l'envoya valser dans une étagère sur le côté, pour se retrouver nez-à-nez avec Alice... qui, un livre épais à la main, la frayeur déformant son fragile minois, le frappa en pleine face du plus fort qu'elle put. Ce fut à peine assez pour faire tomber le Captain, qui recula simplement en vacillant, surtout sous l'effet de surprise plutôt que sous celui de la douleur, car Alice avait à peu de chose près la force d'une enfant de cinq ans. Mais l'adrénaline la mouvait, et elle s'élançait déjà vers Talia.
Elle enlaça sa main dans la sienne et se jeta maladroitement vers la sortie de la bibliothèque pour échapper à l'homme-monstre en l'entrainant dans sa course. Il valait mieux s'éloigner d'ici plutôt que de risquer un scandale, ou pire, que quelqu'un ne finisse blessé. Alice courrait dans les rues plus ou moins bondées mais définitivement boueuses de Meryton, tenant toujours fermement la main de Talia dans la sienne. De grosses larmes déferlaient sur ses joues et son coeur battait à tout rompre, tant à cause de l'effort qu'à cause de la peur. 'était la chose la plus folle qu'elle n'ait jamais tentée, et même si c'était pour la bonne cause, pour se sauver elle-même et son amie, elle ne se remettrait jamais d'avoir du frapper quelqu'un, aussi mauvais soit-il.
Mais le toucher des doigts de Talia serrés contre les siens lui donnait le courage et l'assurance suffisante pour continuer sa course à travers les ruelles, pour enfin semer l'affreux qui les poursuivait. Elles attiraient les regards, ainsi, mais tant pis.
D'un coup, une ruelle sombre et plus étroite se présenta sur leur droite, et elles s'y glissèrent. Ralentissant le pas, Alice s'arrêta enfin, dissimulées elle et sa compagne dans l'obscurité. Elle, lentement, elle tourna son visage rouge et humide vers elle. Les cheveux en bataille à cause de la course, le souffle court, elle avait l'air affolée, et perdue. Pourtant, dans sa tête, tout se mettait en place. Elle serrait toujours la main de Talia dans la sienne, l'étroitesse de la ruelle les obligeant également à se tenir très proches l'une de l'autre.
- J'ai besoin de toi près de moi, Talia. C'est ce que j'aurais du te dire l'autre soir, mais je... Je... Alice éclata en sanglots, tenta cependant de les retenir pour parler encore. Je suis dé... désolée de... de ne... pas ê-ê-être plus forte >< alors je te le... le dis aujourd'hui je >< Elle la regarda avec ses grand yeux bleus baignés de larmes et ses joues rougies. J'ai besoin de toi près de moi. Toujours. Elle se mordit les lèvres et de nouvelles larmes coulèrent.Et j'ai frappé quelqu'un ! >< (xD)
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Sujet: Re: [TERMINÉ] The silence surrounds you and hunts you... •Alice&Talia• Dim 29 Aoû - 3:59
Talia savait pertinemment qu'elle allait avoir des ennuies. Qu'est-ce qu'une domestique pouvait bien faire contre un militaire de son rang ? Cependant elle n'en avait rien à faire. Elle ne pensait même plus à leur statut sociale, non. Elle ne voyait même pas un militaire devant elle. Un militaire qui devrait être galant, serviable et surtout respectueux envers les autres, surtout les femmes. C'était vrai ça. Normalement les hommes comme lui étaient ainsi non ? Talia avait vu les soldats traîner dans Meryton et elle les avait vu ainsi. Toujours poli avec tout le monde même s'ils étaient distants, ils n'avaient jamais fauté. Bien sûr le Captain Smith avait fait voir ce côté là lorsqu'il les avait sauvé aux ruines, alors pourquoi il agissait ainsi ? Pourquoi il avait décidé de tout casser de sa belle image ? Parce que pour Talia, dorénavant, elle ne voyait plus qu'un sale type qui ne méritait pas d'avoir ce titre de militaire, un militaire qui devait sauver les personnes et non les agresser. Oui, ce n'était plus qu'un sale type.
C'était pour cela qu'elle avait agi, mais bien sûr l'amour qu'elle portait pour Alice avait grandement jouer en sa faveur. Voire sa dulcinée se faire maltraiter ainsi. Non, il était hors de question qu'elle puisse laisser faire ça. C'était même impensable qu'elle puisse se tourner les pouces et la laisser entre les griffes de cet ordure. Hypocrite, malsain, pourri. Voilà l'image qu'elle avait de lui. Alors c'était tout à fait normale qu'elle puisse réagir. De toute façon, Talia était quelqu'un de bon et de gentil, même si ce n'était pas Alice, elle aurait réagi. Elle avait des principes auxquels elle tenait, et être bon avec les autres était l'un de ses principaux fondement. Et lorsque l'amour de sa vie fut touchée par le mal, c'était indéniable qu'elle puisse réagir aussi violemment. Peu importe les conséquences, elle s'en fichait royalement. Son côté protecteur avait pris le dessus et bien sûr, à chaque fois que ces émotions s'emparaient d'elle, elle se jetait tête la première.
Elle voyait bien que Captain Smith était furieux de l'acte qu'elle venait de faire et de ces mots. Il ne devait pas être habitué à être traité de la sorte, surtout par une femme. D'ailleurs Talia n'avait jamais été aussi vulgaire et cru avec quelqu'un. Elle était toujours d'une nature douce que ses mots la surprenait aussi mais c'était sorti tout seul et il méritait d'entendre ces mots. Le replacer un peu ne lui ferait pas de mal. Elle restait toujours face à l'homme, gardant Alice derrière elle, Alice qui semblait être ailleurs mais Talia ne prenait pas attention, trop accaparé par cet pourriture qui était encore là, devant elle. Le voyant avancer vers elle avec les mots qu'il prononçait, elle eut un mouvement de recul. Collant quelque peu son corps contre Alice, voulant à tout prix qu'il cesse de s'en prendre à elle. Voulant à tout prix tout prendre en premier en faite. Oui, comme ça au moins Alice ne serait pas attaqué. Talia s'en foutait qu'on l'agresse à sa place. Tant qu'Alice était en sécurité, c'était tout ce qui l'importait. Elle vit la main du militaire attraper sa chevelure violemment et l'attirer vers lui. Mais elle ne baissait toujours pas le regard, le fixant droit dans les yeux.
-Je n'ai aucun respect pour les hommes de votre espèce.
Réussit-elle à lui répondre entre les insultes qu'il était en train de lui dire. Mais ça ne lui faisait pas grand chose en faite parce qu'elle savait ce qu'elle représentait pour Alice. Alors ces mots ne l'atteignait nullement. Cependant, lorsqu'il la jeta contre l'étagère qui se trouvait à côté, elle ne put s'empêcher l'inquiétude la gagner encore plus car Alice était de nouveau dans son champs de vision. D'ailleurs ça l'avait laissé quelque peu sonné cette brusque altercation que le capitaine venait d'entreprendre. Et pourtant, elle n'avait même pas eu le temps de reprendre tout son esprit qu'une main vint prendre la sienne et l'embarqua en dehors du rayon pour s'enfuir enfin de la petit boutique de livre.
Elle courrait malgré qu'elle ne comprenait pas trop ce qui se passait là étant donné que cette petite frappe de Smith l'avait quelque peu abasourdie mais cette main qu'elle tenait la rassurait. Oui car elle sentait cette douce chaleur l'envahir. La chaleur d'Alice. Après un moment à courir, elles s'étaient enfin engouffré dans une ruelle sombre, sans personne à l'horizon. Talia avait elle aussi le souffle coupé, sentant le même sentiment qu'elle avait éprouvé aux ruines il y a de cela quelques temps déjà. Elle déglutit, essayant de retrouver respiration normale mais elle pouvait sentir son coeur tambouriné comme un fou. Elle ferma les yeux qui regardaient le sol, tandis que son autre main libre vint se poser sur le mur qui était près d'elle, puis elle rouvrit doucement ses paupières de nouveaux et vit devant elle sa main qui tenait celle d'Alice. Son visage se releva doucement vers cette dernière qui la regardait dorénavant. Elle vit ses larmes et son visage rougi. Talia l'écouta parler, dire qu'elle était désolée de ne pas être forte et ça la toucha. Son corps se mouva lentement vers elle et son autre main se posa sur son visage.
-Alice... je... ne soyez pas désolée... c'est de ma faute je... je n'aurais pas du vous laisser tomber... je pensais vous protéger mais...
Ses yeux brillaient. Elle ne voulait pas lui montrer cette faiblesse qu'elle pouvait avoir. Elle ne voulait pas pleurer devant elle, alors elle ravalait, cependant son regard la trahissait.
-Je me sentais tellement mal d'être loin de vous...
Elle baissa les yeux un instant.
-Et cet homme méritait votre frappe, ne culpabilisez pas pour cela.
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Sujet: Re: [TERMINÉ] The silence surrounds you and hunts you... •Alice&Talia• Jeu 9 Sep - 16:18
Spoiler:
Aucun rapport entre l'ambiance du moment et la chanson mais bref, je sais pas, j'avais envie de la mettre xDxD. Un peu spécial mais bon xD
Oui, d'un coup, c'était comme si tout le fatras qu'étaient les pensées d'Alice ces derniers temps s'étaient remis en ordre. Merci la course folle, peut-être... Toujours est-il que maintenant, Alice savait. Elle avait la certitude que ce fameux soir, dans la salle de bain, elle aurait du tout mettre en œuvre pour retenir Talia plutôt que d'agir comme elle l'avait fait. Car n'était-ce pas évident ? Elle avait été si mal ces derniers jours, sans elle ! Elle avait besoin de Talia, plus que de personne. C'était étrange, comme impression, mais c'était clair et limpide comme l'eau, et cela vint s'imposer à elle avec une telle force que son cœur eut quelques ratés.
Cela dit, elle n'était pas encore fixée sur les sentiments qu'elle lui portait, et était donc loin d'être prête à pouvoir lui répondre correctement. Tout restait un peu confus à ce niveau-là : pouvait-elle réellement aimer une femme ? Et qu'était-ce que l'Amour ? Qu'était-elle censée ressentir ? Trop de doutes l'envahissaient encore à ce sujet.
Mais elle avait besoin de Talia. Avec elle, pour elle, elle avait été capable de choses qu'elle n'aurait jamais pu faire étant seule. En sa présence, elle se sentait apaisée, comme si chacun de ses regards ou de ses sourires parvenaient à alléger au moins un peu son fardeau quotidien. Grâce à elle, elle avait ressenti des choses jusque là insoupçonnées. Si Alice était d'une très faible nature, Talia constituait sa seule force. Perdre Talia équivaudrait à sa propre perte.
La jeune Lefroy sanglotait toujours, ne parvenant pas à maîtriser les trémolos de sa voix ni les grosses larmes qui inondaient ses joues rosées. La montée d'adrénaline, le choc d'avoir frappé quelqu'un et la peur de ne finalement pas s'en sortir l'avaient sacrément retournée. Ses mains et ses jambes tremblaient un peu, et elle ne récupérait pas vraiment son souffle. Le désir de parler à Talia, de tout faire pour qu'elle reste près d'elle, n'aidait pas vraiment la pauvrette à se remettre dans un état normal. Du coup, sa voix, pourtant posée en temps normal, partait dans les aigus xD.
- J'étais ma-mal aussi alors ne... Tu... tu resteras avec moi, hein ? Tu... Ensemble ? ><
Le contact de la main de Talia sur sa joue la submergea d'une douce vague de chaleur. Comme à chaque fois que Talia la touchait -et encore plus depuis leurs baisers- le cœur d'Alice s'emballait, et elle n'arrivait plus à aligner correctement ses phrases.
- C'est... J'étais seule et... J'avais l'impression que... Je croyais que tu ne reviendrais pas et... Elle se mordit les lèvres tout en fermant les yeux, pendant que ses joues rougissaient, brûlantes. Je n'arrive plus à respirer ! >< (xD)
Elle rouvrit les yeux pour regarder Talia, toujours en se mordillant les lèvres nerveusement. Quand elle lui dit que le Captain méritait d'être frappé, en se collant contre le mur froid de la ruelle dans son dos, elle se tortilla un peu sur elle-même, complètement gênée.
- Mais je... Non, c'est mal de... Je... Je ne savais pas quoi faire d'autre ><. Elle parlait d'une petite voix, maintenant. Même si Smith était un odieux personnage, elle n'arriverait pas à se pardonner de lui avoir fait du mal. C'était plus fort qu'elle, et peut-être que cela avait quelque chose à voir avec le fait qu'on la frappait souvent, elle-même. Pourtant, elle gardait le souvenir horrible de sa bave visqueuse sur sa peau, et elle en frissonna d'horreur en portant nerveusement une main à sa gorge. Elle y sentit quelques griffures, preuve qu'elle n'y était pas allée de main morte tout à l'heure. Il fallait que je me débarrasse de ce... de lui, de sa marque ><, dit-elle d'une voix encore plus faible en regardant Talia. Je ne supporte pas qu'on me touche, fit-elle ensuite comme un aveu, dont elle avait terriblement honte, et c'est pourquoi Talia était la seule à qui elle pourrait en parler. La main de Talia était toujours sur sa joue, et Alice posa sa propre main par dessus la sienne. Elle murmura en fermant les yeux. Il n'y a que toi.
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Sujet: Re: [TERMINÉ] The silence surrounds you and hunts you... •Alice&Talia• Sam 11 Sep - 21:21
Des mots qui étaient sortis de sa bouche. Ces mêmes mots qui faisaient transparaître les sentiments qu'elle avait éprouvé lorsqu'elle se trouvait loin d'elle. Loin de sa présence, loin de leur moment passé rien que toutes les deux à discuter de tout et de rien. Loin de ses touchers, de ses lèvres. Oui, Talia avait enfin fait tomber les barrières qu'elle s'était tant efforcée à tenir pour ne pas faillir, pour ne pas succomber encore plus dans la tristesse qu'elle éprouvait d'être distante avec la seule personne qui faisait vivre son coeur. Cependant, même si elle lui a dit les tourments qu'elle ressentait lorsqu'elle était loin d'elle, elle ne pouvait s'empêcher de penser que ce n'était pas ce qu'il fallait faire. Qu'il ne fallait pas flancher face à ses sentiments amoureux, qu'i fallait à tout prix préserver Alice de tout ça, d'elle tout compte fait. Pour la protéger, Talia était prête à faire n'importe quoi et s'il fallait la protéger d'elle, cette dernière n'hésiterait pas à se sacrifier pour elle. Le prix à payer était de souffrir car loin d'Alice, Talia n'était plus bonne à rien et à cet instant là, dans cette ruelle sombre, cachée de tous, elle lui montrait sa faiblesse. En même temps cela faisait bien des semaines que Talia évitait Alice contre son gré bien sûr, mais pensant pertinemment que c'était pour son bien. Cependant, seules dans cette ruelle après avoir vécu encore une fois une attaque, Talia ne pouvait plus résister longtemps à cette faille qui semblait la submerger jusqu'à détruire complètement les barrières qu'elle avait mis entre Alice et elle.
Est-ce que l'amour était si difficile à supporter enfin de compte ? Est-ce qu'il fallait endurer obligatoirement toutes ces choses par amour ? Et est-ce que cela allait continuer jusqu'à non plus finir ? Ne seraient-elles jamais en paix ? Toutes ces questions qui lui sautaient à l'esprit gambergeaient sans cesse dans sa tête. Le moment qu'elles venaient de vivre toutes les deux était encore un de ces moments forts qui faisaient qu'elles pouvaient se rapprocher l'une de l'autre jusqu'à oublier automatiquement tout ce qui les entourait. En tout cas, c'était ce que ressentait Talia. Alice était son échappatoire, son souffle de liberté, de paix, de bien être et d'amour. Elle représentait tellement pour la jeune domestique et pourtant Talia ne pouvait s'empêcher de se trouver légèrement égoïste par rapport à ce qu'elle ressentait pour Alice. C'était vrai, cette dernière lui disait qu'elle avait besoin d'elle, qu'elle croyait que plus jamais elle ne reviendrait vers elle... Même si Talia était apaisée par ses demandes, elle savait qu'au fond elle était dangereuse pour Alice car elle pourrait très bien la détourner de toutes les valeurs qu'une Lady devait respecter. Elle ne se cherchait pas d'excuse, cette vérité lui était juste fatale, s'imposant à elle. Et pourtant les sentiments qu'elle avait pour Alice gagnaient de plus en plus dans ce raisonnement fatidique. La faisant lutter entre ses sentiments et sa raison.
Elle releva ses yeux verts vers la jeune fille qui se colla doucement contre le mur tandis qu'elle était toujours près d'elle, voulant reprendre ses distances de nouveau mais n'y pouvant se résoudre à s'éloigner d'elle de nouveau. Elle devait lui répondre quoi pour la rassurer alors que ses pensées étaient contradictoires ? Lui disant un instant qu'elle se devait enfin de se rapprocher d'elle à nouveau car Alice avait besoin d'elle, et l'instant d'après lui dictant alors une toute autre direction car si elle faillit de nouveau face à ses sentiments, elle ne pourrait tout bonnement plus l'abandonner à nouveau, la mettant dans ce cas en danger. C'était horrible d'avoir ces genres de pensé ! Ne sachant plus du tout quoi et comment faire pour que tout soit de nouveau facile. Talia n'aurait pas du se jeter à l'eau, elle aurait du garder toute sa contenance lorsqu'elles étaient dans ce salle d'eau. Elle n'aurait pas du lui avouer son amour pour elle, ni même l'embrasser... Alice aurait été beaucoup mieux si elle ne savait pas tout ce que pensait Talia d'elle... Si elle était restée ignorante face aux sentiments qu'éprouvait Talia. Oui, elle n'aurait dû rien dire du tout...
Et pourtant... Pourtant elle ne pouvait se résoudre d'être loin d'elle à nouveau... Le regard perdu, elle baissa celui-ci vers le cou d'Alice où il y avait ces propres traces de griffures. Dans un élan de douceur elle avança lentement son visage, fermant les yeux, vers cette partie du corps de sa jeune maîtresse et y posa ses lèvres tandis que sa main libre vint se coller contre le mur froid d'où était appuyée Alice. La peau de ses lèvres effleura posément ces petites égratignures alors que sa main qui était toujours sur une des joues de la jeune femme vint la caresser légèrement.
-Laissez-moi panser vos blessures mademoiselle...
Puis Talia ouvrit doucement ses yeux sa tête se dirigea sur l'épaule d'Alice, posant son front contre celle-ci.
-Je suis désolée...
Désolée. Oui désolée parce qu'en agissant ainsi, elle ne pourrait plus jamais s'éloigner d'elle. Elle n'aura plus ce courage là... Elle serra son poing qui était contre le mur et reprit la parole, murmurant toujours.
-Je vous mets en danger en étant ainsi avec vous...
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Sujet: Re: [TERMINÉ] The silence surrounds you and hunts you... •Alice&Talia• Dim 12 Sep - 3:03
Qu'était-ce que l'Amour ? Comment savait-on que l'on Aimait ou pas ? Comment Talia avait-elle fait... pour comprendre ses sentiments ? Comment savait-on ? Y avait-il un signe ? Se réveillait-on un beau matin en sachant ? Trouvait-on soudainement l'être aimé plus beau, plus brillant, plus doux qui n'importe qui au monde ? Existait-il ce genre de lien, invisible et puissant, pour unir deux personnes à jamais ? Alice ne savait rien de tout ça, elle ne devinait pas ce qu'était que l'Amour. Elle avait tenté de le comprendre, de le lire, de l'apprendre même... Mais l'Amour s'apprenait-il ? N'était-ce pas quelque chose de plus personnel et intime, de plus absolu ? Quelque chose d'indéfinissable ? Et s'il y avait un signe, quand viendrait le sien ? Etait-il déjà venu, et n'avait-elle pas su le saisir ?
Souvent, lorsqu'elle était seule au Manoir, abandonnée après les ruées de coups de Miss Owen, lorsque son corps ankylosé ne pouvait plus bouger, Alice laissait alors son âme vagabonder vers de contrées meilleures, les larmes au bord des yeux. Avec toute la force de son imagination, elle s'inventait un jour plus heureux, des paysages infinis et plus beaux. Dans ce conte de fée, elle n'avait pas mal. Elle flottait, doucement. Une légère brise venait faire épouser sa robe légère à la forme de son corps, qui était libre de toute marque, apaisé de toute douleur, et ses cheveux caressaient sa nuque. Dans ce monde imaginaire, le soleil se couchait, lentement, irradiant le ciel de nuées flamboyantes, donnant à sa peau de marbre immaculée un agréable reflet rose et chaleureux. Puis venait la nuit et son manteau noir parsemé d'étoiles plus scintillantes les unes que les autres. Elle s'amusait à les compter, allongée dans l'herbe vaste d'une prairie. Il ne faisait pas froid, il ne faisait pas chaud. Tout contact était agréable, et doux. Rien n'était brutal. C'était un monde où la violence n'existait pas. Le vent se levait un peu, les brins d'herbes lui chatouillaient la peau, et un sourire se dessinait sur ses lèvres rosées, pendant qu'elle était submergée par l'immensité de l'univers. La brise transportait une odeur fraîche de printemps. Elle ne sentait plus son corps, son corps réel, celui qui gisait sur son lit au Manoir. Elle ne sentait rien d'autre que cette douceur infinie, cette pureté. C'était la seule forme de bonheur qu'Alice connaissait. Il avait fallu qu'elle se l'invente. Jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, année après année, alors qu'une cruelle journée de plus s'achevait pour elle au Manoir, elle s'échappait de tout ça, et retrouvait son Monde. Dans ce Monde là seulement, elle pouvait sourire, et se sentir bien, et se sentir légère, et libre.
- Je me demande pourquoi... lorsque l'on est seules toutes les deux... Cela finit toujours par des larmes.
Mais comment s'échapper quand Talia restait là, dans le monde réel ? Comment s'en aller pleinement, comment abandonner son corps, si Talia ne venait pas avec elle ? Comment désirer se trouver à un autre endroit qu'avec elle ? Comment ne pas vouloir l'emmener avec elle ?
Tout avait changé. Même dans son Monde imaginaire, elle ne trouvait plus le salut. Même dans son monde qui l'avait pourtant toujours sauvée, qui l'avait pourtant toujours apaisée, au point qu'elle en oubliait la douleur physique, au point qu'elle trouvait le sommeil enfin, et pouvait se réveiller le lendemain, prête à affronter une nouvelle cruelle journée. Car elle ne parvenait plus à oublier son corps complètement. Son imagination, aussi exercée et forte soit-elle, ne pouvait pas lutter contre cette nouvelle forme de douleur, ce pincement terrible, juste là, au creux de sa poitrine. Ce battement de trop, affolé, qui lui interdisait de partir, parce qu'elle oubliait quelqu'un derrière. "Pas sans elle", lui soufflait-il "Je ne te laisserai pas partir sans elle."
Plus de salut, plus de liberté, plus d'apaisement. Le souvenir fiévreux d'un baiser, long, doux, chaud, humide et sucré. Plus de brise dans ses cheveux, plus de nuée de feu, plus d'étoiles. Elles s'étaient éteintes, une par une. Elles résidaient toutes à présents dans ses yeux, ses yeux verts noisettes, tantôt ambre, brillants. Elle n'osait pas la regarder, mais elle n'avait pas la force de s'en empêcher. Comment résister à un tel spectacle ? Un spectacle bien réel cette fois, et pas imaginaire. La brise avait été remplacée par le passage léger des mains de Talia sur sa peau. Et enfin, ce qui était parvenu à lui faire oublier tout le reste, toute la douleur, sans pour autant lui faire quitter son corps, mais plutôt en renouant son âme avec celui-ci, cela avait été ses lèvres contre les siennes. Son cœur avait implosé, alors, renaissant plus vigoureux de ses propres cendres, soleil éternel et flamboyant, battant fièrement pour elle.
Puis le déchirement de ne plus l'avoir. Le néant, la fin de tout, l'apocalypse d'un nouveau monde. C'était maussade et terne, sans goût, sans odeur, sans couleur, sans rien. la musique ne jouait plus à ses oreilles, ses yeux étaient aveugles, son cœur de pierre. Elle avait hiberné jusque là, endormie dans de profondes abysses, dans des limbes sans fond.
Voilà que la brise se levait à nouveau. Voilà que la douceur revenait. Les mains de Talia sur sa peau, ses lèvres sur elle. Seul contact apprécié. Pur et doux. La violence n'existait pas, ici non plus. Les joues rosées, Alice penchait sa tête en arrière et fermait les yeux. Elle abandonnait son corps, oui... Mais elle le laissait entre les mains de Talia, cette fois.
N'était-ce pas ça, l'Amour ?
- Si être avec toi est Mal... Si t'Aimer revient pour moi à une forme de perdition... Si même c'est le pire des dangers... Alors je veux me perdre encore, encore et encore. Je ne veux plus faire que des choses inconsidérées, sans plus la moindre prudence.
Alice pencha à nouveau sa tête en avant, lentement, vers elle. Ses mains étaient posées sur le cou de Talia, et remontait lentement jusqu'à ses joues. Son visage entre ses mains, elle plongea ses yeux dans les siens. A nouveau les étoiles étaient réunies.
- Il est trop tard pour penser à t'éloigner, maintenant, Talia. Mon cœur entier est déjà tien.
Sous ses paumes, avant gelées et tremblantes, Alice sentait la chaleur de Talia la gagner. Les brins d'herbes lui chatouillaient à nouveau la peau...
- L'acceptes-tu ?
Spoiler:
J'ai pleuré, tout le long >< C'est un peu spécial, c'est... je sais pas, c'est Alice quoi ><
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Sujet: Re: [TERMINÉ] The silence surrounds you and hunts you... •Alice&Talia• Mar 14 Sep - 3:55
Elle ne pouvait pas faire autrement que s'inquiéter du sort d'Alice. Où cette histoire allait les mener après tout ? Et comment Talia fera pour la protéger si tout le monde saurait ce qui se passait entre eux deux ? Elle ne pourrait pas continuer à prendre soin d'elle dans ces conditions. Talia était consciente de tout ça, elle savait pertinemment que ça allait être difficile de conserver Alice si cet amour qu'elle éprouvait pour cette dernière se savait. Et pourtant, elle avait pris ce risque là il y a de cela des semaines déjà, dans cette baignoire confinée où elles étaient toutes les deux dans leur bulle, laissant agir tout simplement leur soif de tendresse l'une envers l'autre. Oui, elle avait pris le risque et pourtant elle n'avait pas pu s'empêcher d'être raisonnable et avait continué sachant en connaissance de cause que cela pouvait être dangereux pour eux deux et surtout pour Alice. Et de savoir qu'elle allait être en péril à cause de ses sentiments, lui était tout bonnement insupportable. C'était pour ça qu'elle avait préféré prendre ses distances avec elle mais maintenant, c'était trop difficile de s'éloigner à nouveau.
Alice était la seule personne qui pouvait la faire vibrer. La rendre complètement abasourdie, presque maladroite parfois lorsqu'elle posait juste ses yeux sur les siens d'une beauté incomparable. Elle se souvenait encore lorsqu'elle était jeune et qu'elle regardait par les fenêtre des cuisines, l'allure de cette jeune adolescente dans le jardin, cheveux aux vents et sa robe qui voletait au gré des brises. Oui, elle avait cette image là en tête depuis toujours. Gravé en elle, ne pouvant pas sortir le visage d'Alice de ses pensées. Talia l'avait toujours aimé tout compte fait. Bien sûr, elle ne s'était rendue compte de ses sentiments qu'en grandissant au fur et à mesure qu'elle comprenait mieux les ressentis qu'elle pouvait éprouver pour chaque personne. Et bien vite, elle avait su que son coeur connaissait un battement plus spécifique lorsqu'il s'agissait d'Alice. Depuis elle la chérissait dans son coin, même lorsqu'elle était devenue sa femme de chambre. Elle ne pouvait que la rêver et la désirer de loin malgré qu'elle ait été si proche d'elle.
Tout ces sentiments qui étaient nés il y a bien longtemps s'étaient tout simplement concrétisés à ce moment là. Lorsque tout les jours elle allait dans sa chambre pour la réveiller, la voyant endormie avec ces fins traits de visage, sa peau pâle d'une extrême douceur et ses cheveux qui d'une couleur merveilleuse qui accueillaient parfaitement les reflets du soleil levant. Oui, Talia n'avait fait que l'aimer de jour en jour, son amour ne cessant de grandir à chaque fois qu'elle était avec celle-ci. Son travail au manoir était une bénédiction pour elle grâce à Alice. Pour certains domestiques, ce genre de travail était tout simplement haï. C'était compréhensible vu que la Dame Lefroy n'était bien sûr pas tellement appréciée de ces serviteurs mais Talia, elle, même si elle ne portait pas énormément cette femme dans son coeur, restait tout de même heureuse tout le temps. Cette force de sourire à tout bout de champs quoi qu'elle demandait, c'était grâce à Alice. Cette dernière la faisait vivre et donnait un sens à sa vie enfin de compte.
Sans elle, elle ne serait plus rien et c'était ce qu'elle avait ressenti lorsqu'elle s'était éloignée d'elle. Ne plus pouvoir aller vers elle était une torture, ne plus la regarder l'achevait à petit feu. Elle avait besoin d'elle mais elle ne se permettrait jamais de la voir un jour faillir par sa faute. Elle ne se le serait jamais pardonnée. Mais maintenant... Oui maintenant qu'elle l'avait enfin retrouvée de nouveau, ce lien qui les unissaient, cet amour que Talia chérissait pour elle ne pouvait plus se détacher de celle-ci. Et pourtant elle trouvait toujours une raison pour s'éloigner comme là maintenant. Elle pensait bien faire. Bien sûr, pour elle tout résidait justement à cet éloignement. Cette lourde décision qu'elle avait pris il y a de cela des semaines était la plus raisonnable des solutions. Malgré que pour elle, c'était difficile et douloureux, elle l'avait tout de même pris. Un sacrifice par amour. Mais le prix à payer fut atroce. Elle avait senti son coeur la lâcher. La souffrance qu'elle avait pu éprouver était tellement forte qu'elle n'avait plus eu de goût pour rien. Son âme s'était perdue, égarée en route, torturée au plus haut point. Elle n'arrivait même plus à sourires alors que la personnalité de Talia, son aura tout entier, résidait dans ces sourires, dans sa joie. Mais lorsque l'amour de sa vie n'était plus là, à quoi bon pour elle d'être heureuse ?
Elle écoutait les paroles d'Alice alors qu'elle était toujours contre elle, ne sachant plus vraiment quoi faire maintenant. Et pourtant les mots qui sortaient de ses lèvres la faisait réagir, à l'intérieur. Elle ouvrit les yeux lorsqu'Alice avouait tout simplement qu'elle l'aimait à son tour... Son coeur se mit alors à battre à s'en décrocher de sa poitrine. Elle laissa ses mains tenir son visage et le relever pour lui faire face. Ses yeux accueillaient des larmes qui ne coulaient pas mais plus Alice parlait, plus Talia n'arrivait plus à contenir cette réserve qu'elle ne voulait absolument pas lui montrer. Cet amour qu'elle vouait pour elle était réciproque... Elle n'arrivait pas à y croire et pourtant c'était sorti de ses lèvres.
Une larme coula alors sur sa joue, puis un autre, tandis que sa main qui était contre le mur vint glisser doucement sur l'épaule d'Alice. Elle était en train de tout lâcher devant elle. Cette peur qu'elle avait ressenti par rapport à cet éventuel refus qu'Alice aurait pu avoir par rapport à ses sentiments, s'évanouissait sous les aveux de cette dernière. Elle ne pouvait plus retenir ses larmes qui coulaient à flot. C'était une sorte de libération mélangée à de la joie qui la comblait, réchauffant tout son être. Son autre main vint alors se poser sur une des siennes et elle tourna son visage lentement vers une des paumes d'Alice pour y déposer ses lèvres.
-Oui... oui... *murmurant*
Elle tourna alors sa tête de nouveau vers elle et l'avança doucement, posant son front contre le sien. La main qui avait trouvé refuge sur son épaule vint alors se poser sur son cou puis elle ferma les yeux et déposa ses lèvres contre les siennes...
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Sujet: Re: [TERMINÉ] The silence surrounds you and hunts you... •Alice&Talia• Sam 6 Nov - 20:53
Spoiler:
Désolée d'avoir mis autant de temps, j'espère que tu ne m'en veux pas trop ma Lyssa ><
Alice se sentait bien. C'était rare, pour elle. Mais cette fois-ci, ses tourments s'envolaient vraiment. Formuler à voix haute ce qu'elle s'était toujours interdit avait quelque chose d'apaisant. Elle aurait pu aller encore mieux, c'est certain : elle se remettait à peine d'avoir été violente envers quelqu'un et en était encore chamboulée. Mais l'état de paix intérieure dans lequel elle se trouvait lui suffisait amplement. Elle l'accueillait à bras ouvert, sereine, soulagée, légère.
C'était certainement dangereux, oui. Aimer quelqu'un sans en avoir le droit, car en tant que Lady elle se devait d'épouser celui qu'on lui désignerait, ce qui ne correspondait pas nécessairement à celui qu'elle aimait. Mais en plus, aimer une femme, une femme qui n'était même pas de son rang, une femme à laquelle elle était totalement opposée. Mais le risque était déjà pris. Il était trop tard, à présent, pour décider de faire marche arrière. Et quand bien même elle tenterait de prendre cette décision, son âme, son coeur et son corps ne pourraient pas la suivre. Elle aimait Talia, c'en était ainsi.
Un jour, peut-être, d'ici quelques années, Alice écrirait dans son journal à propos de cette expérience. Forte de plus de maturité, de plus de sagesse, et surtout informée à propos du lien réel qui unissait ces deux jeunes femmes, elle décrirait ce qu'elle ressentait à ce moment-là, en lui disant l'aimer, en le pensant sincèrement. Elle dirait sans doute qu'à cette époque, elle avait toujours eu l'habitude d'être seule et renfermée. Elle ajouterait qu'elle ne connaissait l'Amour qu'à travers les livres, mais qu'il lui paraissait idiot de prendre ce qu'elle y avait lu pour acquis, et qu'il devait être différent de le vivre. Elle dirait qu'en vérité, elle ne savait pas ce que c'était, et que si chaque jour, elle se répétait qu'elle n'y avait certainement pas le droit, car il devait être réservé aux êtres les plus purs... Elle brûlait intérieurement du désir de le connaître un jour. Alice écrirait qu'elle ne savait pas réellement si ce jour était arrivé quand Talia lui avait avoué son affection pour elle. Puis elle avouerait que si elle ne savait pas la nature exacte de ses propres sentiments pour celle qui était à l'époque sa gouvernante, elle avait voulu croire, de tout son coeur, qu'il s'agissait d'amour. Elle avait voulu qu'on l'aime, et aimer en retour. Elle avait voulu prendre les devants, se lancer dans l'expérience. Elle avait voulu avoir quelqu'un, ne plus être seule, pour une fois. Elle écrirait qu'à l'époque, la seule personne à même de la sortir de son gouffre, de son emprisonnement, la seule personne qui avait été la plus proche de la libérer avait été Talia, qu'il lui avait suffi de tendre la main pour l'atteindre, que pour la première fois, elle avait eu quelqu'un à qui se confier, quelqu'un à toucher, quelqu'un avec qui vivre. Alice, alors, ne regretterait aucune de ses pensées ou de ses actions. Elle ne remettrait pas en question sa relation avec Talia, peu importe ce qu'elles soient l'une pour l'autre, et même si au jour où elle écrivait sur ses souvenirs passionnés, il ne restait de leur relation interdite que les images qu'elles auront bien voulu garder en mémoire. Cette relation, malgré ce que chacun pourra en penser, est celle qui lui permit de s'épanouir, et pour rien au monde elle ne la changerait.
Alice se laissa embrasser, resserrant son étreinte. Elle répondit au baiser avec toute l'intensité dont elle était capable, voulant se donner corps et âme à Talia. Ses mains glissèrent dans les cheveux dorés de celle-ci, sur ses épaules, dans son cou. Des frissons la parcouraient, mais elle n'était pas effrayée. Tout ceci était encore nouveau mais devenait de plus en plus naturel. C'était s'éloigner d'elle qui lui paraissait froid et cruel à présent. Pourtant, Alice recula doucement son visage pour mettre fin à leur baiser et regarder Talia, en murmurant d'une petite voix timide et mal assurée.
- On devrait peut-être... rentrer ? Sortir de là en tout cas, parce que l'endroit n'est pas... Enfin c'est un peu... Inapproprié, non ? >< Elle rougissait. Elle rougissait parce qu'elle ne savait pas comment s'y prendre pour dire qu'elle voulait aller dans un lieu plus confortable, un lieu où elles pourraient être seules, rien qu'elles et avec personne pour les déranger.
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Sujet: Re: [TERMINÉ] The silence surrounds you and hunts you... •Alice&Talia• Mar 23 Nov - 18:17
Ses lèvres chaudes contre les miennes. Ses mains touchants ma peau, mes cheveux. C'était comme dans mes rêves. Bien sûr, j'avais déjà eu cette occasion d'être proche d'elle. De la sentir contre moi. Une fois. Cette fois-là où je m'étais jeté à l'eau et lui ai avoué tout l'amour que je portais pour elle. Je m'étais mise à nue et elle m'avait accepté, en quelque sorte. Cependant, j'avais vu la frayeur dans son regard. L'incompréhension dans ses gestes. Et j'ai pris peur à mon tour. Ce n'était pas à cause d'elle que j'avais peur, ni de mon amour puisqu'il était vrai. Je n'avais jamais douté que les sentiments que j'éprouvais pour elle n'étaient pas réels. Ils me consumaient, me faisaient vivre. Pour moi, c'était réel. Et pourtant j'avais fui devant elle. Je lui avais dit que c'était mieux ainsi, pour elle. Qu'il ne fallait pas qu'elle s'en fasse que jamais plus je ne lui montrerai une quelconque intention. Pour la protéger, je m'étais sacrifiée. Pendant des jours et des jours, je mourrai à petit feu. J'avais senti la tristesse me gagner. Et là, à nouveau, tout avait un sens. Tout avait de la couleur. Oui, à nouveau, je me sentais en vie. Il n'y avait qu'elle qui pouvait me faire cet effet là. Seulement elle. Elle ressentait la même chose pour moi et je n'ai pas pu m'empêcher d'accepter, évidemment, ses sentiments. Comment aurais-je pu les refuser alors que je n'attendais que ça ! Je ne voulais plus être séparée d'elle, c'était trop dur pour moi. Cette fois-ci je me laissai aller. Je n'allais plus fuir. Je n'allais plus avoir envie de la protéger de cette manière là. Je voulais lui montrer ce que cela faisait d'être amoureuse, d'aimer quelqu'un à la folie, qu'on lui donnerait absolument tout pour que cette personne soit heureuse dans la vie. Je voulais lui montrer ce qu'était l'amour.
Mes mains qui étaient sur sa joue se serraient doucement, glissant vers ses épaules puis autours de son cou. Et je l'embrassais à ne plus vouloir la lâcher. J'attendais ce moment encore une fois. Je voulais avoir encore ses lèvres contre les miennes. Je l'avais espérer même lorsque j'avais décidé de m'éloigner d'elle. C'était un souvenir douloureux pour moi notre premier baiser puisqu'après je n'étais plus là. Alors celui-là était une libération. Du pur bonheur. Elle recula son visage puis chuchota quelque peu tandis que je posai mon front contre le sien, toujours ayant les yeux fermés. Elle voulait se retrouver seule avec moi, dans un endroit rien qu'à nous. J'étais tout à fait d'accord puisque la ruelle sombre n'était pas vraiment un endroit très romantique pour des retrouvailles... J'ouvris à nouveau les yeux et remonta une de mes mains vers sa joue à nouveau. La caressant avec douceur.
J'avais les larmes au bord des yeux mais je n'étais pas triste, au contraire, c'était des larmes de joie. Même si je m'étais calmée, tout mon corps ressentait pleins d'émotions qui étaient tapies dans l'ombre. Refusant de sortir. Oui, je refusais de les montrer. Je voulais la protéger alors j'avais toutes cette retenue qui m'avait tout simplement miné, ne me laissant plus le choix de n'être l'ombre que de moi-même. Alors pour cette fois là, il fallait bien lui montrer toute l'étendue de l'amour que je lui portais rien qu'à mes gestes, mes regards, mes baisers. Je voulais tout lui montrer. Mais pas là. Elle avait raison ce n'était pas un endroit adéquat pour nous.
Je me détachais d'elle et détourna mon visage vers la droite et la gauche, puis je décidai d'enlever toute trace de pleur sur mon visage, m'aidant d'un des revers de ma main. C'était complètement inconscient de ma part de m'être rapprochée d'elle ainsi, l'embrassant soudainement en pleine rue mais en même temps je ne pouvais pas m'en empêcher. Je ne voulais pas me l'empêcher !! Cependant, à première vue, personne n'avait rien remarqué. En même temps, on était dans un ruelle assez sombre qui pouvait effrayer plus d'un. À vrai dire ça me passait complètement au-dessus. Pour l'instant, je ne pensais pas à la possibilité qu'on puisse nous voir collée ainsi. Toute mon attention était rivée sur Alice, rien qu'elle. La femme de ma vie.
-Vous avez raison.
Je souris et m'éloignai encore plus d'elle même si l'envie de lui prendre la main restait tout de même présent. Je ne devais pas faire cela, du moins, pas devant tout le monde. Il y avait toujours cette peur du regard des autres et je le savais. Je ressentais cette frayeur là et je savais qu'Alice était encore plus effrayée que moi par rapport à cela. Alors je restais tout de même distante en dehors.
-Rentrons.
Au moins au manoir, je connaissais tout les recoins. Je pouvais très bien la guider dans une pièce où personne n'était encore aller, et on sera alors tranquille, rien que nous deux. Je sortis de l'ombre, suivie d'Alice, dans la foule et on partit du centre ville, se dirigeant vers la calèche pour enfin entrer dans la demeure des Lefroys.
FIN
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[TERMINÉ] The silence surrounds you and hunts you... •Alice&Talia•