KENNETH: ... Dites-moi, cela ne vous dérange pas de simplement rester à mes côtés ?

La jeune fille devant lui, prête à se dévêtir de ses pauvres tissus, le regarda d'un air interdit. Elle fronça des sourcils, ne comprenant pas très bien la requête de ce nouveau client. Kenneth lui sourit, calmement. Non, il ne voulait pas tester une quelconque position tordue ou autre. Il voulait simplement qu'elle s'asseye près de lui. Sa chemise déboutonnée, l'air décontracté, Kenneth montra le lit où il tenait à ce que la jeune fille prenne place. Kenneth avait l'habitude de se retrouver en ces lieux, en très bonne compagnie. Il venait avec des compagnons de chasse pour célébrer une énième bonne prise, et se délectait d'alcool à n'en pas finir. Kenneth était le genre d'individu qui prend la vie à la légère, sans se soucier des conséquences. Il aimait profiter de chaque moment, et expérimenter la moindre chose. Oui, il avait déjà goûté au parfum de ces jolies femmes qui venaient vendre leur corps ici. Non, il n'avait jamais rejeté l'une d'elle lors de ces fameuses sorties. Il avait donc décidé qu'aujourd'hui, il chamboulerait un peu ses petites habitudes. Il se dirigea vers une table, et versa dans deux verres une quantité raisonnable de rhum (?). Il se tourna vers la femme - encore anonyme - pour lui en proposer. Il la rejoignit ensuite sur le lit, en lui tendant le verre avec insistance. Ses yeux étaient doux et sans aucune arrière-pensée. S'en était presque louche, pour un homme avec une telle réputation. Il s'adressa ensuite à elle d'un ton courtois, comme s'il s'agissait d'une femme du même rang que le sien.

KENNETH: Passez-vous une bonne soirée, mademoiselle?

Verre à la main, Kenneth écouta la réponse de la jeune prostituée. Elle paraissait assez surprise. Mais ce qui étonnait - voire "amusait" - le jeune homme était sa méfiance. En même temps, il se comportait d'une manière assez inhabituelle pour un client de pareils "services". Il la regarda accepter ce verre sans rechigner. Allait-elle tenir l'alcool? Il n'avait jamais vu une femme supporter trop longtemps les boissons fortes. Il commençait à se poser des questions sur l'identité de la jeune fille, son histoire. Il hésita à lui poser des questions à ce sujet mais finalement se ravisa : ce serait bien plus divertissant de ne pas savoir.

EMILY: Je la qualifierai d'étonnante, monsieur. Et vous, appréciez vous cet endroit sordide ?

Il laissa échapper un rire. Il but à son tour une gorgée, puis garda un petit sourire au coin. Les filles de bonne famille n'oseraient jamais donner une opinion négative si rapidement. Il admirait la manière détournée des bourgeoises de critiquer ou de lancer une offense, mais avait toujours préféré la franchise des "pauvres" gens. Sa soeur Elinor par exemple pouvait débattre avec lui pendant des heures, et il saura apprécier la subtilité de son esprit. Pour autant, il préférait lorsque Jane lui adressait directement des reproches sans aller par quatre chemins.

KENNETH : Qu'est-ce que vous entendez par "sordide", dites-moi?

EMILY: L'étalage des vices humains, je suppose.

Par ailleurs, Kenneth nota le registre soutenu que la jeune fille employait dans ses phrases. Il remarquai aussi sa posture droite et élégante, malgré la lingerie qu'elle portait et qui rappelait sa condition sociale. Kenneth haussa des épaules, en prenant un air nonchalant. Et pour une fois depuis le début de la soirée, il concéda à donner son avis à son tour, et à ne pas lui poser de questions.

KENNETH: En effet... Surtout que demain matin, vous me retrouverez moi et mes compagnons, sous nos beaux airs hypocrites à tenir compagnie à nos aînés, dans une attitude irréprochable, dans l'espoir d'hériter leurs biens. Vos habits vous gênent-ils, Miss ?

Kenneth termina son verre d'un trait. Ce n'était pas le premier de la soirée, il avait d'ailleurs les joues légèrement rougies par la chaleur de l'alcool qui faisait ses effets. Lorsque Kenneth buvait un peu trop, au lieu de se comporter de manière vive et inconsidérée, son esprit s'apaisait et il devenait nostalgique. L'alcool triste, en somme. Il rajouta...

KENNETH: J'apprécie cet endroit "sordide". J'ai l'impression que c'est l'un des rares lieux où la nature humaine accepte de dévoiler son vrai visage, et que les hommes cessent de couvrir leurs mensonges de politesse.

En vérité, Kenneth ne faisait pas partie de ces hommes aveuglés par leur héritage. En effet, il n'avait pas besoin de s'en occuper puisque ses parents décédés lui avaient déjà laissé l'argent qui lui revenait. L'avantage de ne les avoir connu que dix ans est qu'il n'avait pas à se soumettre à leurs exigences pour éviter la pauvreté. Il aimait sincèrement la compagnie de ses parents adoptifs, et ne feignait jamais ses sentiments en leur présence. D'ailleurs, sa soeur Elinor et son frère Thomas lui reprochaient parfois d'être bien trop expressif. Il se demanda ce qu'elle voulait dire par "coeurs brisés". Il réfléchit un instant, et pensa aux femmes qui étaient courtisés par certains de ses amis, uniquement pour des intérêts financiers. Il hocha de la tête. Lui, il flirtait avec la gente féminine pour leur charme, et non leur argent. Cependant, certaines de ses conquêtes finissaient tout de même avec le coeur brisé lorsqu'il ruinait leur réputation et tâchait d'arrêter de les fréquenter après.

KENNETH: Avez-vous déjà eu le coeur brisé ?

Apparemment, il ne pouvait s'empêcher de s'interroger à son sujet. Elle était devenue une petite bête curieuse à ses yeux. Il commençait à prendre note de son comportement, et à chercher à l'interpréter. Etait-elle donc gênée ? Etait-elle frustrée ? N'avait-elle pas l'habitude de ce genre de soirée ? Depuis combien de temps vendait-elle son corps ? Elle semblait si jeune. C'était étrange, il ne s'était jamais posé ces questions avant, avec les autres femmes du Cave avec qui il avait bel et bien couché. Kenneth fit une moue étonné (<333 xD).

KENNETH: Je n'ai jamais porté de la dentelle, vous me voyez navré de ne pouvoir partager l'expérience ! Sauf si vous voulez m'en prêter, peut-être.

Kenneth se leva du lit, puis s'assit à côté de la table où était posée la bouteille de rhum. Il décida de boire directement dedans, sans se servir dans un verre. Il se sentait de plus en plus fatigué, de plus en plus las. Il fronça des sourcils. Des hommes qui viennent ici... pour se distinguer? Comment pouvait-on se "distinguer" dans un pareil - excusez le terme - bordel ? Il demanda des explications, d'un simple regard.

Spoiler:

Et pourtant, il ne faisait que rebondir sur la réplique de mademoiselle... Sans-nom ! Kenneth appréciait l'anonymat de la jeune femme. Cela rendait la situation d'autant plus intéressante. Il était si facile de s'ennuyer dans ce village qu'était Meryton. Les jeunes gens désespéraient chaque jour à attendre l'annonce d'un bal pour égayer leurs vies monotones. Et Kenneth était de plus en plus lassé de ces soirées au Cave où finalement il ne goûtait rien de nouveau. A part ce soir. Malheureusement pour lui, certains changements ne sont pas de bons augures. Kenneth n'était en effet pas encore au courant qu'une charmante tempête se dirigeait tout droit sur le manoir des Leycesters. Sa cousine Ambre arrivait, et elle risquait de tout renverser sur son passage.

KENNETH: Pas encore, non. Je serai bien curieux de le découvrir un jour. Certaines femmes vivent dans la peur de connaître ce sentiment. Mais c'est cette frayeur qui m'intrigue, justement. Comment peut-on souffrir de pareilles sottises sentimentales, alors que tant d'obstacles bien plus grandes peuvent se dresser devant nous ?

Kenneth fut tenté de critiquer encore plus les gens de son milieu, ou plutôt les femmes, qui se complaisent tellement dans leur confort, que la moindre affliction pourrait leur causer un drame traumatisant. Mais il préféra se taire. Habituellement un "joyeux luron", il avait toujours ces pensées pessimistes et ce regard critique lorsqu'il buvait trop. Kenneth serait lui-même capable de ne pas admettre ses sentiments, si sentiments il y avait. Il serait certainement aveuglé par d'autres femmes ou d'autres plaisirs pour consentir à poser son coeur.

KENNETH: Je vois ça ! Si vous voulez, nous pouvons échanger nos vêtements ! Je m'imagine très bien avec votre robe et votre dentelle.

Elle avait un rire assez retenu. Comme si elle n'avait pas l'habitude de le faire sortir de sa bouche. Kenneth continua de boire dans la bouteille. Il se demandait si elle était toujours méfiante à son égard : il s'était éloigné du lit, avait abordé des réflexions qui ne donnaient pas trop envie de passer au lit xD, et noyait petit à petit ses mots d'alcool. Mais pourquoi buvait-il à ce point ce soir-là ? Etait-ce l'ennui qui le motivait ? Kenneth était capable d'agir par de telles raisons, tellement il était étrange parfois.

KENNETH : J'aime assez bien votre raisonnement. Vous observez souvent les habitués de la taverne, j'imagine ? Est-ce que vous vous imaginez leur histoire ou bien est-ce que cela vous laisse indifférente ?

KENNETH: Hum... J'ai encore beaucoup à apprendre des femmes. Et vous me rappelez qu'elles sont en effet très dépendantes de nous autres, les hommes. Nous avons donc une responsabilité auprès de leur coeur. C'est assez contraignant, je trouve.

Il nota que la jeune fille mettait une distance entre "les femmes" et elle-même. Lui au contraire s'incluait TRES BIEN parmi le genre masculin. Elle avait bien dit qu'elle n'avait jamais eu le coeur brisé, de toute manière. Peut-être ne voulait-elle pas croire qu'elle pouvait aussi avoir des sentiments. Il réfléchissait rapidement. Une prostituée qui tomberait amoureuse ne serait pas voulue de son proxénète. Il se rappelait vaguement de ce Lord qui était justement en charge de la jeune fille. C'était quelqu'un d'assez froid et de très cupide. Kenneth lui avait remis une somme double de celle qu'il usait habituellement pour une heure avec d'autres filles de la taverne. D'ailleurs, le temps passait assez rapidement, et il ne s'en était pas aperçu.

KENNETH: ... Est-ce que je fais partie de ces "exceptions", dites-moi ?

Kenneth avait reposé la bouteille de rhum sur la table, et il avait mis ses coudes sur ses genoux. Il se penchait légèrement en avant, et ses yeux clairs fixaient la jeune prostitutée, avec malice. Il ajouta, sur le ton d'une devinette.

KENNETH : Et si oui, quelle est l'histoire que vous avez pu imaginer de moi ? Je suis assez curieux de le savoir.

Kenneth se souvint d'un discours que son frère Thomas avait déclaré une fois, à table. Il faisait les louanges de sa femme adorée, Margaret, et montrait explicitement qu'il n'arriverait à rien sans elle. Il avait aussi fait remarquer que sans les femmes, ils n'existeraient pas, car à preuve du contraire, aucun homme n'était capable d'enfanter tout seul. A ce moment-là, tous les membres de la famille avaient ri, y compris Kenneth, et pourtant il était rare qu'il trouve son grand frère drôle. Il se rappela tout de même que Margaret et Timothy étaient restés silencieux, eux, par contre. Kenneth chassa ce souvenir de ses pensées.

Kenneth fut assez déçu, de ne pas avoir été un "objet" d'intérêt auprès de la jeune fille. Il croyait pourtant avoir du succès auprès de la gente féminine, et il entendait souvent son nom prononcé dans des conversations au salon de thé. Cependant, il apprécia la franchise de la jeune fille, et ne se lassa pas de l'écouter avec attention. Lorsqu'elle eut finit sa phrase, il se leva de sa chaise, et commença à marcher lentement dans la pièce.

KENNETH: Voyons... Faites marcher un peu votre imagination ! De quel milieu social je viens ? Quel âge ?

Il essayait de lui donner des indices xD. Et je m'empêche d'écrire plus xD.

Kenneth s'arrêta devant la jeune fille, qui riait de lui. Il prit un air boudeur, et croisa les bras.

KENNETH: Je suis PARTICULIEREMENT vexé oui ! J'aurai cru que mon charme inné aurait inspiré les esprits les plus imaginatifs de Meryton.

Kenneth savait lui que ce qui se passait au Cave restait au Cave... Ainsi, il ne nommait jamais les personnes avec qui il fréquentait la taverne, et on ne le citait jamais dans des récits aventureuses. Bien sûr des rumeurs avaient fait fuite au village, mais le comportement "gentleman" du jeune homme faisait qu'il réussissait à redorer sa réputation. Et de toute manière les jeunes filles qui venaient vendre leur corps ici restaient en général très discrète sur leur profession.

Kenneth laissa la jeune fille l'examiner. Il la regarda réfléchir, et il esquissa un sourire. Apparemment, cela lui demandait beaucoup de réflexion xD. Puis, il hocha de la tête lorsqu'elle lui fit part de ses... déductions xD. Il en avait 26, elle avait vu bon. Par contre, il fut étonné qu'elle ne sache pas ses origines sociales. Ressemblait-il à un snob d'aristocrate ? Pour la peine, il prit une voix faussement hautaine.

KENNETH: "Amis", "Amis", c'est un peu trop dire pour une personne de mon RANG ! Un homme tel que moi ne fréquente pas ce genre d'individus trop intimement s'ils viennent avec moi ici, voyons ! Que penseraient mes "vrais" amis s'ils me voyaient ici, en présence d'une si charmante compagnie ? Non, non... On pourrait les désigner comme des... connaissances, voilà.

Il ne faut pas concevoir imagination et intelligence comme étant des synonymes. Dans certains cas, ces deux mots s'avéraient même être contraires. Il fallait voir les jeunes filles romantiques qui avaient bien trop rêvé sur leurs romans et les gentlemen qui se permettaient ensuite de jouer des rôles afin de mieux les courtiser. Parfois, imagination rimait avec bêtise. Les légendes autour des ruines de Headwood par exemple étaient d'un ridicule. Comme si le grand méchant loup se cacherait derrière une pierre. (Imaginons Cael caché derrière une des pierres, ce serait plus plausible... T'as compris la blague? xD <<) Kenneth ne partagea pas cette pensée avec sa nouvelle rencontre. Il savait complimenter les femmes lorsqu'il attendait quelque chose d'elles, ce qui n'était pas le cas avec ... cette jeune fille.

Kenneth fut interrompu dans son jeu de rôle (ouah deuxième blague de la soirée xD) par les éclats de rire de la jeune femme. Il mit ses mains sur les hanches, toujours dans son rôle, mais à son tour il rejoignit les rires de la jeune femme, ce qui enlevait toute crédibilité à sa fausse noblesse.

KENNETH: Vous me vexez à nouveau, dites tout de suite que je ne suis pas un comédien convaincant ! Pff...

Kenneth se rassit à côté d'elle. Il était fatigué d'avoir autant ri et dialogué. Il se tourna vers elle, pour mieux écouter sa réponse. Il eut un petit sourire au coin. Ses paroles confirmaient ce qu'il avait pensé d'elle dès le premier instant où il l'avait vu: elle n'avait rien à faire ICI. (Non il n'y a pas de lien sur "ICI"... xD j'dis n'importe quoi xD <<).

... : La vérité est que je déteste devoir catalogué des gens. Untel est ceci, untel est cela. J'ai l'impression qu'il s'agit d'une obligation que de mettre les personnes qui nous entourent dans des boîtes référencées.

KENNETH: Les étiquettes sont ce qui nous servent de repères, nous pauvres habitués à l'ordre des classes et des règles sociales. Vous devriez être plus fière d'être une marginale de notre société, cela vous rend plus humble et plus observatrice que vous ne semblez le penser.

Kenneth s'allongea ensuite sur le lit, les bras derrière la tête.

Kenneth était désormais allongé sur le lit. Il posa une de ses mains derrière la tête, et se tourna sur le côté, pour regarder la jeune prostituée. Il la fixa dans les yeux, d'un air sérieux. Ce qui en était presque déconcertant pour la jeune fille, à qui la phrase parlerait certainement.

KENNETH : J'imagine que vous devez être une spécialiste en la matière. Mentir.

Kenneth continua de soutenir le regard de la jeune fille. Il lui avait laissé croire qu'elle pouvait l'analyser librement, alors que entretemps, il avait eu le temps de chercher à la cerner, lui aussi...

Citation :

J'en ai vu de nombreux se faire passer pour ce qu'ils ne sont pas, simplement pour se distinguer.

Mais n'était-ce pas ce qu'Emily - il ne connaissait toujours pas son nom - faisait elle aussi chaque soir ? Afin de satisfaire les fantasmes de chaque homme, elle jouait différents personnages et se pliait à leurs exigences telle une actrice qui devait jouer un scénario différent à chaque lever de rideau. Femme soumise, femme sadomasochiste, femme prude... Mais qui était-elle derrière tous ses masques en réalité ? Le savait-elle elle-même ? Kenneth avait cette drôle de manie de toucher là où... peut-être il ne fallait pas. Derrière ses grimaces et son sourire taquin se cachaient aussi cette sale envie de toujours ... embrouiller les gens. Il aimait voir leurs visages se décomposer lorsqu'il sortait une quelconque provocation ou lorsqu'il captait leurs peurs intérieures. Kenneth avait un gros défaut : il s'ennuyait très rapidement, du coup il compensait en cherchant le réconfort dans le malheur des autres. Un peu cruel en soit.

KENNETH: Je pense que notre séance aura assez duré. Vous commenciez à peine à me divertir, hélas, on ne sent jamais le temps passé lorsqu'on s'amuse. N'est-ce pas ?

Kenneth eut un petit sourire enigmatique. Il se demandait ce qu'elle allait répondre à cela. Après tout, cette soirée devait changer un peu de celles que la jeune fille devait avoir d'ordinaire.

Kenneth regarda sans broncher la jeune femme faillir face à des mots qui apparemment l'avaient touchée. Il attendit patiemment sa réponse, sans avoir peur d'être soudainement giflé xD pour avoir été aussi impertinent. Après tout, il restait un client. Kenneth hocha de la tête. Lui mentait souvent aussi. Mais plus pour se protéger LUI que les autres. D'ailleurs, quels autres ? Ah... oui, peut-être "elle". Mais garder ses distances avec une ancienne amie pour éviter les disputes familiales n'était pas mentir, c'était différent. Soit. Il sourit lorsqu'elle changea ensuite d'attitude pour lui sourire. Etait-elle sincère ? Est-ce que ça avait de l'importance, de toute façon il ne la reverrait certainement plus. Kenneth prit doucement la main de la jeune fille. C'était le seul contact physique qu'il avait pu lui donner de toute la soirée. Il pencha sa tête doucement vers sa main, pour que ses lèvres la frôlent légèrement. Il lui faisait un baisemain digne d'une aristocrate. S'il savait...

Puis Kenneth descendit du lit, et chercha ses affaires.

KENNETH: J'espère avoir été suffisamment divertissant pour vous, mademoiselle.

Il déposa ensuite une bourse sur la table, pour payer la soirée. Il tourna les talons, et se dirigea vers la sortie. En réalité, ces deux personnes se rencontrèrent encore d'autres fois après cette fameuse nuit. Certains soirs où il se lassait de luxure, Kenneth cherchait la jeune inconnue. Ce fut difficile d'abord de la retrouver, puisque les proxénètes refusaient en général de "balancer", moyennant une bourse suffisamment importante pour exiger la compagnie d'une femme en particulier. Kenneth continuait de refaire le monde en la compagnie de la prostituée, et cette dernière se reposait de soirées un peu trop mouvementées à son goût. Ils conservèrent leur anonymat. Jusqu'à ce que le destin en décide autrement (trop dramatique ? xD).

FIN DU SUJET