Sarah imaginait la même chose que Mary. Des morts mécontents qui décideraient de manifester leur colère. Par contre, elle n'était aucunement effrayée, au contraire, elle était presque emerveillée. Elle s'imaginait dans une scène de Thriller ... xDD (anachronisme) à danser avec des morts-vivants. Sauvez cet enfant, elle n'a vraiment plus sa tête ! Sarah était perdue entre son imagination et son esprit scientifique. Apparemment, elle était la preuve vivante qu'à cette époque, il était possible de concilier les deux formes de pensée. Sarah avait l'impression de revivre une scène. La dernière fois, avec Lydia sa cousine, elles se promenaient vers les ruines, et pareillement un vent violent était venu à leur rencontre. Au final, rien de grave ne s'était produit, à part le "décès" de la robe de Lydia et sa rancune éternelle vis a vis de Sarah. Et c'est Sarah que l'on trouvait folle... xD

MARY : A vrai dire, Sarah, je ne parviens pas à m'en rappeler ! Et si une tempête est à venir et que ce n'est pas de cela qu'il s'agit maintenant, je préfère être chez moi quand elle arrivera.

Sarah se demanda ce que ça devait être, de se retrouver en plein milieu de la tempête, pour deux jeunes filles comme elles. Deux jeunes vies. Deux points dans l'humanité. Elles n'avaient aucune importance après tout.

MARY : Et je préférerai être chez moi, là tout de suite...

Sarah ne répondit rien. Elle fixa le ciel gris, et les nuages ... quasiment noirs. Elle se demanda si la tempête allait se former comme ce qu'elle avait lu dans ses livres. Les illustrations montraient de la foudre qui se projetait sur les arbres, et un vent furieux qui dévastait tout sur son passage. Mère Nature pouvait être tellement terrifiante ! Tellement fascinée par le ciel, elle n'entendit pas son amie près d'elle qui avait trébuché. Sarah avait tenu bon, elle, tellement elle était concentrée sur un point, qu'elle gardait l'équilibre de là où elle était. Puis elle entendit des cris. Elle se retourna, vers son amie... blessée. Sarah ouvrit grand les yeux, et se pencha doucement vers elle. Elle ne faisait pas preuve de panique, elle constata rapidement que les blessures étaient mineures et qu'il ne fallait pas s'affoler. La jolie robe de Mary était toute tachetée mais elle n'en faisait pas un drame, Sarah fut assez ravie de voir que Mary ne réagissait pas de manière démesurée, comme Lydia l'avait fait... Et se sentit encore plus reconnaissante lorsque Mary lui offrit de venir chez elle. Sarah n'avait jamais été au manoir des Springsbury, et elle fut assez curieuse de le découvrir.

MARY : J'ai prévenu que je venais au cimetière, mais je crains que nous ne devions as trop compter sur l'arrivée miraculeuse de secours. J'habite plus près d'ici que vous, Sarah, venez avec moi, nous irons assez vite, mon cheval n'est pas très rapide, mais il est courageux, il nous supportera toutes les deux.

Sarah prit le bras de Mary, et le mit directement derrière ses propres épaules, afin de la soutenir. Elle n'aimait pas le contact habituellement, mais là, elle voulait que son amie récupère un peu de ses forces. Sarah en profita pour donner un de ses rubans - elle ne s'en préoccupait guère - pour l'enrouler autour de la main de la jeune fille. Etonnamment Sarah se sentit bien, dans cette position presque... d'infirmière. Elle parut étonnée. Elle avait l'habitude de soigner des oiseaux ou d'autres bêtes malades, mais jamais des êtres humains, à vrai dire elle évitait tout geste trop tactile. Sarah hocha de la tête, toujours silencieuse. La pluie battait violemment les visages des deux jeunes filles, comme s'il s'agissait d'une grêle, en plein mois de juin. Le tonnerre gronda, et on entendit à peine le cheval de Mary au loin. Elles marchèrent... jusqu'au cheval.

SARAH : Je me rends compte, Mary, que si jamais je ne survivais à cette tempête, il n'y aurait rien que je regretterai, et personne qui ne ME regretterait.

Les yeux perdus vers le cimetière, qui était désormais derrière elles, Sarah se permit cette pensée amère mais réaliste. Elle attendit une réaction de Mary, qui allait certainement lui dire une parole optimiste, et peut-être à son tour, dévoiler ses sentiments sur : que penserait-elle si elle devrait mourir ce soir ?

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