En silence, la porte de la chambre de Talia s'ouvrit doucement, juste un léger grincement se fit entendre. Elle essaya d'être la plus silencieuse possible à cette heure tardive. D'ailleurs c'était bien la première fois qu'elle sortait aussi tard des appartements des Lefroys. D'habitude, elle était déjà dehors à cette-ci depuis au moins dix-neuf heure du soir. Elle passait d'ailleurs le plus clair de son temps en dehors de ses murs qui lui rappelaient douloureusement la présence de son amour meurtri... Elle referma la porte derrière elle, toujours silencieux et commença à arpenter le couloir, doucement, faisant des petits pas. Elle n'avait pas envie que sa mère puisse ouvrir sa porte et la surprenne à fuguer -car oui, c'était ça, elle fuguait même si elle revenait toujours bien tard le lendemain pour s'enfermer dans sa chambre- en pleine nuit. L'envie de la confronter encore et encore ne lui convenait pas. Elle en avait marre de toujours l'entendre, la raisonner, lui demander ce qu'il n'allait plus chez elle, qu'elle puisse lui parler comme avant. Talia n'avait plus envie de ça. L'amertume la consumait lorsqu'il s'agissait de sa mère. C'était une menteuse, rien qu'une menteuse. À cause d'elle, voilà où elle en était réduite. À cause d'elle, son coeur était en mille morceaux, difficile à soigner et à reconstruire. À cause d'elle, elle ne ressentait plus que de la colère haineuse et le chagrin. Talia était sans vie. À cause d'elle.
En toute hâte, mais toujours dans le silence, elle rejoignit bien vite l'entrée mais la lumière s'alluma soudainement et sa course nocturne pour s'enfuir fut arrêtée. Elle entendit la respiration de quelqu'un derrière elle et elle devinait nettement que c'était sa mère. La mâchoire se serrait ainsi que ses poings. Sa chambre était à côté d'elle et elle aurait du se douter qu'elle l'allait l'entendre partir comme ça. C'était évident. Les pleurs de sa mère la rendait folle, la faisait souffrir aussi puisque tout de même au fond, elles avaient eu une relation fusionnelle et Talia auparavant, ne pouvait penser ne serait-ce qu'une seconde de vivre sans sa mère. Pourtant là, à cet instant précis, elle avait envie qu'elle disparaisse. Qu'elle la laisse tranquille dans ses bêtises.
« Talia... Où vas-tu encore ? Il est tard ma puce... »
Sa voix étouffée, faisant deviner qu'elle retenait ses larmes mettaient Talia hors d'elle. Comment pouvait-elle avoir de la peine en la voyant ainsi ? C'était à cause d'elle si elle en était réduite à être ainsi. Toujours de dos, la jeune femme entrouvrit ses lèvres pour lui rétorquer sèchement.
❝ Ça ne te regarde pas. D'ailleurs plus rien ne te regarde me concernant. ❞
Un pas en avant mais elle se fit retenir par la main de Nelly qui tenait la sienne. Talia pouvait sentir maintenant la respiration de sa mère qui était tout près et remarquait bien vite qu'elle était en train de pleurer.
« Je t'en prie Talia... Dis moi ce qui se passe... Je t'en prie... Ça me tue de te voir ainsi... Dis moi ce qui ne va plus... Je... je t'en prie... »
Talia serra encore plus ses poings et inspira doucement.
❝ Tu es morte pour moi. ❞
D'un geste violent, elle se détacha de l'étreinte de sa mère après lui avoir rétorquer cette phrase d'un ton haineux. Elle reprit sa marche et sortit de l'appartement des Lefroy, silencieuse. Cependant, elle restait là contre la porte pendant un instant tandis qu'une goutte se perdit bien vite sur la moquette du couloir. Elle se décida enfin de prendre les escaliers pour descendre vers le rez-de-chaussée et sortit complètement du Royal Crescent.
Elle n'avait qu'une hâte retrouver les boissons alcoolisées qu'offrait la maison close des catacombes et Eaden. Arrivée dans le quartier peu fréquentable, ses pas la guidèrent bien vite devant la bâtisse des prostituées. D'ailleurs quelques unes qui restaient là à attendre les clients la saluaient mais Talia ne faisait pas attention. L'une des filles de joies rechigna quelque peu, disant à sa collègue à côté que c'était toujours pareille avec cette fille, qu'en sept mois, elle n'avait jamais eu ne serait-ce qu'un simple sourire de sa part. C'était normal en même temps, Talia avait perdu sa joie de vivre depuis qu'elle a su qu'Alice était sa demie-soeur. Comment pouvait-elle alors continuer à sourire après cette révélation ? Non, elle ne le pouvait pas. C'était une habituée de cette maison d'ailleurs, un peu particulière car elle ne servait qu'aux filles de joies qui l'abritaient. Elles avaient leur proxénète dans les bars et elles, elles faisaient leur boulot. Certaines étaient même heureuses d'être ici. Il y avait une certaine hiérarchie entre elle et les anciennes étaient bien sûr plus respectées. Talia sans accorder le moindre mot à personne, dévala bien vite les escaliers, montant d'un premier étage et d'un deuxième jusqu'à se retrouver devant une porte. Devant sa porte. Elle l'ouvrit sans même prendre la peine de toquer et referma la porte tout de suite, restant collée à celle-ci. La tête baissée, le visage cachée par les mèches de ses cheveux blonds, elle se retenait encore de tout déverser. Elle avait juste besoin de boire et d'atténuer ne serait-ce qu'un peu cette souffrance pesante que son coeur ressentait, que tout son être ressentait.
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Sujet: Re: Let me heal your wounds # Ealia Jeu 17 Fév - 6:59
Il faisait froid ce soir là, et comme souvent lorsque la température était si basse, c'était une nuit plutôt tranquille. La raison à cela était simple, mais il lui avait fallu un certain temps avant de la comprendre. La majorité des clients de la maison était des hommes mariés. Aussi, lorsque la température ne s'accordait guère aux promenades envisagées par leurs femmes, il leur était plus difficile de s'éclipser une heure ou deux pendant la nuit... Oh bien sûr cela ne les arrêtait pas tous, mais assez pour pouvoir qualifier sa nuit de tranquille. Cependant, pas assez encore cette fois-ci lui apparut-il. Un client l'avait rejointe depuis quelques minutes à peine lorsque la porte s'ouvrit à la volée. Les règles étaient pourtant claires, si la porte est ouverte, c'est que la voix est libre, mais dans le cas contraire, il ne faut l'ouvrir sous aucun prétexte. Elle s'apprêtait à mettre dehors l'opportun, les clients la payait assez cher pour ne pas avoir à être dérangés durant leurs ébats, lorsqu'elle reconnut Talia.
Eaden avait connu la jeune domestique il y a plusieurs mois, lorsque l'est avait commencé à rejoindre l'ouest pour échapper à la mort. Dès leur première rencontre, la jeune femme l'avait totalement fascinée, et profondément attendrie. Elle l'avait trouvée alors si faible, si triste, que la seule expression de son regard aurait suffit à briser le coeur du plus fort. Elle lui avait tellement fait de peine, si perdue qu'elle était, qu'elle l'avait tout de suite prise sous son aile. Elle ne connaissait alors pas encore les bordels, les prostitués, l'alcool, la drogue, elle était encore innocente à sa façon... Et puis petit à petit, Eaden avait assisté à sa chute, sans rien réussir à y faire quoique ce soit. Après tout, elle n'avait jamais réussi à gérer ses propres sentiments, alors qu'aurait-elle pu faire face à ceux si déchirant de Talia ? Rien, mais elle pouvait au moins être présente pour elle quand elle en avait besoin. La consoler, et lui offrir son amour...
Son client se leva rapidement, prêt à frapper l'intruse, mais Eaden se leva et l'arrêta à temps, posant simplement sa main sur son épaule. Elle remit sa bretelle en place et plutôt que de faire sortir Talia, elle chuchota quelques mots au client, lui demandant de revenir demain pour une prestation à moitié prix. Il ne dit pas un mot, visiblement dégouté de n'être satisfait dans l'heure, mais il ne se plaignit pas cependant. En ces temps difficiles, un tarif réduit ne se refuse pas. Alors il sortit après que la fille de joie est attirée Talia près d'elle pour lui libérer le passage, puis referma la porte, un peu plus fort que nécessaire. Elle ne dit pas un mot, Talia non plus. Elle observa un instant la pauvre jeune femme, visiblement ravagée par la tristesse et qui pourtant luttait encore contre celle-ci. Ce spectacle à la fois magnifique et déchirant la fit fondre, et elle l'attira contre elle, lui caressant doucement les cheveux.
- Là ma jolie, ça va aller. Ca va aller maintenant tu es avec moi.
Elle lui baisa le haut de la tête et sans la lâcher, de sa main libre, attrapa la bouteille posée sur la table près d'elles. Elle se recula légèrement, mais pas trop cependant, juste assez pour lui donner la bouteille et la laisser boire. Elle l'attira sur le lit et se plaçant derrière elle, elle dégagea ses cheveux des épaules pour pouvoir la masser doucement. Elle était affreusement tendue, et elle pouvait sentir ses épaules trembler sous le poids du chagrin.
- Raconte moi donc ce qui a bien pu te mettre dans un tel état. Tu n'étais pas si tendue la dernière fois...
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Sujet: Re: Let me heal your wounds # Ealia Jeu 17 Fév - 20:08
Elle n'avait même pas fait attention lorsqu'elle était entrée dans la chambre. Elle ne savait pas si Eaden avait quelqu'un avec elle ou non. Non, elle était simplement entrée et voilà, c'était tout. Toujours la tête baissée, elle entendit tout de même les grognements d'un homme mécontent. Dérangé par sa simple présence. Ce même homme vint soudainement vers elle, elle l'entendait. Il allait faire quoi ? La frapper ? Sûrement. Ils étaient comme ça eux de toute façon, non ? Mais elle ne bougeait pas, restant collée contre cette porte, le regard rivé sur le sol, ses yeux embuées de larme mais qui ne sortaient toujours pas restant accrochés au bord de ses cils. Elle se mordit sa lèvre inférieur et serra la poignet de la porte qu'elle tenait encore. Cependant, une chaleur l'apaisa, la main d'Eaden qui venait de l'attraper pour l'attirer contre elle. Talia se laissa faire, comme une poupée, s'engouffrant dans ses bras. Elle était comme ça Eaden. Depuis qu'elle l'avait rencontré, elle était douce avec elle et attentionnée. Talia ne savait pas trop pourquoi cette dernière l'avait pris sous son aile lorsqu'elle traînait ivre morte dans les catacombes. D'ailleurs, elle n'avait jamais compris pourquoi une telle femme comme Eaden pouvait se soucier d'une femme comme Talia. Oui, elle avait dorénavant une image assez dégradante d'elle-même. Et la tristesse qu'elle éprouvait depuis ces sept mois n'arrangeait pas les choses. Talia s'était embourbée dans l'alcool et un peu dans la drogue parfois lorsqu'elle ressentait une envie de changer. Mais l'alcool restait cependant son meilleur ami depuis qu'elle était à Bath.
L'homme partit et elle sentit le baiser des douces lèvres de cette incroyable femme sur le dessus de sa tête. Lorsque Eaden lui tendit la bouteille, Talia n'hésita pas à la prendre, pas avec hâte, mais comme si c'était normale de lui passer la bouteille comme ça. De toute façon, Eaden avait fini par être habituée. Elle savait pertinemment qu'il n'y avait que ça qui la calmait avant elle, bien sûr. Talia porta le bout de la bouteille sur ses lèvres et but d'un trait plus d'un quart de l'alcool sous les yeux d'Eaden, l'air inquiet. Une fois cette grosse gorgée entamée, elle s'essuya doucement les lèvres d'un revers de main et évita furtivement le regard bleus de la belle jeune femme qui ne cessait de la fixer. Talia n'avait pas envie qu'elle puisse voir ses larmes qui étaient prêtes à sortir mais qui restaient tout de même stable, accrochées à la cornée. Non, elle n'avait pas envie qu'elle puisse la voir ainsi même si elle devait avoir l'habitude de la voir dans cet état. Même pire.
Eaden l'attira alors sur le lit et Talia se laissa toujours faire par sa douceur. Elle s'assit sur le matelas tandis qu'Eaden se positionna derrière elle, relevant sa chevelure blonde d'un côté pour dévoiler la peau de ses épaules légèrement dénudées. Elle sentit ses mains sur celles-ci et doucement, elle ferma les yeux sous le massage d'Eaden, faisant légèrement pencher sa tête d'un côté. Elle aimait bien être ici et aurait bien aimé rester tout le temps mais le travail d'Eaden ne lui permettait pas de s'éterniser. Déjà qu'elle passait le plus clair de son temps dans sa chambre et qu'elle était un peu privilégiée par rapport à ses autres clients, Eaden perdrait beaucoup de sa clientèle si jamais Talia restait tout le temps ici. Cette dernière le savait et lorsqu'Eaden lui demandait s'en aller, elle le faisait sans rechigner. Elle savait de toute façon qu'elle allait la revoir à nouveau le lendemain ou le surlendemain ou dans la semaine en tout cas lorsque celle-ci était libre. Elle rouvrit doucement ses yeux, fixant de nouveau le sol, écoutant sa phrase. Elle voulait qu'elle lui raconte ce qu'elle avait. Cependant, Talia n'avait pas envie de parler de ce qui venait de se passer dans l'appartement des Lefroy. Peut-être qu'elle avait besoin d'en parler, sûrement même, mais elle s'entêtait un petit peu. Eaden savait dans quelle situation elle était. Elle ne savait pas tout les détails, Talia lui avait juste dit que l'amour de sa vie n'était plus. Qu'elle l'avait perdu et que cela l'avait complètement anéantie. Oui, durant ces sept mois Eaden ne savait que ça et peut-être que ça lui suffisait pour comprendre pourquoi Talia se mettait toujours dans des états pareils. En même temps, lorsqu'elle venait ici, Eaden lui offrait son corps pour la guérir de ses maux. Mais plus les mois avançaient, plus elles se se voyaient, plus Talia commençait à parler, un petit peu, lui posant toute sorte de question.
❝ Pourquoi crois-tu qu'il y a quelqu'un qui veille sur nous là-haut ? ❞
Comme ce genre de question. Elle éludait les confessions en faite mais elle aimait bien discuter de n'importe quoi avec Eaden malgré que ces pensées soient toujours aussi noirs.
❝ S'il y avait vraiment quelqu'un, il ferait tout pour que tout le monde soit heureux non ? ❞
Elle porta de nouveau la bouteille sur ses lèvres et but une autre grosse gorgée puis posa la bouteille sur la table de chevet et recula sa tête contre le creux de l'épaule d'Eaden, assise derrière elle et qui continuait à lui montrer de l'affection par son massage. Elle ferma les yeux un instant et soupira puis rouvrit de nouveau les yeux pour fixer le plafond.
❝ Je pense qu'il n'y a personne qui veille sur nous. Je pense... que l'être humain est fourbe, menteur, sans coeur. ❞
Elle rigola un instant mais ce n'était pas un rire heureux, non c'était plutôt un rire jaune, chagriné. Puis l'expression de tristesse qu'elle arborait depuis qu'elle était ici revint de nouveau sur son visage.
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Sujet: Re: Let me heal your wounds # Ealia Ven 18 Fév - 7:02
La pauvre femme avait l'air terriblement mal en point. Comme presque tous les jours en fait, mais elle sentait que ce soir en particulier, quelque chose avait du arriver. Elle luttait plus que jamais contre ses larmes et ne prêtait même plus attention à ce qui l'entourait. Eaden était d'ailleurs à peu près certaine que si cet homme l'avait frappé, elle serait resté au sol, inconsciente de ce qui lui arrivait. Et pourtant... Elle avait beau l'observer, elle n'avait même pas l'air d'avoir tant bu que ça jusque là. Ou du moins jusqu'à ce qu'elle descende une bonne partie de la bouteille qu'elle lui avait tendu. Elle ne dit pas un mot en revanche. Elle avait l'habitude, et puis si ça pouvait l'aider à oublier, à se détendre, que pouvait-elle y faire, y redire ? Elle voulait qu'elle se sente bien, alors si elle pensait que ça pouvait l'y aider, pourquoi pas...
Mais cela ne l'empêchait pas d'au fond, désapprouver. Elle ne l'avait toujours connu qu'ivre, mais ce qu'elle avait appris sur son passé, une histoire de coeur qui avait mal tourné, lui laissait la certitude qu'elle n'avait pas toujours été ainsi. Alors elle avait beau ne connaître aucun détail, elle se doutait que cette relation avait dû laisser un trou béant dans le coeur de la pauvre femme qui tentait maintenant de le combler par tous les moyens, les mauvais d'après Eaden. Mais qui était-elle pour donner des leçons ? Elle vendait son coeur au travers de son corps. Bien qu'elle ne juge pas ses actes mauvais, on la mettait tout de même dans le même panier que les autres prostituées, elle le savait. Elle n'était qu'une fille de joie qui seulement se distinguer par sa capacité particulière à combler votre désir de même qu'elle vous faisait vous sentir aimer. Alors elle ne donnait pas de leçon, mais l'aidait du mieux qu'elle pouvait, espérant un jour connaître cette autre Talia, sobre et heureuse.
Elle la laissa parler, ne dit rien. Elle parlait si peu qu'il était rare qu'elle la coupe. Eaden la massa encore un peu, réfléchissant à ses paroles, puis laissa ses mains glisser le long des bras de Talia, avant de l'enlacer. Elle nicha sa tête sur son épaule, et vint baiser le cou qu'elle lui avait présenté en penchant la tête. Elle avait la peau douce, c'était agréable... Elle l'embrassa encore ainsi quelques minutes, puis reposa doucement la tête, la serrant doucement.
- Et moi je pense que tu as tort. Si l'Homme n'avait pas de coeur, pourquoi donc serais-tu là à essayer de guérir le tien ?
Elle se recula légèrement et glissa à côté d'elle, pour pouvoir la regarder dans les yeux. Elle lui sourit tendrement, puis attrapa une de ses mains, la lui serrant et caressant tour à tour.
- Si tout le monde était toujours heureux, comment goûterions-nous réellement au plaisir ? Si la vie était simple et sans tristesse ni malheur, à quoi reconnaîtrions-nous le bonheur ? Alors je crois que quelqu'un veille sur nous là-haut, que cette personne s'évertue à nous faire rencontrer autant de difficultés que possible, mais qu'elle fait ça dans l'unique but de ne nous voir savourer que plus intensément encore les plaisirs qui s'en suivent.
Elle s'approcha doucement d'elle et déposa sur ses lèvres un baiser délicat, portant sa main libre sur sa joue pour la lui caresser. Elle prolongea leur baiser quelques secondes, puis recula de quelques centimètres. Son regard se perdit un instant dans celui brillant de Talia, puis elle reprit.
- Mais si tu ne crois pas en l'Homme ni en cette personne qui veille sur nous, crois en moi, car tu me sais aussi peu menteuse et fourbe que je ne suis sans coeur.
Crois en moi car je ne te mens pas ma belle. Crois en moi car je ne veux que ton bonheur. Crois en moi car je saurai t'aimer plus que je n'ai aimé tous les autres. Oublie ton passé, l'alcool et la drogue car ils te détruisent. Tourne toi vers l'avenir et voit comme il te sourit. Le plus dur est derrière toi, alors oublie-le et concentre toi sur le bonheur qui n'attend que toi. Eaden l'observa encore quelques secondes, puis vint de nouveau déposer ses lèvres sur les siennes.
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Sujet: Re: Let me heal your wounds # Ealia Sam 19 Fév - 5:10
Talia soupira, légèrement, de bien être lorsqu'elle sentit les caresses d'Eaden sur ses bras puis ferma les yeux doucement. Ce genre d'affection lui faisait du bien. Elle n'en avait plus eu depuis longtemps. Enfin, en même temps elle n'acceptait plus du tout qu'on puisse la câliner de la sorte. Sa mère avait bien essayé de la prendre dans ses bras mais elle la refusait catégoriquement. Elle ne voulait qu'elle pour ça et comme elle ne pouvait pas l'avoir, Eaden était une sorte de substitut. Depuis sept mois elle comblait son manque dans l'alcool et dans la relation qu'elle avait avec cette femme de joie. Si elle le racontait à quelqu'un, tout le monde trouverait ça malsain, elle le pensait d'ailleurs. Avoir une telle relation avec une prostituée n'était pas normal mais depuis qu'elle était ici, Talia avait tout basculé. Elle n'avait plus de principe et tout ce qu'il ne fallait pas faire, elle le faisait. C'était sa façon à elle de dire que ça n'allait pas. Sa façon de montrer qu'elle était anéantie. Sinon, c'était sûr qu'elle se serait déjà jetée dans le canal sans problème. Bien sûr, elle avait pensé à le faire ce genre de chose. Mettre fin à sa vie parce que de toute façon elle était morte à l'intérieure dorénavant. Pourtant, elle n'avait pas eu le courage de le faire. Trop lâche, pas assez courageuse. Alors elle se rabattait sur la débauche. Et ça l'avait conduit à Eaden. C'était pas plus mal, elle aurait pu être entraîné par un n'importe quel Lord crapuleux, qui lui aurait fait les crasses les plus sadiques car certains étaient vraiment comme ça parfois, rien que de voir le Lord Vaughn. Mais non, elle était bien tombée, on pouvait dire ça comme ça. Elle rouvrit ses paupières lorsqu'elle évoqua le fait qu'elle essayait de guérir son coeur par n'importe quel moyen. Elle n'avait pas tord sur ce point là. Mais tout de même, si quelqu'un mentait même si c'était peut-être pour notre bien ou on ne sait quelle raison, les conséquences de ce mensonge pouvaient être destructrices. Et c'était ce qui s'était passé pour Talia. Alors pour elle, à quoi cela servait-il d'avoir bon coeur si c'était pour le détruire par la suite ?
Elle la sentit bouger pour s'asseoir à côté d'elle et Talia se redressa. Elle ne tourna pas la tête tout de suite en sa direction. Elle n'arrivait plus à regarder les personnes dans les yeux à vrai dire. Comme elle pensait maintenant que tout le monde pouvait être faux, c'était difficile pour elle de les regarder dans les yeux. Car lorsqu'on regardait son interlocuteur, lorsqu'on fixait son iris, on pouvait croire n'importe qui, on pouvait même lire dans son âme et là tout était perdu. Elle en avait eu conscience bien trop tard. Maintenant, Talia était méfiante et ne s'accrochait plus aux personnes comme avant. Cependant, elle fut tout de même captivée quelques secondes par Eaden qui continuait à lui répondre, et elle regarda furtivement dans les yeux. Talia avait l'impression qu'elle avait réponse à tout. Que c'était facile pour elle les questions qu'elle lui avait posé alors que pour Talia, ce n'était vraiment pas une évidence. L'être surnaturel qui veillait sur nous, nous mettait des obstacles pour que l'on puisse savourer pleinement le bonheur après ? C'était complètement absurde comme raisonnement. Les gens pouvaient très bien savourer pleinement leur bonheur en ne connaissant que le bonheur non ? S'ils étaient nés heureux, pourquoi leur imposer des obstacles alors ? Oui, c'était complètement ridicule. Talia resta neutre face à ce qu'Eaden lui disait, elle l'écoutait attentivement, certes, mais ne l'approuvait pas forcément. Elle n'avait peut-être pas envie d'approuver en faite. Elle ne voulait peut-être pas accepter ce que lui disait Eaden parce que peut-être que c'était la vérité. Trop de doutes dans sa tête. Pourtant lorsque la jeune femme vint déposer un doux baiser sur ses lèvres, Talia eut un instant d'apaisement. Les baisers d'Eaden la calmait et elle appréciait ça. C'était donc normale qu'elle lui réponde en prolongeant cette intime étreinte et savourait alors quelques secondes cette caresse accompagné de la chaleur de sa main qui se posa sur sa joue.
Eaden se recula et Talia rouvrit doucement les yeux, posant son regard un instant dans le sien, hypnotique mais les dévia très vite sur ses lèvres et ailleurs dans la pièce. Son air perdu lorsqu'elle écoutait encore les réponses de la femme de joie quant à sa personne. Oui, Talia pouvait constater qu'elle n'était pas fausse, qu'elle avait du coeur. Elle pouvait juste le constater mais n'avait pas cette totale confiance en elle. Ça se trouve elle lui disait ça pour l'amadouer seulement. Maintenant, voilà comment Talia réfléchissait. Auparavant, elle ne se serait même pas posé la moindre question. Lorsqu'elle rencontrait une personne et qui était gentille avec elle, sociable, polie. Automatiquement, elle se disait que oui bien sûr, cette personne est bonne, pas de doute. Maintenant la méfiance était de rigueur pour elle et tout ce qu'elle se faisait subir, l'alcoolisme surtout, ne l'aidait pas réellement à accorder pleinement sa confiance aux autres. Elle ne lui répondit pas, de toute façon Eaden savait qu'elle parlait peu. Un nouveau baiser qui la fit relever le regard un instant vers le visage de la jeune femme puis Talia répondit doucement, en le prolongeant. Elle bougea légèrement son corps, soulevant sa robe et ses jambes pour mettre se hisser complètement sur le lit. Un instant, ses lèvres se détachèrent d'Eaden mais c'était pour faire passer ses jambes de par et d'autre du corps de cette dernière, se mettant à califourchon sur elle. Une main se posa sur le dossier du lit, derrière la prostituée, tandis que l'autre se posa sur le matelas et de nouveau elle embrassa Eaden à son tour, le rendant plus passionné et fougeux. Cependant sa main bougea du matelas pour se glisser tout le long d'un de ses bras, afin d'arriver sur son épaule dénudée et doucement elle fit déraper sa bretelle qui pendit silencieusement.
Elle retira alors ses lèvres des siennes et descendit son visage vers sa joue puis son cou pour enfin atteindre son épaule dont elle frôlait légèrement la surface de la peau du bout de ses lèvres. Et pourtant, une larme coula sur sa joue et sa main qui était posée sur le dossier du lit se serra. Elle avait fini par les faire sortir.
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Sujet: Re: Let me heal your wounds # Ealia Dim 20 Fév - 6:50
Talia répondait enfin à ses baisers. Pas aux réponses qu'elle avait tenté de lui fournir bien sûr, elle ne le faisait jamais. Ce qu'elle aurait aimé savoir ce qu'elle pensait en cet instant. Ce qui pouvait bouleverser ce pauvre petit être au point de le mettre tant à mal. Quel genre d'évènement pouvait à ce point briser quelqu'un ? Elle avait eu le coeur brisé, mais encore ? Ce ne pouvait être tout ! Elle s'était bien faite vendre à un bordel et s'en était relevée, la tête haute même, alors quoi ? Alors rien. Elle n'était pas là pour cerner les gens, les questionner, mais les consoler, à sa façon. Si son amour pourrait apaiser ses peines le temps d'un soir, ainsi soit-il. Peut-être un jour parviendrait-elle à les panser à jamais ? C'est bien pour cela qu'elle ne se plaignait pas de sa situation après tout. C'était pour cela précisément qu'elle croyait que cette entité qui l'observait de là-haut ne pouvait mal la juger. Lorsque tous les autres avaient fait leur possible, en vain, elle était là, au fond du gouffre, à les attendre pour les aider à se relever et remonter. Peut-être un jour remonterait-elle elle aussi ?
Sa main vint se glisser dans les cheveux de sa jolie compagne alors qu'elles prolongeaient leur baiser avec intensité. Elle se replaça plus confortablement en s'aidant de l'autre, goûtant avec délice aux initiatives qu'elle prenait. La sentir ainsi au-dessus d'elle avait éveillé son désir, mais malgré tout, tant de choses lui brûlaient les lèvres... Elle connaissait Talia depuis maintenant assez longtemps pour s'inquiéter réellement pour elle, et la voir dans un tel état n'était jamais un plaisir pour elle. Elle l'avait sentie si bouleversée qu'elle doutait que l'alcool qu'elle venait de boire ou le corps qu'elle s'apprêtait à lui offrir y change quoique ce soit cette fois-ci. Mais elle se tût, car elle n'était pas là pour ça après tout, et laissa sa belle amie sceller ses lèvres en un baiser, l'empêchant définitivement de poser quelques questions importunes qui n'auraient peut-être que pour seul effet de la blesser plus encore qu'elle ne l'était déjà.
Seulement voilà, aussi décidé qu'était Eaden à faire en sorte de garder cet endroit comme refuge pour Talia. Aussi déterminée fut-elle à ne se risquer à dire quoique ce soit qui pourrait lui donner envie de fuir à nouveau, car c'était bien ce qu'elle faisait finalement, elle fuyait sa vie... Elle sentit une goutte lui tomber sur l'épaule alors que sa bretelle glissait, puis deux, et d'autres encore... Les sanglots tant refoulés étaient enfin là. Elle en oublia le doux frisson de ses baisers, toute obnubilée par cette tristesse qu'elle lui avouait enfin, ou que du moins elle ne pouvait tenir "officiellement" secrète plus longtemps.
- Alors les voilà finalement... lui chuchota-t-elle.
Doucement, elle redressa son dos, dans une posture qui lui semblait plus convenable, puis c'est le plus délicatement du monde qu'elle saisit le visage de Talia pour l'attirer face au sien. Elle ne pouvait la forcer à croiser son regard, mais elle fit tout pour, exprimant dans le sien toute la bonté dont elle était capable. Lorsqu'enfin elle eut droit à un coup d'œil, elle étira ses lèvres en un léger sourire, réconfortant, et s'approcha lentement d'elle. Ce ne fut pas ses lèvres qu'elle baisa pourtant, mais ses joues. En un millier de baisers, elle saisit chacune des larmes qui s'échappait de ces beaux yeux, d'abord doucement, puis plus rapidement. Finalement, elle se recula, et sourit de nouveau, plus chaleureusement cette fois-ci. Elle resta silencieuse un instant, puis d'un air plus sérieux, mais toujours doux cependant, reprit.
- Dit moi ce qui ne va pas. Rien ne sortira de cette pièce tu le sais bien. Tu ne peux tout garder pour toi, ou un jour, ça te tuera. Talia...
Elle leva la main et dégagea une de ses mèches de cheveux qui s'était collé à sa joue humide, joua avec la mèche un instant, puis la laissa tomber. Finalement, elle passa un bras protecteur autour de ses épaules, et la serra contre elle, espérant qu'en plus qu'elle lui rende son étreinte, elle lui réponde cette fois, par la colère, d'autres larmes, qu'importe, mais qu'au moins une fois, elle n'étouffe pas sa douleur. Si elle n'en faisait rien, elle savait de quelle manière cela finirait. Leur étreinte se ferait plus intime, et puis elle partirait, rejoindrait un des bars du quartier, boirait jusqu'à pas d'heure, fumerait de l'opium à n'en plus savoir pourquoi, et finalement, à l'aube, elle échouerait dans une ruelle jusqu'à reprendre connaissance. Oh Talia ne lui avait pas raconté, mais comment ne pas savoir ? Une jeune femme qui se mettait dans un tel état, aussi régulièrement, ça se savait forcément, surtout quand on vivait dans le quartier ou cela arrivait. Alors de tout coeur elle espérait que pour une fois, elle se confie...
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Sujet: Re: Let me heal your wounds # Ealia Mar 22 Fév - 4:19
Elle pleurait toutes les larmes de son corps. Les gouttes se déversant complètement sur la peau dénudée de Eaden. Elle se mettait à nue, elle n'avait pas eu envie et pourtant elle ne pouvait empêcher ses larmes de sortir. Elle les avait tellement contenu, ne voulant pas qu'elle puisse la submerger là devant elle. C'était tellement plus facile pour elle de rester toute seule à être confrontée face à son chagrin. Personne qui ne pouvait rien faire pour elle et pourtant elle criait intérieurement, elle montrait par ces mêmes larmes qu'elle n'en pouvait simplement plus. Que tout ça était trop dur pour elle. Qu'elle ne supportait pas du tout cette situation. La colère qu'elle avait nourri contre sa mère après ce mensonge empiétait sur tout et elle était meurtrie. Lorsqu'elle avait du chagrin, auparavant, la seule personne qu'elle venait voir c'était sa mère. Elle, seule, pouvait la consoler, la réconforter, lui mettre du baume au coeur, lui faire du bien. Et elle n'avait plus cette équilibre là. Elle ne pouvait plus la voir pour pleurer sur son épaule. Elle lui manquait mais elle lui en voulait tellement de ce qu'elle avait fait. De ce qu'elle lui avait caché. Ce genre de chose était impardonnable... Et Eaden qui voulait tellement bien faire. Durant ces sept mois de fréquentation, elle n'avait encore réussi à percer complètement Talia car cette dernière ne lui confiait pas grand chose mais peut-être que ce soir, c'était le soir de trop pour elle et qu'elle implosait de chagrin tout naturellement. Au fond, Talia avait besoin de se confier, c'était juste qu'elle n'arrivait pas. Énoncer les souvenirs qu'elle avait avec Alice n'était pas facile à dire. Confier à haute voix que c'était fini et que plus rien ne pouvait être construite pour elles deux, c'était trop dur. C'était impossible pour elle encore de le dire et pourtant là maintenant, elle pleurait devant Eaden sans complexe. Oui, ses larmes avaient fini par eu raison d'elle.
Les mains de la belle vinrent prendre son visage, le relevant pour qu'elle puisse lui faire face. Cependant, Talia refusait encore de la regarder dans les yeux, laissant son regard baissé vers le matelas. Pourtant, Eaden attendait comme ça, douce comme elle était, elle patientait, elle l'attendait. Talia sentait son regard sur elle. Eaden émanait vraiment un aura de bonté, d'amour, de calme. Et tout ça, Talia le ressentait. Elle se décida enfin à relever alors ses yeux verts sur elle et elle vit alors ce sourire qui pourraient faire craquer n'importe qui, arboré les lèvres de la jeune femme. Talia la laissa faire, l'embrassant sur le visage, essuyant alors ses larmes. Essayant peut-être de lui faire comprendre qu'elle pouvait sécher ses larmes avec elle et qu'elle n'avait rien à craindre. Depuis le temps qu'elles se connaissaient maintenant, c'était sûr qu'elle pouvait se confesser avec elle. Lui dire ce qui n'allait pas sans difficulté parce qu'elle serait toujours là pour elle. Son corps se mut doucement lorsqu'Eaden vint la prendre dans ses bras, l'enlaçant tendrement. Talia, elle, restait un moment inerte mais ses larmes étaient toujours en train de couler et elle posa alors sa tête sur l'épaule de d'Eaden.
❝ Je ne peux pas... ❞
Elle se mordit la lèvre inférieure férocement puis posa une main sur son autre épaule, serrant celle-ci légèrement.
❝ Je ne peux pas vivre sans elle... Comment je le pourrais... ❞
Ses pleures redoublèrent d'effort, sa main qui étreignait alors l'épaule d'Eaden se crispant encore plus.
❝ Je ne suis plus rien sans elle... ❞
À force de mordre sa lèvre, sa couleur devint quelque peu rouge puis Talia recula un instant son visage pour se remettre de nouveau face à Eaden.
❝ Eaden... ❞
Secouant légèrement sa tête, doucement, puis la baissant, sa voix se brisa, chuchotant.
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Sujet: Re: Let me heal your wounds # Ealia Sam 12 Mar - 3:32
Spoiler:
Désole pour l'attente ><
Eaden sentait les sanglots secouer le corps de la pauvre Talia dans ses bras. En un sens, elle sentait son propre coeur se briser un peu. La voir ainsi, finir par évacuer toutes ses larmes tant refoulées, lui faisaient sentir à quel point les siennes étaient trop profondément enfouie pour avoir une chance de couler un jour à nouveau. Ce n'était peut-être pas plus mal, car alors son chagrin serait tel qu'elle serait inconsolable au point de se mettre... De se mettre... Dans le même état que Talia. Oh comme elle avait du souffrir pour se détruire ainsi ! Si même elle tenait encore après l'abandon de ses parents, la trahison de son amour, sa condamnation à la prostitution et la perte de sa seule véritable amie, quelle effroyable nouvelle avait-elle du apprendre pour en arriver là... Certaines personnes devenaient alcoolique par lâcheté d'affronter les problèmes, par peur de subir les conséquences de ses actes... Mais elle savait qu'il n'en était rien pour son amie. C'était cette même force qui lui avait permis de ne jamais pleurer jusqu'ici qui lui permettait d'avoir cette conviction et de n'en point douter. Elle était même surement plus courageuse que quiconque, alors au diable les personnes qui la jugeaient et regardaient mal la seule chose qu'elle avait trouvé lui permettant d'aller mieux l'espace de quelques heures un peu floues au milieu de la nuit...
Plus compatissante et compréhensive que jamais, Eaden resserra son étreinte, caressant doucement la chevelure de la jolie blonde. Elle chuchotait doucement à son oreille, quelques mots doux, quelques "je suis là" ou "ça va aller". Non ça n'allait pas aller, mais que dire d'autre ? Lui faire sentir qu'elle était là pour elle, qu'en sa compagnie, elle n'avait à penser à rien d'autre que son bonheur, c'est tout ce qu'elle pouvait lui offrir... Mais avait-elle réellement besoin de quelque chose d'autre ? Quoi qu'il lui soit arrivé, qu'elle que soit la raison de cette perte amoureuse, elle avait été si douloureuse que seul le temps et la force de son courage pourrait l'aider à s'en relever. En attendant, elle lui tendrait les bras, pour lui montrer que tout n'était pas si noir en ce monde et qu'une fois debout, elle serait là pour la soutenir...
Mais avant de se relever, il lui fallait évacuer tout ce poids qui la maintenait au sol, et pour la première fois depuis leur rencontre, c'est ce qu'elle fit, un peu. Elle écouta chaque bride de paroles qui lui échappa avec soin, les gardant bien ancrée dans un coin de sa mémoire. Elle ne l'interrompit, et bien que son sourire se fane légèrement, finalement vaincu par l'intensité du poids du chagrin de sa belle, son regard se fit doux et compatissant. Ses mains vinrent se poser sur ses joues et du bout du pouce, elle essuya délicatement chacune des larmes qui continuait de couler, incontrôlable. Alors cette moitié si vivement arrachée était une femme. Elle lui en voulut en un sens, car alors comment elle-même pourrait-elle être d'un quelconque secours à Talia si chacune de ses formes avaient une chance de lui rappeler l'être perdu ? Comment critiquer la nature même de ce qu'elles étaient, des femmes ? C'était toujours plus facile avec les hommes, car ils manquaient souvent de cette douceur qui nous fait tant aimer les femmes et rendait la perte douloureuse. Elle ne trouvait donc rien à dire, rien à faire, et se sentait de plus en plus désemparée face à l'idée qu'alors que Talia laissait enfin échapper un peu de sa peine, elle n'avait jamais réfléchi à comment réagir face à cette situation. Des personnes à bout de nerf, elle en avait pourtant rencontré des dizaines, des centaines, beaucoup venaient précisément pour cela ! Mais cette fois-ci... Jamais encore personne n'avait pleuré à ce point dans ses bras, jamais encore elle n'avait senti que ses prochaines paroles seraient à ce point décisives sur le bonheur futur d'une personne, sur ce qui l'inciterait à plus en dire ou tout enfouir encore une fois, trop enfouir peut-être...
Je sais. Je comprends. Tout va bien aller à présent, je suis là, laisse toi aller. Oui ! Non... Comment oser dire de telles banalités quand la peine était si profonde ? C'était bon pour les amourettes ridicules qu'une fille de joie un peu attentionnée guérirait en un soir, pas maintenant. Oublie là, c'est trop tard maintenant. Avance, le passé finira par disparaître avec son souvenir... Était-elle devenue garce ? Un verre peut-être ? Évidement ! Montre lui que confier sa peine ne sert à rien et qu'elle a raison depuis le début, se détruire est la seule solution. Il n'y a plus rien à faire de toute façon... Sans donner de faux espoirs, lui faire comprendre de manière aussi radicale qu'un chapitre de sa vie, le plus important peut-être, a définitivement pris fin... Et merde ! Oui, vraiment parfait ça...
- Talia...
Parce que de toute façon, aucun mot, aucune caresse, aucun baiser ne pourrait jamais détruire la souffrance de ce souvenir, et que sa seule présence avait une chance de l'apaiser. L'entente d'un murmure, la sensation d'un souffle à l'unisson du sien, une main serrant doucement la sienne... C'est tout ce qu'elle pouvait lui offrir, mais en attendait-elle réellement plus ?
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Sujet: Re: Let me heal your wounds # Ealia Mar 10 Mai - 3:13
Anéantie. Plus bas que terre. Une épave. Une douleur intense qui la consumait à l'intérieur d'elle. Voilà ce qu'elle était dorénavant. Rien que ça. Sans elle, comment pouvait-elle avancer ? Sans elle, comment pouvait-elle trouver la force de se relever encore ? Sans elle, comment pouvait-elle encore ressentir de l'amour ? À quoi bon de continuer à vivre sans ses caresses, ses baisers, ses mots doux ? C'était trop difficile... Trop dur de penser qu'elle ne pourrait plus jamais être avec elle comme avant. Maintenant qu'elles savaient toute la vérité, c'était trop difficile... Bien sûr, elle avait pensé passer outre mais sa raison avait fini par gagner. Et lorsqu'elle avait fini par se dire que c'était immoral de pouvoir continuer cet amour qui leur était interdit, son coeur fut d'autant plus meurtri. Elle qui pensait que l'amour qu'elle portait pour Alice ne pouvait être anéanti, que rien ni personne pouvait se mettre en travers de leur chemin puisqu'elles avaient déjà tant donné, puisqu'elles avaient tant reçu, puisqu'elles avaient déjà affronté tant d'obstacle qui rendaient encore leur amour infaillible. Mais cette épreuve ne pouvait être contrer. Et lorsqu'elle avait enfin reconnu cela, Talia s'était tout bonnement éteinte. Consumée par sa tristesse, elle avait plongé la tête première dans la dépravation, se détruisant de plus en plus pour peut-être oublier ce qui lui faisait mal. Mais elle se punissait tout compte fait. Elle punissait l'amour qu'elle portait pour la jeune Lefroy... Pour sa... soeur.
Les sanglots qu'elle déversait à cet instant ne pouvaient être stoppés. On dirait que cela faisait des années qu'elle n'avait pas autant pleuré. Pourtant tout les soirs ou plutôt lorsqu'elle se retrouvait seule dans sa chambre après avoir passée toute la soirée à errer dans les bas quartiers de la ville de Bath, les larmes étaient toujours au rendez-vous. C'était juste que là, c'était bien la première fois qu'elle les montrait devant quelqu'un. D'habitude elle affichait toujours un teint blafard, une expression de tristesse, un coeur complètement rossé. Elle avait même changé sa façon d'être avec les personnes. Devenant froide et coléreuse, ne contrôlant absolument pas ses sautes d'humeurs. Devant Eaden, à cet instant, elle s'était complètement mise à nue, lui racontant presque combien elle avait mal et combien c'était difficile pour elle de continuer à vivre. Qu'elle souffrait et qu'elle aimerait peut-être que ça se finisse. Oui, à travers ses larmes, c'était ce qu'elle lui faisait comprendre. Elle n'avait pas besoin d'être rassurée. Ce n'était pas ce qu'elle cherchait. Elle avait juste besoin d'une seule personne mais cette dernière ne pourra plus jamais être là pour elle. Comment apaiser une âme détruite comme la sienne dorénavant ?
Son visage se releva doucement lorsque les mains d'Eaden vint se poser sur sa joue, essuyant quelque peu ses larmes qui inondaient ses joues. Son regard rougi par ses pleurs, croisant le sien, compatissant, attristé par cette vue que Talia lui offrait. Elle ne pouvait plus s'arrêter. Les vannes étaient ouvertes et Talia ne se contrôlait plus.
❝ Je... n'y... arriverais pas.. ❞
Elle n'arrivait même plus à aligner quoi que ce soit. Posant son front contre son épaule puis levant une main sur un de ses bras, le serrant de toute ses forces. Comment pouvait-elle s'en sortir maintenant ? Elle qui n'avait peut-être pas envie d'être guérie. De toute façon, comment pouvait-on guérir d'un amour détruit ? À part peut-être rencontrer quelqu'un d'autre, mais cette option n'était même pas envisageable pour Talia. Alice était son seul amour depuis sa plus tendre enfance. Il n'y avait aucune solution pour elle. Aucune...
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Sujet: Re: Let me heal your wounds # Ealia Ven 10 Juin - 9:04
Spoiler:
Hanlalala mais pauvre Talia elle me fend le coeur quoi ><
La tristesse de Talia... Oh si seulement elle avait soupçonné ô combien cette tristesse était grande ! Elle ressentait l'intensité de son chagrin comme s'il avait été sien. Ce bouclier qu'elle s'était forgée au cours des mois face au reste du monde, cette épaisse carapace que jamais elle n'avait ôtée... Petit à petit elle la sentait se fissurer au creux de ses mains. Elle le sentait à chacune des larmes qu'elle la voyait verser et crut se revoir plus de dix années en arrière. Cette peine, si grande qu'on la croit impossible à surmonter. Si grande qu'on préfère fuir le monde et rejeter tout le monde pour ne plus jamais voir le moindre sourire. Si grande que se détruire devient la seule échappatoire... Si grande que lorsque les larmes commencent à couler, on croit alors ne jamais plus pouvoir les arrêter.
Elle la serra contre elle avec l'un de ses bras lorsqu'elle vint s'y blottir, lui caressa les cheveux avec sa main libre. Elle la sentait s'accrocher à elle comme une bouée de sauvetage, mais au fond, c'était surement cela qu'elle était pour elle. Avait-elle jamais craqué ainsi devant quelqu'un d'autre ? Elle en douta, fut même certaine du contraire. Elle même avait un jour montré l'intensité de son chagrin à une personne, à... Lui. Elle aussi avait pleuré, tellement pleuré ! Une nuit entière... Plus ? Et puis il l'avait trahi, de la pire des manières qui plus est... Ou alors, peut-être n'était-ce pas la manière dont il l'avait trahie qui avait été si affreuse, mais le simple fait qu'il est osé le faire après la manière dont elle s'était mise à nue devant lui ? C'était ce que faisait Talia en cet instant. Elle baissait les murailles et lui dévoilait son âme, les restes de son coeur... Et ce qu'elle voyait lui fendait le coeur.
- Tu es forte Talia, j'ai confiance en toi... Tu y arriveras... Tu est capable de tout surmonter. Tu es forte...
Et jamais elle ne devrait en douter. Car si quelqu'un un jour osait dire que pleurer comme elle le faisait était lâche, qu'il aille brûler en enfer ! Des mois entiers elle avait su retenir ses larmes, les garder pour elle. Les dévoiler n'était pas égoïste, une manière d'attirer l'attention sur elle, c'était une marque de confiance qu'elle ne saurait oublier. Après tous ces mois de silence, elle avait bien le droit à un peu de réconfort ! Elle n'était pas qu'une fichue alcoolique qui buvait pour le plaisir, c'est son chagrin qu'elle noyait. Alors si enfin elle réussissait à le combler au creux de ses bras plutôt qu'en vidant une bouteille de plus, ce n'était pas lâche, c'était même tout le contraire. Oui car après tout, elle n'était qu'une fille de joie ? Qu'est-ce qui lui disait qu'elle ne faisait pas simplement ça car c'est à ça qu'elle servait ? D'autant plus que l"amour était "sa marque de fabrique". Cette constatation l'horrifia même un instant. Il ne fallait surtout pas qu'elle en vienne à croire cela ! Qu'elle regrette une fois sortie et retourne plutôt dans une des tavernes du coin, honteuse de ce qu'elle aurait fait ! Elle devait... Elle devait...
- Je croyais ne jamais pouvoir y arriver non plus... Quand mes parents m'ont abandonnés...
Elle se recula légèrement, juste pour pouvoir la regarder, mais pas trop non plus, pour qu'elle ne se sente abandonnée... Et maintenant qu'elle s'était lancée, alors autant continuer...
- Et que l'homme que j'aimais m'a vendue, ici. J'ai d'abord pleuré toutes les larmes de mon corps, puis j'ai juré de ne jamais plus recommencer, de ne plus jamais pleurer.... Je ne l'ai jamais avoué qu'à une seule personne. Elle s'arrêta un instant, puis repris, soudain soucieuse. Je veux juste que tu comprennes que tu n'es pas seule... Je suis là, je crois avoir une vague idée de ce que tu ressens... Et jamais je ne te trahirai.
Oui... Mise à part Lara, jamais encore elle n'avait dit ce qui lui était arrivé... Bon, elle ne lui avait dit que les grandes lignes là... Mais si lui confier un bout de son histoire pouvait lui prouver qu'elle aussi lui faisait confiance, alors elle irait jusqu'à lui donner les moindres détails... Tout pourvu qu'elle se sente mieux, tout pour qu'un jour elle sourit à nouveau comme elle-même avait fini par le faire.
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Sujet: Re: Let me heal your wounds # Ealia
Let me heal your wounds # Ealia
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