A l'ombre du grand chêne : the place where memories returned [Kenneth]

Invité

Jane ne savait toujours pas comment elle avait fait mais elle y était parvenue. Ça faisait si longtemps qu'elle attendait ce moment qu'elle se dépêchait de dévaler la pente d'herbe, risquant à une ou deux reprises de se prendre dans le bas de sa robe beige. Cela aurait été dommage, c'était une des seules qui n'était pas abîmée et elle l'avait lavée seulement deux jours auparavant, avec le reste du linge familial. Elle dévalait donc, profitant du timide soleil de ce début d'après-midi, un livre à la couverture de cuir brune coincé sous le bras.
Jane avait enfin réussit à se ménager deux heures de répit dans son emploi du temps de maitresse de maison. En effet, Henry était rentré pour le déjeuner et avait décrété vouloir passer du temps à la ferme plutôt que d'accompagner Joyce et Amy dans leur quête sans fin de nouveaux rubans et de potins. Cette nouvelle fut accompagnée d'un cri de joie de Mary qui prévoyait déjà à quoi elle pourrait jouer avec son frère, ce qui arrangeait beaucoup Jane. Elle n'aurait pas à courir après elle tout l'après-midi ou à repriser le bas de sa robe qu'elle aurait pris dans les ronces. A Henry de s'en débrouiller. Pour elle, ce serait enfin un peu de détente, avant que leur père ne revienne à l'heure du thé. Deux heures pour lire ou simplement s'allonger dans l'herbe à regarder les nuages.
Elle choisit le grand chêne qui marquait la fin de leur terrain, juste avant que l'on ne s'enfonce sous les arbres. Il avait l'avantage de procurer de l'ombre et d'être assez à l'écart de la ferme des Wyatt pour que personne ne vienne la trouver en urgence pour un bouton décousu. Sans oublier que l'on pouvait profiter de ses grandes et robustes branches pour s'y installer, ce que Jane n'avait d'ailleurs jamais fait. Si par malheur elle se cassait une jambe, le reste de la famille risquait d'en pâtir...

Elle s'installa sous le chêne, sur l'herbe et profita un instant de l'odeur et du bruit de la campagne environnante. La brise agitait légèrement les branches de l'arbre centenaire, emportant des fragrances insoupçonnées qui se mêlaient à celles dégagées par les quelques arbustes fleuris entretenus par son père...ou par Jane. Elle ferma les yeux, appréciant cette liberté et cette solitude qui lui manquaient énormément.
Elle n'avait même plus envie de penser à cette vie qui lui pesait parfois ou bien aux problèmes de son frère, à l'alcool qui consumait dangereusement leur père. Même pas à Kenneth, qu'elle avait croisé encore la veille en ville et qui ne l'avait pas remarqué, trop occupé qu'il était à discuter avec des gens de l'aristocratie. Dire que sans le naufrage du bateau de ses parents, il n'aurait jamais été ce qu'il était devenu. Sans ce naufrage, il n'aurait peut-être jamais cessé d'être ami avec elle. Jane ouvrit les yeux soudainement, presque outrée par la pensée qui venait de la traverser. Secouant la tête, elle se ressaisit, se rappelant qu'il ne servait à rien de faire preuve d'égoïsme et qu'elle devrait plutôt être heureuse pour lui, qui avait réussit là où elle avait totalement échoué.
Du bout des doigts elle se saisit de son livre puis se ravisa. Une sieste lui serait certainement plus bénéfique. Elle s'allongea dans l'herbe, les yeux déjà fermés. Sa robe beige était étalée autour d'elle, sans, pour une fois, le tablier qu'elle ne quittait pas à la maison d'ordinaire.
Elle n'avait pas pris de chapeau mais le soleil n'était guère fort en cet après-midi et le chêne suffirait à la protéger et puis... qu'importe.

Mr.

Spoiler:

Après le lunch time, Kenneth avait pour habitude de partir faire de longues promenades dans les terres vertes de Meryton. Il décida de se rendre à pied au parc. Ce parc avait toute une signification pour lui. Il était non loin des terres des Wyatt. Ou plutôt des terres que bientôt il héritera, une fois marié. Cette pensée le chagrinait. A chaque fois qu'il rencontrait un membre de la famille Wyatt, il imaginait le visage de Jane s'assombrir à l'idée qu'il puisse les dépouiller de leur ferme. Pourquoi étaient-ils devenus adultes ? Tout était si facile quand ils étaient enfants. Pour reparler de ce parc, par exemple, c'était là que Kenneth et Jane s'amusaient à construire des cabanes éphémères. Ils prenaient des bouts de bois et des feuilles tombées sous les arbres pour se cacher en dessous de tout ce tas. Bien entendu, leur construction ne tenait pas, et ils finissaient écrasés sous le tas de branches. Et ils riaient, insouciants, sans se préoccuper des conséquences. Qu'est-ce qui avait changé de puis ? La mort. Le naufrage des Dawseys déjà, avait contribué à les éloigner l'un de l'autre. Puis le décès de Miss Wyatt, qui avait fait grandir la petite Jane. La vie, tout simplement.

Désormais, à chacune de leurs rencontres, Kenneth n'osait pas parler franchement avec son amie d'enfance. Il prenait toujours un ton précautionneux afin d'éviter de la faire sentir mal à l'aise et d'aborder des sujets fâcheux. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était qu'il créait encore plus de distance et de froideur en se comportant de la sorte. C'était vraiment étrange. Jane semblait être la seule personne pour qui il se donnait autant de mal. Et malheureusement, il était bien maladroit et ces paroles étaient mal interprétées par Jane, qui doutait de la sincérité de son amitié. Par exemple, lorsque Kenneth avait appris la mort de sa nourrice Miss Wyatt - la mère de Jane - il avait attendu une ou deux semaines avant de se manifester. Il s'était ensuite assis près de Jane, qui regardait la tombe de sa mère silencieusement. Il n'avait rien dit non plus. Peut-être avait-elle pensé qu'il était venu la mépriser par sa réserve ou bien avait-elle cru qu'il n'était pas venu aux funérailles parce qu'il n'avait jamais aimé sa mère. La vérité était... qu'il n'avait pas été invité à la cérémonie, puisque Mr. Wyatt, rancunier, avait été mis au courant de l'héritage des Dawseys, et que Kenneth savait ce que cela faisait de perdre un membre de sa famille. Il savait qu'aucune parole ne suffirait à consoler. Il s'était senti si impuissant... et avait donc préféré rester silencieux.

Comment expliquer que par ce début d'après-midi ensoleillé - étrange chose, depuis l'annonce de la tempête - un parfait gentleman comme Kenneth s'aventurait dans les arbres du parc de Rendall ? Oui, vous avez bien lu : "dans" les arbres. Kenneth avait grimpé un gros chêne, et s'était mis à aller de branche en branche, dans l'espoir de retrouver son âme d'enfance. Il avait déjà 26 ans, mais détestait cette perspective de vieillesse et de responsabilités. Il souriait tout seul, à se lancer des risques pour si peu, jusqu'à ce qu'il s'aperçoive que sous un arbre voisin se reposait le corps d'une jeune fille. Il fut intrigué premièrement. Il pencha sa tête, et remarqua une robe beige, et un livre posé sur le côté. Il se déplaça sur une autre branche, faisant tomber des feuilles en passant, et nota que la jeune fille était brune. Le mystère était bien trop intense. Il décida de sauter sur le gros chêne, et ... réussit à s'accrocher à une branche in extremis. Son corps pendait juste au-dessus de la jolie Jane, qui leva les yeux vers le ciel. Il devait être bien ridicule dans cette position. Kenneth entreprit malgré tout de lui adresser un sourire.

KENNETH : ... Ne vous dérangez pas pour moi !

Kenneth s'agrippa à la branche, et put lâcher d'une main. Il en profita pour faire un "coucou" avec sa main libre <3 xD.

KENNETH : Belle journée n'est-ce pas... Jane ?

Le regard de Kenneth croisa celui de la paysanne. Il se sentait toujours étrange lorsqu'il l'appelait par son nom. Comme s'il n'y avait plus le droit, mais qu'en même temps, c'était incontrôlable, qu'il ne pouvait s'en empêcher. C'était comme cette volonté de vouloir mettre des distances avec elle, mais cette force en lui qui faisait qu'il finissait toujours par aller la voir. Inexplicable.

Invité

Le parfum des fleurs, la douceur de cet après-midi, tout portait à la rêverie, voire même à la sieste. Jane laissait vagabonder son esprit dans des endroits insoupçonnés et se plaisait à n'avoir pour compagnie que les bruits des oiseaux ou des écureuils...jusqu'à ce qu'elle entende un bruissement de feuilles un peu trop prononcé. Son premier réflexe fut de tourner la tête, pensant que quelqu'un venait la chercher et la tirer de son moment de détente solitaire. Mais il n'y avait personne à l'horizon. Un peu étonnée, elle se renversa à nouveau dans l'herbe et juste avant de fermer une nouvelle fois ses paupières, une vision particulièrement insolite se fit à elle...

- Kenneth ??!

Prononcer le prénom de celui qui avait été autrefois son ami de façon si familière, cela ne lui était pas arrivé depuis bien longtemps. Mais la surprise associée à l'état de semi-rêverie dans lequel elle se trouvait avait eu raison de la plus élémentaire des politesses. Le jeune homme se tenait perché dans l'arbre, et lui souriait de ce sourire qu'elle connaissait par cœur. *Mais que diable fait-il là ?!*

« Ne vous dérangez pas pour moi » lui dit-il, tout en restant accroché du mieux qu'il le pouvait à l'arbre afin de lui adresser un signe de la main. Jane s'était redressée sur l'herbe, mais elle était encore surprise de cette arrivée et ne pouvait s'empêcher de le fixer, interdite. Il faut avouer que toute cette situation lui rappelait bien trop intensément leurs jeux d'enfants, lorsqu'ils s'inventaient des histoires d'aventuriers, qu'ils passaient des heures à construire une cabane éphémère. A cette époque, rien n'avait d'importance. Ni le temps passé à des activités inutiles, ni la classe sociale, ni les convenances... A cette époque, seule comptait leur amitié et la taille de la cabane qu'ils construiraient le jour suivant. Mais aujourd'hui, les choses avaient bien changées. Jane ignorait la spéculation qui se tramait concernant la ferme familiale...et cela valait peut-être mieux. Mais elle ne pouvait nier la différence sociale forte qui s'imposait, implacable, entre elle et lui.

« Belle journée, n'est-ce pas...Jane ? »

Les yeux de la jeune femme croisèrent ceux de Kenneth. Il n'avait pourtant pas l'air si différent de celui qu'elle avait connu. Les mêmes yeux, le même sourire impertinent... Sans qu'elle ne le sente arriver, un fou-rire s'empara d'elle. Elle n'essaya pas de le cacher, appréciant cette réaction naturelle qu'elle semblait retenir depuis de trop longues semaines...depuis l'enterrement de sa mère en fait. C'était très libérateur.

Reprenant un semblant de sérieux, elle lui répondit sur le même ton que lui, un léger sourire aux lèvres, qu'elle ne parvenait pas à cacher :

- Le temps est en effet assez clément...Quoi de mieux qu'une ballade dans les arbres pour en juger ?

Une question lui brûlait les lèvres, mais elle ne se sentait pas le courage de la lui poser.
Quoique...Si il restait là haut, elle savait que son instinct protecteur finirait par reprendre le dessus et qu'elle lui demanderait de descendre, vu la dangerosité de ses pirouettes...Et elle se refusait totalement à lui montrer d'une quelconque façon que sa sécurité lui importait. Le connaissant, il en ferait des gorges chaudes...

- Souhaitez-vous poursuivre notre conversation dans cette position, ou préférez-vous que je vous rejoigne ?

A vrai dire, il ne lui serait jamais venu à l'idée de grimper dans le chêne ou dans quelconque autre arbre. Si jamais elle tombait ou se cassait quelque chose, son travail en pâtirait et toute la famille aussi. Et devoir supporter Amy ou Joyce en béquilles...cette perspective faisait plutôt froid dans le dos.

Mr.

Pourquoi était-ce aussi étrange qu'elle l'appelle par son prénom ? Étrange et... naturel à la fois. La nostalgie le gagnait petit à petit, et son cœur s'emplit de doux souvenirs. La manière dont elle prononçait son nom sonnait comme une mélodie à ses oreilles. La mélodie de l'enfance peut-être. Il remarqua que Jane aussi était surprise par sa propre audace. Cela faisait si longtemps qu'ils ne s'étaient pas parlés, et encore plus longtemps qu'ils ne s'étaient pas adressés l'un à l'autre d'un ton aussi familier. Kenneth remarqua l'air fatigué de sa vieille amie. Il soupira intérieurement. Elle se donnait tellement de mal à vouloir tout gérer au quotidien. Tellement jeune, et déjà tellement ...adulte. Kenneth faisait l'inverse, plus il vieillissait plus il essayait de fuir ses responsabilités. Fuir, toujours fuir. Seulement, il avait conscience qu'il ne pouvait passer sa vie à fuir. De toute manière, la réalité finissait toujours par lui revenir à la face. Comme une grosse claque au visage xD. Un jour il devra bien se marier, un jour il devra bien affronter le père des Wyatt, un jour... il devra bien occuper les terres de ses parents décédés, y compris la ferme des Wyatt, et ce jour... il savait que rien ne serait plus pareil entre lui et Jane. Ah ! pourquoi était-elle née fille de garde-forestier, et lui fils de bourgeois ?! Les distinctions sociales se faisaient sentir plus ils grandissaient, surtout qu'ils s'étaient séparés plus les années passaient. Une fois Kenneth devenu propriétaire de la ferme, Jane sera passée sous ses ordres, et l'idée déplaisait fortement au jeune bourgeois. Ainsi, il se comportait comme un parfait... gamin. Accroché à une branche d'arbre, il ressemblerait même à un singe !

KENNETH : Belle journée, n'est-ce pas...Jane ?

Elle fut prise d'un fou rire. Elle troquait ses airs crispés pour un visage plus détendu. Il avait toujours eu ce don, de la faire rire à un moment où elle ne s'y attendait pas du tout. Il fut satisfait de sa propre maladresse, même s'il sentait qu'il peinait à rester plus longtemps dans cette position. Il la vit reprendre son calme, et en fut légèrement déçu. Il était troublé par l'impression qu'elle lui faisait à chaque fois qu'elle riait. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi il se sentait si comblé quand il la voyait sourire. Peut-être parce qu'il était rare qu'il la sente heureuse ? Il voyait toujours autour d'elle, comme une aura de tristesse qu'elle emmenait partout avec elle. Quand il la regardait dans les yeux, il lui semblait lire tant de désespoir que cela le torturait. Il devait être le seul en tout cas, à lire en elle comme un livre ouvert. Parce que les membres de la famille Wyatt ne se souciaient jamais d'elle. Enfin, c'était comme ça que Kenneth sentait les choses. Elle était toujours aux petits soins pour son père et pour sa petite soeur Mary. Elle conseillait Henry et sermonnait sa belle-soeur et sa cousine pour leurs dépenses. Cassie passait une période "adolescente" on pourrait dire, qui faisait qu'elle était trop occupée à régler ses démons intérieurs. Seul Eckeziel l'aidait un peu, et encore.

JANE: Le temps est en effet assez clément...Quoi de mieux qu'une ballade dans les arbres pour en juger ?

KENNETH : Je suis tout à fait d'accord...

JANE : Souhaitez-vous poursuivre notre conversation dans cette position, ou préférez-vous que je vous rejoigne ?

KENNETH : J'ai une meilleure vue de vous d'ici...

Kenneth regarda autour de lui, d'un air nonchalant. Son corps pendait toujours dans l'arbre xD. Il haussa des épaules, et posa son autre main sur la branche. Il appuya sur la branche avec la force de ses deux bras, et réussit à remonter dans l'arbre. Il s'assit sur la branche, et se pencha légèrement en avant, en tendant une de ses mains vers Jane.

KENNETH : Vous devriez juger par vous-mêmes. Allez ! Je sais bien que vous savez encore grimper aux arbres, ma chère Jane.

Il la mettait maintenant au défi de le rejoindre en haut de l'arbre. Ses yeux pétillaient de malice. Un vrai gamin (L).

Invité

Spoiler:

S'il y avait bien quelqu'un qu'elle pensait être bourré de contradictions, c'était Kenneth. En un instant il avait la capacité de passer du petit bourgeois hautain et immature, au jeune homme qu'il était là devant elle : charmant, sympathique, ... toujours immature, mais cela, rien ne le changerait. La vie n'avait pas été tendre avec lui. Perdre ses deux parents, si jeune...c'était trop pour un si petit garçon qui avait toujours vécu heureux. Jane n'avait à déplorer "que" la mort de sa mère, mais cette situation lui était tellement difficile à gérer, qu'elle s'enfermait dans ce travail acharné pour le reste de sa famille. Parce qu'il le fallait bien.
Mais Kenneth lui, n'avait finalement que peu de choses pour se changer les idées, pour éviter de penser à cette douleur corrosive : l'absence. C'était la raison pour laquelle elle tâchait de ne pas trop lui tenir rigueur, aussi bien de ses "frasques" - il était reconnu qu'il avait l'habitude de trainer plus que de raison dans des quartiers où elle même risquait bien de ne jamais mettre les pieds un jour - que de ses sautes d'humeur.
Bien sur cela lui faisait mal de le croiser dans la rue et de devoir s'incliner, de murmurer un "Mister Dawsey" avant de repartir, toujours les yeux baissés. Cela lui faisait mal de ne pas pouvoir rire avec lui...comme cet après-midi. Mais le sourire de Kenneth avait le don d'hypnotiser la jeune femme, sans qu'elle ne l'accepte vraiment. Aussi, profita-t-elle du sourire en coin qu'il afficha fugacement avant de répondre à sa question, qu'il préférait rester perché, ayant une meilleure vue d'elle de là-haut.

*Impertinent, va...Tu n'es pas avec une de ces jeunes biches peu farouches de la haute société, Kenneth...*

Elle ne parvint pas vraiment à prendre un air outragé par une telle réplique, et préféra lever les yeux au ciel, dans un signe de dédain fictif. Cependant, sa nature protectrice fut dans le même temps mise particulièrement à mal, lorsqu'il entreprit de remonter dans l'arbre à l'aide de ses deux bras. Son souffle se fit court, et elle ne respira normalement que lorsqu'il fut assis sur une branche, visiblement très fier de son acrobatie. Si fier qu'il tendit une main vers elle :

KENNETH : Vous devriez juger par vous-mêmes. Allez ! Je sais bien que vous savez encore grimper aux arbres, ma chère Jane.

La jeune femme en ouvrit la bouche de surprise. Pensait-il sérieusement qu'elle pouvait accepter ?! Et puis, qu'est-ce que c'était que cette allusion à peine dissimulée à leur anciens jeux d'enfants ? Lorsqu'ils 'étaient plus jeunes, les cabanes se succédaient, et il arrivait qu'ils passent des après-midis entiers perchés dans des chênes tels que celui-ci... D'ailleurs ils étaient autant dessus que dessous...La chasse au trèfle à quatre feuilles était la spécialité des deux jeunes enfants à l'époque.

*Jane tu va encore passer pour une dégonflée...*

JANE : Il me semble que le poids des années ne me permette plus de telles acrobaties, mon cher Kenneth...Cependant, étant donné votre âge encore plus avancé, je pense être dans l'obligation de m'exécuter, ajouta-t-elle l'air de rien en attrapant la branche la plus basse, juste en-dessous de lui.

Affichant un regard plein de défi, elle parvint avec peine à caler son pied contre l'écorce de l'arbre, mais se hisser fut plus complexe que prévu. Elle dérapa, s'écorcha au passage la main droite,
mais recommença à nouveau, tentant de retrouver d'anciens réflexes, pestant intérieurement contre ce coup de folie qu'elle était bien obligée désormais de mener à son terme.
Enfin, elle atteignit la main secourable de Kenneth et avec son aide, parvint à s'asseoir, sur une branche proche de la sienne.

JANE : Un vrai jeu d'enfant, en effet..., conclut-elle nonchalamment, en enlevant de ses mains les résidus d'écorce qui s'y trouvaient.

Décidément, Kenneth lui faisait vraiment faire n'importe quoi...

Mr.

Kenneth n'aurait jamais oser auparavant s'adresser à Jane de cette manière, d'un ton un peu charmeur, incitatif au flirt. Mais au fil des années, ils avaient grandi, et il lui était difficile de résister à ce genre de remarques provocantes. Après, il était difficile de savoir si Kenneth prêtait réellement attention au physique de son amie. Est-ce qu'il avait louché sur la poitrine de son amie d'enfance ou bien avait-il simplement sorti une de ses boutades juste pour la faire enrager? Ils avaient conservé une relation innocente, et c'était ce que Kenneth aimait et détestait à la fois, car cela lui rappelait son enfance heureuse, qu'il regrettait également. Comment expliquer à une personne à qui l'on tient, qu'à chaque fois qu'on la voit, on ressent à la fois une intense sensation de bonheur nostalgique, et d'un autre côté une infime tristesse dans l'horreur du passé ?

JANE : Il me semble que le poids des années ne me permette plus de telles acrobaties, mon cher Kenneth...Cependant, étant donné votre âge encore plus avancé, je pense être dans l'obligation de m'exécuter.

Kenneth émit un rire lorsqu'elle lui lança une légère pique au sujet de son propre âge. Il en avait déjà vingt six, mais se comportait comme un gamin de dix ans. Contrairement à lui, Jane faisait preuve de plus de maturité, et chacun de ses actes étaient réfléchis. Il l'avait toujours embêté à ce sujet, lui reprochant d'avoir grandi trop vite. Mais après tout, elle était comme lui, elle ne cherchait peut-être pas à rester une enfant, et à se rappeler des moments joyeux qu'elle avait passés avec sa mère... avant qu'elle ne meure, et que le monde des Wyatt ne soit entraîné dans sa chute. L'ambiance qui régnait à la ferme était morose, le frère aîné se laissait dominé par une épouse qui ne l'aimait pas, le père buvait pour oublier, et le cousin trimait dans les terres pour apporter un peu d'argent au toit familial. Ce n'était pas le lieu idéal pour retrouver sa joie d'enfance, même si la petite Mary devait sûrement égayer la maisonnée par ses pitreries. Kenneth avait quelques nouvelles de la famille Wyatt, grâce aux rapports que lui faisait la jeune Alianor, une cousine de la famille. Il veillait de loin sur sa Jane, sans jamais la croiser directement. Il ne lui donnait jamais l'impression de faire attention à elle, ou de se préoccuper de ses problèmes, mais la réalité était qu'il n'était pas du genre à le montrer ouvertement.
Il la regarda s'approcher de l'arbre, en refusant - pour le moment - de prendre sa main. Elle se débrouillait toute seule, comme d'habitude. Une vraie entêtée. Il avait toujours admiré ce trait de caractère chez elle. Il grimaça en la voyant s'écorcher la main, mais ne dit rien. Intérieurement, son coeur s'emballait sur l'excitation : il redevenait le petit enfant de dix ans, qui défiait sa camarade de jeu. Et en même temps il avait peur qu'elle se blesse. Il restait donc vigilant, se penchant légèrement en avant, au cas où... Puis finalement, elle décida d'attraper sa main - s'avouant vaincue ?- et il l'attira contre lui. Il la libéra ensuite, pour la laisser s'asseoir et reprendre son souffle.

JANE : Un vrai jeu d'enfant, en effet...

Kenneth se moqua d'elle xD.

KENNETH : Mais bien entendu... Vous avez manqué de blesser l'arbre en grimpant, quand vous parliez du "poids des années", je ne pensais pas que vous parliez de votre régime...

Il s'assit à côté d'elle, à ses risques et périls xD. Il se sentait bien là, près d'elle, paisible.

» Sleepy memories # Liam» When storm comes with memories [Alexander]» Soulstorm • Cassie/Kenneth/Timothy» « on ne choisit pas ce que l'on est. » [Kenneth]» This is the scene, advienne que pourra ! [Kenneth&Sophia]

A l'ombre du grand chêne : the place where memories returned [Kenneth]

A l'ombre du grand chêne : the place where memories returned [Kenneth]

Sujets similaires

Sujets similaires