Remember Austen, RPG du XIXe
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Votre couturière est votre ennemie n°1: quand vous avez pris 2 kg, elle le sait tout de suite. [Sophia - Georgiana]

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Georgiana Cleverley
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MessageSujet: Votre couturière est votre ennemie n°1: quand vous avez pris 2 kg, elle le sait tout de suite. [Sophia - Georgiana] Votre couturière est votre ennemie n°1: quand vous avez pris 2 kg, elle le sait tout de suite. [Sophia - Georgiana] EmptyDim 26 Sep - 0:18

Votre couturière est votre ennemie n°1: quand vous avez pris 2 kg, elle le sait tout de suite. [Sophia - Georgiana] Amandaseyfried2 Votre couturière est votre ennemie n°1: quand vous avez pris 2 kg, elle le sait tout de suite. [Sophia - Georgiana] Winslet0

Georgiana était très fébrile en cette matinée. Elle attendait l’arrivée d’un instant à l’autre d’une couturière qui devait lui « réparer » du mieux possible une robe abîmée. Enfin, abîmée était un euphémisme si on considérait bien la robe en question. C’était celle qu’elle avait portée il y a deux jours de cela, quand elle s’était donnée en spectacle sur la place de Meryton devant des dizaines de personnes. En effet elle s’y était battue dans la boue avec Lady Forbes, comme deux hommes qui s’entretuent pour avoir les faveurs d’une femme, deux alcooliques qui s’étripent pour le fond de la dernière bouteille ou deux femmes qui s’arrachent mutuellement les yeux pour la nouvelle paire de Jimmy Choo. Dans l’affaire, c’était la robe qui avait encaissé la plupart des dommages. D’ailleurs on ne pouvait plus vraiment la qualifier de robe. Lambeaux de tissu crasseux serait un terme plus approprié. Elle avait été déchirée en plusieurs endroits et était maculée de traces de boue. Bien sûr lorsqu’elle était rentrée de son combat, Georgiana s’était précipitée dans la salle de bain pour essayer de rattraper ce qui pouvait encore l’être avec l’aide d’Emily, la domestique de la famille Price. Malgré leurs efforts, la robe conservait toujours des taches marrons et grisâtres et cela la préoccupait beaucoup. C’était une de ses robes préférées, entièrement en soie que lui avait offerte son père. Elle savait que les coutures pouvaient être difficilement refaites, mais elles le pouvaient. En revanche les traces de boue, c’était une autre histoire pour les faire disparaître. Elle avait donc besoin de toute urgence d’une excellente couturière qui ferait également office de pressing haut de gamme.

Par chance, elle avait entendu parler il y a une quinzaine de jours d’une jeune couturière soi-disant très talentueuse qui s’appelait Sophia Benneton. Elle faisait partie d’une troupe de théâtre qui s’était installée depuis peu au village et c’était elle qui avait réalisé tous les costumes de scène et les décors. Ainsi Georgiana pensa quasiment instantanément à elle lorsqu’elle rechercha une couturière. N’ayant aucune idée de l’endroit où celle-ci logeait, elle s’était donc rendue au théâtre de Meryton dans l’espoir de l’y trouver en train de travailler sur un quelconque ouvrage. Et bingo, elle avait eu raison. Après s’être rapidement présentée, elle lui expliqua son gravissime problème et la convainquit de lâcher son petit groupe l’espace de quelques heures pour travailler sur sa robe. Ses robes plutôt, car elle en avait profité pour lui demander de lui confectionner une nouvelle robe à partir du tissu qu’elle venait d’acheter. Elles avaient donc convenu que Sophia passerait au cottage des Prices le lendemain à dix heures pour récupérer la robe, le tissu et effectuer les mesures nécessaires.

Nous revoilà au jour J, à l’heure J et avec une Georgiana qui faisait les cents pas dans le salon, guettant impatiemment par la fenêtre l’arrivée de la couturière et consultant toutes les cinq secondes l’horloge. Elle voulait savoir au plus vite si on pouvait faire quelque chose pour sa pauvre robe. La malheureuse devait souffrir le martyr ainsi. Il fallait l’opérer et la chirurgienne était attendue au bloc opératoire. A dix heures pile, Georgiana poussa un soupir exaspéré : « Elle est en retard ! » bougonna-t-elle. Elle se lança alors dans une longue tirade intérieure contre les personnes qui étaient en retard (« Quel manque de respect et de savoir-vivre ! »), oubliant qu’elle était elle-même constamment en retard aux bals, aux rendez-vous etc... Toute occupée à estimer que les retardataires n’étaient que des fainéants, elle ne s’était pas rendue compte que Miss Benneton était arrivée et eut un brusque sursaut en entendant frapper à la porte. Elle n’attendit pas qu’Emily aille ouvrir, se rua littéralement dans l’entrée et ouvrit la porte à la volée. Enfin !


Dernière édition par Georgiana Cleverley le Sam 9 Oct - 23:28, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Votre couturière est votre ennemie n°1: quand vous avez pris 2 kg, elle le sait tout de suite. [Sophia - Georgiana] Votre couturière est votre ennemie n°1: quand vous avez pris 2 kg, elle le sait tout de suite. [Sophia - Georgiana] EmptyDim 26 Sep - 21:50

    Lorsque Miss Georgiana Cleverley avait demandé à Sophia de réparer une robe et de lui en confectionner une nouvelle, son premier réflexe avait été de dire non. Tout simplement parce que le laps de temps était trop court, et qu'en plus, elle n'avait jamais travaillé que pour les gens du théâtre depuis quelques années déjà. Mais elle s'était laissée convaincre. Peut-être simplement parce que le visage de Miss Cleverley était particulièrement inspirant, ou que sa silhouette était harmonieuse. Ou simplement aussi qu'elle était très persuasive. Enfin bref, Sophia avait fini par accepté. Elle l'avait presque regretté en voyant l'état de la robe. Tout cela allait lui prendre des heures. La nuit entière sans doute. Mais elle avait quand même pris son courage à deux mains, retroussé ses manches et fatigué ses yeux à coudre, réparer, resserrer, broder pendant de très longues heures.

    Abeille diligente, elle avait remplacé les pièces de soies trop abîmées ou trop tâchées. Elle avait réparé les accrocs, frotté les tâches à s'en limer les doigts. Et le résultat était merveilleux. Sophia était fière d'elle. Elle supposait que la robe n'avait jamais été aussi belle, même avant qu'elle subisse ce mystérieux incident qui l'avait mis dans cet état. La petite couturière avait rajouté quelques broderies délicates et avait légèrement redessinée la forme de la robe pour qu'elle soi plus avantageuse. Le décolleté était légèrement plus échancré, les manches un peu plus longues et ornées de vaporeuse dentelle. Sophia, comme toujours lorsqu'elle achevait un travail fastidieux avait les larmes aux yeux. Lorsqu'elle créait ou recréait, elle avait l'impression de se reconstruire, de pourvoir à nouveau croire en elle. Elle décida de repasser la robe pour qu'elle tombe mieux. Et elle voulut l'améliorer, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle s'endorme sur le tissu soyeux.

    Ce fut Aidan qui la réveilla. Il lui effleura l'épaule ce qui la fit sursauter. Elle s'écarta brutalement, avant de demander l'heure. Il y avait de grande chance pour qu'elle arrive en retard. Sophia se dépêcha, plia soigneusement la robe pour la mettre dans une large boîte en carton, qu'elle porta entre ses deux bras jusqu'à la demeure des Price. Elle finit d'ailleurs le chemin en courant. Enfin arrivée, elle se fit annoncer par un domestique, puis pénétra dans les appartements de Miss Georgiana, qui faillit lui sauter dessus. Elle s'écarta comme un oiseau craintif avant de faire une révérence respectueuse et d'ouvrir rapidement la boîte pour en sortir sa petite merveille qu'elle présenta à la jeune demoiselle, jolie comme un coeur à la lumière du jour.

    "Voilà, Miss Cleverley, j'ai fait tout mon possible pour que cette robe soit à nouveau portable."
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MessageSujet: Re: Votre couturière est votre ennemie n°1: quand vous avez pris 2 kg, elle le sait tout de suite. [Sophia - Georgiana] Votre couturière est votre ennemie n°1: quand vous avez pris 2 kg, elle le sait tout de suite. [Sophia - Georgiana] EmptySam 9 Oct - 23:29

La patience n’était pas le fort de Georgiana et nous en avions là un bon exemple. Surprise de la voir surgir aussi brusquement qu’un clown à ressort dans une boîte, Sophia eut un instinctif mouvement de recul avant de se reprendre et de faire une gracieuse révérence. Elle lui répondit distraitement, sans même lui accorder un regard, toute son attention étant focalisée sur la boîte que la couturière tenait dans ses bras. C’est tout juste si elle ne la lui arrachait pas des mains. Peut-être Sophia le perçut-elle car elle se hâta d’en retirer le couvercle et d’en sortir délicatement le contenu.

- Voilà, Miss Cleverley, j'ai fait tout mon possible pour que cette robe soit à nouveau portable.


Ô merveille des merveilles ! Georgiana avait sous les yeux une des plus belles robes qu’elle eût jamais vues de toute sa vie (et en tant que fashion victim du XIXème siècle, elle en avait vu des robes !). Loin de s’être contentée de la nettoyer et de la rafistoler quelque peu, la couturière aux mains d’or lui avait également rajouté des splendides broderies et dentelles, et en avait redessiné l’allure générale, mettant plus en avant la poitrine grâce à un décolleté retravaillé. Le sens du toucher n’était pas en reste car cette robe était la chose la plus douce qu’elle n’ait jamais touchée, plus agréable même qu’une peau de bébé (ou que les fesses de Morgy xDDD). La robe était de toute évidence encore plus magnifique qu’elle ne l’était avant de passer entre les mains de Sophia. Toute trace de sa dispute avec Lady Forbes avait complètement disparu malgré les nombreuses taches incrustées qui avait fait craindre à Georgiana qu’elle ne soit irrécupérable. La jeune femme était on ne peut plus ravie du résultat. Elle avait envie de l’essayer immédiatement et de se rendre au manoir des Tiddlers pour se pavaner devant la garce Forbes. Il était certain que sa robe à elle devait à présent servir de chiffon pour la poussière. Aucune autre couturière n’aurait pu rattraper de tels dommages.

Revenant enfin sur terre, Georgiana se rendit compte que Sophia et elle se tenaient toujours sur le pas de la porte, au grand dam de la courtoisie la plus élémentaire. S’empressant de l’inviter à rentrer, elle la conduisit dans le salon en arborant un sourire béat. Si elle n’avait aucune retenue, elle aurait enlacé la couturière de toutes ses forces en poussant des cris de joie, mais elle estima plus approprié de s’exprimer avec des mots :

- Je ne puis que vous exprimer ma profonde reconnaissance pour ce remarquable travail. Merci infiniment, vous avez dû y passer des heures et des heures mais je ne pouvais confier ce travail à personne d’autre que vous.

Elle lui fit ensuite signe de la suivre à l’étage jusque dans sa chambre pour prendre ses mesures en vue de réaliser la nouvelle robe.
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MessageSujet: Re: Votre couturière est votre ennemie n°1: quand vous avez pris 2 kg, elle le sait tout de suite. [Sophia - Georgiana] Votre couturière est votre ennemie n°1: quand vous avez pris 2 kg, elle le sait tout de suite. [Sophia - Georgiana] EmptyLun 25 Oct - 23:13

    L'air ravi de Georgiana Cleverley fut le plus beau de tous les salaires que Sophia eût pu recevoir. Elle fixa le visage enchanté de sa cliente avec fierté et chaleur. Elle aimait qu'on reconnaisse son travail, elle aimait qu'on la voit à travers ses créations plutôt qu'à travers son visage même. Elle n'était plus Sophia, petite créature faible et meurtrie par la vie, mais l'incroyable couturière qui accomplissait des prouesses. Et d'emblée, elle apprécia Miss Cleverley, qui n'avait regardé son travail. Elle sourit timidement et modestement bien que sa poitrine fut légèrement enflée de fierté. Elle se laissa conduire vers le salon et balbutia quelques mots de remerciements guère audibles tandis que Georgiana lui disait de nombreux compliments d'une voix emprunte de gratitude.

    "De r-rien, Miss Cleverley, je n'ai fait que mon travail, votre gratitude est d-démesurée et..."

    Elle monta les escaliers à la suite de Miss Georgiana, relevant légèrement sa robe de toile simple qui lui donnait l'air miteux à côté de la jeune femme et de sa propre création. Mais Sophia s'estimait indigne de porter de somptueuses robes, ç'aurait été habiller un serpent de lumière, pensait-elle. Mais Miss Cleverley, parce qu'elle était belle et étincelante méritait sa robe. Et de toute manière, Sophia n'avait pas vraiment assez de revenus pour se permettre de choisir ses client(e)s.

    Elles entrèrent dans la chambre de Georgiana, dont Sophia admira l'agencement et la décoration qui témoignait d'un goût élégant et raffiné. Elle s'installa dans une posture respectueuse dans un coin de la pièce, son sac de cuir usé au bras qui contenait toutes ses affaires de couture. Il fallait que miss Georgiana se poste au milieu de la pièce pour que Sophia puisse prendre correctement les mesures. Elle s'inclina à nouveau légèrement devant elle, alors qu'elle en était assez éloignée, avant de demander :

    "Quelle genre de robe désireriez vous que je vous confectionne, Miss Cleverley ?"

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