Ce que Lydia appréciait chez son majordome, c'était le fait qu'il ne la contrariait jamais. Surtout quand elle lui demandait des choses bizarres. Lui même étant très... spécial, il ne s'étonnait donc plus d'avoir, par exemple, à installer des chaises autour d'une table ronde, de préparer des bougies, et de transporter de vieux grimoires dans.... un cimetière, à la tombée de la nuit. De toute façon, Lydia savait bien qu'il voyait des fantômes, et s'il ne lui avait pas fait un peu peur, elle lui aurait demandé d'initier la séance. Mais elle en savait comment s'y prendre, invoquer quelques Esprits dans un cimetière ne devait pas être très compliqué. De moins, pas pour Miss Lydia Shatterney. Une fois de plus, elle se félicitait d'être elle-même, une jeune fille brillante, et parfaite. (Ses chevilles vont bien, merci).
Ses compagnons de la soirée étaient Talia, qui ne croyait pas à toutes ces histoires mais qui avait la gentillesse de l’accompagner, Gabrielle à qui elle avait effrontément menti sur le thème de la soirée : la jeune fille pensait se rendre à une sorte de soirée de prière dans l’église à côté du cimetière. Et Sarah, qui, selon Lydia, ne manquerait pas de s’impliquer activement dans la soirée.
Lydia avait déjà quelques idées, de qui elle voulait invoquer, de ce qu’elle allait demander (notamment qu’un Esprit martyrise Elinor la garce).
Le temps était menaçant, le majordome l’avait prévenue, il fallait qu’elles fassent attention. Mais Lydia, avec son éternelle insolence, n’avait pas voulu l’écouter. Aujourd’hui, c’était la pleine lune, elle ne pouvait pas reporter sa séance, sous prétexte d’un peu de vent !!
Elle arriva dans le cimetière vers 21 heures accompagnées de sa cousine, et de ses deux amies. Elle redoutait la réaction de Gabrielle en découvrant son mensonge, mais aussi le scepticisme de Talia, seule Sarah semblait être son alliée pour cette soirée.

- Mes amies, nous allons commencer. Lors de cette soirée nous allons appeler nos amis les Esprits et leur demander de venir à notre rencontre.

Elle toisa l’assemblée et guetta les réactions, un grand sourire aux lèvres.

- Je vous demande d’y croire. Le scepticisme, gâcherait tout ! Vous verrez, après ce soir, vous ne serez plus jamais les mêmes !

Elle éclata d’un rire théâtral, un peu fou, heureuse de son petit effet.

© Misery Angel, FoX (Bazzart), thoughtswasted (Waiting on Hold - Community LJ) & smile_of_dust (Fairy-Land LJ)
♫ MICKAEL JACKSON - Thriller.

Spoiler:

Lydia observa l'assemblée avec satisfaction. Chacune avait eu, à peu près, la réaction à laquelle elle s'attendait. Elle regarda Rupert et lui demanda une dernière fois s'il ne souhaitait pas rester, elle aurait aimé que cette présence masculine reste avec elle. Il fit "non" de la tête, et murmura qu'il "ne pouvait pas". Lydia haussa les sourcils. Elle ne supportait pas qu'on lui désobéisse. Le seul problème était qu'elle n'avait aucune, mais alors aucune autorité sur lui. Il en faisait un peu à sa tête, et soit dit en passant cela l'intriguait autant que cela l'exaspérait. Enfin, elle aurait bien aimé qu'il reste, ne serait-ce que pour mieux le comprendre. Mais celui-ci partit, la tête haute, imperturbable, après avoir installé les derniers accessoires. Lydia se mordit la lèvre et se retourna vers ses convives. Il fallait affronter Gabrielle. A tout le monde : - Et bien.... nous voici... entre filles ! A Sarah, tout bas : - Tu me soutiens ? Elle fit un clin d'oeil à sa cousine qui voulait dire "tu vas voir, on va bien s'amuser" et adressa son merveilleux sourire à Talia. Elle prit une profonde inspiration et se tourna vers Gabrielle. -Gabrielle, je vous en prie, nous irons prier un autre jour, la lune se prête plus volontier à une petite séance de spiritisme. Je m'en veux de vous avoir trompée, mais c'était dans l'unique but de vous avoir auprès de moi ce soir. Oubliez donc votre travail pour un soir, vous n'aurez aucun problème, personne n'en saura rien, et puis, s'il arrivait quelque chose, je saurais expliquer à mon oncle que je suis la seule fautive. Elle sourit de nouveau, en essayant d'avoir l'air le plus sincère possible. Elle jugea qu'elle en avait assez fait pour la convaincre.
Enthousiaste, elle adressa un grand sourire à l’assemblée. Pressée de commencer elle annonça haut et fort :

- Installons-nous. L’heure d’invoquer les Esprits est venue. Ils ne vont pas nous attendre indéfiniment. Ils vont s’impatienter et nous risquons de les voir se fâcher. Cela serait fort gênant, car un Esprit énervé, n’est jamais une chose pratique, dans la vie de tous les jours. Je connais une amie, à Londres, qui vit avec un fantome, il s’est ennervé contre elle, depuis, il ne la quitte plus. Le soir, il lui tire sur les pieds, il l’empêche de dormir, un CAL-VAIRE !!

Bref, après ces petits mots rassurants, elle s’assit, et attendit que ses convives l’imitent, la tête légèrement penchée, elle étala ses cartes de tarot sur la petite table ronde. Elle sortit aussi une petite liste :



Citation :


PERSONNES A CONVOQUER
Mozart (A demander : La flute enchantée, c'était une plaisanterie ? c'est un truc pervers ?)
Justin Bieber xD xD
Arrière Grand Maman Shatterney (Où avez vous cacher vos bijoux ? je veux la bague au rubis rouge que vous portez sur le tableau du salon)
Louis XVI & Marie Antoinette (ne pas oublier de demander si je suis leur descendante.)


Cette liste était visible pour quiquonque tendait un peu le cou.


Ravie, elle se dit que si elle n'arrivait pas à convoquer les quelques fantomes qu'elle souhaitait invoquer, elle pourrait toujours terroriser son public, qui semblait, pour le moment graviter autour d'elle.

Au loin, la tempête se faisait de plus en plus menaçante, oppressante, et se rapprochait dangereusement.

Spoiler:

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Citation :

PERSONNES A CONVOQUER
Mozart (A demander : La flute enchantée, c'était une plaisanterie ? c'est un truc pervers ?)
Arrière Grand Maman Shatterney (Où avez vous cacher vos bijoux ? je veux la bague au rubis rouge que vous portez sur le tableau du salon)
Louis XVI & Marie Antoinette (ne pas oublier de demander si je suis leur descendante.)

Les oreilles de Gabrielle semblaient fumer, aux yeux de la petite Sarah qui guettait le moment où sa gouvernante craquerait. Après tout, elle avait bien perdu les nerfs juste avant le bal, rien ne l'empêchait de recommencer. Sarah avait une réaction bien étrange depuis ce moment. Elle ne ressentait pas de peur vis à vis de sa gouvernante, mais de la curiosité. Elle ne cherchait pas à déclencher son courroux à nouveau, mais attendait patiemment le jour où elle s'énerverait à nouveau par d'autres biais. Ce moment était peut-être arrivé ? La liste ridicule de Lydia semblait déjà gagner les nerfs de la gouvernante, qui restait tout de même froide et stricte. Sarah regarda par dessus les autres pour lire les noms inscrits sur la liste. Elle ne comprenait pas les questions de Lydia, en quoi est-ce qu'une flûte était "un truc pervers" et encore moins que Lydia - d'origine purement anglaise - pouvait être héritière de la couronne française ou apparentée à une monarque de sang autrichien. En ce qui concerne la bague au rubis rouge, Sarah se demandait si ce n'était pas le nouveau jouet que son lapin Master Peter ne s'était pas amouraché...

Sarah s'assit également, suivant le mouvement des autres invités. Elle pencha la tête légèrement sur le côté, comme elle avait tendance à faire lorsqu'elle était surprise de curiosité. Le tonnerre grondait derrière eux, mais elle n'était pas du tout effrayée par l'arrivée de la tempête. Elle avait déjà eu l'occasion de rencontrer la force du vent et la folie de la pluie ces derniers jours, en la compagnie de son amie Mary, et justement.. de sa cousine Lydia, qui avait pleuré la "mort" d'une de ses robes. Du coup, Sarah pensait avoir vu le pire, et ne s'inquiétait donc pas du temps qui pourtant rendait la séance de spiritisme d'autant plus solennelle. Elle avait les jambes pliées et elle n'arrivait pas à trouver une position confortable. Toujours silencieuse, elle attendit que Lydia préside le début de la séance et commence à appeler les esprits. Sarah se demandait si VRAIMENT les esprits allaient lui répondre. Cela l'étonnerait qu'un certain JUSTIN se mette à leur répondre...

Spoiler:

... Perspicace, en effet. Sarah se demanda si la psychologie était un talent héréditaire dans la famille Tiddler, parce que vu les mines vexées, étonnées ou encore accablées de Talia et Gabrielle, Sarah comprit que Lydia leur avait adressé un discours un peu... à côté de la plaque xD. En même temps, Sarah savait qu'elle-même n'aurait pas mieux fait. Elle aurait bafouillé, puis blessé les personnes présentes par des mots qu'elle aurait mal choisis. Elle avait vraiment du mal avec les êtres humains, mais voir que sa cousine était presque pareille la rassurait un peu.
En parlant de Lydia, cette dernière s'était (enfin !) tue. Elle était dans un état étrange. Déjà, le fait de parler si peu était étrange xD. Mais en plus, elle avait le regard concentré, l'air réfléchi... ce qui était TRES inhabituel chez la demoiselle d'ordinaire si bavarde, coquette et superficielle. SOUDAIN Sarah comprit que sa cousine était dans un état de transe. Elle fronça des sourcils, en se demandant naïvement si vraiment les esprits communiquaient avec elles. Sarah se mit à regarder en l'air, en espérant peut-être repérer une trace de leur présence divine xD.
Sarah pencha sa tête sur le côté, l'air ... perdue.

SARAH : Charlemagne ? ><

Qu'est-ce qu'un roi français venait faire parmi eux? xD Mais elle fut rassurée que ce n'était pas "Grand-Mère Shatterney" qui leur avait parlé, elle aurait sûrement dénoncé son lapin domestique >< xD.

SARAH : En quoi... un chanteur peut-il être un fléau, chère cousine ?

Sarah demanda à ce que Lydia développe le message qu'elle venait de recevoir. En lui demandant, c'était comme si elle adhérait à ces superstitions. Enfin, oui et non. En tout cas elle semblait plus enclin à entrer dans le jeu, que Gabrielle qui roulait des yeux d'une mine déconcertée et outrée.

Talia connaissait grandement les comportements excessifs de la jeune Lydia Shatterney. Et pourtant même si elle la connaissait depuis fort longtemps, même si c'était sa meilleure amie, cette dernière la surprenait toujours. Elle ne pensait pas du tout qu'elle allait faire un coup de théâtre de ce genre. Invoquer les esprits avec ce temps, c'était très bien jouer. Cela jouait parfaitement bien en son jeu à vrai dire. Elle sourcilla à sa révélation puis sentit la pluie s'abattre sur elles. Et bien bravo, elles étaient bien là toutes les quatre sous cette pluie battante et ce temps coléreux et en plus de cela, elles écoutaient les divinations de Lydia.

Un chanteur ? Charlemagne ? Talia ne savait même pas qui était Charlemagne à vrai dire. Étant complètement illettrée et n'ayant pas été scolarisée, elle ne comprenait pas grand chose à ce que racontait Lydia, ne connaissant pas du tout alors qui était ce genre de personnage important dans l'histoire du monde. Ça lui passait complètement au-dessus et Talia était très terre à terre. Elle ne croyait que ce qu'elle voyait et bien sûr les prémonitions ou le spiritisme n'était pas du tout sa tasse de thé.

Et puis la pluie n'arrangeait pas les choses. Elle se demandait vraiment pourquoi elle était venue enfin de compte puisque tout ceci ne l'intéressait nullement. Enfin, bien sûr, elle était venue parce que Lydia lui avait demandé de venir et elle n'avait pas pu refuser son offre vu l'enthousiasme qu'elle avait fait preuve lorsqu'elle lui avait formulé sa demande. Les yeux verts noisettes de Talia se posèrent alors sur les deux jeunes femmes qui étaient présentes. L'une d'elle, la plus froide semblait vraiment être agacée d'être en ces lieux tandis que l'autre, plus jeune, était indéniablement subjuguée par les paroles que venaient de sortir Lydia. Mais ce qui préoccupait Talia s'était plutôt leur état à toutes les quatre. Elles allaient attraper la crève si elles restaient plus longtemps dehors comme ça. Elle entrouvrit alors ses lèvres pour parler.

-C'est vrai... Je ne vois pas non plus pourquoi un chanteur créerait un fléau... Lydia, on devrait peut-être arrêter là non ? La pluie commence à être de plus en plus forte et le temps se dégrade encore plus. De toute façon, le spiritisme n'a pas été très concluant à mon avis. Non ?

Elle lui fit un léger sourire mais Lydia pouvait nettement comprendre qu'elle n'avait pas du tout convaincu Talia pour ce genre de pratique.

Plus les minutes passaient, moins elle parvenait à croire qu'elle avait pu être assez sotte pour s'aventurer au dehors et suivre Lydia Shatterney. Sans doute aurait-elle dû se lever et tourner les talons pour rentrer et prendre un repos bien mérité. Mais elle ne le pouvait pas. Elle observait Sarah et voyait parfaitement que celle-ci était fascinée par la scène qui se déroulait devant elle. Elle ne pouvait décemment pas la laisser seule. Elle devait se résigner à l'idée de rester et d'assister à cette cérémonie délirante. Voilà qu'à présent elle parlait d'un objet volant dans le ciel. Elle ne parvenait à y croire tant c'était énorme. Lorsque Lydia s'adressa à elle, elle se sentit encore plus exaspérée par ses paroles. Étant toujours très attachée aux convenances, se faire appeler par son prénom ne lui plaisait guère. Malheureusement, elle n'était rien de plus qu'une employée, et se devait de ne pas refuser une demande, bien qu'extravagante. Elle se retint de lever une fois de plus les yeux au ciel et essaya malgré tout de se contenir. Elle dut faire encore plus d'efforts lorsque la jeune fille suggéra qu'elle était ravie d'être présente.

« J'attends avec impatience que vous me prouviez la présence de tels esprits. »

Son visage avait beau demeurer impassible, elle ne pouvait dissimuler l'ironie de son ton. Elle n'était pas le moins du monde curieuse de la situation, ni même effrayée. Elle était juste inquiète du temps et de la possibilité pour l'une d'entre elles de tomber malade, ce qui aurait été peu souhaitable. Et pourtant, elle fut encore surprise par l'inventivité de Miss Shatterney. Elle fut estomaquée de ce qu'elle entendit tant c'était invraisemblable. Voilà qu'elle parlait d'un chanteur quelconque et d'une boite qui faisait de la musique. Mais où allait-elles donc chercher tout cela? Cela confortait Gabrielle dans l'idée que certains volumes n'avaient décidément pas leur place dans la bibliothèque familiale. Imaginait-elle réellement que Charlemagne leur parlait actuellement?

« Je souhaiterais que vous eussiez le même enthousiasme pour vos leçons. »

Elle n'avait pu retenir une telle remarque, bien qu'elle ignore si Lydia l'avait entendue. Elle jeta un œil sur la quatrième jeune femme, la seule qu'elle ne connaissait pas. Elle avait cru comprendre qu'elle était une amie de Lydia, et qui heureusement semblait bien plus sensée qu'elle.

« Miss Shatterney, aussi passionnante que soit cette petite séance, il me semble que votre amie a raison. Il serait plus sage de rentrer. »